Le français d’une langue de culture à une langue de masse

Le français : d’une langue de culture à une langue de masse ?

Qui parlait  français au XVIIIe siècle, grande époque de la francophonie ? Peu de monde, hors de Paris, mais les élites européennes et parfois d’ailleurs.
Qui parle français aujourd’hui ? Beaucoup plus de gens mais pas les mêmes, et pas pour les mêmes raisons.

Pendant longtemps, le français a été considéré comme langue de culture et cela correspondait à la réalité.

Je veux dire qu’il n’était parlé que par un nombre réduit de personnes, qui souvent ne l’avaient pas comme langue maternelle, mais qui l’utilisaient pour les idées qu’il véhiculait, et notamment pour sa littérature.

C’est ce qu’on appelait « la culture française », mot qui est mal compris aujourd’hui, car c’est le sens du mot allemand Kultur qui s’est imposé. Ce mot signifie l’ensemble des traditions d’un groupe, y compris par exemple sa cuisine ou son organisation sociale (patriarcale, matriarcale etc.).

Mais le malentendu demeure car, dans l’enseignement, il a gardé son sens ancien qui agrège littérature, philosophie, connaissance des mécanismes scientifiques et de l’Antiquité. Ceux qui manient le latin classique et le grec ancien étaient considérés comme particulièrement cultivés.

Or la situation a considérablement évolué.

Selon l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il y a aujourd’hui plus de 320 millions de francophones dans le monde. L’OIF a récemment publié une étude sur « La langue française dans le monde 2022 » très intéressante, dont je vous recommande la lecture même si je n’en partage pas toujours les conclusions, étant d’un naturel optimiste.

la densité francophone dans le monde en 2022 (source OIF)
la densité francophone dans le monde en 2022 (source OIF)

Mais le francophone d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier.

Pour mon analyse, avant de revenir sur la situation contemporaine, je prendrai comme point de départ la situation du français aux XVIIIe, XIXe et début du XXe siècle, qui est en général considéré comme l’âge d’or de la francophonie.

Le français était d’abord principalement une langue de culture

Au XVIIIe siècle le français n’était qu’une langue de culture. En effet rares étaient les régions où l’ensemble de la population parlait français.

On cite en général Paris, du moins pour les natifs de cette ville, et le Val de Loire, d’Orléans à Tours. Ailleurs, de Liège à Bordeaux et de Lille à Cannes, la grande majorité des populations utilisait une langue locale, y compris une bonne part de ceux qui parlaient français en famille ou au travail.

Par contre les élites européennes, et une petite partie de celle des pays voisins, l’Empire ottoman par exemple, connaissaient le français et le pratiquaient dans de nombreuses circonstances, comme langue de culture, ou, ce qui est très voisin à mon avis, comme langue commune dans les réunions internationales publiques ou privées.

Par « élites » il fallait comprendre à cette époque les populations ayant suffisamment de moyens pour avoir des précepteurs, c’est-à-dire une bonne part de la noblesse et la partie supérieure de la bourgeoisie.

On trouve de nombreux témoignages de cette diffusion culturelle du français dans les littératures étrangères, dans « Guerre et paix » de Tolstoï par exemple ou dans « Les évadées du harem«  de Pierre Loti à Istanbul.

L’affaiblissement de ce français « d’élite »

Le XXe siècle a fait disparaître ces élites dans beaucoup de pays à la suite de révolutions, ou déplacements de leurs centres d’intérêt vers des activités qui ont longtemps été qualifiées de « non culturelles ».

Par les révolutions

Les révolutions furent le moyen le plus radical de supprimer le français d’un pays.

Les révolutions communistes, en Russie à partir de 1917, puis dans de nombreux pays comme le Vietnam (en 1954, au nord puis en 1976, au sud) éliminèrent la noblesse et la quasi-totalité de la bourgeoisie.

À cela s’ajouta comme au Vietnam la mise à l’abri de toutes idées étrangères, potentiellement hostiles au pouvoir. Les islamistes militants font de même aujourd’hui, notamment en Algérie et au Sahel.

Et lorsque la réouverture vers l’étranger se fait nécessaire, c’est en général pour des raisons économiques, et c’est malheureusement l’anglais que l’on facilite.

En plus des communistes, les nazis massacrèrent également les élites nationalistes des pays occupés, élites qui étaient par ailleurs souvent francophones.

Par la déculturation

Plus difficile à évaluer est ce que j’appellerai « la déculturation », même si ce terme laisse supposer que la culture est d’abord littéraire : je veux rester ici dans le langage courant même s’il n’est pas précis.

Je pense par exemple au fait que la langue soit considérée très majoritairement comme un simple moyen de communication, ce qui a comme conséquence des affirmations du genre « peu importe la langue, l’essentiel est de communiquer ». Or, pour communiquer, l’anglais suffit. D’où la formule « il est inutile d’apprendre la langue du voisin, car il parle anglais ».

Or le fait de réduire la langue à un moyen de communication la vide de tout contenu culturel.

Cela va de pair avec l’importance de l’économie dans des milieux qui se seraient jadis cultivés. Les chefs d’entreprise, les cadres supérieurs, ainsi que les politiques de plus en plus nombreux vivant en symbiose avec eux, sont d’un très bon niveau intellectuel à en juger par leurs diplômes.

Mais leur emploi du temps est plus tendu que leurs homologues des générations précédentes, et ils ne peuvent consacrer à la culture qu’une partie de leur temps.

Il y a eu une période où leurs conjointes, en général de bon niveau également, avaient, elles, le temps de se cultiver et notamment d’apprendre le français et sa littérature. Ce fut le cas notamment au Japon et en Amérique latine. Cela demeure, mais perd de son importance, les conjointes ayant maintenant également des carrières très actives.

Le français langue seconde, entre culture et utilitarisme

Le français reste la 2e langue la plus apprise dans le monde, par plus de 50 millions d’individus, traditionnellement, pour des raisons culturelles.

Le français langue d'enseignement dans le monde 2022 (source OIF)
Le français langue d’enseignement dans le monde 2022 (source OIF)

 

Mais, lors de la récente Biennale 2022 de la langue française à Berlin à laquelle j’ai participé, il a notamment été exposé que le nombre d’élèves du primaire et du secondaire et d’étudiants du supérieur apprenant le français est en baisse en Allemagne et aux États-Unis.

La littérature française classique perçue comme un handicap

Cette baisse survient alors qu’une partie de ces apprenants sont rebutés par le fait de passer par la littérature française pour apprendre la langue, alors qu’ils s’intéressent à d’autres sujets qu’ils jugent professionnellement prioritaires ou, pour rester dans le domaine de la culture, touchent par exemple davantage la géopolitique ou la vie de la francophonie qu’une littérature purement française.

Or les professeurs de français sont recrutés localement pour leur compétence en littérature française classique, disons du 16e-courant XXe siècle, qui est jugée éloignée du nécessaire pour un poste en entreprise, que ce soit en Allemagne, en Afrique ou ailleurs.

Des parents allemands viennent ainsi de gagner un procès pour la réintroduction de l’anglais à la place d’un programme de français !

Ce n’est qu’un cas particulier de la pression des parents : en pratique l’anglais devient une matière de base et non une langue étrangère…

Vers un français à usage professionnel ?

Pour promouvoir le français, peut-être devrions-nous changer d’approche et le proposer comme première langue étrangère à apprendre, puisque l’anglais n’en est plus une…

Les réflexions ont donc avancé pour un enseignement du français à usage professionnel permettant de dépasser l’image traditionnelle d’une langue académique.

Dans cet esprit, on voit apparaître encore ponctuellement, dans certaines universités et à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris l’enseignement d’un « français de spécialité », médical ou financier par exemple.

C’est bien sûr un progrès par rapport au fait de ne pas l’apprendre, mais c’est également une illustration de l’éloignement de la notion de langue de culture.

Le déclin du français dans les institutions européennes

Les militants de la francophonie font, à juste titre, grand cas du rapide déclin français dans le travail à Bruxelles, depuis l’élargissement aux pays de l’Est de l’Union Européenne.

A mon avis, deux phénomènes sont souvent mélangés :

  • Le premier, auquel on ne peut rien, est le déluge de bourses d’études pour les études supérieures en Amérique qui ont été distribuées en Europe orientale après la chute du communisme : à Bruxelles, la langue commune entre un Tchèque et un Estonien est l’anglais.
  • Le deuxième : juridiquement il n’y a aucune raison pour que la langue de communication avec l’extérieur ne soit pas celle de l’interlocuteur, notamment le français avec des francophones, d’autant que le français est l’une des langues de travail prévues par les traités fondateurs (anglais, français ou allemand).

S’indigner n’est pas une bonne approche, il vaut mieux analyser le phénomène et proposer des solutions, par exemple l’appel à la traduction automatique, qui a fait d’énormes progrès, mais est dénigrée par les interprètes traditionnels.

Il est dommage que ces derniers ne comprennent pas qu’ils condamnent leur métier en poussant à l’unilinguisme alors que leur vocation devrait être un contrôle intelligent de textes automatiques.

En tout cas le résultat est symboliquement catastrophique : malgré le Brexit on persuade peu à peu des centaines de millions d’Européens que l’anglais est « la langue de l’Europe ».

Par ailleurs, Bruxelles est une illustration supplémentaire de l’usage non culturel, en l’occurrence administratif, des langues.

Cette « acculturation » traduit-t-elle un affaiblissement de la culture française contemporaine ?

Le Monde du 21 décembre 2007 fait suite au débat sur la perte d’influence de la culture française, polémique lancée en Angleterre par un article  du Times. En deux mots, il n’y a plus de Sartre, de Camus, de Ionesco ou de Foucault. Voltaire et Hugo sont moins d’actualité. Bref adieu la culture française !

Le Monde nuançait cette constatation en se référant aux exportations de biens culturels, très variables d’une catégorie à l’autre et signale notamment la progression des traductions de livres français vers l’anglais.

 

Le livre français à l'étranger
Source : La France est le 3e exportateur de culture en Europe (Le Petit Journal)

Une explication serait que la France compte trop sur la notoriété de sa culture et ne s’occupe pas de la commercialiser. Ce serait « du business », ce qui est mal vu en France, mais pourtant normal ailleurs. Une fois de plus, nous payons notre mépris des questions économiques !

Et par ailleurs cela nourrit la remarque, souvent entendue, selon laquelle le français serait « un obstacle à la diffusion de la culture française« .

Finalement, la demande de français est importante et  le nombre de ses apprenants croit sensiblement dans d’autres parties du monde (Afrique, Amérique, Asie), même si la régression constatée en Europe pèse et explique une stagnation au niveau mondial.

En résumé, le français langue de culture reste très important et prestigieux dans certains milieux, ce qui est masqué aux yeux des Français par son recul en Europe. Le relais va peu à peu être pris par un enseignement plus utilitaire.

Par contre, le français langue de masse progresse, et c’est d’ailleurs son importance qui motive l’apprentissage du français langue étrangère utilitaire.

 

Disparition des langues régionales au profit du français au Nord

Nous avons vu que la majorité du peuple dans les pays considérés comme francophones ne parlait pas le français ou ne l’utilisait que comme langue seconde jusque dans le courant du XXe siècle.

Cette époque s’est terminée en France, en Belgique, en Suisse, et d’une manière un peu différente au Québec, avec la disparition des parlers dans ce pays, parlers qui sont maintenant presque complètement remplacés par le français.

L’alsacien, et le francique suivent le même chemin en France et en Belgique, et sont parallèlement remplacés par le Hochdeutsch en Allemagne, bien que les processus y soit moins avancé. Il en va de même du breton et, dans une bien moindre mesure, du basque, ce dernier étant langue officielle en Espagne à quelques kilomètres au sud.

Cela constitue « une masse » d’une centaine de millions de francophones de langue maternelle.

Le débat sur la francisation des populations au sud

Se méfier de deux impressions opposées

Dans des pays comme la République démocratique du Congo ou la Tunisie, où le français est répandu mais n’est pas la langue maternelle de la grande majorité, on entend souvent des considérations aussi fausses qu’opposées.

Certains journalistes disent le français en déclin, car ils imaginent qu’avant l’indépendance tout le monde le parlait.

Le comportement opposé est de surestimer l’importance du français parce qu’on croise préférentiellement des francophones, du fait de leur âge ou de leur métier et de s’extasier sur la bonne santé de la francophonie.

Par ailleurs, la francophonie a des ennemis, même en France, où certains succombent facilement à la mode « décoloniale » pour en proscrire l’usage, notamment en l’assimilant à une survivance coloniale et à une « violence culturelle », ce qui est une vue bien abstraite.

Qui veut la peau de la francophonie ?

Or, c’est ignorer qu’il est devenu langue maternelle pour une partie notable et rapidement croissante de nombreuses populations, notamment africaines.

La massification du français au sud

Cette adoption comme langue maternelle est une évidence pour tous ceux qui ont voyagé dans de nombreuses grandes villes africaines.

Dans les villes des « pays côtiers » comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun et bien d’autres, la scolarisation de masse en français est maintenant suffisamment ancienne pour qu’une grande partie de leur population, y compris dans les quartiers populaires l’utilisent comme langue maternelle et de la rue, surtout là où il y a une multiplicité de langues africaines et où le français a très rapidement été la langue commune.

Il en va de même de la bourgeoisie des villes de l’intérieur.

Cela fait des dizaines de millions de locuteurs, voire nettement plus, sur les 200 millions d’Africains qui utilisent régulièrement le français.

Et cette évolution vers la langue maternelle s’accélère avec l’ancienneté de la scolarisation et la disparition des grands-parents non scolarisés avec lesquels on parlait « leur » langue.

Le français 4e langue sur Internet ?

Le français est la quatrième langue sur Internet, après l’anglais, l’espagnol et l’arabe d’après l’OIF.

En tant que connaisseur de ces derniers pays, j’estime qu’il faut préciser d’une part que l’arabe, sur Internet comme sur le terrain, est fractionné en de nombreux dialectes dont certains sont très éloignés les uns des autres, et que ce qui s’écrit en arabe standard est souvent purement religieux. Mais le religieux est un puissant moyen culturel.

Quant à l’espagnol, je pense qu’il sera bientôt doublé par le français du fait de la progression rapide de l’accès à l’Internet en Afrique et de la démographie. Sur ce point je suis en désaccord avec l’OIF, plus pessimiste du fait du retard actuel des raccordements en Afrique par rapport à l’Amérique latine, retard provisoire à mon avis. Par contre cette organisation a construit un indicateur de la « cyber mondialisation des langues » qui montre à quel point l’anglais et le français se détachent des autres langues.

Par ailleurs la diffusion des livres venant du nord est difficile à organiser, notamment du fait de leur poids, et donc du coût du transport. Cela laisse une place aux éditeurs locaux. Par ailleurs, la meilleure disponibilité d’Internet devait donner accès aux livres numériques.

Inutile de souligner l’importance très rapidement croissante d’Internet, ainsi que des autres médias audiovisuels, et de la nécessité de ne pas prendre comme critère la seule diffusion des livres imprimés.

Heureusement, pour ces médias, le secteur privé peut suivre les besoins plus rapidement que ne le ferait une politique gouvernementale, française ou autre, même pour celles qui en auraient l’ambition.

Une évolution très rapide et globalement positive

En résumé, si je suis optimiste pour le nombre de locuteurs français, je m’interroge davantage sur l’avenir du rôle culturel du français.

Certes, la demande de français est importante et que le nombre de ses apprenants croit sensiblement dans certaines parties du monde (Afrique, Amérique, Asie), même si la régression constatée en Europe pèse et explique la stagnation du total mondial.

Mais le monde a changé, les élites moyennes et supérieures sont moins intéressées par la culture au sens français du terme, qui devient une activité parmi beaucoup d’autres, et a perdu de sa notoriété faute d’acteurs prestigieux au nord.

Aujourd’hui, les élites sociologiques, politiques ou entrepreneuriales s’intéressent à la Kultur, c’est-à-dire, respectivement, aux modes de vie, aux identités ou à la segmentation des marchés.

Heureusement, au sud, les écrivains et philosophes francophones prennent le relais !

En témoignent les succès des auteurs africains francophones, parmi lesquels on peut citer Mohamed Mbougar Sarr, sénégalais et lauréat du prix Goncourt 2021 pour La Plus Secrète Mémoire des hommes.

Par ailleurs des « départements de français » de nombreuses universités dans le monde se transforment en « départements d’études francophones ».

Même dans l’Algérie francophobe, les prix littéraires distinguent des ouvrages en français parallèlement à ceux en arabe ou en langues berbères. Personnellement, je regrette que cette culture francophone sacrifie souvent à la mode « décoloniale », voire « racialiste » d’aujourd’hui. Mais patience, une mode, ça se démode.

Le français, langue africaine

Si on le compare à l’allemand et à l’italien, splendides langues de culture très affaiblies actuellement, le français est sauvé par le fait de devenir une langue de masse en Afrique. C’est grâce à la situation dans ce continent que plus de 93 millions d’élèves ont le français comme langue (ou une des langues) de scolarisation.

Mais attention ! L’exemple africain montre que la pire des choses qui pourrait arriver au français serait d’être considéré comme une arme de pouvoir de la France, ce qui en détacheraient immédiatement plusieurs pays.

Il faut répéter que le français est une langue africaine et j’estime que le rôle de la France doit être en priorité d’aider massivement l’enseignement africain.

Et ce sera aussi l’occasion de l’apparition d’une nouvelle culture. Un peu comme l’espagnol, qu’il est en train de rattraper, l’avenir du français va s’appuyer sur le fait qu’il est à la fois une langue de masse, une langue de culture et une langue internationale.

Yves Montenay,
Auteur de La langue française, une arme d’équilibre de la mondialisation

25 commentaires sur “Le français : d’une langue de culture à une langue de masse ?”

  1. Article très intéressant.Merci. Mais si vous insistez sur le français langue afrcaine, vous ne dites rien sur les mots, termes expressions de ce français d’Afrque qu’il faurait incorporer au corpus du français, langue mondiale.

    1. Effectivement, mais l’article aurait été encore plus long, alors que je crains qu’il ne dépasse déjà les forces de lecture de beaucoup ! C’est un vaste sujet. À mon avis la situation va se décanter s’il n’y a pas d’erreur politique du genre « c’est une nouvelle langue, il faut l’officialiser, faire des programmes etc. », ce qui est le rêve de beaucoup de linguistes qui vont pousser les politiques dans ce sens. J’espère qu’ils résisteront. En très bref la logique serait de garder les mots nouveaux s’ils correspondent à une réalité locale, et que le reste notamment la grammaire ou l’absence de grammaire ne soit qu’une forme d’argot transitoire et traitée comme telle.

  2. Excellente présentation du « problème ». Je vous suis quand vous insistez sur le rôle de l’économie et de la professionnalisation du français. Faire venir le monde à la langue française par la « Culture » française (laquelle, d’ailleurs ?) est une erreur d’interprétation de l’Histoire. Cette démarche ne vaut que pour les élites (cultivées, diplômées ou pas). Pour une francophonie prospère et vivante (donc riche en propositions culturelles, aussi), il faut d’abord une économie francophone vivante et attirante. Et, pour l’instant..on en est un peu loin.Si le monde francophone (pas que la France, évidemment) n’est plus visible économiquement (industriellement, commercialement), sa langue deviendra mineure.Toute langue ne vit et ne se propage que par les contacts ou transferts économiques qu’elle permet: même une puissance économique et commerciale francophone utilisant quand même l’anglais dans le quotidien de ses activités ferait la promotion du français (l’idéal étant bien sûr la conjonction de deux phénomènes: puissance économique et commerciale + utilisation du français). Malheureusement, j’ai quelques craintes pour ce domaine économique et commerciale: que pèse la production francophone (Europe francophone, Amérique francophone, Afrique francophone) de biens et de services, dans l’économie mondiale ? En ce qui concerne l’administration de la langue française par des « académies » de toute sorte, à oublier ! C’est déjà un problème (l’orthographe du français, et même la grammaire), alors n’en rajoutons pas: pourtant, c’est ce que font les idéologues staliniens de l’écriture prétendue inclusive (EPI) qui sont en train de faire fuir la planète entière du français. Ils vont réussir le même coup que les communistes ou autres religieux de toutes sortes: détruire leur propre idéal ! Si les gens fuient la langue française (pour l’anglais, certainement), l’EPI disparaîtra avec !

    1. Je suis largement d’accord. Mon très relatif optimisme vient de ce que je pense que plus un pays part de bas, plus il peut se développer rapidement. C’est le cas des pays africains francophones, sauf si les djihadistes ou les Russes les détruisent … Ce qui est possible !

  3. L »estimation du nombre de francophones semble très sous-estimée par l’OIF : 320 millions de personnes. Il faut dire que cette organisation a une définition très restrictive du « francophone » : outre l’utilisation orale, la personne doit lire et écrire couramment le français. Cela exclut beaucoup de monde. Je ne suis pas sûr que les anglophones soient si regardants pour compter leurs locuteurs…
    Ces chiffres sont contestés, comme dans une étude du Centre d’Etude et de Réflexion sur le Monde Francophone, qui se base sur des données d’un organisme privé américain , référence pour les statistiques mondiales. Et d’après ces données, il y aurait près de 536 millions de francophones. actuellement.
    Voici le lien de cette étude :
    https://www.cermf.org/la-population-du-monde-francophone-atteint-536-millions

    1. Merci ! Vous avez vu que je donne très peu de chiffres car effectivement tout dépend de la définition, et ensuite de la collecte des renseignements qui est quasi impossible. Il y a bien longtemps j’ai été choisi par Philippe Rossillon pour encadrer des démographes qui devaient compter le nombre de Francophone… Et qui n’y sont pas arrivés

  4. Interpellé par le titre d’un de vos articles intitulé « La Belgique profondément divisée linguistiquement et politiquement » je réagis en tant que français né natif à Liège (ville très francophile),je me dois de réagirerti est pratiq uement inexistant, et la Belgique est dans une situation très différente dont la France pourrait s’inspirer: avoir un Gouvernement stable qui réunit partis de gauche et de droite, flamands et francophones,et qui exclut les partis extrêmistes minoritaires. L’art du compromis est une spécialité belge dont nous devrions nous inspirer. Le Roi rêgne et est le symbole de l’unité du pays. Quand il y a une crise ministérielle, il arbitre sagement en consultant tous les partis pour arriver à une solution viable même si celà peut prendre du temps et tout en gardant le Gouvernement précédent « en affaires courantes ».
    A propos d’unité, rappelons que la France métropolitaine d’aujour’d’hui a connu des étapes historiques relativement récentes.
    Ce n’est qu’en 1860 ,(30 ans après la Belgique) que le traité de Turin a rattaché définitivement Nice et la Savoie à la France.
    La Corse, en 1768, sous Louis XV, nous pose encore beaucoup de problèmes où les structures de notre Etat et l’ordre public sont régulièrement bafoués. (La Bretagne rattachée seulement en 1532, la Navarre en 1589.).
    Pour revenir à l’hypothétique rattachement de la Wallonie à la France :
    Ni la France, ni la Wallonie n’y aurait un quelconque intérêt :
    Avec un département supplémentaire assorti d’un déficit budgétaire qui viendraitr encore alourdir un peu plus alourdir celui de la France. La Culture française est très présente en Wallonie et Paris est a, à peine 2 heures , très bien désservie (mieux que certaines de nos régions françaises.
    Le Belge est devenu profondément européen. Rappelons que le Benelux créé en 1947, fut la première amorce de l’Europe en supprimant les barrières frontalières de trois pays voisins. Bruxelles est devenu une grande capitale Européenne , avec une plus grande dimension internationale puisque l’OTAN y a son siège.
    Que deviendrait la Flandre complètemen isolée? (non reconnue comme faisant partie de l’Europe!!!).
    Culturellement les différences linguistiques s’atténuent. Beaucoup de flamands ont leur 2e résidence et passent leurs vacances dans les Ardennes Belges. Sur la côte belge, Knokke est un Deauville belge avec une majorité de résidents francophones. Les autres stations balnéaires flamandes sont très accueillantes aux francophones.

    1. Je suis assez d’accord. Le malentendu vient probablement de ce que je n’ai pas dit assez nettement que la question ne se poserait que si la Flandre déclarait son indépendance. Elle s’en approche, mais pour l’instant ne veut pas aller plus loin. Et je n’ai pas dit que les opinions citées, notamment celle de Jacques Brel, étaient représentatives
      Pour Nice et la Savoie, il faut rappeler que les populations ont été consultées par référendum : Napoléon III a été en avance dans ce domaine. Et bien sûr un très éventuel rattachement passerait également par un référendum.

  5. Oui. Et en ce qui concerne Bruxelles Capitale où les recensements linguistiques sont interdits, j’ai tourné la difficulté : en demandant à la Poste belge combien je dois envoyer de courriers publicitaires en flamand à Bruxelles., j’arrive à un pourcentage d’envoron 8 à 10% de la population bruxelloise, en m’y incluant puisque j’accepte de le recevoir également (en tant que bilingue…supposé).

  6. Oui.
    J’ajouterai que tous les partis politiques représentatifs de la Wallonie sont opposés à un rattachement à la France.

  7. La concurrence avec l’anglosphère est rude en Afrique, je viens de voir que le Togo et le Gabon intègrent le Commonwealth ce mercredi 24 juin.

    1. Dans les deux cas, il s’agit de présidents « à problème » qui cherchent un dérivatif. La question fondamentale est : vont-ils garder le français comme langue d’enseignement ?
      Au Cameroun l’anglais et le français sont tous les deux officiels, mais l’enseignement est à dominante française dans la zone « française » et anglaise dans l’autre zone. Les anglophones minoritaires se sentent brimés et se révoltent. Si j’étais le président, je me séparerais de cette zone, mais tout président se sent déshonoré de renoncer à une partie de son territoire.
      Au Gabon la population est très largement francisée, et je ne la vois pas accepter un changement de langue. Mais un dictateur peut faire n’importe quoi. Kagamé l’a bien fait au Rwanda, mais dans ce pays il y avait une langue locale unique et une minorité anglophone au pouvoir, ce qui n’est pas le cas au Gabon
      Il y a quelques années, les présidents de la RD Congo et de Madagascar avaient décidé de passer à l’anglais, mais cela n’a jamais été appliqué.

  8. Pour rassurer (ou pas ?) notre ami LaurentM, je suis tenté de penser que l’intégration dans le Commonwealth ne change pas grand chose, sur le plan strictement linguistique (seulement), quant à la place de l’anglais pour les pays concernés, puisque l’anglais est devenu incontournable (pour tout le monde, d’ailleurs). Cette intégration (du Togo et du Gabon) est plus politique (voire économique) que linguistique. On ne change pas la langue un pays aussi facilement qu’on (on = les dictatures, souvent) le souhaiterait (si tant est que ce soit l’objectif des dirigeants des 2 pays africains mentionnés). Pour comparaison de situation analogue (grosso modo): le Vietnam a intégré l’Organisation Internationale de la Francophonie, depuis quelques années déjà, il n’en est pas devenu, pour autant, plus francophone qu’avant, au contraire même (il est de plus en plus anglophone) ! Par contre, il est certain que si les pays francophones (dont le France) se paupérisent et deviennent des pays marginaux dans le développement (croissance verte ou pas) mondial, ou se transforment en pays décroissants, alors, oui, on pourra craindre une réduction (voire une disparition à terme) de l’usage du français.

  9. Merci pour cette intéressante analyse, Monsieur Montenay. Et les commentaires de lecteurs qui la suivent sont également pertinents.

    Je voudrais ajouter un autre élément qui pourrait être un avantage pour la langue française. Paradoxalement, c’est celui de sa complexité, cette complexité qui en ferait la difficulté et en éloignerait beaucoup d’apprenants potentiels. Or, je lis ceci dans un article qui m’a été récemment communiqué :
    « ′ Le QI moyen de la population mondiale, qui a toujours augmenté de l’après-guerre à la fin des années 90, est en baisse au cours des vingt dernières années… Il semble que le niveau d’intelligence mesuré par les tests diminue dans les pays les plus développés. Les causes de ce phénomène ? L’une d’entre elles pourrait être l’appauvrissement du langage.
    Plusieurs études montrent en effet la diminution de la connaissance lexicale et l’appauvrissement de la langue : il ne s’agit pas seulement de la réduction du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités linguistiques qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe.
    La disparition progressive des temps (subjonctif, imparfait, formes composées du futur, participant passé) donne lieu à une pensée presque toujours au présent, limitée actuellement : incapable de projections dans le temps ».

    Cet appauvrissement du langage, par la diminution du vocabulaire enseigné, par l’approximation dans le choix des mots, par la disparition progressive de modes et de temps de conjugaison encore en usage dans un passé relativement récent, on ne le voit que trop à l’œuvre en France même, à quoi les médias contribuent fortement par leur pratique autant que par leur anglomanie si irritante.
    Or, quels sont les peuples qui ont actuellement le niveau de Q.I. le plus élevé ? Ce sont les asiatiques et surtout les Chinois, les Japonais et les Coréens qui ont des langues et des signes d’écriture complexes. Ne pourrait-on pas avancer que la langue française, de part sa difficulté « technique » même, la complexité de sa grammaire et la grande variété de ses modes de conjugaisons, la précision et l’étendue de son vocabulaire, serait un instrument de choix, si on la respectait dans toute sa richesse, pour développer le Q.I. de ceux qui voudraient bien l’apprendre : elle offre toute les nuances et toute ses subtilités
    de formulation pour exprimer une pensée complexe sous une forme à la fois claire et élégante, donc également une ouverture au sens de la beauté.

    1. Je suis tout à fait d’accord. Mais il y aurait beaucoup de monde à convaincre !
      Une remarque technique : les langues asiatiques ne conjuguent pas les verbes, c’est le contexte qui doit indiquer s’il s’agit du présent, du passé ou du futur, sans parler des formes complexes que vous évoquez. Ces langues ont-elles de ce fait plus simples ou plus compliquées ?

      1. Oui, je pensais surtout aux formes d’écriture des langues asiatiques. Mais les pays cités, auxquels il faudrait ajouter Singapour, ont des systèmes scolaires et des méthodes d’enseignement très exigeants envers les élèves, avec un fort accent mis sur l’acquisition des connaissances, notamment scientifiques et le respect de la discipline. Peut-être faudrait-il ajouter la Russie dans ce groupe ? Tous éléments de rigueur et d’exigence dans l’enseignement que l’on a quelque peu perdus de vue dans nos systèmes scolaires occidentaux – et disant cela, je suis conscient du fait qu’il ne faut pas non plus généraliser et mettre tous les établissements dans le même sac.

  10. Juste une petite remarque sur le commentaire de notre collègue « jeanmarieroussignol ». En effet, la maîtrise des subtilités ou de la complexité d’une langue peuvent avoir un sens et témoigner de quelque chose: mais j’ai du mal à associer cela avec le QI, qui lui même d’ailleurs est à manier avec précaution. Ce qui me semble évident, c’est que la perte de la maîtrise d’une langue (de sa langue maternelle, d’abord) est un vrai problème social dont les répercussions sur le tissu relationnel et sur les débats politiques peuvent être graves. Il suffit, par exemple, de voir que le mot « ludique » n’a pas été compris par les candidats au Bac de français et que, pour remédier à cette faiblesse éducative, consigne a été donné que les notes des lycéens soient remontés d’office ! Quand le niveau baisse, la solution c’est de cacher la réalité ! Là, avec cette réaction politique, on casse une jeunesse à qui on refuse une éducation de qualité faite d’efforts et d’apprentissage. Les lycéens sont des élèves qu’on doit..élever (!) et non maintenir dans l’ignorance par démagogie ou flatterie: ce drame éducatif dépasse largement le cas de la langue, il concerne aussi les maths qu’on a sacrifiées en classe de Première ! Quant aux langues asiatiques, elles ne sont pas plus complexes que le français, et leurs écritures n’est pas forcément complexes: il y a beaucoup de langues asiatiques qui s’écrivent avec les alphabets (Indonésien, philippin, khmer, thaïlandais, birman, vietnamien). Quant aux idéogrammes (chinois, japonais, coréens) ils ont été considérablement simplifiés, ce qui n’ pas rendu ces populations plus stupides qu’avant. Je ne suis pas sûr que les Asiatiques aient un QI supérieur aux autres humains, et encore moins que leurs langues ou écritures expliquerait cette prétendue… »supériorité ». Par contre, il me semble que les Asiatiques ont gardé des réflexes culturels assez symptomatiques d’un « espace social » ou le respect de la collectivité (famille,hiérarchie, autorité, etc) est central dans la vie quotidienne de chaque individu; ceci étant assez utile pour la transmission de l’éducation, de l’apprentissage ou du sens de l’effort (donc, en particulier, pour le maintien d’un langage commun efficace et subtil)

  11. Je conseille un article tout chaud paru dans Le Point (https://www.lepoint.fr/debats/arthur-chevallier-vive-le-quebec-libre-pourquoi-de-gaulle-avait-raison-21-06-2022-2480551_2.php#xtor=CS3-190) dans lequel je relève ceci:
     » le gouvernement du Québec défie avec panache et bravoure le gouvernement canadien. Son Premier ministre, François Legault, a organisé avec succès le vote d’une loi (projet de loi 96) dont l’objet est simple : renforcer le français au Québec dans un contexte où l’anglais était en train de gagner dangereusement du terrain. Justin Trudeau envisage de combattre cette mesure à un niveau constitutionnel. Et si la France se souvenait que sa langue est sa nature première ? « …. » Que gagne la France à laisser disparaître la francophonie au Québec ? « 

    1. Merci. Je suis naturellement cette question, étant un peu un Québécoise d’adoption. Cette loi pose un problème de fond, à savoir l’arbitrage entre les libertés individuelles et les nécessités de l’identité. Bien entendu l’intérêt de la France est d’appuyer le Québec mais je ne vois pas bien comment

  12. Il y a un véritable imbroglio démagogique dans lequel sombrent toutes les démocraties modernes qui jouent la carte du communautarisme. Le Canada est un de ces pays: étiqueté libéral, mais étiqueté aussi communautariste (entre autres: son bilinguisme officiel) : chacun jouant de l’argument qui l’intéresse pour faire avancer sa cause. C’est sans fin. Dés qu’on brandit une revendication communautariste, des opposants sortent l’argument de la liberté individuelle. Et dès qu’on brandit la liberté individuelle, les opposants sortent l’argument du respect des communautés. Les plus malins mélangeant les deux pour cacher leur projet. Les Québécois attachés à leur langue ont une revendication communautariste qui va, en effet, contrarier les anglophones qui vont brandir la liberté individuelle: c’est un rapport de force. On commence à le connaître, en France, avec les anglophones, dans le Midi par exemple, qui refusent de parler français. La France ferait donc bien de s’inquiéter de ce phénomène, chez elle d’abord (bien sûr). Au Québec, la France n’a pas droit au chapitre, évidemment, mais elle peut défendre le droit au respect des communautés culturelles auprès de ses alliés canadiens anglophones (sans parler du respect des dispositions constitutionnelles canadiennes spécifiques relatives au Québec). La France contemporaine a du mal, chez elle, à parler de son identité culturelle: elle devrait s’y mettre. Si elle abandonne ce terrain, sur son propre territoire déjà (et à l’extérieur par des procédés diplomatiques à inventer au cas par cas: au Vietnam, les classes bilingues ont eu du succès malgré le contexte anglophile), la langue française ne deviendra pas une « langue de masse » ! Au Québec, la diplomatie peut réussir. A défaut d’avoir des entreprises multinationales francophones du même gabarit que les GAFA…..

    1. Bien d’accord ! Une précision : dans certaines régions de l’Afrique, le français est devenu une langue maternelle, donc langue de masse, indépendamment de la France, du moins aujourd’hui.

  13. D’accord avec votre argumentation en faveur du soutien à la francophonie africaine pour bénéficier de l’effet de masse accompagnant son explosion démographique, mais faut-il pour autant faire de l’Europe centrale et de l’Est un parent pauvre et quelque peu négligé de la francophonie officielle ? Mon expérience de ces pays où les programmes de l’UE m’ont obligé à travailler en anglais – en même temps qu’ils incitaient les jeunes à y privilégier l’anglais pour leurs ambitions de carrière – m’a montré qu’il y avait encore beaucoup de francophones, déçus de voir le peu de soutien de la France ou de l’OIF à la défense et promotion du français, pour beaucoup mentionnée comme « langue du coeur ». Une politique intelligente et plus volontariste à cet égard serait un atout diplomatique pour la France au sein de l’UE. Les francophones ainsi frustrés sont nombreux en Roumanie, en Bulgarie, en Serbie, en Pologne, en Tchéquie, en Géorgie notamment et aimeraient plus de soutien. Même en Russie, actuellement mise au ban de l’Europe, la langue française compte encore beaucoup d’amoureux et de locuteurs. Mon expérience vécue m’a aussi montré que des jeunes ayant appris et possédant la maîtrise de l’anglais pour avoir bénéficié de bourses d’études américaines ou britanniques, alors qu’ils avaient au lycée appris en premier le français puis l’avaient quelque peu oublié, se montraient capables de retrouver très vite une assez bonne pratique du français pourvu qu’on leur montrât que, de notre côté, on faisait l’effort d’apprendre au moins partiellement leur propre langue. Ce qui veut dire aussi que, dans ces pays, c’est par une meilleure promotion du plurilinguisme pour éviter le déclassement des langues nationale résultant de la propagande en faveur de l’anglais, pour échapper aussi au reproche « d’arrogance française » (alors qu’on évoque rarement l’arrogance anglaise ou anglo-saxonne en général ) on peut plus facilement les intéresser à un apprentissage ou un réapprentissage du français, en leur montrant que l’on respecte aussi leur propre langue et que l’on ne cherche pas à remplacer une langue dominante par une autre de même prétention.

    1. Merci! Bien sûr ! l’Europe orientale était francophone il y a 1 siècle, et le Roumanie l’était totalement en 1990. mais depuis ,il y a eu un déluge de bourses américaines. Les université françaises, à peine autonomes et depuis peu ne peuvent s’aligner. Nous sommes la aussi victimes de notre étatisme
      Mais les gros bataillons sont en Afrique

  14. Pour la défense de la langue française au Québec, l’idée d’une constitution québécoise élaborée à partir de la « Charte Québécoise » en cours fait son chemin. Pour défendre une langue en concurrence immédiate avec une langue mondiale, il faut un minimum de souverainisme. Un article intéressant sur ce point, parue dans Le Devoir:
    « De la primauté de la Charte québécoise dans la future Constitution du Québec « .

    URL: https://www.ledevoir.com/opinion/idees/728511/droits-de-la-primaute-de-la-charte-quebecoise-dans-la-future-constitution-du-quebec?utm_source=infolettre-2022-06-30&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

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