N’ayons pas peur des réfugiés ukrainiens !

Les réfugiés ukrainiens commencent à affluer en Pologne et en Roumanie, et certains se crispent déjà devant cette « recrudescence de l’immigration ».

Je suis excédé par les propos démagogiques de certains candidats à la présidentielle sur ce sujet.

Je vais donc leur répondre brutalement : au-delà du drame humain que représente l’invasion militaire russe en Ukraine, cette arrivée de réfugiés serait hautement bénéfique pour l’Europe, et en particulier pour la France.

Malheureusement, elle serait en même temps un cadeau pour la Russie et une catastrophe pour l’Ukraine.

Un rappel démographique et historique

Rappelons les principales données démographiques des pays concernés : en 2021, l’Union européenne comptait 446 millions d’habitants, sans la population de la Grande-Bretagne, suite au Brexit. A comparer aux 45 millions d’Ukrainiens et aux 146 millions de Russes.

Ces trois ensembles sont en déclin démographique, le savent et s’en soucient. La Russie pour des raisons géopolitiques, les autres pays de l’Union Européenne, et notamment l’Allemagne ou encore l’Italie, du fait d’un vieillissement accéléré et d’un manque de main-d’œuvre qui devient aigu.

Rappelons qu’il existe déjà une immigration ukrainienne notable dans l’Union Européenne. « On considère qu’il y a déjà 500 000 Ukrainiens qui travaillent en République tchèque en comptant ceux non déclarés, soit 10 % de la population active », estimait le cabinet de recrutement Manpower dans un article du Monde.

Il y en a vraisemblablement beaucoup d’autres en Pologne et en Roumanie.

Rappelons également que l’Ukraine occidentale a longtemps fait partie de l’empire austro-hongrois ou de la Pologne, et est donc plus proche culturellement de l’Europe que de la Russie. Ce qui enlève du poids à l’affirmation russe, « l’Ukraine est au cœur de notre histoire », totalement fausse pour une grande partie du pays.

Cela est renforcé par le fait que plusieurs églises de l’Ukraine occidentale ont été rattachées à Rome pendant plusieurs siècles, tandis que l’église orthodoxe ukrainienne a rompu avec Moscou pour se rattacher au patriarcat de Constantinople.

En 2019, plus de 60% des Ukrainiens se déclarant orthodoxes affirmaient leur appartenance à l’Église orthodoxe d’Ukraine.

Ce tropisme européen de l’Ukraine occidentale a toutefois été entamée par le stalinisme qui a renvoyé de cette région les Germains, et surtout les Polonais, alors que les nazis avaient déjà exterminé la population juive.

Si on ajoute à cela les persécutions communistes visant les élites occidentalisées, on pourrait penser que cette partie occidentale de l’Ukraine s’est « désoccidentalisée ».

Mais ce n’est que partiel comme le montrent les résultats électoraux et la distribution linguistique : si les Ukrainiens ont massivement voté pour l’indépendance en 1991, et dans toutes les régions du pays, c’est à l’Ouest que le vote en faveur du Oui a été le plus marqué, tandis que la langue russe est, à l’inverse, est plus présente à l’Est et notamment dans la région du Donbass, même si russophone ne veut pas dire russophile… le président Zelensky est d’ailleurs russophone.

La situation française

La campagne électorale pour l’élection présidentielle voit la question de l’immigration mêlée à celle de l’identité et de la sécurité. Il en résulte un rejet global (à mon avis excessif) de l’immigration en général.

Soyons franc et direct : ce rejet de l’immigration cible surtout les Africains et les musulmans, deux catégories qui se recoupent largement. On oublie qu’une partie importante de ces musulmans fuit justement les contraintes religieuses de leur pays, et que plusieurs millions de descendants de musulmans ne sont aujourd’hui plus croyants.

On oublie également l’avantage que nous avons par rapport aux autres pays européens de voir arriver des immigrés dont une grande partie parle et écrit le français.

C’est un cas unique en Europe : demandez à nos voisins d’Outre-Rhin si les Syriens et même les Italiens ou les Kosovars qu’ils ont reçu si largement parlaient allemand !

De toute façon, les Ukrainiens sont chrétiens et rien ne les distingue physiquement des autres Européens. Par contre, ils ne sont pas francophones.

En sens inverse, ces mêmes Français réclament des embauches dans leurs métiers respectifs : dans les EHPAD, pour prendre un exemple d’actualité, chez les enseignants, les juges ou encore les policiers.

Il faut ici rappeler que la population active française n’est que d’un peu plus de 30 millions de personnes (y compris les 3 millions de chômeurs dont beaucoup ne sont pas disponibles), ce qui est peu pour environ 68 millions d’habitants.

Le recours à l’immigration pour combler ce déficit de main d’oeuvre est donc tout à notre avantage et le manque de qualification d’une partie des migrants ne constitue pas nécessairement un obstacle si l’on pense par exemple aux métiers d’aide à la personnes ou aux nounous.

Aujourd’hui, le secteur des services aux particuliers et aux collectivités représente en effet le premier secteur qui recrute en France avec 38% de l’ensemble des intentions d’embauche.

Reste à les accueillir efficacement et dignement, et à les autoriser rapidement à travailler ce qui, en France, n’est souvent pas le cas.

Les premiers contacts comptent beaucoup. Or l’administration française, avec ses lenteurs est particulièrement démotivante, ce qui mène les populations concernées au travail au noir, aux trafics et au chapardage.

Ne retombons pas dans notre erreur de 2004 : lorsque que la Pologne est entrée dans l’Union Européenne, certains pays, dont la Grande-Bretagne, ont immédiatement accepté les immigrés polonais tandis que la France a fait jouer une période transitoire. Résultat ils se sont dirigés vers la Grande-Bretagne où ils ont été très actifs. Le Brexit, qui était en partie dirigé contre eux, en a fait partir beaucoup et leur absence est maintenant regrettée.

Pour ce qui est de la situation ukrainienne d’aujourd’hui, la France semble vouloir « prendre sa part » dans l’accueil des réfugiés comme l’a affirmé le président de la République lors du sommet de l’UE à Bruxelles le 25 février dernier.

En 2021, plus de 2 100 Ukrainiens ont demandé l’asile en France, une proportion « modeste » des 103 000 demandes reçues par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Mais déjà, l’an dernier, certaines de ces demandes étaient fondées sur la situation sécuritaire dans le Donbass.

La France dispose d’ores et déjà de 110 000 places d’hébergement disponibles et de 200 000 places d’hébergement d’urgence. De plus, l’Etat pourrait également réquisitionner des bâtiments où des écoles pour héberger les réfugiés en cas de besoin.

Il reste qu’à mon sens, l’une des solutions pour accueillir ces nouveaux migrants et leur permettre d’accéder rapidement au marché de l’emploi, serait de prendre l’exemple de l’Allemagne et de faire appel au secteur associatif, notamment religieux, ainsi qu’aux entreprises.

Même si je ne suis pas certain que ces acteurs français aient le même esprit d’initiative et de dévouement que leurs homologues allemands, il faudrait essayer de les motiver par une campagne d’information et, peut-être également, par un appui financier.

On peut penser à une subvention dégressive accordée aux entreprises qui les embaucheraient immédiatement ou encore de leur donner accès au statut d’apprenti.

Dès lors une arrivée massive de réfugiés ukrainiens serait une bénédiction pour la France, opinion en partie partagée par le président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, Jean-Louis Bourlanges.

 

La situation des autres pays européens

Dans les autres pays européens on manque de main-d’œuvre comme en France, et de façon bien plus aigüe. Le pays le plus demandeur de migrants est l’Allemagne, où la nouvelle coalition au gouvernement voudrait attirer chaque année 400 000 travailleurs qualifiés pour endiguer le « papy-boom » qui ne fait que commencer.

Conséquence, l’Allemagne « vide » l’Italie de sa population active, ou encore le Kosovo où médecins et infirmières disparaissent et où l’on enseigne même l’allemand médical dans les universités privées locales !

Dans une moindre mesure, tous les autres pays d’Europe sont touchés. Par exemple, avec 3,9 millions de résidents permanents, la Croatie compte 400 000 habitants de moins qu’en 2011.

Pour combler ce vide, l’Italie par exemple reçoit massivement des Roumains, dont la langue est voisine, lesquels, pour la même raison, vont aussi en Espagne, pays en voie de vieillissement et qui reçoit de nombreux sud-américains hispanophones.

Conséquence, la Roumanie se dépeuple et cherche des immigrés dans le monde entier et notamment en Ukraine.

Le pourcentage des Ukrainiens dans la population roumaine devrait augmenter rapidement. Déjà sont arrivés plusieurs milliers d’Ukrainiens, bien davantage sont attendus dans les prochaines semaines et le gouvernement roumain se dit prêt à accueillir « 500 000 réfugiés ».

Une arrivée massive d’Ukrainiens serait donc une bénédiction pour l’ensemble de l’Europe.

Une catastrophe pour l’Ukraine, une bénédiction pour la Russie

A l’inverse, ce départ massif d’Ukrainiens vers l’Ouest serait bien évidemment catastrophique pour l’Ukraine où la fécondité est déjà basse avec 1,55 enfant par femme, comme en Allemagne.

Elle verrait partir ses forces vives et, vraisemblablement, une partie de son élite éduquée qui ne supporterait pas un régime « à la Poutine ».

Une conséquence directe serait également de diminuer la capacité de résistance de l’Ukraine à une occupation russe.

La Russie ne pourrait donc que s’en réjouir, voire l’accentuer en générant des incidents particulièrement sanglants, abondamment relayés par sa propagande. Ce serait mauvais pour son image ? Au point où elle en est…

Ces réfugiés pourraient aussi servir d’arme contre l’Europe, comme cela a été le cas à l’automne dernier lorsque la Biélorussie du président Loukachenko a délibérément laissé s’amasser des milliers de migrants à ses frontières avec la Pologne et la Lituanie en réponse aux sanctions que lui imposait l’Union européenne.

En conclusion, la vague de réfugiés ukrainiens que va connaitre l’Europe sera bénéfique pour les pays d’accueil, et notamment pour la France si elle se donne les moyens de les accueillir et de leur permettre d’accéder au marché de l’emploi.

Il serait donc stupide et contre-productif de s’inquiéter à ce sujet, d’autant que cela donnerait des armes à la Russie, comme cela en a donné à la Turquie, qui a reçu 3 milliards de dollars, et bientôt 3 autres, pour arrêter de pousser les réfugiés syriens à passer en Europe.

Yves Montenay,
Docteur en démographie politique

17 commentaires sur “N’ayons pas peur des réfugiés ukrainiens !”

    1. Je suis très réticent en ce qui concerne les candidats à l’immigration de religion et même de  » simple civilisation  » MUSULMANES car ces systèmes formatent en profondeur les gens et les pourvoient de valeurs, de comportements, voire de réflexes qui les rendent beaucoup difficiles à intégrer, comme on le constate en permanence. Et maintenant, au-delà de l’intégrisme, il s’est constitué un terreau (formé, entre autres, par l’imposition d’une lecture et de pratiques bigotes et intolérantes comme, par exemple, les comportements alimentaires bornés qui s’imposent dans les écoles et autres lieux publics au mépris de la laïcité et sectaires ou la pratique du ramadan sans égard pour le respect des contrats de travail), terreau favorable à la prolifération de comportements terroristes dont les représentants évoluent comme des poissons dans l’eau au sein des territoires perdus de la République. Aussi, sans aller jusqu’au refus systématique, car il y a des personnes de civilisation musulmane, en premier les femmes, qui peuvent fort bien s’intégrer, il faut être vigilant et très sélectif et refuser les candidats ne présentant pas assez de garanties de compatibilité (oui, c’est difficile à détecter mais ce n’est pas une raison pour fuir ce problème), comme par exemple, ceux soupçonnables de pratiques polygames.

      Je suis d’autant plus ferme sur ce point qu’il y a maintenant plusieurs millions de musulmans en France (y compris ceux de nationalité française) dont beaucoup – notamment les hommes – ne s’intègrent pas ou mal et dont le comportement fragilise notre société. En l’espèce, tout valant par comparaison, c’est le seul groupe d’immigrés (y compris dans les 2ème et 3ème générations) à poser autant de problèmes et aussi graves en adoptant parfois un comportement agressif visant à remplacer nos valeurs par leur système de pensée.

      Inversement, depuis deux siècles, la France a intégré et souvent assimilé des millions d’immigrés (entre autre, des Flamands, Italiens, Espagnols, Portugais, Polonais, Indochinois, Chiliens, etc.) qui ont énormément apporté à notre pays et dont je suis honoré d’être le compatriote et conscient d’être le débiteur (ex : Marie Curie, ceux qui ont combattu pour la France, les artistes qui élargissent notre esprit, etc.) Bien maîtrisée, l’immigration est – plus que jamais – une chance et une source d’enrichissement, d’abord intellectuel et humain. Je suis patriote mais j’étoufferais s’il n’y avait pas de contacts continus et intenses avec les étrangers et leurs civilisations : à titre personnel, je le vis profondément, ayant été marié vingt ans avec une Asiatique et étant restés très proche d’elle et de sa civilisation.

      Concernant l’immigration des Ukrainiens, je suis tout à fait d’accord avec l’article d’Yves Montenay : à condition de faire notre possible pour ne pas laisser entrer des maffieux, des néo-nazis ou autres brebis galeuses, ces personnes représentent une chance rare et exceptionnelle pour la France. Les refus de principe qui sont exprimés à leur égard sont stupides et démagogiques.

  1. Tout à fait d’accord ! Une fois de plus, l’esprit de système est nocif, que ce soit
    pour vouloir laisser entrer tous les réfugiés  » syriens  » ou  » afghans  » (qui viennent d’ailleurs en partie d’autres pays, hélas toujours musulmans) au nom d’une conception irresponsable de l’humanitarisme
    ou, comme ici, pour refuser systématiquement toute immigration, quelque soit l’origine des candidats à l’entrée dans notre pays, au nom d’une xénophobie bornée.

    Bien sûr, il faut toujours faire attention car il y a des  » brebis galeuses  » partout. Mais pour une fois que se présentent des candidats à l’immigration appartenant globalement à la même civilisation que la nôtre, donc susceptibles de bien s’intégrer en France, contrairement à de nombreux musulmans, il ne faut pas manquer l’occasion !!! Ce serait impardonnable compte-tenu de la mauvaise situation démographique de la France.

    1. Merci ! Je pensais qu’il y aurait une quasi unanimité pour les Ukrainiens, mais vous avez vu cet autre commentaire qui m’en fait douter

      1. Que voulez-vous, nous sommes en période électorale, laquelle est favorable aux prises de positions démagogiques vis-à-vis d’une partie de l’électorat frileux et xénophobe.

        Par ailleurs, on paie là les propos irresponsables de ceux qui nous expliquaient il y a quelques années qu’il fallait admettre tous les réfugiés syriens : je me souviens encore des propos d’un responsable de Médecins du Monde qui affirmait en gros que laisser entrer quelques dizaines de milliers de réfugiés chaque année ne représentait pas grand chose par rapport au nombre d’immigrés déjà présents en France ! Ce cher Monsieur, qui ne vivait certainement pas dans un endroit dans lesquel les problèmes liés à l’immigration musulmane sont aigus, ne se rendait pas compte de la monstruosité de ses propos qui revenaient à faire grossir le groupe très importants de personnes peu ou mal intégrables en France.

        Très banalement, comme Michel Rocard eut le courage de le dire crûment,  » La France ne peut pas accueillir toutes la misère du Monde « , ce qui est une évidence puisqu’il y a des dizaines, voire des centaines, de millions de personnes prêtes à émigrer pour des raisons politiques et, surtout, économiques :
        – il faut donc avoir le courage moral élémentaire d’admettre que nous devons par conséquent sélectionner les personnes qui seront admises en France ;
        – dès lors, les critères essentiels pour assurer une intégration réussie sont la compatibilité des valeurs, la proximité des civilisations, la volonté d’apprendre le français, la qualification professionnelle, etc. à cette aune-là, les Ukrainiens doivent passer avant la plupart des Syriens ou des Afghans.

        1. Je vous renvoie à mes articles. Une administration ne peut sélectionner des individus, elle ne peut que les classer par catégorie. Les chefs d’entreprise le peuvent un peu mieux, embaucher c’est leur métier, mais il faudrait qu’il y ait un retour en cas d’échec. D’un autre côté je suis frappé par le fait que l’immigration est crainte dans les quartiers où elle est inexistante alors que l’ambiance est bien meilleure dans la plupart des banlieues « mélangées ». Je sais que l’opinion imagine l’inverse, ce qui vient probablement des reportages qui doivent montrer le pire pour bien se vendre. Mes interlocuteurs ne reconnaissent pas dans ces reportages la banlieue où ils vivent.

          1. Là, je me permets d’être en désaccord avec vous, ayant vécu dans le  » 9-3  » de triste réputation : j’y ai mal vécu le fait de devoir parfois raser les murs en présence de bandes généralement pas constituées de Portugais ni de Laotiens mais de …, de m’inquiéter pour mon épouse coréenne, pays très sûr, en raison de l’attitude agressivement sexiste de certains individus qui, là encore, n’étaient ni Portugais ni Laotiens mais souvent … , etc. On ne peut nier la peur et l’exaspération d’une partie de la population qui n’a pas les moyens de quitter ces détestables endroits et reste donc exposée aux mauvais comportements de certains immigrés : les résultats électoraux du RN, ci-devant FN, sont d’ailleurs un marqueur clair de ce malaise. Enfin, on ne peut nier que ces comportements  » incivils  » émanent souvent de populations immigrées dont le système de valeurs est très éloigné du nôtre et dont le nombre crée des ghettos et fait obstacle à une nécessaire  » dilution « , condition nécessaire de l’intégration. Hors micro, des personnes d’origine musulmane intégrées ou en voie d’intégration dénoncent ces comportements et ne sont pas les dernières à fuir ces endroits et ces milieux. Je me souviens de copines d’origine algérienne, jolies et drôles, aimant le vin et ayant des relations normales avec l’autre sexe, dont un des  » principes  » était  » Jamais de petit ami musulman  » : qu’aurais-je eu à redire face à des personnes mieux placées que moi pour avoir un avis sur cette question ?

            Bref, bienvenue aux Ukrainiens en France et, comme vous l’écrivez fort justement, en leur permettant de travailler, gage d’intégration. Il reste à espérer que les pays d’Europe abandonnent la voie sans issue des condamnations et sanctions et que de vraies négociations s’engagent dès que possible avec la Russie en vue de finlandiser l’Ukraine, ce qui me semble être la meilleure possibilité pour que ces populations infortunées puissent connaître une paix durable.

          2. J’ai deux membres de ma famille qui habitent à Romainville et à Montreuil, dans des quartiers très mélangés mais familiaux. L’ambiance est donc plus à l’entraide qu’à l’hostilité. Cela recoupe l’avis des sociologues disant que les délinquants (surtout des hommes) se calment en se mariant sous la pression des nécessités, de leurs femmes et de leurs sœurs qui leur trouve un emploi. Cela n’empêche pas que ce que vous dîtes existe aussi, ils en ont entendu parler. C’est un problème distinct de l’islamisme dont les missionnaires insistent sur le calme (ce qui explique leur complicité avec certains maires qui ont le tort de privilégier le court terme) sauf lorsqu’il s’agit de questions religieuses au sens très large. À mon avis, et à celui de mes amis maghrébins, il y a un problème policier : au Maghreb la police est infiniment plus brutale, mais ce n’est pas supporté en France par une partie de l’opinion et de ses représentants dans la justice et les médias.

  2. ’ »une partie importante de ces musulmans fuit justement les contraintes religieuses de leur pays, » oui, et aussitôt arrivée dans un pays d’accueil, elle s’empresse de recréer ces contraintes religieuses et idéologiques qu’elle a fui . C’est un cercle vicieux. Pour le reste , pour l’immigration ukrainienne , j’espère qu’elle n’est que provisoire , et que ces gens pourront rapidement regagner leur pays et vivre dans la paix, la liberté et la dignité.

    1. Ce ne sont pas les mêmes. « L’immigration » ça n’existe pas : il n’y a que des individus, les meilleurs et les pires. Quant aux Ukrainiens, je souhaite qu’ils puissent rentrer chez eux, mais l’intérêt de la France serait qu’ils restent ici.

  3. Merci pour votre article. Oui, c’est une immigration sans problèmes puisque provenant de notre civilisation. A la différence de l’immigration musulmane qui est incompatible avec notre civilisation

    1. Merci. Le terme « immigration musulmane » est une image difficile à traduire administrativement. L’administration française connaît des pays de départ mais pas la religion et encore moins les tendances religieuses (un wahhabite n’est pas un soufi). Si je prends le Maghreb que je connais bien, une partie des originaires de ce pays viennent en France justement pour échapper à une société musulmane, qu’ils soient eux-mêmes musulmans ou athées, voire chrétiens (il y a deux plus en plus de ces deux catégories, mais leur nombre est impossible à évaluer). Plus généralement, une administration n’est pas intellectuellement ni juridiquement outillée pour trier des individus. Un chef d’entreprise (pour parler de ce que je connais) serait déjà plus qualifié.

  4. Merci pour cette analyse lucide. Oui, la France a besoin de main d’œuvre qualifiée, notamment dans l’enseignement. On accueille plus facilement des footballeurs que des professeurs. Cf le chapitre « ce que masque le discours contre les élites » dans un ouvrage du professeur Raoult (chroniques pour une humanité en quête de repères).

  5. Bien sûr que vous avez raison, et si en plus on a l’opportunité d’accueillir des personnes qui nous sont proches culturellement c’est tout bénéfice. On souhaite que ces réfugiés puissent rapidement retourner dans leur pays et même dans ce cas ce sera bénéfique pour nous à long terme parce que si nous savons les accueillir les liens créés seront durables et favorables à nos économies.

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