Les émeutes de juillet 2023 ont renforcé les démagogies opposées sur l’immigration, compliquant un problème déjà grave. Pourtant il n’est pas démontré que la situation soit imputable aux millions de Français issus de l’immigration, qui sont dans une très large majorité intégrés à la société française et sont les premières victimes des troubles générés par une infime minorité d’entre eux.
Les émeutes consécutives à la mort d’un jeune mineur de 17, tué par la police suite à un refus d’obtempérer, ont réveillé les tenants de deux démagogies opposées :
- celle de l’extrême droite voulant bénéficier des voix des électeurs inquiets de «ces barbares qu’il faudrait priver de leur nationalité et expulser »,
- et celle de l’extrême gauche voulant bénéficier des voix des immigrés et de leurs sympathisants. Cela en faisant notamment du racialisme (pour moi, du racisme sous couvert d’antiracisme) la clé du toute analyse et plus généralement en cherchant les occasions de détruire une société qu’ils abominent.
Dans mon analyse de la situation, je me limiterai à parler d’immigration, qui est mon domaine de compétence, alors que la politique de la ville ou le comportement de la police ne le sont pas.
Voyons d’abord comment ces démagogies opposés se déclinent sur le plan politique.
Les positions des partis politiques
À droite, au centre et dans une partie de la gauche, notamment les socialistes et communistes, le discours est de répondre à la demande de fermeté, le drame originel étant renvoyé à la justice.
Cette demande de fermeté est ultra majoritaire : 89 % des Français condamnent les violences contre la police et 93 % contre les bâtiments. Le pouvoir l’écoute et y répond en mobilisant 45.000 policiers et gendarmes, les forces d’élite, des blindés, des transports arrêtés à 21 heures.
La justice se montre très ferme elle aussi : 3.600 personnes placées en garde à vue, pour une population émeutière estimée à environ 10.000 personnes, et des comparutions immédiates qui s’enchaînent.
Mais l’extrême droite et une partie de la droite renchérissent sur cette demande de fermeté en invoquant « l’urgence d’arrêter l’immigration« , voire, même si ce n’est pas dit clairement, de faire des « renvois massifs vers le pays d’origine« .
Émeutes : « On connaît les causes. Bien sûr que si, il y a un lien » avec l’immigration, insiste Bruno Retailleau. « Pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques. »
D’où l’appel « en creux » à une expulsion massive, éventuellement à l’occasion d’une guerre civile. Cela n’est en général pas explicité, de crainte de se faire traiter de raciste, mais aussi parce que c’est juridiquement et matériellement impossible :
- Juridiquement car 90% des intéressés sont de nationalité française, leur pays de naissance étant en général la France,
- et matériellement parce que « le pays d’origine » de leurs ascendants (parents ou grands parents) ne le permettrait pas, soit pour des raisons d’hostilité envers la France, soit de crainte d’accueillir des délinquants ou des opposants potentiels.
L’extrême droite n’évoque pas ces « complications », car son but n’est pas de faire des propositions concrètes, mais de récolter les voix de ceux qui sont allergiques à l’immigration. Et les électeurs xénophobes sont nombreux non seulement en Europe, mais dans la plupart des pays du monde, y compris africains : voir la Tunisie contre les Subsahariens ou les Sudafricains contre leurs voisins mozambicains.
A l’opposé Jean-Luc Mélenchon n’a pas appelé au calme, soutenant indirectement les pillages. Il s’agit bien évidemment de récolter les voix des banlieues, mais, sur le plan des idées, ça reflète également le courant « multiculturaliste » (l’assimilation n’est pas souhaitable, car c’est une violence culturelle) et « postcolonial »(des populations à soutenir pour nous faire pardonner l’époque coloniale).
Bref, à droite comme à gauche, c’est « l’immigration » qui est mise en cause, en général négativement ou, dans le cas de Jean-Luc Mélenchon, positivement comme « force révolutionnaire ».
C’est à mon avis d’une part partiellement inexact, et d’autre part contre-productif.
Est-ce bien “l’immigration” qui a été violente ?
J’entends d’ici vos réactions indignées : « Bien sûr que c’est l’immigration !» avec ce commentaire de droite « Vous avez vu leurs noms de famille ? » et ce commentaire de gauche : « C’est parce qu’on les a méprisés et discriminés »
Regardons de plus près.
D’abord le mot « immigration » a un triple sens, ce qui permet de dire n’importe quoi.
Sa définition et ses sens courants sont différents.
Sa définition est le nombre de personnes qui viennent chaque année s’installer en France, soit 200 à 250 000 personnes en général, y compris quelques milliers ou dizaines de milliers de sans-papiers.
Mais dans le langage courant, on entend par Immigration le nombre de personnes d’origine étrangère, auquel on ajoute le nombre de leurs enfants, voire celui de leurs petits-enfants. On devrait donc plutôt dire « issu de l’immigration”.
Ce nombre est impossible à chiffrer : pendant combien de générations peut-on considérer que tel individu est « issu de l’immigration »? D’autant qu’en trois générations, il y a très souvent beaucoup de vos mariages mixtes !Mettons une dizaine de millions de personnes, même si on peut défendre un chiffre supérieur ou inférieur.
Toujours dans le langage courant, on parle de l’immigration, au sens courant du terme, comme si c’était un bloc. Or, au contraire, l’immigration est extrêmement fractionnée : il y a des oppositions entre les Arabes, eux-mêmes divisés en groupes rivaux, et tous les autres (Kabyles, Subsahariens, Asiatiques, eux-mêmes très fractionnés), sans parler de la variété dans chaque origine : un médecin algérien n’est pas comparable avec un trafiquant de drogue !
Cela a deux conséquences. L’une morale : on ne peut généraliser un jugement à des gens aussi variés, et l’autre dans le domaine de l’ordre public : ils ne « s’agiteront » pas ensemble. Bref il n’y a pas un bloc « remplaçant » la population ancienne.
Un mot sur les « ghettos » : il me semble tout à fait naturel que les nouveaux arrivants s’installent dans du lieu où ils trouveront des compatriotes, des cousins, des gens des même clans, de la même langue ou de la même religion. Les premiers grands ensembles souvent visés ont été construit pour accueillir des migrants venant des campagnes françaises dans les années 1960-70, migrants qui les ont peu à peu quitté au fur et à mesure de l’achat de leur « pavillon » de rêve. Ce phénomène continue, ceux qui ont « réussi » partent s’installer ailleurs, ce qui maintient le « ghetto » dans la pauvreté. Personnellement j’y vois un phénomène naturel et non une ségrégation, mais j’ai constaté des témoignages contradictoires sur ce sujet.
Enfin, pour une partie du public, parler de « l’immigration » est une façon déguisée d’évoquer les musulmans, supposément « inassimilables ».
Or les émeutiers n’ont été quelques de milliers, de 8 000 à 12 000 émeutiers selon le ministère de l’intérieur, qui déplore que leur comportement va jeter la suspicion sur les 2 millions de jeunes de moins de 24 ans (selon l’Insee) qui vivent dans les territoires de la politique de la ville.
Une dizaine de milliers, c’est bien sûr beaucoup trop, mais ça n’a rien à voir avec le nombre d’étrangers et leurs descendants, ou d’électeurs de tel ou tel parti, ou du nombre de manifestants d’un des récents défilés contre la loi sur les retraites.
D’après OpinionWay-Pollitics cjté par L’opinion, 64 % des sondés estiment que ce n’est qu’une petite minorité des habitants des banlieues qui ont soutenu les émeutes.
Et étaient-ils tous issu de l’immigration ? Des enquêtes sont en cours pour le préciser.
Inversement, un nombre bien plus important de personnes issues de l’immigration – élus, mères, voisins, grands frères, parrains, et même Kylian Mbappé – se sont précipités dès la deuxième nuit de violence pour les arrêter. Ils ont fini par réussir et les jeunes émeutiers ont été dès lors perçus comme des délinquants détruisant leur quartier, et non plus de légitimes révoltés.
Car il faut rappeler que la grande masse des immigrés est victime, et non acteur, des violences : les propriétaires et les clients des commerces, les propriétaires des voitures incendiées, les usagers des services publics détruits sont souvent des voisins, et parfois des parents : « Des mères, des pères, se sont organisés afin de défendre les biens communs sur lesquels ils s’appuient pour construire une vie digne », rapporte Didier Leschi, directeur de l’Office de l’immigration, dans l’Express.
L’islam est-il en cause ?
Certains commentateurs disent « immigration » en visant en fait l’islam, à droite pour faire peur, à gauche pour dire qu’il faut « respecter les différences ».
Mais je n’ai rien remarqué de religieux dans les slogans, et les imams, qu’ils soient républicains ou islamistes, courent derrière les jeunes violents pour les calmer.
Rappelons que beaucoup de maires de banlieue se sont laissés séduire par des associations islamistes pour encadrer les jeunes et les éloigner de la violence ou de la drogue.
Certains continuent, mais d’autres se sont aperçus qu’ils favorisaient ainsi le communautarisme, voire le séparatisme.
De toute façon c’est un problème différent, totalement indépendant de la question de la destruction et du pillage.
D’ailleurs les jeunes en question sont-ils musulmans ?
Oui, dirons ceux qui pensent que la religion se transmet automatiquement de père en fils, ou, plus sérieusement, qu’elle a un rôle identitaire. À nuancer très sérieusement, comme exposé dans la partie « islam et assimilation » de mon article de novembre 2020.
De certains alliés encombrants aux « pousse au crime »
Il n’y a pas que des acteurs de bonne volonté pour vouloir le retour à l’ordre.
Le rôle des trafiquants de drogue aurait été important, témoignent bon nombre de maires. Les troubles et le déploiement massif de forces de l’ordre ne sont pas bons pour leurs affaires.
C’est ainsi qu’à Marseille, c’est le centre-ville qui a été pillé, épargnant les quartiers Nord.
Et, comme nous venons de l’évoquer, les islamistes prêchent la bonne conduite… du moins tant qu’il ne s’agit pas de répondre à un blasphème…
En sens inverse, il y a des professionnels de l’émeute. À l’extrême gauche, tout ce qui peut « casser la société » est bon à prendre, ainsi que, à l’extrême droite, tout ce qui pourrait montrer qu’une « guerre civile » est inévitable.
Toujours à droite, on se scandalise de la culture de « la haine de la France« .
Il est vrai que le gouvernement algérien inonde son école et ses émissions de télévision de tout ce qui peut donner une image négative de la France. Mais ce n’est pas le cas des autres « pays d’origine », sauf, depuis peu, au Mali sous influence russe.
Quant aux Algériens et à leurs descendants, une partie se sont installés en France justement parce qu’ils ne supportent pas le gouvernement algérien ou les islamistes.
Les apports de l’immigration dépassent les difficultés de sa gestion
Il faut se souvenir que plusieurs pays ont réussi grâce à l’immigration, les Etats-Unis pour commencer. Cela après avoir vu l’ordre public perturbé un premier temps par des périodes de violence et du guerres des gangs, dans lesquelles ce sont notamment illustrés les immigrants italiens. Rétrospectivement, ça en valait la peine.
Cet exemple des Etats-Unis nous rappelle le rôle positif de l’immigration dans le développement : sans immigration en France depuis 40 ans, qui aurait construit nos immeubles, vidé nos poubelles, soigné nos vieux et nos malades, gardé nos enfants ou fait tourner nos banques et nos commerces ?
Et la situation est pire dans d’autres pays, qui officiellement refusent l’immigration, mais sont bien obligés de l’autoriser en pratique pour pouvoir continuer à tourner ou même tout simplement à exister.
En Italie, le gouvernement de droite élu sur la promesse de « limiter l’immigration » vient au contraire d’ouvrir les vannes. En effet, les jeunes se font rares dans ce pays, soit parce qu’ils ne sont pas nés, soit parce qu’ils sont partis en Allemagne. Les vieux sont abandonnés et l’’économie menace de s’effondrer.
Résultat, un décret de ce 7 juillet 2023 augmente les quotas d’immigrés légaux admis sur le territoire italien pour travailler :
- 136 000 personnes en 2023,
- 151 000 en 2024,
- et 165 000 en 2025.
De plus, 40 000 entrées supplémentaires seront régularisées rétroactivement au titre de 2022 pour des postes dans l’agriculture et le tourisme.
Remarquons qu’il s’agit d’actifs, ce qui veut dire qu’un jour ou l’autre ils seront rejoints par des conjoints, des parents, des enfants…
Bel exemple de démagogie, utile pour gagner une élection, mais qui se heurte à la réalité.
Bref, demander la fin de l’immigration est une réponse facile totalement abstraite et contre-productive à une question très mal posée !
Alors que faire en matière de violence ?
Comment font les anglo-saxons ?
Les pays anglo-saxons ont habitude d’une immigration massive. En Angleterre les arrivées ont largement dépassé les 600 000 personnes en 2022, dont une grande partie est musulmane en provenance du sous-continent indien, et dont les descendants sont respectivement maire de Londres, premier ministre et chef du parti autonomiste écossais (sic !). Ces respectables gentlemen ne semblent gêner personne.
Je résume un peu sommairement le point de vue britannique, bien sûr variable suivant les partis politiques : « Tout le monde est libre de s’habiller comme il veut, d’avoir les idées qu’il veut, d’être islamiste si ça l’amuse. Ils ont des élus locaux, qu’ils se débrouillent avec eux ». Il y a tout de même eu des arrestations et des expulsions d’islamistes quand ces derniers se regroupaient à Londres pour organiser leurs actions internationales.
Aux États-Unis, où l’immigration musulmane est relativement très faible par rapport à l’immigration catholique d’Amérique latine, c’est cette dernière qui est (un peu) dans le collimateur de certains, mais elle est demandée par les employeurs, le tout dans l’indifférence envers les concentrations locales des diverses communautés. Et la Silicon Valley est alimentée par des Indiens (les vrais, pas ceux des westerns !).
Supprimer les contrôles d’identité ?
Bien que cela sorte de mon domaine de compétence, je vous signale la suggestion suivante : supprimer la très grande majorité des contrôles d’identité.
C’est un sujet ancien et très débattu. Voici le résumé d’un article sur ce sujet .
En Angleterre après les émeutes de 2011, ces contrôles sont passés de 150 000 en 2008-2009 à 1.000 en 2014-2015 !
En Ecosse, suite à un rapport de 2014, les contrôles ont baissé de 81 % en un an.
A New-York, le maire, Bill de Blasio, est passé de 686 000 contrôles en 2011 à 11 000 en 2016. Et la criminalité a alors baissé alors que la proportion d’arrestations et de saisies d’armes a fortement augmenté, la baisse du nombre de contrôle ayant libéré du temps aux policiers.
Repenser l’éducation
Ensuite, il me paraît nécessaire faire un parallèle avec l’échec de l’éducation nationale, malgré le dévouement de nombreux enseignants.
Malheureusement une partie de ces derniers sont bloqués par une idéologie célébrant une école uniforme alors que la différenciation et la souplesse seraient très nécessaires, tant pour l’intégration professionnelle que pour la culture générale.
Cette différenciation et souplesse sont évidemment plus faciles dans le privé que dans le public, mais alors pourquoi rationner ce dernier, qui est de plus en plus demandé ? Il y a là un blocage idéologique qui paralyse les politiques.
Pour commencer on peut penser à un accueil bien plus massif à la formation au français, directement utile à l’emploi et indirectement utile pour ne plus dépendre des informations biaisées de certains pays de départ ou des réseaux islamistes.
En résumé
Il faut en finir avec les démagogies opposées qui utilise le mot « immigration » soit pour faire peur, soit pour « angéliser » les intéressés et obtenir leurs voix. Nous avons vu que ce mot ne veut rien dire de précis.
Il faut sérier les vrais problèmes, dont le plus important me semble être l’école.
Yves Montenay
Je crois pouvoir affirmer, à la lecture de vos articles récurrents sur l’immigration en France, que vous estimez positif le bilan « avantage/inconvénient » de ce phénomène historique en France, en raison de l’intégration progressive des familles d’immigrés, généralement sur 3 générations. Du moins en France.
Je vous suis sur ce raisonnement. C’est factuel.
Là où je ne vous accompagne pas, c’est de croire que cette intégration serait une loi sociale, plus particulièrement démographique: pour ma part, je constate que l’intégration ne marche plus en France, et même dans d’autres pays européens, en grande partie parce que le culte des identités culturelles (souvent associé au culte des identités nationales) est devenu une nouvelle religion qui freine les désirs (ou les nécessités) d’intégration.
Si on se cantonne à l’Europe (et donc à la France), tous les citoyens du monde (qui veulent fuir leur pays) savent que ce continent est devenu un vrai self-service des identités culturelles (ou nationales) et que leur vie dans cette Europe sans exigence collective, ouverte à tous les revendications séparatistes culturelles, pourra se faire sans qu’on leur demande quoi que ce soit en contrepartie de leur accueil ou de leur asile en Europe.
L’Europe, et la France donc, est devenue une vraie « auberge espagnole » culturelle ou nationale.
Il n’ y a plus d’intégration, ou d’assimilation, en France.
Les gens, communautarisés ou pas, vivent côte à côte, sans projet commun national, noyé maintenant dans une soupe de revendications individuelles ou communautaires qui utilisent l’État Providence pour en faire payer le coût par leurs voisins contribuables.
Dan un tel contexte, les émeutes récentes n’ont fait que confirmer cette dissolution de toute volonté d’intégration.
Bien sûr, vous avez raison d’écrire: « il n’est pas démontré que la situation soit imputable aux millions de Français issus de l’immigration », mais ce n’est pas le sujet. Qui dit ça, qui pense ça ?
Le fait est (il suffit de voir les vidéos ou les photos) que les émeutiers sont en majorité issus de l’Immigration (récente ou ancienne), africaine maghrébine ou moyen-orientale, et que leur haine de la France (assumée, travaillée, etc) ne les fera jamais intégrer le projet national français, tout simplement parce que la France ne leur demande pas, et que les émeutiers ont d’abord envie de détruire ce pays.
Il n’y a pas de loi démographique ou sociale qui les fera changer, tout simplement parce que la loi elle-même (celle du Code Civil ou du Code Pénal) n’est pas appliquée. En France, par exemple, ou peut refuser d’obtempérer dix fois devant un contrôle routier, sans être puni.
Ces émeutiers n’ont donc rien à voir avec ces millions de Français issus de l’immigration et bien intégrés au destin national, mais ces émeutiers s’en moquent: ils ont cassé, pris la rue, et ils détestent ces Français-là.
Les minorités agissantes ça existe: c’est même une constante de l’Histoire, en particulier de l’histoire des prises de pouvoir totalitaire (fasciste, nazi, bolchévik, etc).
On peut donc penser que certains ont utilisé les émeutes pour délirer sur l’immigration, mais ce n’est pas une raison pour utiliser les émeutes afin de délirer sur l’intégration ou l’assimilation réussies : ces deux derniers phénomènes sociaux sont derrière nous. La France est devenu le pays qui offre le droit à des terrains (dédiés ou volés momentanément) aux gens voyageant en convois de caravanes, qui recule devant tout projet collectif national face aux refus de Zadistes locaux souhaitant garder égoïstement leur petit lopin de terre privé, qui n’ose plus punir les refus d’obtempérer aux contrôles routiers.
Résultat: on l’a vu. Quand la Justice baisse les bras, la police se sait plus quoi faire (et donc…fait mal son travail), et les ennemis de la République se régalent. Les émeutes, c’est ça, cette haine de la France portée par une minorité de groupes majoritairement issus de immigration, peu représentative de l’immigration passée, mais représentative de l’immigration future.
Nous allons revivre ce phénomène, parce qu’il est travaillé en profondeur et que, en face, il y a une volonté de baisser les bras pour soutenir la cohésion nationale (par exemple: supprimer les contrôles d’identité ! Pourquoi pas, aussi, supprimer les contrôles routiers ? Ou les contrôles fiscaux ? Ou la Cour des Comptes ? Pourquoi pas supprimer l’école, puisque l’école impose des connaissances ou des règles qui gênent certains émeutiers ?)
On tourne en rond. Dire que les émeutiers sont issus de l’immigration est différent de s’attaquer à l’immigration en général, mot qui est par ailleurs très mal défini (revoir l’article) : ce n’est pas parce qu’un rouquin est criminel qu’il faut tuer tous les rouquins. Les contrôles d’identité ne sont pas sacrés : ils sont utiles ou ils ne le sont pas. Nous manquons de policiers et il faut les concentrer sur les tâches les plus immédiatement utiles. Il y a également une incompréhension sur ce qu’est l’assimilation : comme dit dans un autre article, personne ne s’assimile, chacun étant inassimilable du faît de sa culture origine. C’est chez les enfants ou les petits enfants que ça se passe, et on peut tout à fait défendre que l’école n’est pas à la hauteur dans ce domaine. C’est problème très grave mais différent.
« ce n’est pas parce qu’un rouquin est criminel qu’il faut tuer tous les rouquins ».
Je n’ai jamais entendu qui que ce soit dire cela sur l’immigration, surtout sur le type physique des émeutiers. C’est une caricature.
Ce n’est pas parce que les émeutiers issus de l’immigration étaient une poignée, que cela change le constat: il y a en France un travail manifeste (organisé ou pas, d’ailleurs. Venu de l’extérieur ou pas) de sape de l’unité nationale sur lequel surfe quelques minorités issues de l’immigration, et ça marche. Et dans cette minorité active violente et anti-républicaine, il y a aussi des étudiants blonds aux yeux bleus gorgés d’idéologies antilibérales simplistes.
Quand on parle d’immigration, on peut AUSSI penser et parler des phénomènes culturels, idéologiques ou politiques (et non aux prétendues « races », ou aux couleurs de cheveux): si on constate que l’immense majorité des immigrés des siècles passés a enrichi la France, on doit aussi regarder les faits en cours. Aujourd’hui, dans le contexte national et européen qui est le nôtre, les immigrés ne sont pas incités à s’intégrer culturellement (par ex: respect des femmes) ou politiquement (respect des institutions françaises) : c’est même l’inverse qui se produit. Et si cette tendance est soutenue par 10 % des immigrés seulement, cela ne change rien, c’est assez effrayant à dire: avec 10% de la population violente et armée, vous ne tenez pas si, en face, vous avez 90% de gens tétanisés ou honteux d’eux-mêmes.
Je l’ai déjà signalé : dans plein de rues en France (à Paris, rue de Ménilmontant) il y a des cafés interdits aux femmes. Cette situation minoritaire n’a jamais été réglée (JAMAIS) par la majorité ( citoyens, police, mairies, ministres) : et cette minorité pourrit la vie des gens du quartier, et elle n’a absolument pas envie de s’intégrer tout simplement parce que, EN FACE, rien ne pousse à l’intégration.
Avec un effectif de 10 %, une population active, déterminée, violente ou haineuse, peut détruire un pays.
Bien sûr que c’est une caricature. Les caricatures sont faites pour faire réfléchir. Et attention 10 % de 10 %, ça fait 1 %
D’accord sur le fait que ce qui est passé est très grave, et que ça demande davantage de détermination, notamment de la justice.
Mon article a pour objet de ne pas confondre ce 1 % avec l’ immigration, qui comprends aussi les vietnamiens et les Libanais, pour évoquer des intégrés et dont les enfants sont assimilés
Toujours un plaisir de vous lire et de voir que tout le monde n’a pas complètement perdu son sang froid sur un sujet si clivant et émotionnel. Je vous rejoins sur le fait qu’il n’y a pas de dimension religieuse à ces émeutes, l’islam n’y a pas joué le moindre rôle bien qu’on puisse supputer qu’une grande partie des manifestants sont d’obédience musulmane.
Concernant l’identité des émeutiers, s’il ne faut pas nier qu’elles sont en grande partie le fait de personnes « racisées » (noires/arabes), l’analyse des prénoms des premières personnes à être passées en comparution immédiate tend à nuancer ce propos.
Il est inacceptable que quiconque soit abattu pour un délit aussi minime qu’un délit de fuite, mais il est encore plus inacceptable qu’un tel drame devienne l’opportunité pour des hordes de s’adonner à de tels pillages et dégradations. La réponse judiciaire devra et semble déjà être exemplaire dans les sanctions appliquées aux émeutiers.
La seule réponse juste et pérenne à ces évènements est la sanction de tous ceux qui ont commis des délits, que ce soit la police ou les émeutiers.
Concernant les profiteurs de crise comme la France insoumise, la sanction sera dans les urnes.
Merci ! Pour les prénoms, voici la conclusion d’un article de l’Opinion, qui donne les détails sur les prénoms relevés à l’occasion des violences. Dans l’échantillon que ce journal a pu consulter, la proportion des prénoms a priori arabo-musulmans (Mohamed, Yanis, Rayan, Ali, Yacin, Ibrahim) représente 160 personnes sur un total de 335. Ce qui va dans le sens du mon article.
J’ai ensuite envoyé le commentaire suivant à ce journal :
Plusieurs auteurs, démographes ou non, analysent les proportions de « prénoms arabo-musulmans». D’abord ce terme est imprécis : il y a des prénoms arabes qui sont chrétiens, ou qui ne sont pas religieux. Il y a des prénoms africains réputés musulmans par certains, mais qui sont largement utilisé par des chrétiens ou des animistes.
Mais surtout il faut tenir compte de l’usage de donner à un enfant le prénom d’un grands-parent ou d’un grand oncle. Or quand il aura 20 ans, il n’aura pas forcément la religion de son ancêtre
Beaucoup a été écrit sur ces émeutes. Perso, marocain, je crois que très peu de gens comprennent que dans les traditions maghrébines , il n’y a pas de droit, mais la loi du plus fort. Raisonner, en occidental, avec ces jeunes vivant entre eux sur leurs territoires où ils font régner leur loi n e marche pas depuis plusieurs décennies. Un petit livre encore trouvable sur internet, écrit en 1998 par feu Christian JELEN † « La guerre des rues, la violence des « jeunes » chez Plon (https://www.leslibraires.fr/offres/1014738 5 ex 230717 ) décrit avec plein de détails ce qui s’est passé en 2023 . Déjà en 1998 il constatait la lâcheté des politiques, des médias et de pas mal d’intellectuels sur les comportements violents d’une faible minorité de jeunes (5%?) surs de leur impunité et réagissant violemment quand la police essaye d’appliquer de leur appliquer la loi. Nahel était typiquement dans cette situation totalement hors la loi et se moquait depuis longtemps de tous les rappels à l’ordre et comparutions stériles. Le problème ce n’est pas Nahel mais cette impunité et cette certitude d’impunité que notre système judidico-légal a « démontré » à ces petits caïds depuis 40 ans. Chevènement aurait parait il commencé à réfléchir au pb en 1998… Et effectivement, ce sont les populations de ces quartiers qui sont les premières et abandonnées victimes de ces violences d’affirmation de leur « force ». Il faut des changements importants des lois et forces dans ces quartiers… D’abord pour défendre efficacement les populations .
Merci pour ce témoignage. Apparemment ce n’est pas un problème puremet maghrebin, puisque la majorité des prénoms concernés ne sont pas « arabo-musulmans » (terme mal défini, comme je l’écris ailleurs). Mais la constatation de l’impunité peut être intégrée tr-s vite quelle que soit « l’origine » du jeune. C’est donc effectivement un point important mal mesuré dans notre culture judiciaire.
Le problème n’est pas « l’immigration » mais enfants qui apprennent la vie des « grands » dans la rue. Depuis plusieurs décennies, cela fait plusieurs générations d’ados qui se sont passés les codes pour s’affirmer et créer leurs territoires et s’opposer à toutes les autorités, flics, bien sur, mais aussi pompiers , enseignants… Pour s’affirmer il faut réagir à un « mauvais regard » qui commence déjà quand on ne baiise pas les yeux. On apprend à faire sa loi en testant de plus en plus loin , les autres ,voisins et parents impuissants.
Ya 3 niveaux que l’état français ne sait pas faire ni même n’ose penser:
1/. celui des endurcis actuels => camps de redressements , notamment pour assécher les territoires de suffisamment de caïds et apprentis caïds;
2/. celui des jeunes qui arrivent actuellement dans la rue => lois d’exceptions, activités encadrées, couvre-feux à la maison (sans les claques , ou alors par les parents);
3/. les parents et voisins à défendre et aider immédiatement face à tout début de dérive => conseils de quartiers avec coaches;
Je comprends l’idée générale, mais je ne vois pas bien comment l’appliquer. Heureusement il y a un autre phénomène : le vieillissement. En effet, les jeunes casseurs d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, qui ont vieilli et qu’on ne voit plus dans la rue. Pourquoi ? Parce qu’il se marient, ont des enfants et se rangent, notamment sous la pression de leurs femmes et de leurs sœurs, qui en général ont une meilleure qualification et un travail : « je t’ai trouvé un boulot, prend-le même s’il ne te plaît pas ».
Bien sûr, ça n’explique rien et n’excuse rien. Ce n’était pas le sujet de mon article qui était de ne pas confondre les casseurs, qui, vérification faite, ne sont pas majoritairement « issus de l’immigration » (Voir l’enquête du journal l’Opinion) avec « l’immigration » en général, qui dans sa la grande majorité fait tourner le pays. C’est uniquement une constatation expliquant pourquoi ça s’arrête après certain âge.
Je ne comprends pas bien votre propos au sujet de l’éducation. Vous pensez que l’éducation publique est rationnée? Je me demande si ce n’est pas le contraire que vous vouliez dire. Il y a une forte demande pour le privé qui est parfois obligé de refuser du monde.
Effectivement c’est un malentendu. En fait il y a deux rationnements : un qui est involontaire, c’est le manque de candidats enseignants, qui touche l’enseignement public et oblige à des acrobaties, comme le recrutement comme contractuels des candidats aux concours qui n’ont pas eu de notes satisfaisantes. Et un qui est volontaire : le compromis maintenant très ancien entre les partisans de l’enseignement sous contrat et les « ultra laïques » et dans lequel l’enseignement privé sous contrat n’a droit qu’à une pour proportion limitée de postes, variable d’une Académie à l’autre, et qui fait 20 % en moyenne nationale. C’est ce dernier rationnement qui me paraît indéfendable.