A droite, Fidel maintenant disparu, à gauche Raul, encore derrière la scène ?

Craquement à Cuba

Photo : à droite, Fidel maintenant disparu, à gauche Raul, 90 ans, probablement encore derrière la scène.

Il y a environ trois mois, j’écrivais « Le socialisme cubain peut-il tenir sans les Castro ?». Eh bien, il est peut-être déjà en train de flancher !

Les Cubains manifestent, ils sont réprimés, et on peut craindre le pire quand on voit perdurer tant de dictatures. La Biélorussie, l’Iran et dans une moindre mesure la Turquie, pour se borner à trois pays sur plusieurs dizaines d’exemples, ont montré comment la répression venait à bout de la majorité de la population.

Et la répression est en marche à Cuba : tout de suite après les manifestations, le régime s’est empressé de couper Internet et a arrêté des milliers de manifestants.

Comme l’avaient prédit des observateurs américains de Cuba, Internet s’est révélé un puissant moyen d’opposition. Mais maintenant que les Cubains y ont pris goût, pourra-t-on indéfiniment le couper, ou de contrôler à la chinoise ?

Les vieux slogans du régime sont en train d’être retournés. « La révolution » dont le maintien servait d’excuse aux pires erreurs, et probablement à beaucoup de privilèges discrets, avait pour slogan « le socialisme ou la mort ». Il vient d’être retourné en « le socialisme ou la vie ».

C’est la fin également de ce que les naïfs continuaient à gober jusqu’à présent : le bon système de santé. La pandémie fait des ravages et on s’aperçoit que les fameux médecins cubains sont à l’étranger pour des raisons de propagande.

Les yeux des Cubains se tournent vers les États-Unis. Ces derniers viennent de prendre de nouvelles sanctions contre les dirigeants du pays. Est-ce la bonne méthode ? La levée de l’embargo, et donc l’arrivée des touristes, donnerait une bouffée d’oxygène au régime disent les partisans de son maintien.

On peut soutenir le contraire : l’arrivé des touristes sera difficile sans le rétablissement d’Internet, la multiplication des activités privées donnera une nouvelle marge de manœuvre à une partie des citoyens, et le régime sera privé de son excuse principale : « la misère ne vient pas du socialisme mais de l’embargo américain ».

Donc relisez mon article récent, mais qui en intègre de beaucoup plus anciens :

https://www.yvesmontenay.fr/2021/04/27/le-communisme-cubain-peut-il-tenir-sans-les-castro/

2 commentaires sur “Craquement à Cuba”

    1. Merci pour cette illustration de 60 ans d’aveuglement. Vous me rappelez celui que j’ai constaté dans ma jeunesse envers l’URSS et résumé par Sartre : « Un anti-communiste est un chien » … Tout cela pour constater plus tard que c’était un système épouvantable qu’il appelait « la chose » il se rapprocher de Raymond Aron. Pour guérir, allez à Cuba

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