Chers amis et fidèles lecteurs,
Je suis donc intervenu ce dimanche 10 mai sur le plateau de l’émission Week-end Direct de 22h à minuit sur BFM TV.
Vous avez peut-être suivi l’émission à la télévision ou via le direct sur internet.
Avec le journaliste Jean-Baptiste Boursier, étaient présents 2 autres invités :
– Benjamin Amar de la CGT,
– Christophe Rapp, infectiologue à l’hôpital américain de Paris, médecin consultant BFMTV
C’était une émission spéciale « Déconfinement J-1 ».
En voici un extrait en rediffusion, pour ceux, à mon avis nombreux, qui l’auront manqué, vu l’heure tardive de diffusion (23h40 !) :
Pourquoi le déconfinement est essentiel
La chaîne m’avait contacté suite à mes récents articles sur la crise sanitaire et ses conséquences économiques en France, que vous pourrez lire si vous avez le temps.
Si vous êtes pressé
Voici quelques commentaires pour ceux qui n’auraient pas lu mes articles et que les quelques minutes qui m’ont été allouées ne m’ont pas permis de détailler.
L’État peut continuer à distribuer de l’argent comme il le fait pour financer le chômage partiel et aider directement les entreprises, mais cela ne servira à rien si la production est paralysée, par exemple si les produits agricoles n’arrivent plus aux supermarchés. Ce qui arrivera si des entreprises d’emballage, de transport, ou les stations-service ne fonctionnent plus parce que leur personnel est confiné ou a fait jouer un droit de retrait.
D’où ma formule : « Même si on distribue de l’argent, il ne servira à rien si au bout de quelques semaines il n’y a plus rien à manger ». Bref l’argent ne remplace pas le travail.
C’est l’occasion de rappeler que tous les secteurs dépendent les uns des autres et il n’y a pas que ceux de la santé et de l’agroalimentaire qui sont essentiels aux Français. Et qu’on ne peut donc pas opposer santé et économie car les deux sont liés : la santé a besoin de l’économie, pour lui fournir les appareils, les matériaux et les services nécessaires, mais aussi pour payer les 12 millions de salariés en chômage partiel et les aides aux entreprises fermées d’office.
Car, en attendant le retour de tous au travail, chaque jour de retard nous oblige à nous endetter de quelques milliards de plus, que nous ou nos enfants devrons payer.
Bref l’économie, ce n’est pas de l’argent ou « des profits » comme le dit la CGT, ce sont des hommes qui travaillent.
Et la formule « notre santé avant leur profits » n’a pas de sens car sans travail en entreprise il n’y a pas de santé. Et, de toute façon, aujourd’hui, il n’y a plus de profits mais des pertes partout !
D’où ma formule « si la CGT continue à bloquer les entreprises, elle va transformer le chômage partiel en chômage définitif » : quand les employés voudront retravailler, leur entreprise n’existera plus !
On voit bien que ceux qui donnent ces mauvais conseils sont des fonctionnaires dont l’emploi n’est pas menacé !
L’exemple de l’Afrique le prouve : comme les États africains ne peuvent pas s’endetter, on ne peut pas secourir massivement les gens sans activité comme chez nous. Résultat : plus rien à manger pour les informels, c’est-à-dire presque tout le monde. Les gouvernants ont été obligés de déconfiner très vite !
Comme d’habitude, vous pouvez me faire vos commentaires ci-dessous.
Yves Montenay
Docteur en Démographie Politique
Président de l’ICEG (Institut Culture, Économie et Géopolitique)
Si vous avez le temps d’aller plus loin
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