L’offensive pour une Europe anglophone en dépit du Brexit

The Economist, le journal de l’élite anglophone mondiale, fait campagne dans son numéro daté du 15 juin 2019 pour que l’anglais devienne la seule langue officielle de l’Europe après le Brexit. Le principal argument est que ce serait une langue neutre permettant de mieux travailler.

En fait cela cache soit une ignorance de l’Europe, soit un mépris pour les cultures « des autres », soit un cheval de Troie pour détruire une Europe devenue étrangère et donc concurrente. Ou tout simplement l’habitude britannique de demander le beurre et l’argent du beurre.

Les arguments de The Economist : une langue de travail « neutre »

Remarquons que le journal hésite entre 2 formules : « langue commune » dans le titre, et « seule langue officielle » dans le texte, donc une formule beaucoup plus dure. Soit les journalistes n’ont pas été attentifs, soit ils ont volontairement repris un titre masquant partiellement la révolution qu’ils proposent.

Leur raisonnement est simple : puisqu’il n’aura plus de Britanniques en Europe, l’anglais ne sera la langue de personne et sera donc neutre. Et puis les dernières élections ont montré que les alliances entre partis politiques au Parlement européen se faisaient par-dessus les frontières, ce qui implique une langue commune au parlement, rôle pour lequel l’anglais serait, selon eux, « le candidat logique ».

Brexit is the ideal moment to make English the EU’s common language
« Brexit is the ideal moment to make English the EU’s common language » The Economist 15 Juin 2019

 

Ce serait d’ailleurs la position de Joachim Gauck, l’ancien président allemand, et de Mario Monti, l’ancien premier ministre italien.

Le journal évacue les exemples des États-Unis, du Canada et de la Suisse qui ont plusieurs langues officielles (pour les États-Unis, le journal pense probablement à l’espagnol, qui bénéficie de lois locales, et non au français devenu symboliquement langue co-officielle en Louisiane).

Pour The Economist, l’Union Européenne est trop fragile et trop récente pour ce plurilinguisme !

Le journal évacue aussi l’accusation d’élitisme. Certes aujourd’hui une bonne maîtrise de l’anglais est limitée à une caste supérieure, mais cela pourrait disparaître si l’on impose fermement l’usage de cette langue dans chaque pays.

Enfin, pour le journal, l’argument le plus puissant est le réalisme : l’anglais est déjà de fait la langue de travail à Bruxelles et 97 % des enfants de 13 ans l’étudient à l’école, tandis que les cours en anglais se multiplient dans toutes les universités du continent.

Accessoirement, cela aiderait à diminuer l’énorme budget de traduction qui pèse sur l’Union Européenne.

Une clause de style : l’anglais ne serait qu’un complément aux langages nationaux qu’il faudra protéger, pour affirmer et non trahir l’idéal d’une Europe cosmopolite.

Des arguments qui en cachent d’autres ?

La plupart de ces arguments sont légers par rapport à l’enjeu, ou peuvent être retournés.

Par exemple, il est disproportionné de justifier cette énorme question linguistique par la commodité des échanges entre chefs de partis au parlement européen.

Écarter le fait que les États-Unis, le Canada ou la Suisse aient plusieurs langues officielles me paraît un peu rapide, ainsi que l’évocation du budget de traduction, qui est surtout le résultat d’une mauvaise organisation à l’heure où la traduction automatique est presque parfaite pour les textes écrits, surtout s’ils ne sont pas littéraires, ce qui est le cas, et que les progrès sont rapides en matière de traduction automatique orale.

Écarter l’accusation d’élitisme en préconisant comme « solution » d’imposer fermement l’enseignement de l’anglais, donc en pratique en anglais, est tout à fait contradictoire avec la clause de style selon laquelle l’anglais ne serait qu’un complément aux langages nationaux que l’on protégerait par ailleurs.

Quant à la neutralité, cela ferait sourire les partisans de l’espéranto et surtout les connaisseurs de la mécanique bruxelloise que nous décrirons plus loin.

L’argument le plus puissant reste celui du « réalisme », c’est-à-dire le fait que l’anglais soit déjà répandu. A cela je répondrai que rien n’est gravé dans le marbre : le français était largement en usage à Bruxelles il n’y a pas si longtemps, comme d’ailleurs rappelé par The Economist.

En fait, ces arguments me semblent en cacher d’autres, plus intéressés, ou une certaine ignorance, voire un mépris pour les cultures des autres.

Un cheval de Troie pour détruire l’Europe ?

The Economist présente son idée de l’anglais comme seule langue officielle de l’Europe comme devant la renforcer. À mon avis c’est l’inverse qui se produira : l’Europe sortirait affaiblie d’une telle folie.

Une bonne partie des Européens sont déjà dégoûtés de l’Union, et le seraient encore plus si elle devenait ainsi étrangère et d’une certaine façon coloniale, en les obligeant à utiliser de plus en plus souvent une autre langue que la leur.

Cela va en sens tout à fait inverse du courant ancien et puissant de « l’Europe des patries » ainsi que du courant identitaire actuel. On peut défendre son village, voire mourir pour la patrie, mais certainement pas pour Bruxelles !

Et si vraiment l’anglais devait rendre l’Union plus attractive et efficace, pourquoi diable la Grande-Bretagne a-t-elle voulu la quitter ?

En partie justement pour des raisons nationales … dont l’immigration des Polonais !

Enfin l’élitisme de cette idée est patent : la frange mondialisée de l’Europe oublie que la quasi-totalité de la population, si elle a souvent appris l’anglais à l’école, ne le parle pas, ou très mal.

Preuves en sont les résultats de l’Etude EPI sur la maîtrise de l’anglais en Europe , commentée ainsi par Le Monde : « Maîtrise de l’anglais : la France, cancre de l’Union européenne… »

 

Le niveau de maîtrise de l’anglais dans les différents pays d’Europe (Source : Le Monde).

C’est donc une manière de tenir à l’écart « le bas peuple » à un moment où il rappelle qu’il faut le respecter. Le forcer à apprendre l’anglais au lieu de l’histoire locale ou de l’informatique ne ferait qu’empirer le mécontentement !

Et du mécontentement contre l’Europe, il y en a ! En France les gilets jaunes, le Rassemblement National, la France insoumise…. En Allemagne et dans le reste de l’Europe également ! Rajouter une utilisation plus générale et obligatoire de l’anglais et ce serait la révolte contre cette colonisation apatride !

Dès maintenant, « le bas peuple » constate que les dossiers destinés à l’Union Européenne, préparés en langue nationale, et obligatoirement traduits plus ou moins bien en anglais, ce qui est déjà exaspérant, sont plus souvent rejetés par technocratie anglophone que ceux concoctés dans les cercles anglophones privilégiés au détriment des besoins du terrain, comme en témoigne le rapport Grin.

Les Britanniques sont-ils si ignorants de ce que sont les pays européens ? Ou au contraire ceux d’entre eux le sachant ne se livrent-ils pas à une sorte de sabotage de l’Union pour voir dépérir un concurrent, ou tout simplement quelque chose qui ne les intéresse plus ?

Il est permis de penser que pour les Britanniques cette campagne pour l’anglais est en réalité tout à fait intéressée, car l’usage de leur langue en Europe leur rapporte beaucoup. Et ils risquent d’y perdre si le Brexit décide d’entamer le rôle dominant de l’anglais à Bruxelles.

Les Anglais et l’Europe : demander le beurre et l’argent du beurre !

Revenons en effet au « rapport Grin » qui décrit un écosystème anglophone regroupant les instances dirigeantes de l’Union et de nombreux groupes d’intérêts.

Cet écosystème a réussi à faire passer toute étude, projet ou financement par des textes en anglais faisant intervenir de nombreux Britanniques ou leurs obligés.

Des milliards d’euros sont en jeu qui pourraient être menacés par une diminution progressive du rôle de l’anglais suite au Brexit.

D’où l’intérêt pour les Britanniques de consolider cet écosystème en officialisant l’usage de l’anglais malgré leur départ, et si possible de l’étendre à l’ensemble de l’Europe, et non plus aux seules instances dirigeantes de l’Union, en faisant de l’anglais la seule langue officielle sur l’ensemble du territoire.

Les raisons intellectuelles du rejet d’une langue unique et étrangère

Mon expérience de l’international rejoint les constatations des linguistes : les idées se forment et s’expriment différemment dans chaque langue, et obliger à les formuler dans une langue étrangère entraîne une perte importante de qualification et plus généralement d’idées.

Voir notamment les travaux rassemblés par l’Observatoire Européen du Plurilinguisme, et illustré par l’analyse des malentendus entre Renault et Nissan, lorsque ces entreprises communiquent en anglais, langue étrangère pour les deux parties.

Quelques interprètes franco–japonais compétents en automobile et exploitant les très bons résultats de la traduction automatique pour les matières techniques auraient peut-être évité la crise qui s’est révélée depuis. Car au-delà du cas personnel de Carlos Ghosn, le problème est la méfiance des Japonais envers les Français, exacerbée par une série de malentendus linguistiques.

Une idée néfaste et intéressée

Bref cette idée de l’anglais langue officielle de l’Europe car « neutre » après le départ des Britanniques, est d’abord intéressée ! Elle est de plus néfaste aussi bien pour la construction européenne que pour chaque pays en particulier. Sur le plan économique d’abord, mais également sur le plan culturel.

Elle cache notamment l’effort permanent des Anglo-saxons d’éliminer le français dans le monde entier.

Je ne parle pas des Britanniques et des Américains cultivés, souvent francophones, mais de l’historique « John Bull » (l’Anglais honni par les sans-culottes français), de la perfide Albion (l’Angleterre, ennemi acharnée de la Révolution et de Napoléon) et de « l’Oncle Sam » , aux foucades dévastatrices bien avant son actuel avatar.

Soyons indulgents, dans le cas de The Economist, journal anti Brexit, il s’agit peut-être d’une tentative de garder une porte ouverte sur l’Europe.

Mais plus de 50 ans d’observation, dont quelques négociations commerciales délicates avec des Britanniques, m’ont fait constater qu’ils cherchent à torpiller toute solution logique ou d’intérêt mutuel, s‘ils la jugent contraire à leurs intérêts.

À nous donc de veiller aux nôtres !

 

Yves Montenay,
auteur du livre La langue française, arme d’équilibre de la mondialisation (Les Belles Lettres, 2015)

 

22 commentaires sur “L’offensive pour une Europe anglophone en dépit du Brexit”

  1. Il faut aussi remarquer qu’une langue n’est JAMAIS « neutre » : elle est l’expression orale, puis écrite, d’une certaine façon d’appréhender le monde, donc d’une certaine façon de le construire (aussi). La défense de la diversité linguistique dans le monde, et en Europe, permet de lutter contre la tentation de devenir tous monolingues (et donc monoculturels). Si l’anglais devenait la seule langue du continent européen, nous n’aurions plus alors qu’une seule perspective en matière économique et sociale, c’est à dire: le capitalisme anglo-saxon, promoteur de l’individualisme compétitif tous azimuts. On peut l’apprécier pour sa promotion de la responsabilité individuelle, mais on peut aussi le craindre pour son refus de toute régulation collective. Ne soyons pas naïf: même le prétendu pragmatisme anglo-saxon est pris en flagrant délit de culturalisme quand il défend la langue anglaise devant la montée de hispanophonie aux USA ! Même si les Pragmatiques font ça, c’est bien parce que, derrière toute langue, il y a quelque chose d’important qui se joue, là. D’ailleurs, il est clair que cette défense de l’officialité de l’anglais est une manœuvre politique, puisque l’anglais est DEJA la langue internationale du commerce et des échanges de toute nature: c’est donc bien la DISPARITION de toute alternative culturelle (et donc économique) qui est visée dans cette démarche. Cette démarche relève donc bien d’une tentative dogmatique et sectaire d’élimination de toute opposition culturelle potentielle à la domination culturelle anglo-saxonne.

    1. Je suis bien d’accord. Je veille seulement à ne pas diviser politiquement les partisans du français (pro contre anti capitalistes par exemple)

      1. Je veux vous dire à tous et surtout à l’auteur de cet article. J’ai travaillé 39 ans dans l’aviation où l’anglais a été imposé ne 1951 par l’Amérique et où l’anglais est une des principales causes d’accidents d’avions, d’incidents, de risques d’accidents, de crashs. Moi même j’ai eu des ingénieurs aéronautiques ayant écrit une note que l’anglais leur posait des problèmes. Il y a eu déjà des centaines et centaines de tués dus à l’anglais, dans l’armée de l’air ils ont les mêmes problèmes. Mais je vous invite à lire « les inconvénients de l’anglais pour les communications aéronautiques internationales » rapport ayant été fait par un ex ingénieur pilote américain décédé ayant fait de longues recherches durant des années car l’ami de sa fille ayant été tué en 1995 dans un accident d’avion en Colombie. En 1977 583 tués aux Canaries du à l’anglais et ainsi de suite, je ne vous dirai pas tous les autres. Cet américain avait suggéré qu’une autre langue serait plus sécuritaire que l’anglais dans l’aviation et ailleurs car étant plus facile, plus précise que l’anglais. Il l’avait adaptée pour l’aviation et il disait en 2006 on dira au revoir à l’anglais dans l’aviation mais il ne pensait pas qu’il allait s’en aller bien avant d’avoir terminé son combat. Courant 2017, je relève que l’aviation civile britannique a relaté sur 18 mois sur son territoire 267 risques d’accidents dus à l’anglais. L’anglais étant trop difficile pour les non anglais, pas précis, que beaucoup ne peuvent pas prononcer. D’autant plus qu’à l’OACI j’ai dit un jour que l’anglais était cause d’accidents, la réponse a été : on le sait, on le sait et on n’a jamais rien fait pour changer. Aucune langue nationale ne peut convenir à la communication internationale, toutes trop difficiles, je ne suis pas d’accord avec ceux qui voudraient imposer le français aux autres, non, car un pays ne doit pas imposer sa langue aux autres, c’est imposer sa pensée, ses coutumes, etc Donc, refusez l’anglais pour l’Europe, pas de propagande d’anglais dans les pays non anglais, pas d’anglais imposé dans les écoles non anglaises, en France aussi, ps de publicité d’anglais en France car on ne voit que cela, au mépris de l’autre pour mieux tuer le français en France, paroles Macron qui a annoncé aux Africains que le Français sera mort en France et en Europe , il vivra en Afrique mais pas en France, ce monsieur ayant un tel mépris pour sa langue et pour le peuple qu’il vous enlève tout et supprime jusqu’à la langue avec. Mais quand est-ce que les gens ouvriront-ils les yeux ? Et ils votent toujours pour les mêmes imbéciles. Il y a longtemps que les espérantistes alertent des dangers de l’anglais, ces mêmes imbéciles politiciens ou des gens n’écoutent pas ce que l’on dit et on a raison. Je suis sidérée de voir mes compatriotes aussi bêtes ne rien comprendre. J’ai fait une pétition pour l’OACI, la FAA, l’IATA où j’ai 3683 signataires pour le moment en allant dans les manifestations et de voir des gens ne rien faire, ne voulant rien faire ; si personne ne fait rien, cela continuera à tuer, il vaut mieux changer le système plutôt que de tuer. J’ai raison Monsieur, il y a longtemps que je dénonce tout cela, je n’avais pas le droit d’en parler, maintenant je parle je suis à la retraite. Certains me disent vous faites bien de vous occuper de cela, c’est bien ce que vous faites, mais ils ne veulent rien faire tant que ce n’est pas eux qui sont touchés ou des membres de leur famille. Ce sont des moutons de panurge qui suivent sans rien dire et ne rien faire. J’ai rencontré une dame par hasard à qui j’ai expliqué cela, elle m’a répondu : je le sais, je travaille à l’aéroport, votre idée est très bonne, elle n’a pas eu le temps de discuter, elle prenait son autobus, mais j’ai tout un dossier sur le sujet. L’Europe doit changer et ne pas continuer ses préjugés idiots vis-à-vis d’une autre langue vivante internationale qui a été faite spécialement pour cela et qui serait la meilleure solution pour l »aviation et ailleurs, il suffit d’en faire la promotion dans les écoles, d’expliquer aux gens que l’on peut travailler avec une autre langue facile. Des ingénieurs aéronautiques se sont exclamés : mais c’est cela qu’il nous faut, bien évidemment ; il suffit de bien informer le public, et ici cela manque de la part des médias. Beaucoup d’enfants et de parents me disent : mais c’est cela qu’il faut apprendre à l’école. Donc, la pétition demande à l’OACI, la FAA, l’IATA l’adoption de la langue internationale neutre n’appartenant à aucun pays pour une communication à égalité linguistique, ce qui n’est pas le cas avec l’anglais, la langue équitable, juste, démocratique,précise. Même pour les Chinois c’est plus facile que l’anglais, d’ailleurs le peu de Chinois connaissant l’anglais, c’est très mal , il faut être français pour dire que tous les chinois parlent anglais , ceci est faux, ils disent juste sorry, sorry, c’est tout. Les japonais aussi, une amie japonaise m’a dit ceux qui disent que tous les japonais parlent anglais ne sont jamais allés au Japon, comme ils ne sont jamais allés en Chine avec toute cette publicité d’anglais en France, cela rend les gens très bêtes ne comprenant rien du tout.Donc non à l’anglais pour l’Europe et le monde, et faire la promotion de l’Espéranto.
        .

  2. Les Britanniques sont des malins, des fourbes, des perfides. Sachant qu’avec le Brexit, l’anglais ne fera plus partie des langues officielles de l’UE – l’Irlande ayant déclaré le gaélique comme langue officielle et Malte, le maltais -, ils jouent désormais la carte de la neutralité pour justifier le maintien de l’hégémonie de leur langue au sein de l’UE.
    Nous pourrions leur demander alors pourquoi ils s’intéressent tant à la neutralité linguistique, alors que pendant tout le temps qu’ils faisaient partie de l’Union européenne, ils ont habilement installé partout l’anglais, se moquant comme d’une guigne de toute neutralité à l’égard des langues.
    Mais comment peuvent-ils oser parler de neutralité à l’égard de l’anglais, alors que cette langue est portée par l’impérialisme anglo-américain, l’impérialisme de la première puissance militaire et d’espionnage du monde ? Une langue, de surcroît, qui véhicule les valeurs de la finance de Wall Street et de la City, celles de l’ultralibéralisme et du libre-échangisme mondial, celles des GAFAM et Cie qui veulent gouverner le monde ?
    Non, s’il y a bien une langue qu’il faut rejeter de l’UE, c’est bien l’anglo-américain, et si cela n’est pas fait, nous aurons alors la preuve formelle que l’UE est bien une construction étatsunienne faite pour servir les intérêts du monde anglo-américain et certainement pas ceux des peuples européens.
    S’il faut parler de langue neutre, pourquoi ne pas parler de l’espéranto, une langue qui n’appartient à aucun peuple, à aucune nation ? Nos amis Britanniques – nuls en langues – ne connaîtraient-ils pas également l’existence de l’espéranto ?
    Mais si l’UE, préfère se doter d’une langue commune qui lui soit propre, pourquoi pas l’italien ? – Le français a son aire linguistique avec la Francophone, idem pour l’espagnol et le portugais, l’allemand est parlé en Europe centrale et de l’Est, alors pourquoi pas l’italien pour l’UE ?

  3. Juste un petit complément au commentaire de Ravat: je pense que nous n’avons pas besoin d’une langue unique. Le grand romancier Umberto Eco disait que notre véritable langue commune (ou internationale) c’est la langue qui se nomme « Traduction ». J’aime bien cette image. Si nous n’avons pas toujours de traducteur sous la main, ou d’interprète disponible, nous avons aujourd’hui notre smartphone qui nous propose des traducteurs instantanés. Nous avons aussi la bonne volonté humaine et notre sens de la relation humaine: on arrive toujours à se comprendre entre humains décidés à communiquer. Et puis nous avons surtout notre « Nous-Même », et notre capacité à être un minimum polyglotte élémentaire, et un minimum curieux de la diversité culturelle. La défense de la pluralité linguistique, c’est essentiel pour le maintien de la créativité humaine et et de la solidarité.

  4. Avec la cohorte d’imbéciles anglo-colonisés qui sont à la tête de nos industries, de nos structures étatiques et de nos universités, les Anglais ont beau jeu de faire, une fois de plus, la promotion de leur langue comme véhicule de communication internationale comme si l’anglais avait des propriétés magiques par rapport aux autres langues permettant un apprentissage rapide et une formulation automatiquement optimale du message. En réalité, il s’agit d’un impérialisme linguistique grossier précédant de peu un impérialisme tout court des pays anglo-saxons sur le reste du monde. Je l’ai parfaitement démontré dans mes livres (voir « La nouvelle guerre contre l’intelligence », « Une colonie ordinaire du XXIe siècle »). Cela, toutefois, va beaucoup plus loin dans les conséquences. L’usage omniprésent de l’anglais dans les communications scientifiques a stérilisé en grande partie la créativité des chercheurs de langue maternelle non anglaise comme je l’ai montré dans mon autre ouvrage « La mise en place des monopoles du savoir ». Laurent Lafforgue a également expliqué cela dans ses remarquables écrits sur la langue française.

    Charles-Xavier Durand

  5. Peut-être paradoxalement, l’anglais étant déjà fortement ancré dans les institutions européennes, les effets réels de ce genre d’articles seront probablement limités.

    L’un des enjeux est bien de savoir s’il va exister une place pour d’autres langues (place à laquelle le français peut assurément prétendre avec quelques autres langues de grande diffusion) ou si une forme de monopole linguistique se met en place. Les coûts cachés d’une langue voulue unique (selon rapport Grin par exemple) sont en effet très importants, sans compter les problèmes de légitimité politique liés au monolinguisme.

    Que pensez-vous de la valeur respective des projets européen et francophone? Diriez-vous qu’ils sont complémentaires ou en plutôt concurrents? J’aurais tendance à dire pour ma part qu’il faut tenter de jouer sur les deux tableaux.
    La question de la place du français en Europe est bien sûr posée, mais étant donné l’influence des politiques macroéconomiques européennes en France (zone euro notamment), celle des retombées économiques (qui influent assez largement sur le prestige de la langue) peut aussi se poser.

    1. À mon avis, il faut promouvoir au maximum la francophonie, voir mes article sur ce sujet sur mon site. Si on est dans un métier où l’anglais est indispensable, il faut l’apprendre (je le parle correctement), mais ne l’utiliser qu’avec ceux qui ne comprennent pas le français, contrairement à ce que font beaucoup de snobs. Je parle allemand aussi, et suis frappé de voir comment une si grande langue de civilisation disparaît à grande vitesse.

  6. Bonjour,
    Merci à l’auteur pour cet article, mais comme dit Régis Ravat, rien de nouveau. L’imposition de l’anglais au monde entier remonte au moins à la présidence de Franklin Roosevelt.
    S’agissant de l’anglais qui serait une langue neutre (pffff !) il ne peut en avoir qu’une seule de langue neutre, UNE SEULE, c’est l’espéranto. Ce qui fait encore rire nombre de défenseurs sincères de la langue française, preuve qu’eux-mêmes n’ont encore rien compris à ce qu’on appelle la dynamique des langues et encore moins à l’équité linguistique.

    Signé Thierry Saladin, défenseur de l’espéranto PARCE QUE défenseur de la langue française, comme de toutes les autres langues d’ailleurs.

  7. La langue neutre de l’UE devrait être l’espéranto. Mais personnellement, je crois qu’il faut prendre le mal à la racine. C’est l’UE et l’euro qui nous obligent à uniformiser nos cultures et nos économies et par voie de conséquence, à adopter l’anglo-américain. Sortir de l’UE et de l’euro résoudrait ce problème. Les échanges commerciaux et diplomatiques réhabiliteraient les langues nationales. Bien sur l’anglais international ne perdrait pas la guerre, mais au moins il ne gagnerait pas la bataille de l’Europe!
    Certains diront oui mais des pays nordiques ne sont pas dans l’UE ni dans l’euro et sont anglophones. C’est vrai mais c’est leur spécificité culturelle qui veut ça. Leur proximité avec UK depuis longtemps. Il n’en serait pas de même pour les pays latins ou germanophones.

    1. Sur le plan linguistique, c’est tout à fait logique. Je ne lance pas la discussion sur le plan économique.

  8. Comme l’anglais était et est toujours la seule langue étrangère obligatoire à l’école, on s’en fiche un peu, et généralement personne, même les journalistes à la radio ou à la télé, n’a la bonne prononciation. Je déplore toutefois cette  »mode » qui consiste à prononcer  »à l’anglaise » des noms de magazines qui sont, également et avec la même orthographe, des mots français: Science, Ecologie, etc…Que c’est laid ! En France, pourtant, personne n’est obligé de prononcer des mots français avec la phonétique anglaise, que je sache !

  9. Bonjour

    L’Europe a une langue commune « naturelle », depuis toujours, qui a fait ses preuves pour administrer un empire pendant des siècles, et que le christianisme a diffusé même dans des régions qui n’ont jamais été conquises par les romains…
    Les structures d’enseignement existent toujours un peu partout et pourraient en théorie être réactivées et développées.
    Il existe par ailleurs un latin moderne, enrichi d’un vocabulaire adapté aux réalités du monde actuel.
    Néanmoins, l’apprentissage du latin est difficile, et sa grammaire complexe en fait une langue élitiste. Les peuples de l’empire ne parlaient pas le latin de Cicéron.
    En comparaison, l’anglais est une langue souple et extensible, avec une grammaire simple, mais qui pose d’autres problèmes techniques compliquant sérieusement son apprentissage (prononciation anarchique complètement désynchronisée de l’orthographe, manque de rigueur, …).
    Néanmoins, si on me demandait mon avis dans une consultation démocratique (rêvons un peu !), je ne préconiserais pas plus le français comme langue de travail de l’UE, une langue assez difficile (pour des raisons différentes de l’anglais) et qui demande un long apprentissage.
    On peut être défenseur de la langue française tout en se demandant objectivement si, techniquement, ce serait vraiment une meilleure solution que l’anglais dans tous les contextes.
    En tant que langue construite, l’espéranto reprend le meilleur de nombreuses langues, en éliminant de nombreuses difficultés techniques qui n’apportent rien à l’expressivité, tout en étant plus neutre politiquement.
    Au premier abord, il est un peu surprenant que l’Etat qui soutient le plus l’espéranto est peut-être bien …la Chine.
    Facilité d’apprentissage ? Introduction aux langues européennes dans l’enseignement ? Stratégie à long terme pour saper la domination de l’anglais, qui doit être encore plus difficile à accepter pour un chinois que pour nous ? Qui sait…
    Claude Piron avait bien développé ce sujet des langues de communication internationale, à partir de son expérience d’interprète à l’ONU et dans diverses organisations.

    Merci pour votre blog et articles très intéressants.

  10. Reprenant lecture de cet échange après quelques semaines de retard, je constate que je dois me corriger auprès de Ravat: nous n’avons pas besoin de langue commune (voulais-je dire), pour les mêmes raisons évoquées dans mon commentaire. Désolé Ravat pour mon imprécision. Et je me dois donc de préciser ma pensée: nous n’avons pas besoin de langue commune officiellement instituée. Et, à mon avis, ça vaut pour l’anglais, le français, le chinois, etc…ou l’espéranto (construction latino-occidentale, quand même…). La maîtrise de plusieurs langues, et l’utilisation de la traduction, sont le meilleur outil pour que le principe universel du respect des langues et des peuples se maintienne sur terre. Une langue commune officielle deviendrait vite une langue…unique.Dans un contexte de mondialisation fondée sur l’efficacité économique au moindre coût, l’existence d’une langue commune officielle finirait par encourager les populations à rejeter (trop cher, trop dur, pas le temps, etc) l’éducation et la formation au plurilinguisme. Si l’espéranto a ses adeptes (j’en connais, et je les respecte), il n’y a aucune raison pour que cette langue devienne commune, surtout au 21ème siècle. Pas plus que n’importe quelle autre langue du monde. D’ailleurs, la richesse des langues (et leur enrichissement-transformation-évolution) vient de l’existence d’autres langues. Il faut donc cultiver la diversité des langues, source de leur évolution. Aujourd’hui, n’importe quel enfant, peut devenir trilingue (par exemple) sans effort particulier, s’il est élevé dans le trilinguisme bien sûr (c’est le cas des enfants vivant aux frontières, ou dans les zones touristiques. Entre autres cas). Je me risque à une comparaison peut-être inadéquate (mais j’aime l’image): l’UE n’a pas fait le choix d’une monnaie commune, qui aurait abouti inévitablement à la monnaie unique, laquelle monnaie unique nous prouve bien que la mono-technique a ses inconvénients et ses coûts sociaux(et politiques)

    1. Bonsoir Binh,

      Si vous le voulez bien…

      Vous écrivez :
      (…)l’espéranto (construction latino-occidentale, quand même…).

      et je vous réponds :
      L’espéranto ? Une construction non indo-européenne vouliez-vous dire. Une erreur de plume, n’est-ce pas ?

      Vous : (…)La maîtrise de plusieurs langues, et l’utilisation de la traduction, sont le meilleur outil pour que le principe universel du respect des langues et des peuples se maintienne sur terre. Une langue commune officielle deviendrait vite une langue…unique. Dans un contexte de mondialisation fondée sur l’efficacité économique au moindre coût, l’existence d’une langue commune officielle finirait par encourager les populations à rejeter (trop cher, trop dur, pas le temps, etc) l’éducation et la formation au plurilinguisme.

      Moi : C’est exactement ce qui se passe actuellement avec l’anglais. Nous sommes bien d’accord. Doit-on comprendre que vous aspirez également à la fin du capitalisme, lequel en est déjà à deux mondialisations qu’il a créées : l’actuelle et celle entre 1860 et 1914 ? L’une s’est terminée avec le premier conflit mondial, quant à l’actuelle…

      Vous : (…) Si l’espéranto a ses adeptes (j’en connais, et je les respecte), il n’y a aucune raison pour que cette langue devienne commune, surtout au 21ème siècle.

      Moi : Et pourquoi donc SVP ?

      Vous : (…)Il faut donc cultiver la diversité des langues, source de leur évolution.

      Moi : Ah, « le multilinguisme… », « la richesse des langues », le « il y a qu’à » , le « il faut que » : discours tenu depuis des décennies et qui ne fait que renforcer l’anglais.

      Vous : (…) l’UE n’a pas fait le choix d’une monnaie commune, (…)

      Moi : Pourtant, et ne vous en déplaise, l’euro est bel et bien une monnaie commune.

      Avec mes meilleurs vœux pour 2020.

      Thierry Saladin

      1. Binh parle d’or, notamment lorsqu’il rappelle le mot d’Umberto Eco.

        Le monolinguisme dans une organisation regroupant des dizaines de civilisations et langues, cas de l’UE, est mortifère car stérilisant la richesse de la réflexion, ce que l’on constate notamment avec le « globish ».

        Toute personne qui pratique régulièrement la traduction ou y recourt peut constater les formidables progrès des logiciels de traduction, y compris ceux accessibles gratuitement à tout le monde, comme Deepl. J’illustrerai cela par un exemple personnel : un ami anglais m’avait envoyé une nouvelle de 7 pages subtilement écrite et je voulais la communiquer à un ami français qui ne sait pas l’anglais ; j’ai commencé par la faire traduire via Deepl et ai obtenu un texte de bonne facture sans aberration : bien sûr, j’ai dû retravailler ce texte littéraire mais cela a été assez rapide alors qu’il m’aurait fallu beaucoup plus de temps pour effectuer toute la traduction. Et compte tenu des considérables progrès à venir de ces logiciels (IA, etc.), on peut considérer que la phrase d’Eco n’exprime plus un souhait mais une réalité.

        Enfin, l’anglais n’est particulièrement pas neutre dans le contexte (géopolitique, économique, culturel, scientifique, etc.) actuel : c’est la langue de l’hyperpuissance étasunienne, premier concurrent économique des pays européens, c’est la langue des 15 000 « lobbyistes » étasuniens basés à Bruxelles.
        Minorer la place de l’anglais constituerait une mesure efficace pour contrer la politique de domination des États-Unis car, en-dehors d’une « élite cultivée » peu nombreuse et de quelques minorités (ex : les « latinos »), les Étasuniens ignorent les langues étrangères si bien qu’ils devraient augmenter les efforts et les dépenses de traduction et subir des délais et retards pour comprendre des documents européens écrits dans d’autres langues : il ne s’agit pas d’anglophobie mais de guerre économique dans laquelle on ne fait pas de cadeau… et que les États-Unis pratiquent constamment au moins depuis un siècle sans faiblesse ni complexe. Attention, je ne blâme pas la politique de ce pays en soi car il est normal qu’un empire pratique une politique impériale Mais il est inadmissible que ses concurrents européens censés être solidaires entre eux se conduisent en vassaux, notamment en permettant aux États-Unis de « lire par-dessus notre épaule » grâce à l’utilisation très excessive de l’anglo-étasunien entre eux, notamment au sein de l’UE.

        1. Tout à fait d’accord. Je suis d’ailleurs vice-président d’Avenir de la langue française, qui entre beaucoup d’autres choses, va proposer avec d’autres associations une mise à jour de la loi Toubon

          1. Bon courage !

            Je travaillais en tant que juriste en propriété intellectuelle, notamment en droit des marques, dans une grande entreprise française – qui coopéra avec de nombreuses autres, toutes membres zélées du parti de l’étranger – lors de l’adoption de la « Loi Toubon » et je pus constater comment ces groupes d’intérêts agirent pour que le texte soit fortement « châtré ».

            Il faudrait entre autres revenir sur l’exception concernant les marques qui dispense leurs titulaires ou utilisateurs de toute obligation de traduction, contrairement à ce qui est en vigueur au Québec. Ainsi, en France, l’entreprise Benetton peut utiliser uniquement la version anglophone de sa marque, à savoir « United colors [pas « colours » : la langue du « maître » est l’étasunien et non l’anglais] of Benetton ». Mais au Québec, cette entreprise doit utiliser la version française de sa marque « Couleurs unies de Benetton » : que je sache, elle n’en est pas morte.

            Il faudrait aussi obliger les émetteurs de « communications » (publicité entre autres) à afficher à côté de tout terme étranger figurant sur leurs affiches et autres supports une traduction en français en caractères de taille visible, par exemple dont la taille des caractères serait au moins 80 % de la taille des caractères utilisé pour les mots étrangers à traduire : eh oui, il faut aller jusque là pour empêcher les armées de juristes d’entreprise de mettre au point des contournements de l’obligation de traduction des termes en langue étrangère figurant dans leur communication ; en effet, ces traductions sont actuellement quasiment illisibles, voire invisibles, car écrites en caractères minuscules et bannies dans le coin le moins visible des affiches ou autres supports.

            Sur la base du bilan pratique de cette « Loi Toubon », en constatant ses graves et nombreuses lacunes, et aussi en voyant ce que dit le droit québécois, il devrait être possible de proposer une nouvelle version de cette loi après avoir préalablement démontré les insuffisances du texte actuel.

            À quelque chose malheur est bon : il est possible que la composition de la nouvelle Assemblée nationale permette d’y trouver de nombreux soutiens. Souvent ridicule ou néfaste, l’anticapitalisme primaire de nombre de députés devrait permettre de les convaincre de la nécessité d’une réforme de la loi Toubon.

          2. Le plus triste est ce jugement d’un tribunal incompétent (dans ce cas on ne peut pas parler de complot, la justice française est vraiment indépendante, du moins de Washington) qui nous a condamné parce que nous avons protesté :
            « L’Association FRancophonie AVenir, Afrav, vient de perdre en appel trois procès qui l’opposaient à l’État français au sujet des marques en anglais dont il est le créateur, le propriétaire et le diffuseur, les marques « Choose France », « La French Tech » et « Next 40 ».

            L’Association a perdu ces trois procès en appel à la Cour administrative d’appel de Paris, parce que les juges, s’appuyant sur l’article 14 de la loi Toubon*, ont considéré que les termes anglais « CHOOSE », « FRENCH » et « NEXT » n’ayant pas d’équivalents en français dans le registre terminologique de la Commission d’enrichissement de la langue française, ne contrevenaient pas à la loi Toubon, une loi qui est pourtant censée défendre notre droit au français et nous protéger, ce faisant, de l’anglomanie ambiante. »

            Sans commentaire…

  11. Affligeant : une proportion croissante de nos « élites » est pourrie. C’est d’ailleurs une des grandes forces de l’impérialisme étasunien, notamment sur le plan linguistique et culturel, de pouvoir compter sur le concours spontané et zélé de larbins disneyiféiés dès l’enfance en attendant de décrocher un « Emm’ Bi Aiii » chez leurs maîtres.
    Quel « progrès » par rapport aux fanatiques de la « Sainte Ligue » menés par les Guise, lesquels se faisaient grassement payer par l’empire espagnol pour poignarder le roi de France, y compris en engageant des assassins fanatiques, comme Jacques Clément ou Ravaillac ! Nos actuels larbins font pire que le traître Quatrédeusix qui livre Astérix aux Romains dans « Le tour de Gaule » en se justifiant ainsi : « Je suis un infâme mais, après tout, il en faut. Et puis je ne le fais par pour rien, je le fais pour de l’argent ! »
    De nos jours, les services des collabos sont gratuits puisqu’ils ne demandent même pas 30 deniers à leur maître : on vit une époque formidable !
    Raison de plus pour réviser la « Loi Toubon ».

    PS : le cas échéant, je pourrait essayer de vous apporter une aide en ce qui concerne les questions de propriété intellectuelle dans le cadre d’une demande de la révision de la loi Toubon.

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