La folie égalitaire se répand sur les réseaux sociaux et même dans des journaux réputés sérieux : le Covid-19, le chômage, la montée des dictatures et des guerres, tout cela est inintéressant.
En 2020, pour rester à la mode, il faut dénoncer les inégalités. Ça apporte des lecteurs et permet de gagner des voix.
Mais pas la mienne.
D’abord, l’égalitarisme c’est quoi ?
Wikipédia en donne la définition suivante :
« L’égalitarisme est une doctrine politique prônant l’égalité des citoyens en matière politique, économique et/ou sociale, selon les contextes. Dans un sens plus général, l’égalitarisme désigne une école de pensée qui donne la priorité à l’égalité de tous. »
J’y suis opposé pour une raison de principe et une raison pratique : la limitation de la liberté et le nivellement par le bas.
Quelques réflexions sur l’égalitarisme
L’égalitarisme est non seulement une atteinte à la liberté mais aussi une idée très théorique de la vie qui imagine le même fleuve tranquille pour des individus pourtant profondément différents.
En pratique, on nivelle par le bas car c’est facile : pour les adultes, il suffit d’augmenter les impôts, alors que la redistribution est maladroite et coûteuse. Pour les enfants, il suffit de « simplifier » les programmes scolaires et de distribuer le bac à presque tout le monde. Il ne faut pas s’étonner ensuite des mauvais résultats des élèves français dans le classement international PISA.
Une redistribution de l’ensemble de la richesse démotive ceux qui veulent travailler pour améliorer leur sort. Symétriquement, moins un individu génère de richesse, plus il bénéficiera de la redistribution.
Cette démotivation d’une partie des meilleurs producteurs et la passivité des moins bons conduit à l’appauvrissement général et notamment à la fin de la redistribution ! Nous aurons ainsi enfin l’égalité, mais dans la pauvreté.
Cela a été réalisé partiellement en URSS : la grande masse s’est retrouvée dans cette situation, mais le pays a quand même continué à fonctionner partiellement en distribuant des privilèges importants en argent et en nature à l’élite économique et politique, par exemple des logements et des voitures de fonction, deux biens qui étaient très rares et motivaient fortement.
Piketty : une avalanche de chiffres pour une idéologie contestable
Finalement l’égalitarisme généralise la pauvreté alors qu’il proclame la diminuer.
Parlons donc un peu moins des inégalités et un peu plus de diminuer la pauvreté, en augmentant par exemple les qualifications. Pour cela nous avons les modèles suisses et allemands à nos portes.
Mais, réfléchir, c’est fatigant. Mieux vaut dénoncer !
Voici quelques exemples.
La querelle sur l’ISF rebondit
Nous sommes en 1981, Mitterrand a une élection à gagner. Il promet la retraite à 60 ans et une dure taxation des grandes fortunes : c’est l’IGF, impôt sur les grandes fortunes.
Une fois élu, il applique ces deux bêtises, mais doit vite fait rétropédaler sur la deuxième devant le massacre des PME et le chômage corrélatif qu’il entraîne. Déjà expert en infox (fake news), il dira « Le chômage, on n’y peut rien, on a tout essayé ». Mais devant la catastrophe, il finit par alléger considérablement l’IGF, qui devient l’ISF.
Chirac, premier ministre de cohabitation à partir de 1986, supprime l’ISF et est battu à la présidentielle de 1988 notamment parce qu’il a « favorisé les riches ».
Je passe sur les différentes réformes de l’ISF pendant les 30 ans qui suivent, tous les gouvernements étant pris entre l’évidence de la nuisance de cet impôt qui écarte de la France les employeurs, nationaux comme étrangers, et la crainte de se faire accuser de « favoriser les riches« .
Et voilà qu’arrive 2017. Le candidat Macron est direct : « l’ISF fait fuir des investisseurs français et décourage des étrangers d’investir chez nous, ce qui explique une partie de notre chômage ».
Une fois élu, il supprime l’ISF (ou plus exactement le remplace partiellement par un impôt sur l’immobilier, l’IFI), et ça marche : les « exilés fiscaux » reviennent, les étrangers investissent et le chômage diminue jusqu’au début de la pandémie :
« Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 3,3 % en 2019 en France (…) Sur le marché du travail, le millésime 2019 aura été l’un des meilleurs de la décennie écoulée. » écrivait Le Monde le 27 janvier 2020.
Mais on clame immédiatement que supprimer l’ISF va augmenter les inégalités, et la campagne pour son rétablissement rebondit.
Idem pour les dividendes
Il y a une querelle du même tonneau sur les dividendes reçus par les personnes physiques : surtaxés depuis 2013, ils s’étaient beaucoup réduits.
Notre nouveau président ramène en 2017 leur imposition au niveau européen moyen, et voilà les dividendes qui reviennent à la normale, donc ré-augmentent en 2018 et 2019.
Scandale vite dénoncé par la presse. Sans doute faudrait-il que les riches renoncent à chercher une rémunération pour leurs économies !
On oublie qu’après 2013, l’État a été perdant malgré la hausse nominale de la fiscalité, la baisse des dividendes ayant généré moins d’impôt.
Au contraire, on constate que la baisse de la taxe sur les dividendes en 2017 a généré beaucoup plus de recettes fiscales du fait de l’élargissement de l’assiette en 2018 et 2019.
Ce sont les résultats issus du second rapport du Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital, publié le 8 octobre 2020 pour poursuivre l’analyse des réformes engagées notamment au titre de la transformation de l’ISF en IFI et de l’instauration du Prélèvement forfaitaire unique et libératoire de 30% -le PFU- sur les revenus du capital mobilier.
Mais pas un mot sur ce sujet dans la presse égalitariste, dont le lecteur pense au contraire qu’une hausse du taux de l’impôt augmente les recettes de l’État et que sa baisse les diminue.
C’est ignorer les enseignements des courbes de l’économiste Arthur Laffer, suivant lesquelles il n’est pas fiscalement rentable de dépasser un certain taux de prélèvement car une hausse des taux diminue in fine l’assiette fiscale.
C’est notre adage bien connu : « trop d’impôt tue l’impôt »
Et c’est d’autant plus vrai dans une économie mondialisée où les acteurs économiques peuvent choisir de s’établir dans des pays à la fiscalité plus douce. Souvenez-vous la social-démocratie suédoise : ce pays cultive un système capitaliste qui accroît les richesses, et une fiscalité assez forte pour les redistribuer. Mais à partir d’un certain niveau d’impôt, il a constaté que ses cadres émigraient, ce qui non seulement diminuait les recettes fiscales mais surtout freinait l’ensemble de l’économie et notamment encore plus les recettes fiscales.
Or, comme une grande part des dépenses de l’État a un objectif social, diminuer les recettes en augmentant comme en 2013 l’impôt sur les dividendes, c’est appauvrir les pauvres.
Ce n’est pas en taxant « les riches » que l’on réduira les inégalités !
De la même façon, la suppression de l’ISF a entraîné une baisse des recettes fiscales beaucoup moins importante que prévu et cette petite baisse a été compensée par les impôts sur les activités générées.
Au mépris d’un examen sérieux du résultat, la fin partielle de l’ISF et la taxation normale des dividendes sont ainsi présentés comme des scandales. Peu importe que l’emploi et le trésor public y gagnent !
Le titre de l’article du Monde, mis à jour le 9 octobre, donne le ton « Après la suppression de l’ISF, les revenus des 0,1 % les plus riches ont explosé en France ». C’est un manque de sérieux flagrant, l’augmentation de leurs revenus provenant de la hausse des dividendes et non de l’absence d’ISF, et n’étant qu’un retour à la normale européenne, comme expliqué plus haut. Enfin se polariser sur les 0,1 % c’est réduire l’analyse à des cas très particuliers, dont beaucoup sont probablement accidentels, je veux dire par là qu’ils ne figurent dans cette liste que pour une raison ponctuelle, et donc n’en feront pas partie l’année suivante.
À ces deux affirmations biaisées, la presse égalitariste ajoute ce que j’appelle « des doublons logiques ».
En voici quelques échantillons.
Il est insupportable que les riches profitent de leur argent
Tout d’abord, cette presse exploite l’enquête « Epicov » coordonnée par l’Inserm, rendue publique le 9 octobre 2020 et dont la conclusion est que « le Covid-19 a accru les inégalités ».
En effet, premier « doublon », la « découverte » que les riches habitent dans des logements plus grands que les pauvres.
C’est présenté comme un scandale, et cette enquête souligne que, de plus, cela les met à l’abri de la promiscuité qui répand le virus chez les moins bien logés.
Les logements des « riches » sont déjà taxés via l’Impôt sur la Fortune Immobilière, mais visiblement ça ne suffit pas. Que va-t-on inventer pour établir une égalité de confort et de risque face au virus ? Va-t-on interdire la propriété de logements de plus de 15 m² par personne ?
Deuxième « doublon logique », les riches en général ne travaillent pas de leurs mains, et peuvent donc télétravailler à partir d’une agréable résidence secondaire ou de tout autre endroit pittoresque. Ils peuvent éviter ainsi des heures de transport quotidien, et donc échapper encore plus au virus !
Alors que les pauvres doivent se rendre sur leur lieu de travail pour y être ouvrier, caissière, employé de banque…. Il faut donc interdire le télétravail, tant pis si les contaminations augmentent !
Notez au passage qu’on oublie les médecins, notamment hospitaliers, qui sont en première ligne face au virus …
Indépendamment de la pandémie, j’entends aussi que les riches mangent plus « bio » bien que ce soit plus cher, qu’ils peuvent se payer un abonnement à une salle de sport, ou, scandale, à un terrain de golf !
On rajoute qu’ils peuvent faire des voyages confortables. Interdisons donc le bio, le sport et les voyages dans des hôtels de plus de 2 étoiles !
Le Monde enfonce le clou ce 12 octobre en écrivant : « L’épargne accumulée depuis le confinement est très majoritairement détenue par les Français les plus aisés ». Quelle surprise ! Quel scandale !
Le Monde daté du 13 octobre embraye sur la fiscalité « anti-riches » avec comme grand titre à la une : « La crise ravive le débat sur la fiscalité des riches ».
On pourrait continuer longtemps ainsi, résumons par un doublon logique général : « Non seulement ils sont riches, mais, en plus, ils ont de l’argent ! »
La mode égalitariste est toute-puissante, même quand ce sont les pauvres qui y perdent.
Le Monde a sacrifié à cette mode en confiant une tribune hebdomadaire à Piketty.
On recycle ce slogan du langage populaire de jadis : « les grands, on leur coupera le ciboulot, faut qu’tout le monde y soye égaux (sic) »
Yves Montenay
En image de couverture : des oies, pour illustrer la célèbre phrase de Colbert à propos de l’imposition…
Bercy est le meilleur fabricant de chômeurs de tous les temps (il faut dire qu’entretenir un nombre si élevé de fonctionnaires coûte cher, en 1981 il était de 2,5 millions, aujourd’hui 6,5 millions de fonctionnaires, dont au moins un tiers est parfaitement inutile )
L’inégalité n’est pas un problème. Ce qui est intolérable c’est qu’une personne n’ait aucune chance d’améliorer son sort quels que soient les efforts (études, travail, etc.) qu’elle déploie. En gros, il faut éviter que des individus soient dans la misère sans protection sociale minimale, ce qui est à mon avis un des aspects les plus critiquables de la société étasunienne. Au-delà, c’est à chacun de se prendre en charge à condition que les chances de progresser existent.
J’ai travaillé dans une grande entreprise dont le dirigeant, qui l’avait en grande partie créée, gagnait certainement 50 ou 100 fois plus que moi, ce qui ne m’a jamais choqué : moi, je n’aurai pas été capable de créer ce groupe qui générait tant de richesse et donnait de bons emplois à tellement de personnes.
J’ai été longtemps marié à une Coréenne : une fois, à très juste titre, elle me dit qu’un des pires défaut des Français – dont elle apprécie maintes qualités par ailleurs – est l’envie. Je ne puis que l’approuver et détester ce sentiment bas et fielleux.
L’égalité, c’est une injustice faite aux meilleurs…
Pour avoir plus d’égalité il faut légiférer pour interdire la chance, la richesse, le piston, l’héritage, ainsi qu’une trop longue vie
L’égalité des chances, voilà le bien qui a été perdu au cours des cinquante dernières années.
J’en ai profité dans ma jeunesse et j’en tire encore des bénéfices aujourd’hui !
Les jeunes des milieux peu favorisés n’osent même plus envisager de faire de longues études.
Rien, dans le système scolaire actuel, ne les encourage à exprimer les qualités qui sont les leurs et à les développer.
Le gâchis est énorme.
L’égalité des chances a disparu et c’est notre drame à tous.
Surtout pas de tête qui dépasse, n’est-ce pas ?
C’est pire que ça. J’ai le sentiment que beaucoup d’enseignants d’aujourd’hui, au lieu de pousser les élèves qui leur paraissent doués, les laissent dans leur coin sous prétexte qu’ils viennent de tels quartiers ou de telles familles où ils ne trouveront jamais personne pour les aider, n’est-ce pas… Dans le temps, les profs qui repéraient un môme qui pigeait vite, désirait apprendre plus, avait du potentiel… n’hésitaient pas à lui offrir leur aide, juste pour avoir la satisfaction de le voir prendre son envol hors de son milieu. J’ai le sentiment que cette manière désintéressée de donner un coup de pouce au bon moment a disparu. Les enseignants ne semblent plus aider que leur propre progéniture…
Je pense que les enseignants sont des hommes comme les autres : les uns passionnés et se mettant en quatre pour leurs élèves, et les autres passifs
Le Monde esr en recherche de lecteurs et Picketty est à la mode. Esprit très brillant il séduit par ses idées iconoclastes et son français digne des meilleurs. Mais il met son intelligence et son savoir au service de ses convictions egalitaristes marxisantes desastreuses en économie réelle. C’est aussi ça la France.
Peut-être faudrait-il réinventer le triptyque magique de notre République: liberté, équité, responsabilité.
La Liberté est incontournable pour l’humanisme.
L’Equité rappelle que la l’égalité des chances est nécessaire (et incontournable pour la paix civile et le bien commun) mais qu’elle ne signifie pas égalité des résultats (qui est une injustice): elle nous renvoie à ce qu’adorent les Français, leurs droits, mais elle les conditionne à leur travail et à leur créativité
La Responsabilité nous renvoie à nos devoirs envers la République (et envers les autres, donc): une fois l’équité accordée, nous nous devons d’être responsables à l’égard de la collectivité républicaine qui nous accorde des droits.C’est la Responsabilité qui va guider la mise en pratique (juridique et constitutionnelle) de l’Equité et de la Liberté.
Thomas Piketty incarne brillamment le neomarxisme contemporain, qui est un melange de gauchisme libertaire et de keynésianisme dévoyé en interventionnisme planificateur.
Le vrai problème est le suivant: faut-il taxer davantage les successions et supprimer les niches fiscales, ou surtaxer l’ensemble des revenus ? Aux USA, on peut être déshérité, du coup les américains sont incités à donner la priorité au travail sur les loisirs et les vacances.
Quant aux impôts, les français doivent également choisir (y compris les plus riches et les grandes entreprises qui ne sont pas en reste pour demander des aides directes ou indirectes) : soit ils cessent de réclamer toujours plus d’aides de l’État (ce qui entraîne automatiquement l’augmentation de la pression fiscale et des effectifs de fonctionnaires), soit ils acceptent que l’intervention de l’État se limite au champ régalien (et dans ce cas les impôts devraient diminuer ). Pour être vulgaire, je dirais qu »on ne peut « avoir le beurre et l’argent du beurre en même temps ».
Nous sommes donc tous responsables de la situation, et critiquer les fonctionnaires est une preuve de schizophrénie sociale navrante.
Moi, je le suis depuis 35 ans et plus , en ce qui concerne l’enseignement . Depuis qu’on a cru pouvoir faire des chevaux de course avec des chevaux de traits . et j’estime les chevaux de traits . cependant , la disparition des cycles, d’abord les classes dites de « transition » dans l’éducation nationale a été le début de la fin .Nos chers enseignants un peu gauchos on vu arriver en 6° des élèves sachant à peine lire , il a fallu s’adapter .. heureusement , ils quittaient le cycle en fin de 5° pour alimenter les classes pratiques , puis les classes préprofessionnelles et les classes préparatoires à l’apprentissage. Après la suppression de ces dernières, par souci d’égalité , le collège est devenu un gros bazar où on a passé plus de temps à dire « tais toi ! » tiens toi bien ! » ,assied toi ! » « reste à ta place ! » à des enfants qui n’avaient ni l’envie ni les capacités de suivre un enseignement classique, et qui , peu à peu , le nombre aidant , on commencé à imposer leur loi dans les classes . Un élève qui participait est devenu un « fayot » , un élève qui travaillait , un « bucheur » , celui qui émettait des idées , un vil « intello ».Brimades à la clé .
Les revendications egalitaristes trouvent leur origine dans notre système d’enseignement/éducation. Dès l’école, on opère une différenciation entre les matières abstraites et l’enseignement des métiers manuels, artistiques et pratiques. Les jeunes doués pour les premières comprennent très vite qu »ils feront partie de l’elite, qu »ils seront admirés par leurs parents et envies par les autres. Les jeunes attires par les métiers pratiques comprennent tout aussi rapidement que la société les meprisera, que toute leur vie est prédéterminée par le système scolaire, d’où leur haine de la société et leur adhésion, une fois devenus adultes, aux partis de l’Égalité. Tant que la société ne marquera pas sa reconnaissance officielle pour les métiers utiles, tant qu »elle ne récompensera pas les bons apprentis, les bons ouvriers, les esprits creatifs, tant que l’école demeurera une machine à sélectionner, tant que les aptitudes et talents différents ne seront pas reconnus et encouragés par la société, il y aura toujours des frustrés et des exclus qui reclameront une société plus égalitaire. Et tant que certains enseignants continueront à snober la pédagogie (composante trop souvent négligée du métier d’enseignant) , le changement des mentalités sera impossible.
L’egalitarisme est une idéologie dominante de ce que Piketty appelle la gauche Brahmane, pour articuler sa reproduction, je me suis penché sur des article très techniques au conclusions un peu darwiniennes de Piketty et Tirole https://economiepublique.blogspot.com/2020/10/croyances-mobilite-sociale-et.html?m=1
Merci pour cette intéressante documentation. Je suis d’origine scientifique une je suis pas troublé par l’usage des mathématiques. Toutefois il n’est valable pour moi que parallèlement à une formulation très travaillée en français
Ce qui est gênant dans ce type d’étude c’est son cote pseudo scientifique. On aligne des formules, des chiffres, en fonction d’hypotheses changeantes et d’ajout de parametres successifs selon les conclusions recherchees. A aucun moment les hypotheses et les conclusions ne sont corroborees par des observations factuelles et quantifiees , par des faits averes, des resultats concrets tires de l’experimentation du reel. On a l’impression que la speculation intellectuelle prime sur l’observation objective du reel.
Merci pour cet article, qui mérite d’être lu par un grand nombre de personnes. L’égalitarisme, c’est le lit de Procuste : vous êtes trop petit, on vous rallonge, trop grand, on vous rabaisse. Au bac, ça ne fonctionne que dans un sens, les trop faiblement notés sont « repêchés » ; le rabaissement des plus forts se fait avant le bac : on les entasse avec le « tout-venant » (excusez l’expression qui peut paraître méprisante, mais ce n’est qu’un constat), ce qui les bride dans leur élan. Le mal est ancien, certains situent son origine dans « mai 68 ». De fait, c’est à peu près à cette époque que l’on a supprimé les distributions de prix en fin d’année scolaire, pour ne pas « traumatiser » les non primés. Bon élève, je ne les voyais pas traumatisés, certains de mes meilleurs camarades n’étaient pas loin de la lanterne rouge.
Au nom de l' »égalité » de tous, on a supprimé aussi les estrades, d’où le professeur « dominait » sa classe du haut de son savoir, au grand dam des professeurs de petite taille qui devenaient quasiment invisibles depuis le fond de la classe, ou dont le regard ne parvenait pas à détecter les élèves distraits qui s’amusaient à tout autre chose que la participation au cours.
Certains confondent égalité et égalitarisme, l’égalité est un idéal, l’égalitarisme une perversité : que de maux engendrés par la confusion des mots ! On peut rapprocher cette situation de la confusion faite aujourd’hui entre islam et islamisme, mais ce confusionnisme n’est pas l’apanage de nous autres occidentaux, en face on fait aussi l’amalgame entre « croisés » et chrétiens. Un enseignement bien conçu, exigeant de la discipline dans toutes les disciplines, apporterait sans doute des remèdes.
Les inégalités ne devraient être quantifiées que par classe d’age. Quel sens de comparer un jeune de 20 ans avec un quadra ou un retraité? Surtout si on oublie le capital virtuel associé aux revenus garantis (RSA) ou aux avantages (logement, assurances sociales, ). Pour légitimer les différences d’accumulation entre 20 ans et le décès, certains suggèrent , de mettre à disposition une dotation en capital, non obligatoire et baissant avec l’age, et qui serait déduite de la succession au décès. Un monopoly où tout le monde a de quoi jouer , gagner ou perdre ou végéter à la caisse d’épargne.