Bernard Zimmern IFRAP

En souvenir de Bernard Zimmern, fondateur de l’IFRAP

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Bernard Zimmern, disparu ce mois d’août à 90 ans, est un industriel français ayant réussi aux États-Unis et dans bien d’autres pays. C’était un polytechnicien resté ingénieur et inventeur, alors que tant d’autres se contentent d’administrer de grandes organisations publiques ou privées. Lui a déposé de multiples brevets internationaux bouleversant l’industrie des compresseurs.

Il a passé sa retraite à essayer de diffuser en France ce qu’il avait trouvé de positif à l’étranger.

En simplifiant on pourrait le qualifier de simultanément cosmopolite et patriote, ce que je trouve naturel, contrairement à tous ceux qui ne connaissent visiblement de l’étranger que quelques clichés.

Ma première rencontre avec Bernard Zimmern s’est perdue dans la nuit des temps, mais nous nous connaissions suffisamment pour que, il y a environ 35 ans, j’embraye immédiatement sur le projet de ce qui est devenu aujourd’hui l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, fondée en 1985), en même temps que mes amis Philippe Baccou et Gérard François Dumont, qui sont toujours là aujourd’hui.

J’ai passé beaucoup de temps à titre amical dans les premières années de cette organisation, avant que ne m’en éloignent des soucis professionnels et de santé. J’ai pu constater l’engagement intellectuel et financier de Bernard Zimmern dans ce grand projet et me souviens de conversations partant dans tous les sens, et revenant souvent sur les moyens de bousculer le scepticisme général :

  • comment convaincre qu’une association privée pourrait jouer, en mieux, le rôle de cette vénérable institution publique qu’est la Cour des Comptes ?
  • Comment « la société civile » peut-elle bousculer les idées enseignées et appliquées dans tout le pays ?

Le mouvement se prouve en marchant. Il a donc monté une association totalement privée, sans subventions, avec son argent personnel et celui de quelques amis. En effet, comme beaucoup d’entrepreneurs américains, mais aussi de bien d’autres pays, il considérait qu’au-delà d’un certain montant, l’héritage n’est plus vraiment un cadeau, et qu’il valait mieux employer une partie de ses moyens personnels dans une œuvre utile.

Pour beaucoup, il s’agit de l’humanitaire, mais certains s’attaquent à d’autres maux, comme ce milliardaire africain qui propose à certains dirigeants du continent une retraite dorée, plutôt que de continuer à peser sur la vie politique de leur pays.

Bernard Zimmern, lui, avait été frappé par la différence d’efficacité entre la France et l’étranger, là où le libéralisme est considéré comme le fonctionnement normal de l’économie.

Il estimait que l’innovation, l’efficacité et la réactivité viennent essentiellement du secteur privé, alors que les Français s’embourbent dans des actions moins efficaces de l’État.

Il s’agit donc du libéralisme économique au sens normal du terme, et non au sens imaginé en France où c’est devenu un mot presque injurieux servant à attaquer tout ce qui paraît critiquable, alors qu’il s’agit souvent du contraire du libéralisme.

Après des débuts difficiles, du fait de ses idées contraires à celles dominantes alors en France, l’IFRAP a gagné en notoriété, et a été reconnue d’utilité publique en 2009. Elle est dirigée aujourd’hui par Agnès Verdier–Molinié et a un poids médiatique important.

Bernard Zimmern a donc vu le succès de son entreprise intellectuelle après avoir bâti celui de ses entreprises industrielles.

Yves Montenay

 

Vous pouvez également aller lire l’hommage que lui consacre l’IFRAP sur son site , ainsi que de nombreux articles dans la presse nationale, tels que Le Figaro,

 

2 commentaires sur “En souvenir de Bernard Zimmern, fondateur de l’IFRAP”

  1. Merci pour cet hommage bien mérité à B. Zimmern. Ses interventions sur Radio Courtoisie (avant que celle-ci ne vire les libéraux) étaient pleines d’enseignements, et l’IFRAP restra longtemps un organisme indispensable.

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