Taxons les riches et tout ira mieux !

Taxons les riches et tout ira mieux

Le Covid-19, le dérèglement climatique, la montée des dictatures et des guerres, les pénuries et l’inflation qui en résulte, tout cela est inintéressant : rétablissons l’ISF, taxons les dividendes et ces problèmes disparaîtront !

Les besoins financiers de l’État ont explosé avec le « quoi qu’il en coûte » et les divers « boucliers » anti inflation. Les tribunes se multiplient pour réclamer d’augmenter la pression fiscale sur « les riches ». 

La folie égalitaire est à la mode, se répand sur les réseaux sociaux et même dans des journaux réputés sérieux, tel que Le Monde. Dénoncer les inégalités à grand renfort d’articles chocs rapporte des lecteurs et permet de gagner des voix.

Mais pas la mienne.

Quand on parle de « taxer les riches » ou de « réduire les inégalités», on oublie toujours de parler des conséquences économiques à court et moyen terme : l’égalitarisme généralise la pauvreté alors qu’il proclame la diminuer. 

Mais la mode égalitariste est toute-puissante, même quand ce sont les pauvres qui y perdent…

Commençons par un bref rappel historique expliquant pourquoi l’égalitarisme imprègne si profondément la mentalité française… contrairement aux pays anglo-saxons et aux protestants qui honorent la réussite professionnelle.

Un égalitarisme très français

Les racines historiques de l’égalitarisme en France

La revendication égalitariste date en France du siècle des Lumières, dont les philosophes réagissaient aux privilèges de la noblesse et du clergé. Ces deux classes sociales étaient divisées : au sommet, on fréquentait la cour royale, inventée par Louis XIV pour maintenir sous sa coupe les nobles qui s’étaient révoltés lors de La Fronde, tandis qu’à la base de la noblesse et du clergé, on était beaucoup plus près du peuple et imprégné par les idées de réforme. 

D’où la transformation des États généraux, convoqués par Louis XVI pour augmenter les impôts, en une Chambre des députés décidant les réformes. La base de la noblesse et du clergé s’est alors alliée au « Tiers Etat », en grande partie composé de bourgeois, et ce sont ces groupes bien au courant des questions de production qui ont répandu l’image d’une noblesse de cour parasite.

Remarquons qu’il s’agit d’une caractéristique française, alors qu’en Angleterre les « gentlemen farmers » n’étaient pas à la cour, mais modernisaient leurs exploitations agricoles. Leur utilité sociale était évidente et la pression égalitariste moins forte. Par ailleurs, cette révolution agricole a permis de nourrir les ouvriers de la révolution industrielle qui démarre justement à ce moment-là dans ce pays.

À cela s’est ajouté, lors des troubles de la révolution française, un courant violemment égalitariste, illustré notamment par Gracchus Babeuf qui milite pour « l’égalité parfaite », notamment par la nationalisation intégrale des activités. De multiples manifestations et écrits rejettent la « révolution bourgeoise », un terme qui sera popularisé plus tard par les marxistes. Il s’adresse aux « sans-culottes », à « la populace » disent ses adversaires. Il finit guillotiné en 1797 après avoir lancé « la conjuration des égaux » et restera une référence de plusieurs courants politiques français.

Quelques dizaines d’années plus tard, Karl Marx va lancer le communisme, qui vise lui aussi le clergé et les nouveaux nobles, les capitalistes. 

L’égalitarisme servira d’argument électoral pour des partis communistes ou analogues, alors qu’en URSS et dans les autres pays soviétisés, les anciennes classes sociales favorisées sont remplacées par une « nomenklatura » comblée d’avantages en nature ainsi que d’occasions de trafics et de corruption. 

Remarquons que le parti communiste s’est massivement implanté en France et en Italie, mais pas dans les pays protestants, anglo-saxons, germaniques ou scandinaves.

L’égalitarisme c’est quoi ?

Wikipédia en donne la définition suivante : « L’égalitarisme est une doctrine politique prônant l’égalité des citoyens en matière politique, économique et/ou sociale, selon les contextes. Dans un sens plus général, l’égalitarisme désigne une école de pensée qui donne la priorité à l’égalité de tous. »

J’y suis opposé pour une raison de principe et une raison pratique : la limitation de la liberté et le nivellement par le bas.

Quelques réflexions sur l’égalitarisme

L’égalitarisme est non seulement une atteinte à la liberté mais aussi une idée très théorique de la vie, qui imagine le même fleuve tranquille pour des individus pourtant profondément différents.

En pratique, on nivelle par le bas car c’est facile : pour les adultes, il suffit d’augmenter les impôts, alors que la redistribution est maladroite et coûteuse. 

Pour les enfants, il suffit de « simplifier » les programmes scolaires et de distribuer le bac à presque tout le monde. Il ne faut pas s’étonner ensuite des mauvais résultats des élèves français dans le classement international PISA.

Une redistribution de l’ensemble de la richesse démotive ceux qui veulent travailler pour améliorer leur sort. Symétriquement, moins un individu génère de richesse, plus il bénéficiera de la redistribution.

Cette démotivation d’une partie des meilleurs producteurs et la passivité des moins bons conduisent à l’appauvrissement général et notamment à la fin de la redistribution ! Nous aurons ainsi enfin l’égalité, mais dans la pauvreté.

Cela a été réalisé partiellement en URSS : la grande masse s’est retrouvée dans cette situation, mais le pays a quand même continué à fonctionner partiellement en distribuant des privilèges importants, en argent et en nature, à l’élite économique et politique, par exemple des logements et des voitures de fonction, deux biens qui étaient très rares et motivaient fortement.

Piketty : une avalanche de chiffres pour une idéologie contestable

 

C’est ainsi que l’égalitarisme généralise la pauvreté alors qu’il proclame la diminuer. 

Parlons donc un peu moins des inégalités et un peu plus de diminuer la pauvreté, en augmentant par exemple les qualifications. Pour cela, nous avons les modèles suisses et allemands à nos portes. Ce modèle inspire enfin la réforme actuelle de l’apprentissage : pour une fois le problème est pris par le bon bout !

Pour encourager la production de la richesse nationale, dont tous bénéficient directement (profits) ou indirectement (redistribution), la taxation du capital ne doit pas décourager les investisseurs ni les entrepreneurs et doit au contraire s’inscrire dans le contexte européen et mondial. 

Pourtant, on entend de nouveau s’élever les voix pour demander le rétablissement de l’ISF.

La querelle sur l’ISF rebondit

De la création de l’IGF à l’ISF

Nous sommes en 1981, Mitterrand a une élection à gagner. Il promet la retraite à 60 ans et une dure taxation des grandes fortunes : c’est l’IGF, l’impôt sur les grandes fortunes.

Une fois élu, il applique ces deux bêtises, mais doit rétropédaler sur la deuxième devant le massacre des PME et le chômage corrélatif qu’il entraîne. 

Déjà expert en infox (fake news), il dira « Le chômage, on n’y peut rien, on a tout essayé ». Mais devant la catastrophe, il finit par alléger considérablement l’IGF.

Chirac, premier ministre de cohabitation à partir de 1986, supprime l’ISF et est battu à la présidentielle de 1988 notamment parce qu’il a « favorisé les riches ».

Je passe sur les différentes réformes de l’ISF pendant les 30 ans qui suivent, tous les gouvernements étant pris entre l’évidence de la nuisance de cet impôt qui écarte de la France les employeurs, nationaux comme étrangers, et la crainte de se faire accuser de « favoriser les riches« .

Le chômage français fruit de la jalousie et des médias

Macron et l’ISF

Et voilà qu’arrive 2017. Le candidat Macron est direct : « l’ISF fait fuir des investisseurs français et décourage des étrangers d’investir chez nous, ce qui explique une partie de notre chômage ».

Une fois élu, il supprime l’ISF (ou plus exactement le remplace partiellement par un impôt sur l’immobilier, l’IFI), et ça marche : les « exilés fiscaux » reviennent, les étrangers investissent et le chômage diminue jusqu’au début de la pandémie. 

« Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 3,3 % en 2019 en France (…) Sur le marché du travail, le millésime 2019 aura été l’un des meilleurs de la décennie écoulée. » écrivait Le Monde le 27 janvier 2020.

Et après la pandémie, la reprise d’activité a été très forte et le nombre de chômeurs sans activité en France a baissé de 12,6 % en 2021, à son plus bas niveau depuis la fin de 2012 (chiffres Pôle emploi). Depuis début 2022, le taux de chômage oscille entre 7,3 % et 7,4 % à un niveau inférieur de 0,9 point à celui d’avant la crise sanitaire (Insee). 

Est-il besoin de rappeler que la diminution des dépenses de chômage dégage des ressources pour tous les autres postes de dépenses ? Et que chaque personne remise en activité contribue par sa production, ses cotisations sociales et sa consommation à enrichir la nation. 

Cela n’empêche pas les égalitaristes de clamer immédiatement que « supprimer l’ISF va augmenter les inégalités », et la campagne pour son rétablissement rebondit : « Macron est le président des riches ».

Suppression de l’ISF : des critiques démagogiques et infondées

Il faut rappeler que l’objectif de cette suppression de l’ISF était non seulement de ne pas décourager les étrangers d’investir en France et d’y implanter des cadres supérieurs très bien payés, mais aussi, de diminuer l’exil fiscal les deux privant le trésor français de contribuables intéressants, et faisait courir le risque que ces Français, devenus étrangers, laissent peu à peu tomber leurs entreprises françaises pour en développer d’autres dans leur nouveau pays.

Nous avons vu que le premier objectif a été atteint, avec l’amélioration de l’image de la France qui avait la réputation de taxer les entreprenants et le retour des investisseurs étrangers. Le second a été atteint également puisque l’exil fiscal a diminué.

Évolution des départs et retours des contribuables assujettis à l’ISF (jusqu’en 2017) puis à l’IFI
Évolution des départs et retours des contribuables assujettis à l’ISF (jusqu’en 2017) puis à l’IFI

Les articles dénonçant la suppression de l’ISF oublient également souvent de dire qu’il n’a pas été totalement supprimé, puisqu’il reste l’IFI qui taxe les grands propriétaires immobiliers, « parce que l’accroissement de la valeur de leur appartement ne vient pas d’une activité d’entrepreneur »

Bref, sur cette question, on voit fleurir des articles démagogiques non fondés économiquement. 

Même Le Monde, réputé sérieux, s’y est mis, dans la foulée de la tribune régulière de Piketty qui répète sa dénonciation des inégalités sans se pencher sur les conséquences économiques des mesures fiscales qu’il propose. 

Se souvient-il de l’expérience suédoise, pays libéral économiquement, mais à forte fiscalité et forte redistribution, qui a été obligé de rétropédaler devant l’émigration des entrepreneurs et des cadres ? En effet, à partir d’un certain niveau d’impôt, la Suède a constaté que ses cadres émigraient, ce qui non seulement diminuait ses recettes fiscales mais surtout freinait l’ensemble de l’économie… avec pour effet de réduire encore plus les impôts perçus in fine.

La querelle sur les dividendes des entreprises

Il y a une querelle du même tonneau sur les dividendes reçus par les personnes physiques : surtaxés depuis 2013, ils s’étaient beaucoup réduits.

Notre nouveau président ramène en 2017 leur imposition au niveau européen moyen, et voilà les dividendes qui reviennent à la normale, donc ré-augmentent en 2018 et 2019.

Scandale vite dénoncé par la presse. Sans doute, faudrait-il que les riches renoncent à chercher une rémunération pour leurs investissements… mais continuent d’investir quand même !

On oublie qu’après 2013, l’État a été perdant malgré la hausse nominale de la fiscalité, la baisse des dividendes ayant généré moins d’impôt.

Au contraire, on constate que la baisse de la taxe sur les dividendes en 2017 a généré beaucoup plus de recettes fiscales du fait de l’élargissement de l’assiette en 2018 et 2019.

Cela provient notamment du retour en France des contribuables recevant beaucoup de dividendes et d’une baisse des nouveaux départs de ces contribuables.

Ce sont les résultats issus du troisième rapport du Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital, publié en octobre 2021 et réactualisé par France Stratégie en octobre 2022, pour poursuivre l’analyse des réformes engagées notamment au titre de la transformation de l’ISF en IFI et de l’instauration du Prélèvement forfaitaire unique et libératoire de 30% -le PFU- sur les revenus du capital mobilier.On a constaté un changement d’état d’esprit des investisseurs internationaux, pour qui la France a perdu sa réputation de taxation des entrepreneurs, et de leurs cadres dirigeants. N’oublions pas que ce sont ces derniers qui, concrètement, décident des implantations à l’étranger.

5 ans après ces réformes, le recul est maintenant suffisant pour confirmer que l’exil fiscal a diminué. C’est autant de gros contribuables qui restent en France pour le plus grand bénéfice de Bercy. Et non seulement eux, mais aussi leurs entreprises, qu’ils auraient développées à l’étranger s’ils étaient partis.

Il faut également rappeler que l’argent des dividendes circule. Une partie va aux fonds de pension, et finit dans la poche de modestes retraités, notamment américains et anglais, une autre est replacée par les bénéficiaires privés dans de nouvelles entreprises. C’est un moyen essentiel du renouvellement de notre tissu entrepreneurial.

Trop d’impôt tue l’impôt  

Mais vous ne lirez rien de tel dans la presse égalitariste, dont le lecteur pense au contraire qu’une hausse du taux de l’impôt augmente les recettes de l’État et que sa baisse les diminue.

C’est ignorer les enseignements des courbes de l’économiste Arthur Laffer, suivant lesquelles, il n’est pas fiscalement rentable de dépasser un certain taux de prélèvement car une hausse des taux diminue in fine l’assiette fiscale.

Pas besoin d’être scientifique pour comprendre qu’il vaut mieux pour l’Etat toucher 25% de 1000€ de dividendes distribués, soit 250€ de recette fiscale, que de taxer à 33% des dividendes réduits à 600€, soit 200€ de recette fiscale.

C’est l’adage bien connu : « trop d’impôt tue l’impôt »

Et c’est d’autant plus vrai que les acteurs économiques peuvent choisir de s’établir dans des pays à la fiscalité plus douce. 

Surtaxer les riches appauvrit tout le monde

Or, comme une grande part des dépenses de l’État a un objectif social, diminuer les recettes en augmentant comme en 2013 l’impôt sur les dividendes, c’est appauvrir les pauvres.

Ce n’est pas en taxant « les riches » que l’on réduira les inégalités !

De la même façon, la suppression de l’ISF a entraîné une baisse des recettes fiscales beaucoup moins importante que prévu et cette petite baisse a été compensée par les impôts sur les activités générées.

Au mépris d’un examen sérieux du résultat, la fin partielle de l’ISF et la taxation normale des dividendes sont ainsi présentées comme des scandales. Peu importe que l’emploi et le trésor public y gagnent !

Le titre de l’article du Monde, mis à jour le 9 octobre, donne le ton « Après la suppression de l’ISF, les revenus des 0,1 % les plus riches ont explosé en France ». 

C’est un manque de sérieux flagrant, l’augmentation de leurs revenus provenant de la hausse des dividendes et non de l’absence d’ISF, et n’étant qu’un retour à la normale européenne, comme expliqué plus haut. 

Enfin se polariser sur les 0,1 % c’est réduire l’analyse à des cas très particuliers, dont beaucoup sont probablement accidentels, je veux dire par là qu’ils ne figurent dans cette liste que pour une raison ponctuelle, et donc n’en feront pas partie l’année suivante.

« Non seulement ils sont riches, mais en plus ils en profitent »

La presse égalitariste fourmille également de ce que j’appelle « des doublons logiques » qui enfoncent des portes ouvertes, tout en criant au scandale pour faire vendre. 

Par exemple, cette presse exploite l’enquête « Epicov » coordonnée par l’Inserm, rendue publique le 9 octobre 2020 et dont la conclusion est que « le Covid-19 a accru les inégalités« .

Les riches sont mieux logés

En effet, premier « doublon », la « découverte » que les riches habitent dans des logements plus grands que les pauvres.

C’est présenté comme un scandale, et cette enquête souligne que, de plus, cela les met à l’abri de la promiscuité qui répand le virus chez les moins bien logés.

Les logements des « riches » sont déjà taxés via l’Impôt sur la Fortune Immobilière, mais visiblement ça ne suffit pas. Que va-t-on inventer pour établir une égalité de confort et de risque face au virus ? Va-t-on interdire la propriété de logements de plus de 15 m² par personne ?

Les riches bénéficient du télétravail

Deuxième « doublon logique », les riches en général ne travaillent pas de leurs mains, et peuvent donc télétravailler à partir d’une agréable résidence secondaire ou de tout autre endroit pittoresque. Ils peuvent éviter ainsi des heures de transport quotidien, et donc échapper encore plus au virus !

Alors que les pauvres doivent se rendre sur leur lieu de travail pour y être ouvrier, caissière, employé de banque…. Il faut donc interdire le télétravail, tant pis si les contaminations augmentent !

Notez au passage qu’on oublie les médecins, notamment hospitaliers, qui sont en première ligne face au virus …

Les riches vivent mieux

Indépendamment de la pandémie, j’entends aussi que les riches mangent plus « bio » bien que ce soit plus cher, qu’ils peuvent se payer un abonnement à une salle de sport, ou, scandale, à un terrain de golf !

On rajoute qu’ils peuvent faire des voyages confortables. Interdisons donc le bio, le sport et les voyages dans des hôtels de plus de 2 étoiles !

Les riches ont plus d’argent

Le Monde enfonce le clou en écrivant : « L’épargne accumulée depuis le confinement est très majoritairement détenue par les Français les plus aisés » (octobre 2020). Quelle surprise ! Quel scandale !

On pourrait continuer longtemps ainsi, résumons par un doublon logique général : « Non seulement ils sont riches, mais, en plus, ils ont de l’argent ! »

Les ravages de la jalousie et du populisme sont dévastateurs. 

Yves Montenay

12 commentaires sur “Taxons les riches et tout ira mieux”

    1. Ah la la ! Il essaie de cultiver son image de sérieux en publiant une tribune de droite pour « équilibrer » une tribune très à gauche. Je le lis quotidiennement depuis 1954. Il a beaucoup varié de la gauche idéaliste à des parti pris à la mode. Je me souviens par exemple de l’époque où il était béat devant Mitterrand.

  1. Dans certains pays communistes on déploie le tapis rouge aux riches…!
    Il doit bien y avoir une raison.
    Les bobos du journal Le Monde, qui se croient « de gauche » (ou « sociaux ») par simple posture, oublient (parce qu’ils sont en général plutôt aisés) une chose: les Riches ne se font pas plumer 2 fois. Après la 1ère fois, ils s’en vont, pour laisser les Pauvres ou les Modestes, entre eux, sans laisser de quoi financer une économie prospère et (donc) des prestations sociales suffisantes.
    D’ailleurs, ce mouvement a déjà commencé: la France n’est plus dans le groupe de tête des meilleurs PIB du monde, mais elle est en tête des pays tireurs d’impôts.
    Autre détail qui a un sens: c’est dans un pays bourré de riches, mais aussi animé d’une culture de la responsabilité individuelle (pour l »instant, car la menace communautariste est active) très profonde, que les dons et la philanthropie sont les plus abondants: les USA !
    Il y a une évidence: quand on est riche on peut aider (par exemple: les Ukrainiens), quand on est pauvre on peut le faire moins facilement. Quand on voit que la France est un peu obligée de se déshabiller (de ses canons Caesar qui lui coutent si cher..) pour aider l’Ukraine, au risque de se faire envahir et occuper sans réagir, ça fait un peu pitié….

    1. « Aider les Ukrainiens », je suppose que vous faites allusion à Musk qui a mis son réseau de satellites à la disposition de l’Ukraine

  2. Non, je ne pensais pas au riche Musk (qui a menacé de retirer son aide…) mais à ce qui est déjà fait par les riches USA. Manifestement, il n’y a qu’eux (les riches) qui sont en mesure d’aider (vraiment) les Ukrainiens.
    Mais s’ils arrêtent (et DONC si les Ukrainiens perdent 1 cm2 de leur territoire) on aura du souci à se faire (en Europe et dans le monde), car tous les conflits territoriaux larvés, ou gelés (en Asie, Afrique, Amérique du Sud, et même en Europe) exploseront sans limite (d’ailleurs, l’invasion russe de 2022 est le produit logique des invasions russes précédentes, acceptées, en Géorgie et en Crimée). Bref: je ne suis pas sûr que la taxation des riches serait appréciée par les Ukrainiens, par exemple.

  3. Cette analyse rationnelle  » augmenter les taux d’imposition des très riches peut souvent diminuer les rentrées fiscales » ne répond qu’à un tiers du sujet. Le 2ème correspond à la jalousie-envie incompréhension des très gros revenus, totalement impensables par la foule => à quoi servent vraiment certains riches (il en existe) et comment faire qu’un plus fort % des riches soient moins rentiers-hédonistes-profiteurs et plus contributeurs au bien commun ? . Le 3ème porte sur la distribution « optimale » des revenus dans un pays démocratique. Qui oserait explorer ce sujet? Si cette distribution optimale était décrite-définie diffusée … il serait facile que l’impôt sur les revenus, tous les revenus, varie selon déciles ou centiles pour rétablir la distribution optimale , chaque année .On sait déjà que le brouillard volontairement complexe entretenu par le fisc et les politiques empêche de débattre sérieusement de l’imposition « républicaine » des revenus . Sait on que les simplificateurs ont montré que en France la fusion des redistributions et des impôts sur le revenu pourrait se traduire actuellement par une formule unique, universelle et républicaine de 500€ -0,3*Revenus. C’est la formule actuelle de la troisième tranche. Une formule simple et universelle étant posée, le débat pourrait commencer sur la valeur fixe de 500 € (le RSA actuel) et le coefficient de 0,3.

  4. L’inégalité est la condition naturelle de l’humanité, celle qui résulte de la liberté. Si on veut l’égalité il faut l’imposer, notamment par la spoliation des plus riches (fiscalité progressive). Liberté et inégalité ou égalite et spoliation, il faut coisir. Pour moi ce sera toujours la liberté.

  5. Peut-être exagérez-vous la situation?
    Que « l’égalitarisme » soit une aberration économique, soit . Vous l’expliquez très bien
    Mais, à l’inverse, une explosion des inégalités salariales et surtout patrimoniales à laquelle nous assistons depuis quelques décennies est-elle viable à long terme ? Bizarrement, vous ne l’évoquez pas. Vous défendez systématiquement les privilèges de la classe dominante, qui a le pouvoir d’imposer ses visions du monde et ses idées mais cette même classe dominante refuse de partager son pouvoir avec les autres classes (combien de ministres ou de députés, et je ne parle même pas de sénateurs, sont issus de la classe moyenne « inférieure » ou prolétaire?) et d’accepter d’autres idées. Vous en êtes la preuve ainsi que nombre de vos lecteurs.
    Vous écrivez aussi :
    « Pour les enfants, il suffit de « simplifier » les programmes scolaires et de distribuer le bac à presque tout le monde. Il ne faut pas s’étonner ensuite des mauvais résultats des élèves français dans le classement international PISA ».
    Je ne sais pas si les programmes ont été « simplifiés ». Mais de toutes façons, certaines notions que l’on abordait en primaire autrefois par exemple n’étaient pas maîtrisées par les enfants et encombraient l’enseignement. Et si vous avez raison de dire que les résultats de PISA sont moins bons qu’avant, d’autres causes expliquent certainement mieux ces résultats: depuis 20 ans, on assiste à un véritable prof-bashing avec diminution du pouvoir d’achat d’au moins 20% ( étonnamment, vous passez sous silence le fait que les salaires des enseignants français sont parmi les derniers des pays de l’OCDE !), formation continue inexistante, programmes constamment changés, inclusion sans moyens adéquats d’enfants auparavant pris en charge par des institutions, classes plus chargées qu’à l’étranger. Si bien que si on classait les systèmes scolaires suivant les résultats rapportés au nombre d’élèves par classe ou au salaire d’un enseignant, la France gagnerait des places. On n’a pas les meilleurs résultats scolaires mais en terme de rentabilité, on est mieux placé. Bien évidemment, ce n’est pas ce que l’on souhaite mais si vous voulez de meilleurs résultats aux tests PISA, il faudra bien revaloriser dans tous les sens du terme le métier d’enseignant.

    1. La France est un des pays les plus égalitaires et les inégalités y sont stables. Le reste est de la propagande. Je suis tout à fait d’accord pour qu’on augmente le salaire des enseignants, il faudra prendre les sommes en question quelque part, et ce sera politiquement difficile. Mais une augmentation de salaire aura probablement peu d’influence sur l’état de l’enseignement, pour commencer parce qu’on manque de monde partout : si on attire des gens dans l’enseignement, ils vont manquer ailleurs ! On ne peut pas avoir à la fois les soignants, les enseignants, Les juges… ou alors il faut une immigration massive ou retarder fortement l’âge de départ en retraite, mais une grande partie des électeurs n’en veulent pas. Relire :https://www.yvesmontenay.fr/2022/01/19/on-manque-de-bras-et-de-cerveaux-ou-sont-ils/

  6. Il faut arrêter avec cette équation déterministe (et pseudo-marxiste) que je viens de lire: mieux payer les profs et les résultats scolaires seront meilleurs ! Et pourquoi donc ? Les profs feraient-ils mal leur boulot, pour se venger de leurs salaires médiocres ? Les choses sont un peu plus complexes que ça. Attention aux raisonnements contreproductifs et boomerang…Il faut mieux payer les profs, oui, c’est une évidence. Mais ça ne règlera rien. Pour que l’enseignement devienne efficace, il faudrait aussi arrêter ce statut qui bloque l’éducation nationale dans des carrières figées, dans des bahuts monopolisés, et dans des mutations réservées aux plus anciens (mutations aux points, donc à l’ancienneté quasiment). Si toutes les institutions fonctionnaient comme l’Éducation Nationale (entreprises privées mais aussi publiques, organisations sociales ou caritatives, etc) plus rien ne fonctionnerait au talent ou à l’efficacité. La France serait une URSS occidentale, donc pauvre et inégalitaire. Il faudrait aussi sanctuariser un minimum l’école, pour que le métier de prof soit d’abord un métier de passeur de science, un métier respecté par les citoyens et les élèves (de gré ou de force) et non un métier d’ouverture à la rue et aux militants politiques partisans.Si des parents excités se permettent aujourd’hui de menacer de mort des profs, c’est bien parce que l’école et ses profs ont perdu toute aura et toute crédibilité sociale. Augmenter les profs seulement, et ne faire que ça, c’est aboutir à ce que tous les profs soient menacés de mort par les aigris et les communautaristes de France. Attention aux idées généreuses égalitaristes et abstraites: regardons ce qu’il y a autour des collèges et des lycées, et regardons aussi ce qu’il y a dedans !

  7. 68.000.000 de Français et moi et moi et moi….Le problème est plus grave et plus profond, mais là…cela devient du « complotisme »

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