L'écologie : pour ou contre ?

Lettre à mes amis libéraux climato-sceptiques

La démission de Nicolas Hulot est l’occasion de faire connaître vos idées tout en en adaptant le vocabulaire au grand public.

Vous avez vivement réagi aux propos de ceux que vous considérez comme des « rouges peints en vert » qui ajoutent l’accusation de détruire la planète à leur détestation du libéralisme et du capitalisme. Vous avez dénoncé le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et ses fameuses équations « démontrant » le réchauffement climatique. Vous avez rappelé que les modèles économétriques ne font que refléter, volontairement ou non, l’opinion de ceux qui les ont construits. En l’occurrence, pour les « rouges », détruire l’ordre social actuel, soutenu d’après eux par les libéraux.

Cet article a pour objet de montrer que cette opposition entre libéraux et écologistes « politiques » est dépassée. En effet d’une part des libéraux ont pris conscience l’importance des problèmes de pollution, dont l’évolution climatique n’est qu’un aspect, et ont démontré que les entreprises en économie de marché apportaient des solutions. D’autre part, une partie des écologistes se sont aperçus que les entreprises devaient être des alliés indispensables.

Le problème est que l’opposition idéologique demeure, du moins pour certains. En résumant sommairement :

  • les libéraux pensent qu’une propriété privée généralisée est la meilleure sauvegarde : si une baleine ou un morceau de fleuve avait un propriétaire bien défini, ce dernier le défendrait et aurait le pouvoir juridique de faire,
  • à l’inverse certains écologistes ont des présupposés collectifs : pour eux, l’État est le meilleur juge et dispose de la force pour faire respecter ce qu’il a décrété être « l’intérêt général » en violant si nécessaire la propriété privée.

Cette opposition idéologique ne s’effacera pas demain, et si on veut avancer, il faut veiller à ce qu’elle n’empêche pas de s’attaquer aux problèmes concrets qui deviennent de plus en plus importants et urgents, et qui me semblent donc devenir consensuels.

Les points de convergence

Commençons par le plus concret : les pollutions physiques

La montée des pollutions

On ne peut pas ne pas voir la prolifération des algues vertes de Bretagne venant du nitrate des élevages de porcs. Les habitants de New Delhi et de Pékin étouffent au sens propre. Les habitants de Bombay ont vu les milliers de tonnes de déchets qu’une tempête récente a ramené sur leurs plages. L’immense amas de plastiques au centre du Pacifique est maintenant bien connu. Bref l’empoisonnement des terres, de l’air et des mers crève les yeux. Beaucoup de remèdes sont connus, du traitement des eaux au recyclage généralisé, notamment des plastiques dont le traitement a fait beaucoup de progrès. Il faut poser des problèmes concrets et avancer sans attendre le consensus idéologique !

« L’épuisement » des ressources, et la question de l’énergie

Cet épuisement est controversé, car dans le passé il a très souvent été annoncé et même a eu lieu pour de nombreux produits, et on a à chaque fois trouvé des matériaux de remplacement (voir mon livre « Le mythe du fossé Nord-Sud »). Mais, là aussi, n’entrons pas dans un débat stérile et essayons de rester très concret : quelle que soit l’opinion de fond, tout le monde devait être d’accord pour limiter les gâchis.

Par exemple, économiser l’énergie remplace d’innombrables gisements de pétrole ou de charbon : on économise les ressources et diminue la pollution sur toute la chaîne de production. En prime, on ne produit pas de CO2 (la gestion de l’énergie est mon ancien métier). C’est une façon de sortir de l’opposition dogmatique entre ce qui est « renouvelable » et ce qui ne l’est pas. Là aussi, il faut mettre de côté toute discussion trop générale et voir les problèmes concrets. Par exemple, ce qui réduit le gâchis de pétrole, de bois ou de charbon, c’est d’utiliser le solaire ou l’éolien pour faire de la chaleur et non de l’électricité lorsque ce dernier, comme en France, est hydraulique ou nucléaire, c’est-à-dire sans utiliser de nouveaux matériaux ni nécessiter de fabrication et de transport polluant, sans parler des retouches nécessaires au réseau électrique.

Vous remarquerez que j’ai cité « le bois » que l’on oublie souvent, et qui reste une énergie très importante dans les pays pauvres. Or sa combustion et surtout sa production sont une catastrophe écologique, économique et humaine, du fait de la déforestation. Il n’y a pas que les orangs-outangs ou les lémuriens qui sont condamnés ; des millions de Malgaches le sont aussi, qui sont en train de couper les derniers arbres de la grande forêt qui les font vivre !

Les remèdes concrets sont multiples : les ONG. ont conçu des réchauds très bon marché évitant de renvoyer dans les airs la quasi-totalité de la chaleur et on peut penser à la privatisation de la forêt malgache au bénéfice d’un village voir de particuliers : ce qui appartient « à l’État » ou est gratuit, est vite pillé !

On constate également l’épuisement des principales espèces de poissons, principalement du fait de certains pays et de certaines techniques de pêche. Or les poissons fournis par l’aquaculture sont nourris par ceux de la pêche, et ne sont donc pas une solution. Dans ce domaine également, les problèmes sont politiques ou corporatistes, donc non idéologiques. Ils peuvent être également militaires, comme la protection des zones de pêche nationales d’un État faible. C’est une forme de protection de la propriété privée qui pourrait être décentralisée à des associations ou des entreprises qui veilleraient à la bonne reproduction de leur « bétail ».

Même appel au concret pour les transports : tout ce qui peut éviter de déplacer une tonne de métal et autres matériaux pour transporter un homme de 80 kg tout en salissant nos poumons est bon à prendre. Une démocratie décentralisée doit pouvoir trouver des solutions, qui seront concrètes, donc variables d’un endroit à l’autre (ville dense, campagne etc.) et en concurrence. La Mairie de Paris évolue dans ce sens, après l’échec de solution monopolistiques, mais aurait besoin d’être aiguillonnée. J’insiste sur le mot « concret » et la nécessité d’exemples donnés, plus compréhensibles que votre excellent principe de « subsidiarité ».

Quid des grands tabous : le nucléaire, les OGM… ?

C’est peut-être là que la démission de Nicolas Hulot devrait mener à un débat serein. Par exemple fixer un objectif d’électricité d’origine nucléaire de 50 % contre 75 % aujourd’hui est le type même du compromis politique, au mauvais sens du terme : ou les centrales sont utiles et il faut les conserver, ou elles sont nuisibles, et il faut les fermer le plus vite possible. Ce que l’Allemagne a fait pour des raisons électorales et qui s’est révélé une catastrophe écologique et financière, avec le retour à une lignite polluante, un prix de l’électricité double du prix français, avant même le coût du remodelage du réseau !

Autre exemple : les Chinois viennent de raccorder au réseau leur premier EPR (réacteur de 3egénération à eau pressurisée) censé être plus économique et produire moins de déchets; d’autres vont suivre dans ce pays et ailleurs. Les centrales actuelles continuent à être construites dans 8 pays dont les États-Unis. Est-ce à tort ou à raison ? Cela vaudrait la peine d’être examiné ! À partir de mon expérience de la gestion de l’énergie aux États-Unis, on peut imaginer la différence d’esprit entre les ingénieurs français ou chinois qui veulent du nouveau à tout prix avec de l’argent public, et les gestionnaires américains (les centrales nucléaires sont privées dans ce pays) qui préfèrent des solutions bien rodées et dont les coûts de recherche sont amortis.

Je connais les arguments des différents protagonistes sur ces questions. Il ne s’agit pas de relancer le débat ici, mais d’essayer de résoudre des problèmes concrets. Par exemple, l’électricité n’est pas polluante, ce sont certaines de ses productions qui le sont, comme les vieilles centrales à charbon des pays du Sud ou les centrales à lignite allemandes. Inutile de se lancer dans les voitures électriques si elles marchent indirectement au charbon. Par contre pourquoi ne pas avoir un œil sur le gaz brûlé dans les torchères du pétrole ?

Les OGM sont également l’objet d’un blocage quasi religieux, alors que la Chine, les États-Unis et bien d’autres en produisent massivement, sans dégâts apparents malgré la vigilance des associations d’écologistes. Or depuis des dizaines de millénaires l’homme fait évoluer génétiquement les plantes et les animaux.  Notre alimentation actuelle, riz, blé, maïs, pour en prendre les principaux composants sont génétiquement modifiés depuis toujours.  Là aussi il faut avancer en laissant de côté les a priori.

La réconciliation avec les entreprises est en marche

Pour les écologistes purs et durs, « les entreprises se peignent en vert », c’est-à-dire font des déclarations écologiques purement marketing, qui ne changeront rien à leur action concrète. C’est sous-estimer qu’une entreprise est d’abord au service de ses clients, et est composée d’un personnel dirigeant sensible à l’air du temps ou, plus simplement habitué à résoudre les problèmes concrets. Ainsi, pour lutter contre les algues vertes de Bretagne, Cooperl construit un méthaniseur géant pour éviter l’épandage du lisier, produire du gaz de ville, de l’engrais naturel et réduire les émissions de CO2. Et il y a bien longtemps que la cimenterie de Mantes a cessé d’inonder la région de poussière blanche, tout en augmentant ses rendements.

La pression des clients se fait également sentir pour les produits courants : aliments et produits d’entretien évoluent, avec le succès des très diverses variantes de « bio », dont les plus sérieuses devraient aussi restaurer également des sols très dégradés.

Convaincre le grand public et donc les gouvernants

Les entreprises sont là pour gagner de l’argent, et leurs actions concrètes dépendront certes de leurs clients, mais aussi de décisions administratives, fiscales etc.  Elles seront efficaces en matière d’environnement si ces décisions sont pertinentes. Et c’est là la difficulté du problème : les élus sont sensibles à l’opinion ou à l’influence d’idéologues.

Les libéraux et les entreprises devraient sans cesse expliquer leurs idées et leurs actions au grand public, c’est-à-dire à des interlocuteurs ayant une fausse idée du libéralisme et connaissant mal les entreprises. Pour les entreprises, je suis optimiste, elles ont l’habitude de la communication. Pour les libéraux cela demandera un effort de pédagogie, car ils sont trop souvent –comme tous les autres groupes– cantonnés par les logiciels des réseaux sociaux à un « entre soi » qui les coupe du grand public.

Amis libéraux, le départ de Nicolas Hulot est l’occasion de faire un gigantesque effort de vulgarisation ! Dépêchez-vous de vous frotter au grand public !

Yves Montenay

17 commentaires sur “Lettre à mes amis libéraux climato-sceptiques”

  1. Oui mais à l’occasion de son départ, Nicolas Hulot a rappellé que la fracture était irrémissible: il reste le porteur d’une vision écologiste du monde complètement centrée autour d’une obsession de la fin du monde qui indispose, et fort justement, TOUT le monde.
    Merci à vous de parler en ces termes des OGM (nécessaires) et du nucléaire (indispensable). Vous auriez pu ajouter les pesticides (le glyphosate n’est pas, il faut le rappeller, cancérigène) et aussi le diesel dont les versions modernisées n’ont plus d’inconvénients, sa taxation excessive cachant le point important (il est moins cher à produire).

    Par contre, et vous avez raison, il n’y a aucune raison de ne pas agir pour diminuer les pollutions en général et les déchets plastiques.

    Un point important que vous ne mentionnez pas et qui est systématiquement absent des discussions sur ces sujets: en volume, les pollutions diverses de la Chine et de l’Inde sont supérieures aux nôtres. Cela démotive. Il est où le Hulot sino-indhou ?

    1. Pour l’Inde et la Chine, vous avez raison mais ce n’était pas mon sujet. Concernant Hulot, raison de plus pour que les libéraux fassent connaître leurs idées de la façon la plus concrète possible

  2. Malgré d’énormes efforts constants et multiples je n’ai jamais pu comprendre comment on peut arriver à réduire les consommations et en parallèle continuer d’augmenter le nombre de consommateurs !!! J’en arrive à la conviction que ce problème n’ayant jamais pu être correctement traité, il est devenu intraitable. Tout sera-t-il plus facile quand les consommateurs seront 12 Milliards ? Sainte croissance nous sauvera-t-elle ?

    1. La gestion de l’énergie est mon ancien métier. Je sais qu’il y a des marges d’économies considérables par personne. Et dans les pays émergents beaucoup plus encore. Ils ne sont pas obligés de suivre les mêmes étapes que nous, par exemple ils pourraient aller directement à la voiture électrique, ou perfectionner les réseaux de transport de masse.

      Par ailleurs la croissance n’est pas forcément matérielle. Beaucoup de services ne demandent que peu ou pas d’énergie, les activités bancaires par exemple, ou l’enseignement

  3. Je voudrais faire preuve d’honnêteté: Hulot a raison: TOUS les moteurs à explosions génèrent des nanoparticules et doivent donc être arrếtés, et les diesels tout à fait dangereux n’ont comme avantage que de consommer moins cher. C’est la vie.

    1. Comme dit dans l’article, je suis assez d’accord puisque je critique le fait de trimbaler 1 t de matériaux pour transporter un humain de 80 kg avec toutes les pollutions que la construction et le fonctionnement génèrent.

      Par ailleurs le moteur électrique n’est pas « à explosion ».

  4. Oui oui tout à fait d’accord. J’ai toujours pensé que l’écologie ne doit pas avoir de couleur politique.
    Comme je l’ai souvent répété à mon ami j.gautron, la réponse aux défis écologiques est technologique, ce qui veut déjà dire que n’en connaissant pas la complète évolution, spéculer sur 2050 et 2100 est incongru, mais aussi qu’elle appartient à tout les acteurs économiques politiques et même sociaux…
    Voilà un langage réaliste et concret …

  5. Comme tout n’est pas blanc ou noir, nul n’est tout libéral ou tout écologiste.
    Ce qui m’interpelle, c’est que chez les libéraux, il y peu d’extrémistes, ce qui n’est pas le cas chez les écologistes, qui ressemblent de plus en plus aux salafistes : à tout le moins mettre au banc ceux qui ne pensent pas comme eux… voire plus !
    A titre personnel, je tente de vivre comme je peux : petite voiture (non électrique, car je crois que ce n’est pas encore au point), économie et investissement personnel dans des solutions d’isolation, pas de gaspillage, recyclage des déchets (c’est MA contribution à l’écologie)… mais, effort personnel (c’est MA contribution au ‘libéralisme’). Je crois inutile de discuter avec des forcenés qui veulent imposer leurs idées (ou leur religion).

    1. @Cros J;-Ph. : tout à fait d’accord
      L’écologie doit cesser d’être le quasi-monopole de gauchiste sectaires repeints en vert : en particulier, leur hystérie antinucléaire est néfaste, qui leur fait préférer n’importe quoi (charbon, voire lignite : les fantômes d’Ulbricht et autres défunts hiérarques de feu la RDA doivent se gondoler) à cette  » énergie diabolique  » qu’est le nucléaire à leurs yeux ; on n’est pas dans le rationnel mais dans l’imprécatoire strident.
      Or, les problèmes écologiques sont très sérieux et les périls de plus en plus graves : il faut donc cesser les incantations, réfléchir et agir froidement et rationnellement, en commençant par le faire chacun à son niveau. Au passage, un autre effet pervers de l’hystérie antinucléaire est de démotiver les individus dont un certain nombre continuent à mal se conduire écologiquement en se disant – fût-ce inconsciemment – que  » c’est aux  » gros  » de faire d’abord un effort « . C’est alors facile de se donner bonne conscience et de ne pas renoncer à l’abus de la voiture, de mal trier ses déchets, de ne pas éteindre la lumière, etc. en se cachant derrière les  » turpitudes  » d’EDF et autres grandes entités.

        1. En tous cas, tel est son passé … ce qui laisse mal augurer de la suite.

          Parler de réduire la part du nucléaire à 50% de l’électricité produite en France est non seulement une monstrueuse erreur économique – ET ÉCOLOGIQUE – mais aussi et surtout une sottise car ce chiffre résulte non d’une analyse sérieuse mais de minables compromis avec les écologistes fanatiques qui colonisent notamment les médias.

          Il faut d’abord raisonner : le pouvoir actuel a – pour le moment encore – la chance assez peu fréquente de disposer d’une forte majorité globalement disciplinée, sorte de version macronienne de la Chambre introuvable de 1815 ; il peut (pouvait, en tout cas) donc se permettre de remettre les choses à plat, envoyer valser des conceptions idéologiques inadaptées et prendre des décisions courageuses qui auraient fait ou feront crier les excités mais qu’il est possible d’expliquer et de faire admettre à une majorité silencieuse dont une partie est certainement lassée des propositions démagogiques et irréaliste des écologistes extrémistes. Pour parler le langage de leur secte d’origine : leur attitude irresponsable en fait des idiots utiles et des complices objectifs des climato-sceptiques, des pollueurs et autres mandants de Trump.

          Hélas, grave faute politique, M. Macron a déjà perdu 15 mois avec les divagations de M. Hulot, préférant s’équiper d’une caution démagogique plutôt que de s’attaquer au fond du problème. En le remplaçant par M. de Rugy au passé de zozo écologiste, il poursuit son erreur (perseverare diabolicum) : la perte d’une chance assez peu fréquente (forte marge de manœuvre politique : cf. supra) doit déjà être jugée très sévèrement. Les questions écologiques méritent mieux que les gesticulations démagogiques – et profondément cyniques – de M. Macron, sur ce point politicien et non homme d’État : on peut tromper quelqu’un tout le temps, on peut tromper tout le monde un certain temps ; mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps.

  6. Le pb immédiat et concret c’est la pollution : déchets, poussières ,plastique etc…. dont chacun de nous a une responsabilité .
    Mais la priorité de la communication ministérielle est le CO2 ! personne ne se sent individuellement responsable , de plus le CO2 n’est pas un polluant , bien au contraire l’augmentation de sa teneur permet l’augmentation des rendements des plantes ; la faible teneur en CO2 est un des principaux facteurs limitant en agriculture . Quant à son rôle dans l’augmentation de la t° il semble extrêmement faible .
    Tous les arguments anti OGM sont illogique et relèvent de la superstition , comme ceux anti glyphosate. Le glyphosate est certainement le desherbant chimique le moins polluants comparé à tous les autres : si on interdit le glyphosate il faut tous les interdire en priorité .

    Actuellement l’écologie est dominée par des idéologues qui détournent les gouvernements des réels pb et sèment la peur en annonçant des catastrophes pour imposer leur pouvoir
    Que faire pour retourner cette situation catastrophique ? Le professeur Khan à été mal première victime des OGM ! et depuis les écolos ont imposé leurs idées nous ramenant à un obscurantisme antiscientifique que les gouvernants acceptent pour moissonner des électeurs
    Bon courage Mr Montenay , votre initiative est courageuse !

  7. Il s’agirait aussi de réellement (factuellement ?) poser les problèmes, les pondérer, et d’envisager sereinement les solutions.
    Quels sont les vraies enjeux écologiques ?
    Le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre ? La perte de biodiversité ? Le cadre de vie et les pollutions directement en contact pour les hommes ? Le nucléaire ?

    Reposer point par point ces questions permettrait d’éviter de sombrer dans une réponse globale et dogmatique.
    Le problème tient en effet que le regard porté sur chacun de ces problèmes est dogmatique et non pragmatique. Et la doxa écologiste pour sa plus grande part s’est posée d’abord et avant tout l’héritière des diverses idéologies (de gauche surtout, mais aussi de droite) opposées à nos sociétés libérales (et capitalistes) – qui sont la moins pire des solutions. Leur ambition aboutit à la décroissance et au mieux au kibboutz (une situation collectiviste consentie).

    La réponse tient à attaquer chaque problème, juger de sa pertinence, et proposer une ou des solutions. Et sans opposer à ce discours quasi-sectaire le mépris que malheureusement on entend le plus souvent.

    – Par exemple, j’ai un très proche dans l’agro-alimentaire, qui ne comprend pas que l’on puisse souhaiter du bio et du non OGM. Il n’a pas tort. Mais il n’a pas compris que son avis d’expert n’est pas plus légitime que celui de son voisin, qui n’est pas non plus tout à fait stupide et qui mérite mieux que du mépris. –

    Au delà, le problème tient à l’effet de masse, aux pressions de la pensée ‘mainstream’. A cette impression de ressassement perpétuel. Mais à voir les progrès qu’internet a offert en terme de diversité de points de vue, à la manière dont la société française a tendance à se réformer actuellement (car elle bouge plus les lignes que le monde politique), on a tout de même l’impression qu’il y a une place pour des attitudes plus rationnelles.

  8. Yves Montenay sait combien l’écologie (l’environnement) est au centre de mes intérêts.
    J’en profite pour rappeler que ce n’est pas pour autant que je me dis écologiste. L’écologie, politique (l’écologisme) est devenue une véritable marie-couche-toi là, elle s’est faite récupérer de tous les côtés, même les plus pourris, je refuse donc d’être assimilé à n’importe qui.
    Ceci dit je voudrais juste commenter un passage de G.Maxant 14 septembre 2018 :
    – « Quels sont les vraies enjeux écologiques ? Le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre ? [etc.] Reposer point par point ces questions permettrait d’éviter de sombrer dans une réponse globale et dogmatique. [etc.] »
    Je suis d’accord, les vrais enjeux sont ceux-là. Chercher à régler les problèmes les uns après les autres (généralement les petits d’abord) nous est présenté comme du pragmatisme (bien), le contraire du dogmatisme (mal). Admettons. Maintenant, si je dis qu’une solution qui règlerait tel problème peut très bien en aggraver un autre, voire tous les autres… et que la recherche de La Solution (s’il y en a une) ne peut donc se faire que dans le cadre d’une pensée globale… dans quel camp va t-on me situer ? Avoir ou défendre une vision globale, refuser ce pragmatisme, est-ce du dogmatisme ? Si oui, en quoi diffère t-il de celui de ceux qui ne jurent que par le libéralisme et le capitalisme, les entreprises, la technique, la Croissance, le Marché etc. sans oublier ce fameux pragmatisme, qui finalement ressemble plus là à du conservatisme, du défaitisme, du TINA… plutôt qu’à autre chose.

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