Le candidat Emmanuel Macron a annoncé qu’il passerait l’âge de départ à la retraite à 65 ans venant de 62 aujourd’hui. C’est courageux de la part d’un candidat, car c’est une mesure profondément impopulaire. Impopulaire, à mon avis, par ignorance. Ignorance du fait que les alternatives sont pires, et que l’on raisonne « argent » au lieu de penser « services » concrets aux retraités. Services que, dans mes nombreux articles sur ce sujet, j’ai symbolisé par « un boulanger et des infirmières ».
La retraite, une idée moderne menacée par son succès
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, c’était aux enfants de s’occuper des vieux parents, et c’est toujours le cas pour la majorité de la population mondiale.
C’est d’ailleurs en pensant à leur vieillesse que des parents avaient presque partout au moins huit enfants, dont la majorité mourait.
Certes, il y a eu quelques exceptions :
- Les anciens légionnaires romains se voyaient dotés de terres pour leurs vieux jours sous la République et l’Empire.
- Certains clercs bénéficiaient du gîte et du couvert dans les institutions religieuses médiévales quand ils n’avaient plus les moyens de participer aux travaux de leur communauté.
- Colbert avait créé une Caisse des Invalides de la Marine pour les anciens de la Royale.
Mais il faut attendre les lois sociales de Bismarck, chancelier du deuxième Reich, l’empire allemand fondé sur la défaite française de 1870. En 1889, il restaure un système de retraites à vocation générale et piloté par de l’État.
Depuis, le citoyen des pays « modernes » a droit à la retraite et l’on discute non plus du principe, mais du système le plus efficace.
Le problème est qu’à l’époque de Bismarck il y avait peu de gens de plus de 65 ans, alors qu’aujourd’hui dans les pays développés une personne qui arrive à cet âge a une bonne probabilité de vivre 20 à 35 ans de plus.
Le problème a donc complètement changé de dimension.
Un sujet de discorde en France
La bataille autour de son financement et de l’âge auquel on peut y prétendre dure depuis des décennies, variant selon les circonstances sociales ou politiques. Les initiatives se multiplient, voici les principales.
En 1853, Napoléon III met en place une retraite par répartition pour les fonctionnaires après avoir encouragé le mutualisme en 1852.
À partir de 1850, des retraites privées se mettent en place, la plus connue étant celle lancée par « le comité des forges » représentant le patronat de la sidérurgie. Des « sociétés de secours mutuel » existaient depuis 1804.
La première version de la retraite d’État destinée aux salariés du privé date de 1910. Elle est fondée sur la capitalisation et un âge de départ à 65 ans. Mais l’épargne est victime de l’inflation, venant principalement de la première guerre mondiale. Cette inflation venait de la diminution du nombre des actifs, les hommes étant au front et partiellement seulement remplacé par des femmes.
La répartition est mise en place sous le régime de Vichy, dès 1941 et reprise par le gouvernement provisoire de la République, en l’intégrant au système de sécurité sociale d’Ambroise Croizat, ministre communiste du travail. On constate au passage que l’opposition entre répartition et capitalisation ne suit pas forcément la ligne de fracture politique si Droite/Gauche…
L’euphorie des « 30 glorieuses » verra la multiplication des retraites complémentaires qui ont été très généreuses pendant quelques décennies, du fait de l’augmentation du nombre de cadres, donc d’un rapport actifs/retraités très favorable.
Ou, dit autrement, la pyramide des âges des cadres était large à la base et étroite au sommet, c’est-à-dire le contraire de la pyramide des âges actuelle de la population française
En 20 ans, la France a en effet vieilli et l’on est passé d’une proportion de 17% de retraités en 2001 (10,4 Millions de retraités indemnisés pour 61,36 Millions d’habitants)... à 22% de retraités en 2021 (14,9 Millions de retraités indemnisés pour 67,8 Millions d’habitants) !
Démographie française : virus, retraites, immigration et émigration
Le boulet des régimes spéciaux
Les secteurs à l’abri de la concurrence, l’administration publique, la SNCF, la RATP et bien d’autres bénéficient de « régimes spéciaux ». Il y en a pas moins de 16.
Le principal en nombre de personnes concernées est celui de la SNCF, un des plus favorables étant celui de la Banque de France. Ils ont 4,7 millions de cotisants et 4,5 millions de pensionnés, donc une pyramide des âges très défavorable qui oblige à faire appel aux contribuables etl’âge de départ y va de 50 à 57 ans suivant la fonction.
Rappelons qu’un âge de départ à 55 ans au lieu de 65 ans fait perdre 10 ans de cotisations et fait payer 10 ans supplémentaires de pension, soit le prix de 18 années pour une retraite à 80 % du salaire … à comparer au prix « normal » de 25 années pour une retraite à 65 ans et une espérance de vie à cet âge de 25 ans (c’est-à-dire qu’un retraité sur deux atteindra 90 ans).
Bref une retraite à 55 ans au lieu 65 entraîne un surcoût de plus de 70 % !
Ce n’est possible que parce que ces retraites précoces sont garanties par l’État. Directement dans l’administration, indirectement pour la SNCF, pour qui les dettes sont régulièrement épongées de dizaines de milliards par l’État… c’est-à-dire par les autres Français. Cela, alors que les métiers de la SNCF ne sont plus physiquement pénibles et bénéficient d’un nombre d’heures au travail extrêmement réduit, les trajets domicile – travail dans beaucoup de postes étant considérés comme du travail.
La revue Commentaire de ce printemps 2022 conclut que nulle part ne sont indiqués tous les chiffres concernant les retraites. Mais que le déficit paraît presque entièrement causé par l’importance des retraites des agents des trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpitaux). La revue signale notamment 46 milliards de cotisations d’équilibre versées en 2020 par l’Etat et les établissements publics de l’Etat.
C’est probablemenr la principale explication de l’importance du poids des retraites en France : avec 14,7 % du PIB, nous en sommes les champions européens et peut-être mondiaux.
Mais il y a un blocage national dès que l’on s’interroge sur la légitimité de ces privilèges, comme les grandes grèves de 1995 l’ont illustré.
A l’origine, la démagogie mitterrandienne
François Mitterrand s’est fait élire notamment grâce à « la retraite à 60 ans ». Les annuités nécessaires sont ramenées à 37,5 années d’activité professionnelle.
A l’époque, son futur premier ministre Pierre Mauroy l’aurait prévenu : « Cela deviendra ingérable en 2006, lorsque que les générations d’après-guerre auront 60 ans ». Il se serait vu répondre « De quoi me parles-tu ? L’élection, c’est maintenant, en 1981, et il faut la gagner ». Peut-être pensait-il qu’il ne serait plus là, en 2006, pour en répondre !
« Vous voyez bien que c’est possible » déclara-t-il en signant la nouvelle loi, comme si mettre de l’encre sur du papier changeait la pyramide des âges ! J’estime qu’il était intellectuellement criminel de l’avoir fait penser.
Depuis lors, tous les gouvernants ont tenté de s’attaquer à ce déséquilibre et aux régimes spéciaux. Ils ont péniblement remonté l’âge légal à 62 ans, et gardé le système par répartition.
La capitalisation ne changera pas le problème
Les propositions des économistes libéraux d’opter pour la capitalisation font l’objet d’une campagne croissante, probablement soutenue par les acteurs financiers que cela favoriserait, comme les compagnies d’assurances et autres gestionnaires de placement.
L’idée des libéraux et de favoriser la responsabilité individuelle, donc l’épargne Mais cette idée ne semble pas avoir séduit le grand public et donc les politiques, et reste un casus belli pour grand nombre de dirigeants syndicaux
À mon avis ça ne changeait rien au niveau national.
Voici un résumé sommaire de mon analyse : quel que soit le système, il faut suffisamment d’actifs pour nourrir les retraités, les enfants et autres non travailleurs.
Donc le circuit de l’argent ne change pas grand-chose, qu’il s’agisse du versement direct aux retraités des cotisations des actifs dans le système par répartition, ou du paiement d’intérêts ou de dividendes, ou encore de rachat d’actions dans le système par capitalisation.
Les intérêts, dividendes ou rachat d’actions n’existeront que si les entreprises ont suffisamment d’activité, donc emploient suffisamment d’actifs.
La retraite par capitalisation peut-elle s’affranchir de la démographie ?
Je ne suis pas opposé à la retraite par capitalisation, et par exemple je conseille à mes proches d’acheter leur logement pour ne pas être SDF dans leurs vieux jours en cas de catastrophe, et d’économiser alors un loyer.
Je dis simplement que ce n’est pas la solution au problème démographique qui se pose quel que soit le régime des retraites.
Les oppositions à la réforme des retraites de Macron
Emmanuel Macron, sur les recommandations de Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, avait lancé en 2019 un projet de retraite à points.
Conservant la structure de répartition, ce concept devait permettre d’arriver à un modèle unique pour tous si, versant un nombre égal d’euros pour chaque euro cotisé au cours de la carrière, supprimant de fait les différents régimes spéciaux.
Cette réforme a été massivement rejetée par les syndicats et les corps professionnels les plus impactés par celle-ci, comme ceux, les avocats par exemple, dont les caisses avaient des réserves et craignaient de les perdre.
Face à ce blocage et aux préoccupations dues à la pandémie, Emmanuel Macron a décidé de repousser cette réforme.
Dans son programme, le président–candidat prévoit s’il est réélu de repousser l’âge de départ à 65 ans, le reste, la durée maximale de carrière et les régimes spéciaux restant à préciser.
Que font nos voisins européens en matière de retraites ?
Ils ont eux aussi en général des systèmes par répartition, mais selon les cas :
- retraite en annuités : Espagne, Portugal, Belgique, Hollande,..
- système de points : Allemagne, Roumanie, Estonie, Croatie,..
- comptes notionnels (*) : Italie, Pologne, Danemark, Suède,
(*) Comptes notionnels : on applique régulièrement une formule négociée une fois pour toutes, qui intègre notamment les variations de la pyramide des âges dans le temps, ce qui me semble la meilleure formule.
Ces différentes façons de calculer la retraite ne changent pas grand-chose, quoi qu’en aient dit les opposants à la réforme spéculant sur l’ignorance du public qu’ils ont effrayé en citant ces différentes formules.
Pour l’âge de départ, la majorité des pays de l’Union Européenne a choisi 65 ans, voire 67 ans pour l’Italie et l’Islande.
Cet âge doit être progressivement retardé, par exemple à 67 ans en Allemagne.
Ce choix ignore d’ailleurs les clivages droite/gauche, venant de gouvernements sociaux-démocrates ou libéraux, et parfois regroupant ces deux tendances.
Il y a deux sortes d’adversaires au passage à 65 ans
Certains rappellent que de 60 à 62 ans une partie des théoriquement actifs sont en fait en préretraite, en chômage ou maladie. Et que ce serait probablement pire dans la tranche 62-65 ans, donc que la réforme ne mettra pas tellement plus de gens en activité. D’où la formule. « Il vaut mieux avoir des retraités que des chômeurs », qui ne résout évidemment rien.
J’objecte à cette remarque que les autres pays, qui, comme nous l’avons vu, sont à 65 voire 67 ans, estiment que ces problèmes viennent justement de la proximité du départ : par exemple on ne va pas payer de formation à quelqu’un qui est à deux ans de la retraite et on préfère s’en séparer.
Il semble donc que retarder de trois ans le départ retardera également de trois ans beaucoup de cessations d’activité.
Par ailleurs la Suède, et vraisemblablement d’autres pays, font très attention à faire évoluer les postes en fin de carrière pour diminuer la pénibilité, c’est la voie à suivre pour maintenir les seniors en poste.
Les démagogues, eux, ne s’embarrassent pas d’un raisonnement sérieux.
Mélenchon, par exemple, ne craint pas de promettre d’un côté une augmentation du pouvoir d’achat et d’un autre l’abaissement de la date de départ à 60 ans et celui de la durée de travail à 32 heures. Or augmenter le pouvoir d’achat, c’est augmenter le pouvoir d’acheter quelque chose. Pour cela il faut que ce quelque chose existe, donc soit produit. Mais par qui, puisque tout le monde travaillera moins ?
Pourquoi ces différents projets de réforme des retraites sont-ils décrits comme un drame par les opposants ?
Par démagogie préélectorale principalement bien sûr, concernant le relèvement de l’âge de départ.
Mais aussi, dans le cas des réformes structurelles envisagées, par la peur des responsables syndicaux, probablement patronat compris, de perdre la main sur des caisses dont ils sont les gestionnaires ou les co-gestionnaires, ce qui donne du pouvoir et des ressources…
L’augmentation du nombre d’actifs est incontournable
Que le choix se fasse entre capitalisation et répartition, entre annuités, comptes notionnels ou retraite à points, on est de toute façon ramené à l’évidence démographique : ce sont les actifs qui produisent ce dont les autres ont besoin, qu’il s’agisse de retraités, d’enfants ou de femmes au foyer.
Il faut donc qu’il y ait davantage d’actifs qu’aujourd’hui, et qui travaillent suffisamment.
Or la plupart des pays suffisamment riches pour avoir un bon système de retraite voient leur fécondité baisser, car on compte sur la retraite pour la vieillesse, et non plus sur ses enfants.
Un peu de recul montre que ça signifie qu’on sera nourri par les enfants des autres, c’est-à-dire par ceux qui se seront donnés le mal de les élever. Autrement dit la retraite a un important effet pervers.
En France, en Allemagne, aux États-Unis… on fait appel à l’immigration.
En France, elle contribue déjà largement au nombre d’actifs dans des secteurs-clés, voyez les caissières et les soignants. Un médecin urgentiste disait sur France Info ce 3 avril 2022 que, sans les immigrés et leurs enfants, il n’aurait plus qu’une poignée de médecins et d’infirmières dans son service !
Mais le grand public voit plutôt dans l’immigration « un problème ». Et de toute façon il faudrait plusieurs millions de personnes supplémentaires, ce dont les électeurs ne veulent pas.
Il paraît plus simple de faire travailler trois ans de plus des gens en bonne santé plutôt que d’en faire des assistés, nourris par des jeunes en nombre insuffisant qu’il faudra taxer et qui vont finir par émigrer, aggravant le problème.
Une solution partielle serait de faciliter le cumul emploi retraite en faisant sauter toutes les contraintes restantes après les progrès de ces dernières années.
Ma conclusion est que les 65 ans sont nécessaires quitte à accorder des dérogations aux carrières longues, dont 1 nouveau retraité sur 5 a bénéficié en 2021 (125.000 carrières longues/650.000 départs en retraite), qui se feront de plus en plus rares à l’avenir, l’entrée dans vie active intervenant plus tardivement pour les générations nées dans les années 60-70 et suivantes.
Ce ne sera probablement pas suffisant à terme et il faudra sans doute passer à 67 ans au moins. Sauf si la suppression des régimes spéciaux apporte un gros ballon d’oxygène, ce à quoi personne n’a réussi pour l’instant.
Yves Montenay
OUI « Une solution partielle serait de faciliter le cumul emploi retraite » et évidemment les personnes concernées paieraient plus d’impôts. J’ai pris ma retraite à 65 ans (j’avais le droit de la prendre à 60), j’ai maintenant 69 et je travaille tant que je peux: pour moi, pour ma famille… et pourquoi? parce que si je m’endors je suis foutu. Mais il vaudrait mieux que je puisse travailler officiellement plutôt que ce qui s’apparente à du black.
Travailler plus , pourquoi faire? Je suis enseignant et mon pouvoir d’achat a diminué de près de 25% en 20 ans ! On me « vole » donc près de 600 euros par mois actuellement et je devrais en plus travailler plus longtemps? Ce n’est pas le travail supplémentaire qui va améliorer mon quotidien donc pas d’accord tant que l’on ne m’a pas rendu l’argent dû. J’estime que j’ai fait assez de sacrifices. C’est facile pour vous de demander aux autres de faire des sacrifices, vous qui êtes à la retraite depuis longtemps et qui n’avez pas connu une perte de 25% de votre pouvoir d’achat !
Renseignez- vous ! Tous les retraités du secteur privé perdent plus de 25 % de leur revenu en devenant retraité. Et qui maintient le pouvoir d’achat ? En apparence, l’administration de l’éducation nationale. Mais en pratique c’est le niveau général de l’économie qui le permet en donnant plus ou moins de ressources à éducation nationale. Cela dit je suis étonné de votre chiffre de 25 %, notamment du fait de la progression à l’ancienneté. Pouvez-vous me donner plus de détails ?
Bonjour et désolé pour le retard de ma réponse mais je n’ai pas reçu l’alerte m’informant que vous m’aviez répondu. J’ai dû oublier de cocher la bonne case !
– Tout d’abord, je ne suis pas à la retraite. Je suis actif et c’est en tant qu’actif, à 58 ans , que j’ai en 20 ans perdu près de 25% de pouvoir d’achat. Qu’un retraité, donc une personne qui ne travaille plus « perde » du pouvoir d’achat, cela se comprend à la limite. mais quand on est actif, c’est plus difficile à digérer !
– J’ai effectivement progressé à l’ancienneté. Mais comparons le pouvoir d’achat d’un professeur au 11 ième échelon en 2000 et celui d’un professeur au même échelon actuellement, il y a une dégradation de près de 25%. J’ai beau avoir un salaire qui a progressé , avec le même échelon à 20 ans d’écart, mon pouvoir d’achat s’est fortement réduit. Autrement dit : en terme de pouvoir d’achat, un professeur au 11 ième échelon de 58 ans en 2022 perd 25% par rapport à un professeur au 11 ième échelon de 58 ans en 2000.
– Maintenant, d’où sortent ces chiffres de 25% ? Je les tire de l’organisation syndicale Force Ouvrière à laquelle j’appartiens. Qui les tire elle-même des chiffres de l’INSEE.
Je vous joins ci -dessous une partie du compte rendu reçu :
…Entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2021, l’inflation en France est de 35,4 % et pour retrouver la valeur réelle du point d’indice de janvier 2000 (en euros constants), il faudrait augmenter la valeur du point d’indice à hauteur de 22,68 % ! (C’est comme si chaque mois, nous n’étions payés que 23 jours sur 30 !)
C’est de l’argent que l’on nous doit ! Pour vous donner un exemple c’est 415 euros brut mensuel qu’un PE à l’échelon 1 devrait toucher en plus, et c’est 716 euros de plus pour un PE à l’échelon 11 de la classe normale !
Et nous ne parlons que d’un rattrapage ! Bien d’autres agents d’administrations différentes ont été compensés du gel de la valeur du point par des primes. D’après l’INSEE (rapport 2021) les enseignants perçoivent en moyenne 27,49 % de moins que les autres agents catégorie A de la fonction publique de l’État, alors que nous avons le même point d’indice comme tous les autres fonctionnaires !
Petite réflexion :
Les traitements des fonctionnaires sont établis sur la base de 12 mois de 30 jours, soit 360 jours. Pour compenser les pertes subies au regard du gel de la valeur du point d’indice et de l’inflation (35,4%) depuis 2000 il faudrait une augmentation de 22,68% de la valeur du pt d’indice dès maintenant.
Petits calculs sur la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires depuis 2000 :
360 jours X 22,68% = 81,64 jours sans traitement* par an
ou encore
30 jours X 22,68% = 6,80 jours sans traitement par mois
ou encore
12 mois X 22,68% = 2,72 mois sans traitement par an
Arrondissons à 82 jours par an sans salaire
Bilan : chaque année, on peut ainsi affirmer que les fonctionnaires ne touchent plus aucun traitement (salaire) à partir du…. 11 octobre !
*Dans la Fonction Publique traitement = salaire
« Ne plus toucher de salaire depuis le 11 octobre », en tenant compte de l’inflation actuelle, c’est exprimer d’une façon détournée quel l’on a perdu près de 3 mois soit 25% !
Merci pour cette information. Je suis pas spécialiste des traitement de la fonction publique donc je vais vous répondre très grossièrement. En tant que DRH dans le privé j’avais l’habitude de la prose syndicale qui choisit les chiffres de manière à dramatiser un problème. Ce n’est pas faux mais c’est une présentation parmi d’autres. Je ne peux pas vous en dire plus sur ce point mais je suis d’accord avec vous que les enseignants de France sont particulièrement mal payés par rapport à leurs homologues européens, notamment début de carrière. La comparaison semble meilleure carrière, ce qui laisse supposer une progression à l’ancienneté ou par promotion assez forte. Être plus précis dépasse mes compétences.
Je vais vous faire aussi une remarque très générale qui va me rendre antipathique : l’inflation est une donnée qui est souvent imposée de l’extérieur (en ce moment par la guerre en Ukraine), et il n’est pas certain que quel que soit le gouvernement, on puisse maintenir un pouvoir d’achat dans ces cas-là. J’ai bien connu les pays communistes où il y avait aune forte inflation, surtout dans les marchés informels. Un exemple parmi 1000 autres : en 1974, face au choc pétrolier, Jacques Chirac a de décidé d’indexer les salaires sur les prix. Cela n’a bien sûr rien résolu puisque la cause était le prélèvement d’une partie de notre pouvoir d’achat par l’Arabie : augmenter les salaires ne changeait pas le prélèvement : les prix montaient parallèlement aux salaires, et Raymond Barre a été obligé d’arrêter l’indexation, sinon la monnaie s’effondrait. En deux mots dire « qu’il est juste » que les salaires croissent au moins comme l’inflation est une idée répandue mais qui n’est pas toujours possible : si un produit manque ce n’est pas l’augmentation du salaire qui va le crier