Intérêt et Limites de la Retraite par Capitalisation

Intérêt et limites de la retraite par capitalisation

Le débat sur la réforme des retraites bat son plein. Les partis de droite et de gauche avancent des arguments contradictoires. Les libéraux, qui ne sont pas spécifiquement représentés au Parlement, estiment qu’il faut quitter le système par répartition pour aller vers la capitalisation.

Est-ce une piste sérieuse pour régler le problème des retraites ?

Les arguments libéraux pour la capitalisation

Les libéraux préfèrent la capitalisation pour des raisons de principe qui sont bonnes, et des raisons techniques qui le sont moins.

Je rappelle qu’il s’agit en gros d’épargner toute sa vie active et de recueillir le fruit de cette épargne, si possible augmenté de placements fructueux, pour vivre pendant la retraite.

Ces raisons de principe découlent de la primauté de la liberté : on épargne ce que l’on veut, on le place comme on veut et on prend sa retraite quand on veut.

En deuxième rang vient la responsabilité : si la retraite est insuffisante on ne peut s’en prendre qu’à soi-même, et on n’a pas à revendiquer que l’État vienne à notre secours.

En troisième rang vient l’idée que ce système est d’une plus grande efficacité : un bon placement bénéficie à l’économie, alors que distribuer immédiatement l’argent des cotisations aux retraités n’apporte rien.

Ces arguments libéraux ont des limites

Le premier argument, la primauté de la liberté, est un choix philosophique, qui, s’il était seul, rallierait la grande majorité.

En sens inverse, la responsabilité effraie beaucoup de gens, et il est probable qu’une majorité préférait une retraite médiocre à une retraite risquée, même si, en moyenne, elle était meilleure, ce qui n’est pas le cas, comme nous le verrons plus loin.

Et le risque est réel : c’est illustré par le cas des emprunts russes qui ont ruiné les épargnants français il y a un siècle et qui ruinent depuis quelques semaines beaucoup d’épargnants américains porteurs d’obligations, qui chutent au fur et à mesure de la remontée des taux d’intérêt.

Enfin le troisième argument, une meilleure efficacité, est discutable. En effet :

  • En répartition l’argent des cotisations est immédiatement distribué  aux retraités . Il est en général rapidement dépensé par les intéressés ou leurs petits-enfants qu’ils soutiennent (un retraité moyen gagne plus qu’un jeune). Cet argent passe donc très vite dans une grande variété d’entreprises (les fournisseurs) qui l’affectent en partie à la consommation (salaires par exemple) et en partie à des investissements. Le choix de ces entreprises est fait par le marché.
  • en capitalisation, l’épargne va directement à des entreprises a priori plus importantes (une compagnie d’assurance plutôt qu’un boulanger) et est en général utilisée quelques temps après de la même façon. La seule différence est que l’arbitrage consommation/investissement est fait par une grande entreprise financière, ce que certains, dont moi, estiment un peu moins efficace que par le marché.

Finalement, le circuit de l’argent est très semblable, et il n’est pas évident qu’il soit plus efficace dans le cas de la capitalisation, contrairement à ce que je lis habituellement.

Par ailleurs la préférence pour la capitalisation de la part des libéraux a une raison « culturelle » : les libéraux ont l’habitude des circuits financiers et de l’économie monétaire, par opposition au rationnement administratif et plus généralement aux décisions étatiques pesant sur les particuliers.

Inversement les tenants de la répartition se méfient de tout ce qui est entreprises financières, comme les fonds de pension et compagnies d’assurances, notamment par idéologie.

Mais il faut oublier ces préjugés de sens opposés et se pencher sur le vrai problème

Quel est le vrai problème ?

A mon avis, l’erreur du gouvernement et des oppositions, libéraux compris, est de considérer la retraite comme une question financière, alors que c’est une question purement physique : l’offre sera-t-elle suffisante pour soigner nourrir et servir l’ensemble de la population, retraités compris, aux standards actuels ?

Car l’argent des pensions ne sert à rien s’il ne permet pas d’acheter suffisamment de biens et de services, sachant que leur production doit nourrir l’ensemble de la population, des enfants aux retraités.

Retraites : un problème démographique avant d’être financier

C’est facile à expliquer en répartition, où les producteurs sont aussi en général les cotisants.

C’est plus indirect en capitalisation, où les intérêts, dividendes et ventes d’actions supposent des entreprises prospères, alors qu’elles sont de plus en plus entravées par le manque de main-d’œuvre.

On manque de bras et de cerveaux, où sont-ils ?

Dit autrement, cet argent des pensions ne se transforme pas automatiquement en boulangers, infirmières, et autres prestataires. Car ceux qui fournissent cette offre de biens et de services, ce sont les actifs au travail.

La vraie valeur des pensions dépend donc de leur travail en quantité et en efficacité.

En efficacité ?

La productivité à une évolution autonome, qui dépend de qualité de l’enseignement, du progrès scientifique, technique et organisationnel, toutes questions certes très importantes, mais indépendantes du choix du système de retraites.

En quantité ?

C’est le problème principal, car en France et dans la plupart des pays du monde en dehors de l’Afrique subsaharienne, on constate que « les travailleurs » sont une proportion de plus en plus faible de la population totale.

Cela est dû au cumul de deux raisons démographiques : la baisse de la fécondité, qui diminue le nombre des adultes, et l’augmentation de l’espérance de vie, très forte depuis des décennies, qui augmente le nombre de retraités.

Tout ce qui augmente cette quantité de travail va donc dans le bon sens et c’est pour cela que l’on pense d’abord à augmenter l’âge de départ à la retraite, ce qui diminue le nombre de retraités et augmente le nombre de gens susceptibles de travailler. « Susceptibles de travailler », mais de fait futurs chômeurs, disent certains. L’expérience montre que cet argument est inexact : augmenter l’âge du départ a un effet prouvé sur le maintien en activité professionnelle. 

Il y a d’autres moyens d’augmenter cette quantité de travail :

  • une immigration massive, mais les gouvernants n’en parlent pas car cela effraie l’opinion, même si les pays ayant une situation pire que la France sont maintenant obligés d’y recourir, alors que leurs dirigeants s’y opposent officiellement : c’est le cas de l’Europe méridionale et orientale, que les pays en question fassent ou non partie de l’Union européenne. D’autres y sont ouvertement favorables comme le Canada, ou moyennement, comme les États-Unis.
  • le travail après la retraite, qu’il soit bénévole ou non, le principal bénévolat étant les soins des enfants (souvent sexagénaires) à leurs parents. Nos gouvernants ont commencé à appuyer financièrement ces « aidants ».

Débat sur les retraites : revenons aux fondamentaux !

À ce stade, nous voyons que tous ces facteurs n’ont rien à voir avec les avantages ou inconvénients de la capitalisation.

D’où mon affirmation que cette dernière dépend de la démographie de la même façon que la répartition, du moins globalement à l’échelle d’un pays, et non individuellement.

Les libéraux devraient se borner à défendre la liberté

En tant que libéral, je pense que si le libéralisme doit mettre l’accent sur le principe de liberté et non pas plonger dans des questions techniques dans lesquelles on peut parfaitement tromper, comme ce fut le cas pour la question climatique pendant longtemps. Et en cas d’erreur, cela retombe sur le libéralisme.

Les libéraux ne devraient donc pas se plonger dans les techniques de retraite, mais se contenter d’insister sur le libre choix, comme la fixation par chacun de sa date de départ ou la liberté totale de cumul de la retraite et d’un emploi.

Ou encore de jeter un œil neuf sur l’immigration, terme qui ne devrait pas exister car il mélange des producteurs (où en serions-nous sans les médecins, les nounous et les ouvriers du bâtiment nés à l’étranger ?) et des perturbateurs.

Les préjugés tenaces et autodestructeurs sur l’immigration

En conclusion

Il ne faut pas déduire de tout cela que je suis opposé à la retraite par capitalisation. Par exemple je trouve rationnel d’acheter sa résidence principale, qui est un bien dont l’utilité est permanente et souvent plus solide qu’une action ou une obligation. Sans parler du fait que l’économie de loyer est déjà un début de pension.

Je dis simplement que la capitalisation n’est pas un remède contre l’évolution démographique. Au niveau national, et à comportement constant, ça ne changera pas le niveau moyen de pension. À titre individuel, il n’y a que des cas particuliers.

Une démographie défavorable, ce qui est le cas dans la plupart des pays développés, amènera probablement de nombreux retraités ayant choisi la capitalisation à constater qu’ils n’ont pas le montant de pension prévu à l’âge souhaité.

Ils continueront donc à travailler et à épargner. À moins qu’ils ne se contentent d’une retraite plus faible…

Bref la démographie s’imposera à tous !

Yves Montenay, docteur en démographie politique

 

41 commentaires sur “Intérêt et limites de la retraite par capitalisation”

  1. Si on refuse le système par capitalisation et si on refuse la baisse de revenus, il faut donc en passer par le recul de l’âge de départ à la retraite (et l’augmentation des années de cotisation). La taxation des riches est une idée démagogique qui ne servirait qu’1 seule fois, et l’imposition des entreprises appauvrirait la France et..les retraités comme les cotisants. Mais, pour que les travailleurs acceptent plus aisément de travailler tard, il faudrait que 2 conditions incitatives soient réunies
    – avoir un emploi d’abord, motivant (sinon passionnant) ensuite, s’inscrivant si possible dans le cadre d’une évolution de carrière ascendante enfin.
    – avoir des adaptations des conditions de travail selon l’âge et à la santé.
    Il me semble qu’un pays comme le Danemark offre ces 2 conditions incitatives.
    Tant que les gens associeront travail et douleur, ils auront du mal à se projeter sur des carrières longues….
    Une bonne réforme des retraites qui vise la pérennité du système par répartition devrait mettre en place des mécanismes débouchant sur l’émergence de ces 2 conditions….

  2. Très bonne synthèse qui va à l’encontre de l’esprit de système, lequel sévit aussi chez maints libéraux : non, il n’y a pas de recette magique mais des évolutions nécessaires, à commencer par l’allongement de la durée du travail, la France étant particulièrement en retard à cause de la catastrophique décision de M. Mitterrand – qui fut un des plus mauvais présidents de la Ve République – de fixer l’âge de la retraite à 60 ans.
    Pour ma part, très banalement, je pense qu’une retraite raisonnablement sécurisée se construit avec plusieurs éléments de nature différente, notamment :
    – une partie en retraite par répartition ;
    – une partie en retraite par capitalisation : à ce propos, il est scandaleux que les bonnes âmes de gauche (qui sont majoritaires chez les fonctionnaires et assimilés) bloquent cette option en lui refusant des avantages fiscaux alors que lesdits fonctionnaires et assimilés disposent du PRÉFON, fonds de pension bénéficiant d’avantages fiscaux conséquents ;
    – la possession de son logement que l’on peut éventuellement vendre en viager;
    – des revenus autres, comme ceux provenant le la mise en location d’un bien immobilier.

    Au passage, se pose le problème des millions de personnes qui n’ont et n’auront pas les moyens de se constituer mieux qu’une retraite modeste et qui ne pourront panacher différentes sources de revenus, comme ci-dessus évoquées. Sur ce point, un bon nombre de libéraux sont d’une regrettable – et parfois égoïste : refus de toute solidarité – discrétion.

    Enfin, au passage parce que ce n’est pas le sujet principal, si, en principe, l’immigration est indispensable compte-tenu de notre situation démographique et si elle présente certains avantages, il ne faut pas nier qu’elle est une source de graves difficultés. En effet, les sources majoritaires de celle-ci depuis plusieurs décennies sont des populations qui posent un problème de plus en plus sérieux et durable de compatibilité avec notre civilisation et notre mode de vie… et je ne parle pas de l’intégration ni de l’assimilation qui sont la suite logique de toute immigration depuis que ce phénomène existe.
    La France a intégré un million de Portugais sans grande difficulté en raison de la proximité de leur civilisation avec la nôtre. Mais il en va évidemment différemment s’agissant de la majorité des immigrants d’origine africaine, d’autant plus qu’ils sont musulmans, religion dont la pratique nuit souvent, en tout ou partie, à l’intégration (ex : refus agressif de l’exogamie), comme on le constate notamment dans le tristement célèbre 9-3 dans lequel j’ai eu le déplaisir d’habiter. Aussi, quand cela est possible, donnons la priorité à des candidats à l’entrée dans notre pays, dont la civilisation soit plus proche de la nôtre, comme les Ukrainiens.
    Ne nous voilons pas la face : sur ce point, nous n’avons que le choix entre de grands inconvénients.

    1. Je suis d’accord sur plusieurs points de votre commentaire.

      Le plus délicat est celui de l’immigration qui, d’une part, est lié, mais d’autre part est si politiquement sensible que personne n’en parle. Je vous renvoie à mes articles sur ce sujet. D’après moi le mot « immigration » bloque tout raisonnement parce qu’il met sous le même chapeau le médecin algérien indispensable, la nounou qui permet aux Françaises qualifiées de travailler et des perturbateurs. Par ailleurs je constate qu’un nombre croissant de descendants de musulmans ne le sont plus, ce qui n’empêche pas une minorité activiste de perturber pays. Comme vous le dîtes, il faut choisir entre des inconvénients

    2. Je suis d’accord sur plusieurs points.

      L’immigration est un problème délicat ce qui explique que personne n’en parle alors qu’il est mathématiquement lié à la question des retraites. Je vous renvoie à mes articles sur ce sujet. Je pense que toute discussion est bloquée tant que l’on utilise le mot « immigration » pour des individus aussi différents les uns des autres, dont quelques millions, musulmans ou pas, cotisent et donc payent déjà une bonne partie des retraites aujourd’hui. Par ailleurs, je ne pense pas qu’il y ait « un gène de l’islam » : une partie importante des descendants de musulmans ne le seront plus. C’est déjà bien commencé, mais ça ne se vérifiera que dans des dizaines d’années. Et ça n’empêche pas qu’une minorité de perturbateurs peut poser des problèmes graves. Comme vous dîtes, il faut choisir entre les inconvénients

  3. D’un côté la Droite, de l’autre la Gauche. Or, bon nombre de nos concitoyens ont perdu la boussole. La Gauche n’y est évidemment pas pour rien. Et c’est notamment à cause de ça qu’en 2017 ils se sont laissés séduire par le fameux «ni-ni». Tout autant que par cette drôle d’idée selon laquelle selon laquelle on pourrait avoir une chose «et en même temps» son contraire. D’un côté disons alors les libéraux, et de l’autre l’ «extrême-gauche». Pour dire à quel point la confusion est grande, on ose même l’appeler «ultra-gauche».
    D’un côté comme de l’autre, tout ce qu’on entend aujourd’hui sur cette énième réforme n’est que du rabâchage. Toujours les mêmes discours, les mêmes arguments et autres «arguments». Pour faire passer (en force) la fameuse réforme, toujours les mêmes méthodes. Le fameux débat (social) reste un dialogue de sourds, un trompe-couillons, on divise les opposants, vieux d’un côté et jeunes de l’autre, salariés du Public vs ceux du Privé, étrangers vs «de souche» etc. etc. on minimise le nombre de grévistes, de manifestants, on mise sur le pourrissement. D’un côté la réforme du système des retraites, dont tout le monde sait qu’elle ne sera pas la dernière, de l’autre celle du système éducatif, celui de la santé etc. Tout se casse la figure de tous les côtés. Oui mais, on n’a peut-être jamais eu de plans, et de Rantanplan, de tous les côtés. Bref, on nous explique que la Droite (les libéraux) veut réformer, parce que c’est absolument nécessaire et blablabla, et que la Gauche (ce qu’il en reste) s’y oppose. Or, déjà ce n’est pas vrai. Réformer veut dire transformer, changer. Mis à part les conservateurs, qui ne souhaite-t-il pas un changement ? Pas moi en tous cas.
    Pour être véritablement acceptée une réforme doit s’inscrire dans un projet de société, lui-même accepté. Or, nous n’avons aucun projet de société. Aucun qui ne tienne la route en tous cas.
    Le dernier véritable projet de société remonte à la fin de la Seconde guerre mondiale, lorsqu’il s’agissait de reconstruire ce que la folie des hommes avait détruit. C’est justement à cette époque, dans une France exsangue, qu’a été créé notre système de retraites. Le projet était alors de construire une société plus juste, solidaire, notamment avec cette Europe des nations qui nous éviterait de nous faire la guerre entre voisins. Et d’être plus forts économiquement, et militairement. Pour cela ce projet reposait notamment sur une confiance quasiment aveugle dans les progrès scientifiques et techniques. C’est à ce moment-là que s’est cristallisée cette idéologie du Progrès, et puis les dites Trente Glorieuses etc. Et nous voyons aujourd’hui où nous a mené cette course au Toujours Plus. Avec le toujours plus de profits (Pognon) en toile de fond, bien évidemment. Le temps est venu d’oser parler d’utopie. Les retraites on verra après.

  4. Cher ingénieur, geographe, démographe , sociologue…. je trouve que ton billet n’a pas intégré nos remarques antérieures et reste un complément à ta future synthèse idéale , sur la réforme actuelle (tentative), sur la prochaine inévitable dans 5 ans… et sur les différentes grandes solutions…. = mix entre retraite minimale payée par l’impôt, retraite par répartition cotisée par points, retraite par capitalisation collective en fonds nationaux, retraite libre par epargne libre mais non taxée dans des fonds internationaux…. + à suivre..

    1. Cet article n’avait pas l’ambition de proposer une réforme des retraites. Il se borne à dire que la démographie s’impose aussi bien en capitalisation qu’en répartition, puisque quel que soit le circuit financier, ça se termine par un besoin de produits et de services, besoin qui demande des bras et des cerveaux dont la proportion baisse dans la population totale. Ce qui rend le message difficile, c’est que c’est indirect dans le cas de la capitalisation. Accessoirement l’article est une réaction à des « recettes-miracle » du genre : un taux d’intérêt réel de 5 % donne un meilleur résultat que la capitalisation, en oubliant il faut des bras et des cerveaux pour produire ces 5 %, surtout en « réel ».

      1. La capitalisation internationale « résoud » le pb du coté de la production du versement financier.
        Maintenant, tu ajoutes que cet argent ne pourra acheter produits et services que si il y a des gens disponibles et capables de les produire pas trop loin des retraités.
        Le concept d’économie quaternaire de Michèle Debonneuil, est que des entreprises vont se constituer pour gérer les machines et robots chez les gens pour fournir les services (et non pas vendre des machines qui tombent en panne et à remplacer) et que le personnel sera des voisins formés et capables de réagir vite pour garantir la continuité de service. En gros un changement apportant une forte progression de productivité par industrialisation machine+humain chez les gens .
        Et les danois semblent, les premiers en europe, avoir construit un consensus pour accueillir et intégrer des immigrants. Nous manquent les matrices d’emploi de Sauvy.

        1. Beaucoup d’amis libéraux m’ont dit : « il suffit de faire des placements internationaux pour échapper à la contrainte démographique ». Mais l’économie du reste du monde, hors Afrique subsaharienne (sur laquelle il ne faut pas trop compter économiquement pour dépanner le reste du monde !), est dans un état pire que la France et les placements internationaux auront le même problème que les placements nationaux. Je remarque que ces amis le disent moins depuis que la situation chinoise sur laquelle j’alerte depuis longtemps s’est révélée catastrophique, et du coup a attiré l’attention sur celle du Japon et de la Corée, qui sont pires.
          J’ai bien écrit que la productivité était une solution, mais son évolution me paraît indépendante du système de retraite. Personnellement je pense qu’à partir du moment où un problème existe, on cherchera une solution dans ce sens, mais ce n’est pas un argument pour ou contre la retraite par capitalisation.

  5. Productivité, temps de travail (et donc retraites). Les dirigeants prétendus « De Gauche » (et prétendus « alternatifs » ou « utopistes ») qui ont imposé les 35 heures aux Français se glorifient d’avoir amélioré la productivité française.Raisonnement tautologique (pour ne pas dire: raisonnement de Totos): quand on fait la même chose en moins de temps on est forcément plus productif ! Mais à quels prix ? On l’a vu: suicides à France Télécom et à La Poste. Blocage ou désorganisation des Hôpitaux. Entre autres…! Pour ma part: disparition de 8 jours OUVRABLES de congés annuels, à cause des 35h (donc, perte de… 2 semaines de congés !!!) , mon chef de service (pourtant syndiqué à la CGT) ne pouvant pas faire fonctionner le service en 35 h, avec le même nombre de personnes: il a donc été obligé de piquer dans la caisse des congés ! Donc, opération « entourloupe » des PDG (Personnes Dites De Gauche), ou opération « illusion ». Morale de l’Histoire: la productivité, en soi, ne permettra pas automatiquement de résoudre le problème des retraites (du temps de travail, finalement….). On en revient à la variable « démographie » …si on tient au système par répartition. Ceux qui rêvent d’un monde prétendu « anti-capitalise’, voire anti-industriel, sont (en vérité) totalement réactionnaires: les sociétés Premières n’avaient (n’ont) pas de retraites: les vieux sont gérés par les jeunes (par exemple dans la même maison), ou ils sont tout simplement abandonnés (voire éliminés) par les jeunes, surtout s’ils ne veulent pas contribuer aux travaux du groupe. Système anti-social ! Si les Français veulent partir à la retraite tôt, ou cotiser peu, il va falloir qu’ils l’annoncent (et le demandent) clairement aux jeunes travailleurs (qui verront leurs cotisation exploser)….et là, les choses risquent de se gâter, un jour.

  6. Dans ce débat oùla démographie impose sa logique,il existe une piste pour la France qui consisterai à augmenter le temps de travail en revenant à la semaine de 40 heures avant de toucher à l’age de départ à la retraite qui pénalise fortement ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui occupent souvent des emplois pénibles

  7. On risque de me dire que je suis hors-sujet, que je ne suis qu’un « utopiste », englué dans une certaine idéologie, de gauche évidemment, mais ça ne fait rien je retente le coup.
    Pour les retraites comme pour le reste (santé, éducation, conditions de travail etc.), tant que nous continuerons à chercher des solutions ou des pistes dans le cadre du Système… nous ne ferons que tourner en rond et à nous enfoncer. Et à nous déchirer, nous diviser, faisant ainsi le jeu de ceux qui règnent. Je l’ai dit précédemment, ce dont nous avons urgemment besoin c’est d’un véritable projet de société. Un projet, une utopie (au sens premier du terme) qui tienne évidemment la route, déjà pour qu’il soit crédible, mais en plus désirable.
    Je vous propose donc là un projet de société, qui personnellement a tout pour me plaire.
    – Quel projet de société ? 31 OCT. 2020 – blogs.mediapart.fr
    Seulement je vois déjà là deux problèmes. Le premier, c’est qu’il s’appelle « socialisme ». Que ceux qui sont fâchés avec ce mot, voire l’idée, l’appellent alors comme ils veulent. Et qu’ils fassent au moins l’effort d’essayer de comprendre les idées développées dans ce projet. Le second, bien plus difficile, c’est de trouver suffisamment de monde disposé à bousculer ses convictions et autres idées reçues.

    1. Je ne vois pas le lien avec mon article, et comprends que vous voulez faire connaître vos idées. La question posée par mon article est : « la retraite par capitalisation permet-t-elle de résoudre le problème démographique qui menace la répartition ? ». Ma réponse est : « non, elle ne change rien aux données de base ». Dites-nous plutôt ce que votre projet de société donne comme solution à cette question.

    2. ton lien mediapart ne conduit pas à un projet de société … saurais tu nous donner un lien qui saute directement là où ce projet est décrit?

  8. Le 1er problème pour ajouter à la répartition française, de la capitalisation qui consiste à investir pour en tirer des rentes futures , est le sifflet de 40 ans ou plus où il faut servir les retraites totalement ou partiellement gagnées en cotisant répartition pendant que les cotisations sont investies et immobilisées en capital. Sur un coin de table le sifflet suppose pour des retraites = 14% du PIB à emprunter 2 à 3 PIB sur 40 ans. C’est faisable avec des faibles taux et des garanties d’état.. Ya des prêteurs prudents… L’excès d’épargne prudente est liée au vieillissement psychologique des populations.
    Les autres problèmes concernent l’organisation de collecte et de gestion des fonds. Bien que liberal je ne crois pas que le privé libre peut s’en occuper . La solution principale doit être organisée avec quelques entités « surveillées » mais pas de monopole ni la pagaille des mutuelles. Il est nécessaire de débattre et décider au cours du temps des règles d’investissement, nationaux, européens ou mondiaux. Pourquoi pas avec l’avis des cotisants?
    Les 2 forces de la capitalisation sont de dynamiser les entreprises solides et en croissance supérieure à la croissance du pays ou de la région et d’avoir des rendements supérieurs à la croissance du pays (au contraire de la répartition généralisée qui ne peut suivre que les salaires de l’économie du pays, qui sur le temps long n’augmentent que de la productivité ) .
    L’auteur semble ne pas compter sur l’effet dynamisation alors que le défaut majeur de l’économie française, celle qui paye des salaires en France est d’avoir des marges plus faibles que ses homologues des pays voisins et en conséquence , manque de capital pour investir et innover et être plus compétitive (le déficit commercial traduit le fait que les salaires versés ne s’intéressent pas qu’aux produits du pays).
    Pour faire évoluer la part de la population qui travaille et produit ce que souhaitent les habitants, la capitalisation ‘(vs des règles nationales un peu uniques et rigides comme en répartition) libère les entreprises pour attirer les inactifs employables parmi les habitants, de 7 à 77 ans voire plus (n’est ce pas chers lecteurs et auteurs?)..
    Et si via des placements étrangers par les fonds collectifs de l’argent arrive là où des retraités résident … des tas de gens, y compris des rentiers pas encore grabataires, vont avoir des idées pour en bénéficier .

    Conclusion : la capitalisation est une dynamique qui résout en souplesse et flexibilité la proportion entre population active productrice et la population inactive que consommatrice .En réel, seuls les jeunes et les très vieux (même des personnes plus 100% autonome = 5 ans de vraies retraites suffisent en moyenne ) ne peuvent pas un peu travailler () , à condition que l’imposition, les cotisations et les règles du travail soient sorties des carcans actuels. Et qu’il y ait du capital pour financer les formatons et les capitaux nécessaires à toute activité pro.. Je m’inscris dont en opposition à 180 ° à la thèse de ce billet. La capitalisation pulvérise les blocages sociétaux et économiques que crée la répartition nationale française politisée actuelle dont les cotisations sont massivement complétées par l’impôt et la dette.(entre 30 et 140 milliards /350 selon la manière de nommer le payeur).

    1. Je pense que vous n’avez pas compris le sens général de l’article : le problème n’est pas financier il est de pouvoir apporter suffisamment de biens et de services. Il est possible que passer par la capitalisation mène les gens à travailler davantage. Les décisions seront individuelles et il n’y aura pas besoin d’affoler la population. C’est un avantage, mais ça ne change pas le fond : il faut travailler davantage ou faire appel à l’immigration (nous faisons un peu des 2, ce qui a permis de maintenir les pensions, mais les prévisions du COR montrent que ça ne suffira pas, malgré les mensonges qui ont été donnés aux manifestants pour les motiver). Vous faites le pari que la capitalisation « pulvérisera les blocages sociaux », je ne vois pas vraiment comment. Pouvez-vous détailler ?

      1. Comme bcp l’écrivent, les difficultés sur les retraites en France, ont des causes d’arrière plan mais lourdes. Pour moi, depuis les années 60 et l’arrivée des baby boomers, hommes et femmes, puis l’ouverture des frontières , le problème majeur est notre incapacité collective française à créer des emplois pour tous les jeunes arrivants sur le marché du travail, net des départs en retraite, qui ont longtemps été inférieurs au nombre d’arrivants. D’où toutes les médiocres solutions de préretraites etc. Bien que le baby boom a été particulièrement fort en France , notre incapacité est flagrante par rapport à plusieurs de nos voisins, plutôt du nord. Pour remonter le taux d’emploi des seniors, le gouvernement réessaye la solution de 2010 en relevant l’âge de la retraite, qui a un peu marché après une poussée du chômage total (qui fait perdre les élections trop proches). Mais cette solution ne traite pas l’insuffisance de créations d’emplois. Le cumul d’emplois marchands manquants , en se comparant à des pays « normaux » est estimé entre 5 et 8 millions.
        La retraite par répartition qui « réunit » toute la population (sauf les moins de 18 ans ?) est un super blocage anti réforme (Pisani-Ferry estime que la Borne est la 8 ème depuis 1990.)..La 1ère disposition de la réforme actuelle , la plus utile , est de libérer le cumul emploi-retraite pour les millions de personnes encore en pleine forme pour travailler et produire, hors des hiérarchies et des règles RH actuelles. . Le libérateur manquant concerne la rentabilité des entreprises opérant en France , depuis longtemps inférieure à celles des pays voisins. Une étude récente vient de montrer que les entreprises qui délocalisent se font surtout dans les pays voisins. Notamment du fait de cotisations-impôts sur les entreprises plus élevés . Avec du capital de fonds devant investir dans des entreprises françaises , les gestionnaires « mandatés » par les salariés cotisants , pourront booster celles qui ont le plus de potentiels de croissance et de croissance de la productivité (formations, équipements, R&D) et de leurs offres .
        Le problème c’est le comment amorcer la pompe et mettre en route puis accélérer le volant d’inertie. de création d’emplois supplémentaires.
        N’y a -t-il pas un blocage du monopole « sécu » sur les fonds retraites avant taxations des entreprises et des particuliers?

        1. Je ne comprends pas bien ce que vous dites sur le chômage il y a au contraire une pénurie de main-d’œuvre dans tout le monde occidental, probablement du fait d’une distribution massive d’argent pendant la pandémie. Quant à votre deuxième point, on ne saura jamais ce qui sera le plus efficace la distribution d’argent par le marché à partir des pensions par répartition ou par quelques grands acteurs comme les fonds de pension dans le cas de la capitalisation : relisez le passage de l’article sur sujet

          1. La difficulté du débat est notamment dans les différentes échelles de temps. La réformette Borne concerne les 5-7 ans devant nous. La relance de la natalité ne peut remonter le rapport cotisant/retraité que dans 20-30 ans ? L’immigration est l’expédient le plus rapide . Plusieurs pays riches dont la démographie est faible depuis des années en ont besoin maintenant. La relative liberté de mouvement en Europe complique les débats.
            MAIS en en France plusieurs millions de personnes en age et capacité de travailler (en les formant vraiment à travailler en entreprise voir livre de Dufourcq-BPI) ne sont pas productives de biens et services marchands (68 millions/2 = « besoin » 34 millions d’emplois plein temps).
            La population et les services sociaux et les politiques y ont trouvé des « solutions » . qui font les prélèvements très élevés qui pénalisent les entreprises et l’endettement et le déficit commercial . ET la capacité d’agir des gouvernements et administrations.
            La réformette Borne a pour objectif de desserrer l’étau et les gaspillages (éoliennes…) qui plombent les efforts de réformes et d’investissements qui font régresser la France par rapport à plusieurs voisins (pas tous).
            . De multiples experts (dont certains écrivent sur Contrepoints) semblent trouver dans le monde des exemples que des cotisations plus faibles ont donné des retraites plus élevées ET que plusieurs pays ont commencé l’intégration d’une part de capitalisation dans leurs systèmes de retraite.

            Autoriser ! (sans plomber la répartition actuelle) un démarrage de la capitalisation en France aurait pour moi le triple avantage de 1/. flexibiliser les choix des actifs, 2/. mobiliser de l’épargne pour les investissements dans de bonnes entreprises ET 3/. faire émerger plus vite les entreprises qui savent grandir et améliorer offres et conditions de travail …. pour créer les millions d’emplois marchands manquants en France.

            Capitalisation = libertés et capital pour les acteurs économiques. Dans les 10 ans devant nous.

            Accessoirement, des démographes auraient trouvé que quand des entreprises font des efforts pour faciliter la vie travailleuse des jeunes femmes elles font plus d’enfants (3-2 au lieu de 1-0) . Un logement proche du travail notamment. La France (nous) a actuellement presque tout faux :-(

          2. Il y a beaucoup de choses dans votre commentaire, dont certaines sont loin de mon article.
            Je suis d’accord sur le premier paragraphe
            Je suis d’accord également sur le second (si j’ai bien compris vous visez des emplois improductifs notamment dans l’administration. Je peux témoigner qu’il y en a beaucoup), mais il est incompréhensible pour la majorité des Français et n’apparaît pas dans la comptabilité nationale qui considère que l’apport de l’administration est égal à son coût. Mais là on sort du sujet de l’article
            Je n’ai probablement pas lu toutes les études sur une capitalisation réussie, mais celles que j’ai lues étais un peu légères, notamment en n’indiquant pas le contexte démographique : si la population n’est pas encore vieille et que la fécondité a commencé à baisser, il y a un pourcentage d’actifs très favorable aussi bien à la capitalisation qu’à la répartition.
            Le problème de l’efficacité de l’argent collecté et distribué dans les 2 systèmes (voir mon article) est que ce n’est pas mesurable. J’ai tendance à penser que le marché plus efficace que les financiers, mais on ne le saura jamais.
            Enfin je suis tout à fait d’accord pour tout ce qui est facilité au bénéfice des mères de famille : outre l’effet sur la natalité (malheureusement à long terme comme vous l’indiquez) elle a comme conséquence immédiate de leur permettre de travailler, ce qui est à la fois leur souhait et bon pour l’économie en général et les retraites en particulier. Au passage notons que l’immigration amène des nounous

  9. Je vous dépose ici le commentaire de Noël et France Fournier
    france.fournier@wanadoo.fr
    La question de la liberté « d’ épargner » n’est pas évoquée car englobée dans la notion philosophique de liberté.
    Il semble, d’après l’article que l’on épargne, si l’on veut. Mais est-ce possible dans chaque cas ?
    Les retraites concernent toutes les catégories de population et toutes les tranches de revenus .
    Avec l’augmentation du taux de pauvreté en France, les problèmes de logements, un % non négligeable de la population ne se demande pas : quel est le meilleur investissement possible, mais: vais-je pouvoir nourrir et soigner ma famille jusqu’à la fin du mois.
    Il faut avoir un revenu suffisant, ne pas avoir faim, avoir un minimum de place dans son logement, pour se livrer aux délices de l’étude philosophique de la liberté

    1. Je réponds ici à Noël et France Fournier. Pour les libéraux, l’épargne remplacera les cotisations. Mais cela suppose que le salaire net soit égal au brut, et que le montant total des cotisations soit épargné. Ce qui ne sera pas toujours le cas si l’intéressé est pauvre ou dépensier. On peut alors imaginer de la prélever d’office et d’en créditer un compte ad hoc … Mais cela ressemble fort à une cotisation
      On s’écarte de mon article, dont l’objet est : les considérations financières cachent le problème principal, qui est qu’il n’y a pas assez d’actifs pour rendre les services nécessaires à tous. Donc chacun doit travailler plus ou accepter des immigrés.

      1. excellent résumé : « Donc chacun doit travailler plus ou accepter des immigrés. »
        Dans travailler plus il ya « plus longtemps » pour que Actifs-productifs > inactifs (jeunes, malades et vieux) .
        Le problème concerne d’abord les entreprises et les pouvoirs publics pour que les emplois attractifs se créent = INVESTIR , et bien INVESTIR .

  10. – « Il faut avoir un revenu suffisant, ne pas avoir faim, avoir un minimum de place dans son logement, pour se livrer aux délices de l’étude philosophique de la liberté »
    Ah les délices de la philosophie… la réflexion sur la liberté… le vrai le faux etc.
    Ah oui ça c’est bon. Seulement pas plus ou pas moins que la réflexion sur le système idéal de retraites, ou d’un véritable projet de société. Ou encore qu’une bonne sieste. Parce qu’après tout, à chacun ses petits ou grands plaisirs. Et puis comme on dit, des goûts et des couleurs on ne discute pas. En tous cas c’est sûr, il ne faut pas avoir d’autres soucis, d’autres priorités, pour se livrer à ce genre de passe-temps, ou de délices. Maintenant quand on est payé pour ça, là bien sûr c’est différent. Ce qui n’est pas mon cas. De toute façon, être payé pour s’offrir des délices… pour moi c’est le monde à l’envers. Je rappelle que le mot «travail» vient de tripalium, un instrument de torture. Alors pour commencer, que tous ces fous de travail se mettent une bonne fois dans le crâne que pour une écrasante majorité le travail n’est pas une partie de plaisir. Et s’ils ont du mal à comprendre, qu’ils aillent bosser un an à la chaîne, en 3X8, avec minimum 2H de trajet, et en plus pour des clopinettes.

    – « il n’y a pas assez d’actifs pour rendre les services nécessaires à tous. Donc chacun doit travailler plus ou accepter des immigrés. »
    Avant d’affirmer que nous sommes en manque d’actifs, et qu’il nous faut travailler plus etc.
    ne devrions-nous pas, d’abord, essayer de définir et lister ces «services nécessaires à tous» ?
    En partant déjà des besoins essentiels (voir la pyramide de Maslow).
    Et sans perdre de vue la réalité de notre monde (les ressources limitées etc.)

    1. « Définir et lister les services nécessaires à tous » a déjà été essayé dans les pays communistes que j’ai bien connu à l’époque. Résultat « les services nécessaires » ont été les missiles et l’industrie lourde, au détriment de la nourriture, du logement, des médicaments. Dans le privé, les services actuels reflètent la demande des consommateurs. Ce n’est que dans le public que l’on pourrait trouver des services pléthoriques ou périmés. J’ai dirigé 200 personnes dans un service public, et la moitié était en trop.

      1. Et Michel C. parle des délices de la philosophie de la liberté … mais la liberté c’est d’abord expérimental , quotidien. Il semble penser que les petits budgets ne peuvent expérimenter la liberté. Mais l’expérience montre que beaucoup des personnes aux revenus-ressources les plus faibles exercent leurs libertés en arbitrant correctement entre les dépenses pour rester en équilibre. Pas tous. . Dépenser moins que ce que l’on gagne est une ascèse qui ne s’apprend pas quand on croit qu’il faut exiger … et que depuis 50 ans ? « l’ÉTAT » se glorifie de dépenser plus que ce qu’il extorque déjà des habitants et acteurs économiques..

        Pour ce qui est de vivre de façon sobre , ya plein de livres comme celui d’un camarade de Montenay https://editionsdudauphin.com/livre/themes/societe-histoire-environnement/environnement/sortir-du-rechauffement-climatique . Par contre vouloir l’imposer aux autres est un sujet très privatif de libertés, sachant que les hypothèses que le CO2 contribue fortement à l’évolution des températures n’est pas démontré. (autre débat que j’essaye de faire démarrer à l’IESF «  »Nous devons plus craindre la perte de rigueur scientifique que l’on bserve sur ce sujet que le réchauffement » (Steven Koonin).

        On est assez loin des retraites mais on s’en rapproche si on revient à « ou travailler plus ou accepter les immigrés » car effectivement, le système de retraites actuel contraint à faire comme les autres et laisse moins de libertés que d’autres systèmes:-)

        1. Vous êtes trop allusif pour être compris. Commencez par nous expliquer comment d’autres systèmes de retraite éviteraient de travailler davantage ou d’être plus nombreux à travailler

          1. d’autres systèmes, pas forcément en capitalisation (voir projet GL de Marc de Basquiat , laissent plus de libertés à chacun. Comment peut on parier que si plus de libertés laissées à chacun les gens travailleront plus ? ( ce qui permettra de gérer plus rigoureusement l’immigration) . On ne peut que parier .

      2. Et bien sûr vous nous sortez l’épouvantail «communiste». Oh mon dieu non pas ça ! Comme si c’était un argument solide que de dire que ça a déjà été essayé, et que ça n’a pas marché. Comme si la devise «plus ça rate et plus on a de chances de réussir» était le propre des communistes. Relisez donc ce projet que je vous ai soumis le 20 janvier 2023 à 6:33 (en cherchant bien moulign devrait finir par le trouver). Et bien sûr c’est dans le Public que sont les inutiles, ceux qui coûtent cher, mais oui on connait la chanson. Et bien sûr la sacro-sainte Demande, du con-sot-mateur, qu’il faut absolument satisfaire, parce qu’il le veau bien (c’est la Pub qui le dit). Et puis bien sûr la Liberté, si chère à tous, celle de pouvoir choisir entre 50 marques de bagnoles, et 500 modèles de smartphones etc. etc. En attendant je n’ai jamais trop compris cette fable de l’Offre et de la Demande, comme celle de la Poule et l’Œuf d’ailleurs. Non je regrette, et je me répète, tant que nous nous obstinerons à penser dans le cadre de ce système nous ne ferons que nous enfoncer, toujours plus.

  11. Effectivement, on peut tourner le problème dans tous les sens mais l’on bute toujours sur le fait qu’à un moment donné ceux qui sont en retraite sont dépendants de la production de ceux qui sont en activité. Les obsédés de la capitalisation croient à la magie (ou ils font semblant) du rendement des actions. Mais rien ne garantit que passer à une échelle supérieure conservera les mêmes rendements. Avoir plus d’argent à investir signifie que l’on en investit plus dans des mauvais projets (les bons trouvent toujours des financements même s’il y a peu de capitaux disponibles). Un augmentation massive de la collecte d’épargne pour augmenter le capital fixe (les moyens de production) ne ferait donc qu’augmenter la quantité d’entreprises fabriquant des biens peu demandés. Bref la productivité du capital chuterait fortement, ce qui n’est sans doute pas ce qu’espèrent les tenants de la capitalisation !
    Si le manque de capitaux peut être un frein à la production, l’effet n’est pas linéaire. A partir du moment où l’on est à la quantité optimale de capital par rapport aux autres ressources nécessaires (la main d’œuvre, la matière grise, les entrepreneurs…), accumuler encore plus de capital est de moins en moins efficace.
    On peut bien sur imaginer un effet de noria avec un capital total variant peu mais passant dans les mains des actifs jusqu’à un maximum possédé au moment de la retraite, suivi par un déstockage pendant la retraite. Mais serait ce alors si différent de la répartition ? Et à quoi d’ailleurs servirait d’acheter un moyen de production, qui deviendra très cher si beaucoup de futurs retraités font la même chose, pour s’apercevoir 20 ans après qu’un changement technique a rendu l’entreprise complètement obsolète et que de nouveaux investisseurs préféreront construire de nouvelles entreprises en ne cherchant pas à racheter les anciennes qui dont verront leur capital fondre immédiatement.

    1. Merci d’avoir bien compris mon article, ce n’est pas si fréquent tellement mes lecteurs ont du mal à sortir des raisonnements financiers. Et merci également de d’illustrer certaines impasses du raisonnement habituel

    2. Bonjour Monsieur Barescut,

      Avez vous survolé les commentaires de Moulin?

      L’argument générique de Montenay s’applique-t-il à un pays :
      dans une économie ouverte,
      avec un déficit commercial important et
      plusieurs millions de non actifs
      L’argent dépensé par les retraités ira-t-il spontanément
      stimuler les créateurs de valeur et d’emplois productifs de ce pays ?

      Il y a des pays où la consommation interne est trop faible …
      est ce le cas pour la France, qui, depuis 5 décennies, dépense plusieurs % de plus que ce qu’elle produit
      et sous investit pour produire compétitivement et employer ses ressources disponibles?

      La discussion sur les retraites en France ne doit elle pas tenir compte de la situation en France et des millions non occupés En France par excès de taxes et insuffisance d’investissements (liés aux taux de marges inférieurs à ceux de nos voisins ) , dont capital humain?

      L’argument démographique est pertinent mais les variables d’action pour faire en sorte que 50% de la population travaille (34 millions d’emplois) , dans un pays qui depuis 50 ans est impuissant collectivement à créer de vrais emplois productifs pour les hommes et les femmes arrivant sur le marché du travail ne sont certainement pas dans la retraite par répartition actuelle avec ses paramètres imposés péniblement par l’état… tous les 10 ans ?

      1. L’économie ouverte est plutôt à mon avis handicap pour la capitalisation. En effet, on sait où va l’argent de la répartition, même si ce n’est pas brillant. Par contre on ne sait pas où va l’argent de la capitalisation en économie ouverte. Peut-être les investisseurs feront-ils confiance, à tort à mon avis, à la Chine ?

      2. Que notre système économique fonctionne mal dépasse largement le problème des retraites. Pour créer des emplois productifs, il faut bien sur que l’entrepreneur y trouve son compte (rémunération de l’investissement et des idées innovantes). Il faut aussi que le travailleur comprenne qu’il ne peut pas recevoir plus qu’il ne donne, ce qui signifie que s’il est peu productif, il doit abaisser ses prétentions de revenu (direct ou indirect via le système social de redistribution).

        1. Mon pari est que si « le travailleur » n’est pas encamisolé dans des règles trop dépendantes des autres et de puissances multiples (la redistribution actuelle) , il choisira de travailler bcp plus et bcp plus longtemps . Institut Molinari rappelle que Jaures était pour la capitalisation et qu’il semble possible de monter à 1/3 de capitalisation collective investie en France dans les entreprises en croissance plus forte que l’économie moyenne et 2/3 de répartition..

          1. Je dis que que la question des retraites est démographique et non financière, donc qu’il faut privilégier les réformes qui augmentent la proportion d’actifs. Pour cela, comme dit dans l’article, il y a l’immigration, le cumul emploi retraite etc. Donc je suis assez d’accord avec vous, et je crois l’avoir écrit : si un futur retraité par capitalisation trouve que sa retraite est insuffisante (et à mon avis, il y aura moins que ce qu’il espérait à un âge donné pour des raisons démographiques), il pourra toujours continuer à travailler et cotiser. Autrement dit il fera comme le gouvernement avec la répartition : travailler plus.

  12. Bravo pour votre article… que j’avais envie d’écrire depuis quelque temps. Il est en effet désolant de voir tant de libéraux s’égarer dans un discours enflammé et idéologique sur les systèmes par capitalisation. Ceux-ci ne créent pas d’argent (magique) mais les transferts entre actifs et retraité suivent un chemin un peu différent des systèmes par répartition, c’est tout. Votre article remet les choses à leur place. Très en phase avec ce que j’ai publié en 2020 avec GenerationLibre (« La retraite quand je veux »).

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