Préparons-nous pour la discussion sur les retraites. Depuis bientôt 3 ans, la presse grand public est remplie d’analyses contradictoires, avec un déluge de chiffres. Laissons les partis échanger des arguments et revenons aux fondamentaux économiques et démographiques.
Nous ne parlerons pas des arguments financiers, qui ne sont que la conséquence de phénomènes plus profonds que nous allons décrire.
Je suis ces discussions depuis des dizaines d’années, comme employeur démarché par toutes sortes d’organismes financiers me promettant monts et merveilles pour les futurs retraités de mon entreprise, et parallèlement en tant qu’économiste enseignant à Sciences-po.
Il y a eu des progrès dans l’analyse et la compréhension des enjeux, mais on est très loin d’une vue claire des fondamentaux. La politique n’arrange rien.
Les retraites : une histoire assez récente
Après les dotations en terres des légionnaires romains à la fin de leur temps de mobilisation, l’accueil des clercs âgés dans les institutions religieuses médiévales et la création de la Caisse des Invalides de la Marine par Colbert, il faut attendre 1889 et Bismarck en Allemagne pour voir l’apparition d’une caisse générale de retraite.
En France, des Caisses de secours mutuel existent depuis 1804 et, à partir des années 1850, les caisses du Comité des Forges (le patronat de la sidérurgie) et celles des fonctionnaires, conçues sous Napoléon III, empereur socialiste d’après les critères de l’époque.
Mais, la retraite d’État, elle, ne voit le jour qu’en 1910, avec un départ à 65 ans.
L’ignorance des fondements économiques de la retraite
Quand on interroge, le grand public, on se rend compte que la nature économique de la retraite n’est pas bien connue.
Certes pour les modalités, on se renseigne auprès de sa caisse ou de son syndicat, mais quant au principe « on ne sait pas » ou « c’est un droit » en rajoutant éventuellement « arraché par les syndicats ». Arraché à qui ?
Une idée reçue est que la retraite est le versement différé des retenues effectuées au fil de la carrière sur les salaires, après bonification par l’employeur (je n’entre pas ici dans la discussion de savoir si la contribution de l’entreprise est ou non un prélèvement indirect sur le salaire). Cette idée renforce celle « d’un droit ».
Or c’est un « droit à », c’est-à-dire qui ne s’appliquera que si c’est possible, par opposition au « droit de » qu’il suffit de promulguer, comme par exemple droit de vote.
En effet la retraite ne provient pas du tout de sommes déjà versées et qui auraient été mises de côté, mais d’un prélèvement sur les actifs, c’est-à-dire sur leur travail actuel.
Les sommes versées ne sont qu’un élément du calcul qui permet de déterminer la pension de quelqu’un. Cela est maintenant plus ou moins bien compris dans le cas de la retraite par répartition, mais ne l’est pas du tout dans le cas de la retraite par capitalisation. Nous y reviendrons.
Complication supplémentaire, la généralisation des retraites et la mauvaise compréhension de leurs mécanismes en ont fait une arme électorale redoutable.
François Mitterrand s’est fait élire en 1981 en abaissant de 65 à 60 ans d’âge de la retraite, ce qui est une des sources des problèmes actuels.
Aux objections des démographes qui prévoyaient une catastrophe à partir de 2006, début de la période où la génération du baby boom d’après-guerre atteindraient les 60 ans, il répondait : « nous sommes en 1981. Et nous avons des élections à gagner ! »
Retraites : « En 1981, j’ai voté la retraite à 60 ans. Mais il y a 40 ans
la nature du travail n’est pas la même, la pénibilité n’est plus la même et les soins sont meilleurs. Aujourd’hui, il faut effectivement revenir à une retraite à 65 ans. » @f_patriat #BonjourChezVous pic.twitter.com/KVWhm5wjZO— Public Sénat (@publicsenat) December 12, 2022
Les régimes spéciaux
Il s’agit de catégories de personnel, principalement de la RATP et de la SNCF dont la date de départ est précoce, surtout pour le personnel en catégorie active.
Le cas extrême est celui des conducteurs de trains qui peuvent partir entre 50 et 52 ans, alors que les sédentaires de la SNCF peuvent partir entre 55 et 57 ans. Le coût financier est donc très important, même si diverses dispositions complexes font qu’une partie du personnel part plus tard.
Mais le coût humain l’est peut-être encore davantage avec la sortie du système productif de personnes qualifiées. Ce dernier point peut évoluer avec la mise en concurrence des réseaux de transport public, les éventuels nouveaux gagnants pouvant embaucher ces jeunes retraités.
Il s’agit bien entendu d’un privilège, même si le mot est mal vu.
Mais il est âprement défendu, et une grève de la SNCF ou de la RATP peut prendre le pays en otage, comme vient de l’illustrer une fois de plus la grève des « chefs de train » à la veille de noël (les contrôleurs dans le langage courant).
Ces privilèges étaient ciblés dans la précédente version de la réforme menée par Jean-Paul Delevoye et , selon l’IFOP, une majorité de Français, soutient l’idée de réformer ces régimes spéciaux.
Mais tous les gouvernements reculent devant les menaces de blocage du pays. Et pourtant, ce sont en grande partie ces régimes spéciaux qui induisent le déficit des retraites en France.
François Bayrou rappelle qu’en plus de payer ses charges patronales pour 25 milliards par an et de régler les retraites des fonctionnaires pour 90 milliards, l’État finance à hauteur de 30 milliards la RATP et la SNCF pour leurs retraités.
Ces données étant rappelées, comment s’y retrouver dans les nombreuses propositions et contre-propositions ?
Pour une analyse démographique
Le problème principal, à mon avis, est que la question présentée comme financière alors qu’elle est démographique : si l’on ne change rien, il n’y aura pas assez d’actifs pour s’occuper à la fois d’eux mêmes, de leur famille et des personnes âgées.
Et par « s’occuper » je pense d’abord aux fonctions basiques : nourrir, habiller, soigner, se déplacer etc.
Je vois venir le moment où il n’y aura pas assez d’électriciens pour dépanner l’ascenseur d’un immeuble de grande hauteur, laissant sans nourriture et sans soins les faibles et les vieux des étages élevés ! Et cela alors qu’une partie des électriciens auront pris leur retraite à un âge où ils pourraient parfaitement faire le travail !
On voit bien que ce n’est pas une question d’argent.
Répartition contre capitalisation, un faux problème
Certains libéraux professent que la seule solution au problème des retraites est le passage à la capitalisation. Or, la capitalisation ne permet pas de contourner le problème démographique.
Retraites : les fonds de pension ne règlent pas la question démographique
J’avoue avoir été profondément choqué il y a quelques années par ce que j’appelle une publicité mensongère du genre : « épargnez, placez à 5 % et vous verrez que vous aurez une retraite plus importante que dans le système actuel ».
Or, financièrement personne ne peut promettre un rendement de 5 % (hors inflation sinon il ne signifie rien) pendant 40 ans.
Certes l’investissement en actions d’entreprise permettra de financer leur croissance. Mais pour que lesdites entreprises soient prospères et distribuent des intérêts, des dividendes et soutiennent le cours de leurs actions, il faut suffisamment d’actifs pour cela. Et on retombe sur les problèmes démographiques.
Comment résoudre ce problème démographique ?
Aujourd’hui, un retraité a très grossièrement le même revenu qu’actif, car si l’on part avec 60 à 75% du dernier salaire, ce dernier est en général le plus élevé de la carrière, et donc cela ne fait que ramener le revenu d’un retraité au salaire moyen français, qui sont tirés vers le bas par des difficultés d’une partie des jeunes.
On peut le vérifier sur le plan national, ce qui est recoupé par la constatation que ce sont maintenant souvent les aînés qui aident les jeunes. Mais bien sûr « rien n’est plus menteur qu’une moyenne » et les disparités individuelles sont considérables.
Restons dans le domaine des moyennes nationales. Si on voulait maintenir ce niveau de pension par rapport aux salaires, alors qu’on se rapproche démographiquement d’un retraité pour un actif, il faudrait que chaque retraité prélève la moitié des revenus de chaque actif !
L’actif ne garderait donc que 50 % de son revenu pour sa famille et notamment ses enfants. On imagine sa réaction électorale, les protestations, voire l’émigration qui ne ferait qu’aggraver le problème ! Il faut donc empêcher par tous les moyens de s’approcher de ce ratio de 1 pour 1.
Or ce ratio se dégrade continûment : il est passé de plus de 2 en 2004 à 1,65 en 2000.
Mais attention, ces données ne sont pas restées « toutes choses égales par ailleurs » puisque pendant cette période se sont appliquées des réformes qui ont augmenté la durée de cotisation !
Autrement dit, si on n’avait rien fait le rapport serait beaucoup plus proche de 1 aujourd’hui.
A l’horizon 2070, ce rapport tomberait à 1,3 selon les projections du COR, en raison du vieillissement de la population.
Cela montre que les réformes ont été insuffisantes et qu’il faut passer à la vitesse supérieure.
Remarquons une fois de plus qu’il ne s’agit pas d’une question d’argent, mais d’un nombre de personnes.
Il est donc nécessaire de changer certaines règles du jeu, voyons lesquelles.
Changer certaines règles du jeu
Le recours à l’immigration de travail
Le premier moyen de garder plus d’un actif par retraité est l’immigration, mais il faudrait qu’elle soit massive.
En tout cas, les immigrés actifs sont bien vus et le projet de loi actuel permet de régulariser ceux qui travaillent dans « les métiers en tension », de plus en plus nombreux vu les difficultés de recrutement en France.
Mais l’opinion est tellement réticente que le ministre essaie de minimiser le nombre de personnes concernées, alors que le problème est tel qu’il en faudrait au contraire en régulariser un très grand nombre ou faciliter l’immigration officielle.
Dans ce domaine, on se heurte à deux visions caricaturales de l’immigration, l’une angélique et l’autre diabolique.
Augmenter l’âge du départ en retraite
Le deuxième moyen est l’augmentation de l’âge de départ, qui a le double avantage d’augmenter le nombre des actifs et de diminuer celui des retraités, ce qui est excellent pour s’écarter du rapport un pour un.
Nos voisins européens l’ont quasiment tous relevé ces dernières années :
Le cumul emploi retraite
On peut également jouer sur d’autres paramètres, comme le cumul emploi retraite, la durée de la cotisation ou tout autre permettant de laisser aux actifs une part raisonnable de leurs revenus.
Le cumul emploi retraite me parait avoir beaucoup d’avantages, puisqu’il permet à des gens expérimentés d’apporter leur travail avec une grande liberté de choix notamment en matière d’horaires.
Mais je ne suis pas certain que cela suffise.
Le taux d’activité des seniors dépend étroitement de l’âge légal de départ en retraite
Je ne veux pas préjuger des discussions en cours sur ces sujets. Mais je signale simplement à ceux qui estiment qu’on va tout simplement augmenter le nombre de chômeurs sexagénaires que cette idée très répandue est fausse : le nombre de sexagénaires chômeurs est important dans les quelques années qui précèdent l’âge légal de départ, et donc diminue à un âge donné au fur et à mesure que l’âge de départ augmente.
L’examen des chiffres de la DARES montre que le passage de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans et les autres mesures dans le même sens (allongement de la durée de cotisation) a fait passer le taux d’emploi des 55 ans et plus, de 42 % en 2010 à 56 % en 2021.
Et l’âge effectif de départ à la retraite remonte rapidement depuis 2009.
À l’étranger, ou l’âge de la retraite est plus élevé qu’en France l’emploi à un âge donné lui est supérieur.
Par ailleurs, dans presque tous les métiers la pénurie de main-d’œuvre amène à faire appel plus ou moins discrètement aux retraités ou au noir ou grâce a des prête-nom pour les « chômeurs » ou des sans-papiers.
Le lien entre fécondité et vieillissement de la population
Un dernier point démographique est très mal connu : le vieillissement de la population vient en grande partie de la fécondité, mais cette baisse de la fécondité est justement la conséquence de l’existence d’un système de retraite.
En effet, depuis toujours ce sont des enfants qui soutiennent les parents dans leur vieillesse. C’est toujours vrai aujourd’hui, mais par l’intermédiaire des caisses de retraite qui coupent le lien direct entre parents et enfants.
Autrement dit on peut maintenant être retraité sans avoir eu d’enfants, c’est-à-dire grâce aux enfants des autres et en prélevant une partie de son niveau de vie sur ceux qui se sont donnés du mal pour les élever.
Je pense qu’il était bon de rappeler ces fondamentaux avant de se lancer dans les discussions qui commencent.
Chacun va vouloir maintenant changer le paramètre qui l’arrange. Je ne parle évidemment pas des irresponsables qui veulent ramener le départ à 60 ans pour des raisons purement électorales, comme Mitterrand l’a fait en son temps.
En conclusion
Ne vous laissez pas embrouiller par les chiffres, pensez démographie, c’est-à-dire immigration ou au relèvement de l’âge de la retraite. Et rajoutez une aide aux parents qui se donnent le mal d’élever des enfants dont vous aurez grand besoin dans vos vieux jours, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’un système financier.
Yves Montenay
Source utile
Rapport annuel du Comité d’Orientation des Retraites – Septembre 2022 – Evolutions et perspectives des retraites en France
Afin de clore peut-être la discussion entre retraite par répartition et par capitalisation, si on disait simplement que faire et élever des enfants c’est capitaliser. Par conséquent oublions la réforme des systèmes de retraite et revenons aux avantages donnés à ceux qui font et élèvent des enfants.
Merci Jacques. C’est justement ce que je dis en conclusion.
Je suis neutre par rapport au système de retraite parce que je pense que ce n’est pas une question financière.
Généralement, je pense qu’il faut laisser un maximum de liberté dans ce domaine, par exemple, comme je l’ai écrit, en enlevant, toute limitation au cumul emploi retraite
Je me lève seulement contre les publicités maladroite mensongère Lison qu’il y’a une solution miraculeuse. Pour éviter tout controverse, je n’ai notamment pas cité l’article récent de tes Economist rapportant les difficultés des fonds de pension américains duel à la baisse des obligations, suite à la hausse des taux
Merci pour cette analyse très bien argumentée.L’opposition quasi-religieuse de certains syndicats au recul de l’âge du départ en retraite est complètement contradictoire: beaucoup de travailleurs, en bonne santé, aimeraient bien pouvoir, au contraire, continuer à pratiquer une activité salariée (pour le revenu, pour les relations sociales, pour le perfectionnement intellectuel). Ces syndicats feraient mieux de négocier sur les conditions de travail qui sont offertes aux travailleurs âgés (aménagements spécifiques,cumul d’emplois), plutôt que de souhaiter bêtement que les travailleurs d’un certain âge soient renvoyés chez eux sans revenu suffisant pour profiter du temps libre nouveau. Voilà en tout cas un thème de réflexion qui devrait faire réfléchir les cerveaux qui font la promotion de la décroissance (voir votre dernier article) pour la France : ce pays, classé aujourd’hui 21ème par le critère « PIB par habitant » a bien un problème directement lié à son appauvrissement (et donc à sa décroissance lente). On peut imaginer ce que deviendrait ce problème des retraites (et ceux qui en découleraient…pour tout le pays) si la France entrait en décroissance économique de manière encore plus profonde et plus rapide….On ne peut partager, ou financer, que ce que l’on produit (de manière verte et non polluante, si possible, évidemment)
Tout à fait d’accord. Je me suis toujours demandé comment on pouvait distribuer plus (les retraites ou autre chose) en travaillant moins.
Comme d’habitude votre billet est bien documenté.
C est vrai que d’opposer capitalisation et répartition est juste un point de vue idéologique.
Je pense que le système Suisse qui repose sur trois piliersest une bonne solution.
Un premier sur une cotisation prélevé par l état pour les plus démunis et aussi pour la fin de vie
Un deuxième sur un prélèvement sur les salaires et cotisations patronales.
Un troisième sur la capitalisation d ailleurs inscrit dans la constitution.
Ce qui est sur ce que sans une économie saine et équilibrée tout système de retraite n est pas possible.Et une démographie équilibrée comme vous le souligner.
Je ne vois pas pourquoi imposer un âge de départ à la retraite arrêter de travailler est un choix personnel.
En France vous pouvez travailler après la retraite payer les cotisations comme un salarié mais ne pas bénéficier de ses cotisations.
Encore une aberration.
N est ce pas ?
Je suis tout à fait d’accord
La répartition c’est un expédient qui permet de servir des retraites immédiatement , surtout quand les retraités sont peu nombreux et ne vivent pas longtemps. (1945, espérance de vie 60 ans) Et c’est hyper collectif avec des règles contraignantes. La capitalisation c’est 40 ans ou plus d’efforts d’investissements mais plus de libertés. La différence n’est pas idéologique mais économique. Passer de la capitalisation à la répartition est « facile » si les jeunes acceptent de cotiser pour des vieux qui sont supposés avoir accumulé un capital. Passer de la répartition à la capitalisation c’est devoir « emprunter » 2,5 PIB pour verser les retraites qui ne sont plus payées par les cotisations des jeunes qui capitalisent. Le gros avantage de la capitalisation est que de l’argent est confié à des professionnels qui investissent avec réflexion. Dans le pays ou mondialement. La faiblesse de la répartition est qu’elle reste nationale et moyennante à la performance de l’économie moyenne de tout le pays. Solidarité imposée avec les cigales qui consomment, s’endettent et investissent peu (la France actuellement)..
Relisez bien l’article : je ne suis, ni pour ni contre la retraite par capitalisation, je dis qu’elle ne change pas le problème global, qui est démographique.
Certes, la retraite par capitalisation apporte plus de liberté, mais dans les deux sens, c’est-à-dire qu’on peut avoir une bonne retraite ou rater ses investissements. Or, une partie de la population préfère la sécurité. Ce n’est pas mon problème dans cet article, et je ne traite pas de ce point.
Je dis simplement que pour s’occuper des vieux, il faut « des boulangers, des soignants et des ascensoristes», et cela quelque soit le système. Et que pour produire des biens et services à tous, enfants, adultes et retraités, il faut que suffisamment de gens travaillent.
Or, du faît de la faible fécondité, il n’y en a pas assez dans presque tous les pays du monde hors Afrique. Il faudra donc que chacun travaille plus longtemps, par jours, ou par semaine, ou par an ou en nombre d’années.
Le circuit financier, c’est-à-dire la répartition ou le passage par des entreprises dans le cas de la capitalisation, ne change pas ces données de base.
Une analyse Montenay est tjrs intéressante avec des angles de vue qu’on ne voit pas ensemble ailleurs.
Mais plusieurs points me semblent oubliés:
1/. les syndicats savent que les retraités font les embauches et les montées de carrière qui sont pénalisées par le recul du départ à la retraite;
2/. retarder le départ à la retraite met l’effort direct sur les bientôt retraités, notamment pour les faux emplois ou le chômage parking, sans contrepartie pour la plupart;
3/. si en pratique le recul de l’âge induit une remontée du taux d’occupation des vieux , ce n’est probablement pas la méthode la plus efficace pour une part importante des bas de l’échelle, plus usés que les cadres et fonctionnaires (10 ans d’écart d’espérance de vie): le problème NUMERO 1 de la France est le faible taux d’emploi = la création nette d’emplois n’est pas favorisée par rapport aux pays voisins concurrents.
4/. pour remonter la population active il pourrait être plus rapide à court terme (et moins couteux que d’accueillir bcp d’immigrants dont on dépouille les autres pays) de vraiment bien former dans les entreprises en croissance les millions de disponibles en age de travailler (j’ai un plan pour cela).
5/. Generation libre et Marc de Basquiat ont soulevé la question de la solidarité entre retraités : un retraité normal a du bien et moins de dépenses qu’un actif (hors croisières) , En niveau de vie, bcp de retraités sont nettement au dessus des jeunes cotisants et des défavorisés à la retraite.
6/. la force de la capitalisation est d’investir dans le monde entier et dans les entreprises les plus performantes , alors que la répartition suit forcément la moyenne du pays , En taux composés pendant 40 ans cela peut faire du simple au double (mais chut) Le cas intermédiaire serait de limiter les placements à des fonds nationaux , pour booster les investissements de création d’emplois de meilleurs niveaux et bien robotisés (vs vieux un peu cassés) et faciliter la remontée de la population active.
7/. les retraites ce n’est pas qu’une question d’argent , mais un peu quand même pour tout ce qui permettra d’employer dans de bons emplois productifs , comme en suisse, plus de 50% de la population et non pas 1/3 comme en France , avec les besoins de taxation des actifs pour redistribuer aux inactifs en age de travailler (mais pas forcément en capacités …)..
8/. le problème profond de la France réside dans l’insuffisance de création d’emplois par rapport à l’arrivée annuelle des jeunes et femmes et immigrants … déficit moyen d’au moins 100 000 par an depuis 50 ans => 5 millions de cotisants en moins et tous les budgets partout à l’os (moindre performance) et augmentation des dettes de partout.
Il faut travailler plus mais le problème c’est de favoriser réellement la création d’emplois supplémentaires vraiment productifs de vrais biens et services à mettre en face des quantités de monnaie (et pas trop de déficit commercial).
Merci pour ces différents points. Nous sommes d’accord pour une grande partie. Je préciserai seulement qu’à mon avis les emplois créés par les marchés sont a priori utiles. Et qu’actuellement il s’en crée massivement.
J’accuserais plutôt la baisse de la fécondité depuis une quarantaine d’années
– » à mon avis les emplois créés par les marchés sont a priori utiles. » (Y. Montenay)
Utiles à quoi ? En quoi les emplois dans la Pub, dans la conception et la marchandisation de gadgets (d’innovations à la con), comme seuls exemples, sont-ils utiles ? Si ce n’est à alimenter le Système tel qu’il fonctionne. Non, à mon avis rien qu’en France il y a des milliers d’emplois et des tas de métiers totalement inutiles. Si ce n’est néfastes et nuisibles.
Par contre il y aurait des possibilités d’emplois dans des tas de domaines, le nettoyage de l’environnement par exemple. Nettoyeur de plages, de rivières, de berges et de fossés, et correctement payé bien sûr, ce serait pas un beau métier peut-être ? Et qu’on n’aille pas dire que ce sont les bras qui manquent. Avec ceux des chômeurs et ceux de tous ces brasseurs de vent et autres publicitaires la nature pourrait être nettement plus propre. Seulement voilà, pour le Système ce n’est pas rentable. Ce qui est rentable c’est de bien nettoyer les quartiers chics, les belles avenues, les pelouses de golfs et autres coins de ce genre, de les rendre toujours plus attractifs, attrayants etc. Tout simplement parce que là on peut chiffrer de suite le retour sur investissement, comme on dit.
Pognon-Pognon, Business as usual, TINA, The Show must go on (en attendant) … voilà où sont les fondamentaux.
Bigre ! Sans Pub pas de frigos… Eh ben heureusement que le job de TF1 et Compagnie n’est pas de vendre du temps de cerveau disponible à Beretta. Plus de 500 milliards de dollars par an dans le monde. Parce que vous le valez bien ! Je vous laisse imaginer tout ce qu’on pourrait faire avec ce pognon. En plus des machines à laver et des frigos, qui (comme les bagnoles, les smartphones etc.) n’ont peut être pas besoin ou « besoin » de changer de look chaque ânée. Mais non, on nous dit que la Pub c’est formidable, on nous ferait presque croire que sans la Pub nous nous éclairerions encore à la bougie. Selon moi c’est cette façon de penser qui est le plus grave. Comment pourrions-nous imaginer de véritables solutions, pour sauver ou « sauver » la planète, le climat, les retraites… tout en continuant à résonner* dans le cadre de ce système vérolé de tous les côtés ?
* comme le font les corps creux.
Quel système ? Il est tout à fait naturel que les hommes aient par exemple envie de s’éclairer, mais ils ne peuvent le faire que si les ampoules électriques sont bon marché donc donc produites par millions voir milliards. Si, faute de pub, on attend le bouche à l’oreille pour fabriquer des ampoules électriques, elles vaudront une fortune et elles ne seront utilisés que par quelques privilégiés.
belle reponse. les critiques du système actuel oublient sa principale qualité : la liberté de proposer avec la liberté de choisir qui donne une prime aux bons innovateurs. les autres systèmes par comites sont colles aux regimes stationnaires sans progres… ou alors en copiant avec retard et dependance.
Si seulement cet article pouvait être lu et compris par la majorité des Français…
Un bémol: l’immigration n’est pas totalement la solution: on dépouille les pays pauvres de leurs citoyens les plus entreprenants et les plus qualifiés, et de plus tôt ou tard la ressource s’épuisera. Je dirais ironiquement qu’elle s’épuisera comme s’est épuisée l’adoption internationale: sorti de la misère, on garde ses enfants !
Un détail amusant : ce sont souvent les mêmes qui sont fiers d’être « childfree » et qui condamnent avec vigueur la fraude fiscale…
Je suis bien d’accord. Une nuance toutefois pour ce qu’on appelle « le pillage des cerveaux» : en général, les gens préfèrent rester dans leur pays et ne s’en vont que si la situation matérielle est bien meilleure, que leur liberté est mieux respectée et la qualité de l’école pour leurs enfants meilleure que chez eux. Donc la responsabilité est partagée avec le pays de départ : les médecins malgaches qui sont aujourd’hui en France, nous sont très utiles, mais manquent sur place Or ils sont partis à cause de la révolution catastrophique de « l’amiral »
Comme d’habitude, derrière des chiffres qui expliquent a priori la logique déployée, se cache probablement la pensée idéologique néolibérale de la classe dominante qui, pourrait se résumer en cette maxime : il faut redistribuer les richesses, par la loi ( haro sur les acquis sociaux de la Libération qui n’ont jamais été acceptés par le patronat !), par la mainmise sur les principaux médias ( pour professer « la bonne parole néolibérale ») , par le monopole du pouvoir ( combien de millionnaires dans l’actuel gouvernement et de représentants des autres classes sociales ? Combien à l’Assemblée Nationale ?) et s’il le faut, par le force ( voir la répression sanglante des Gilets Jaunes ) et cette redistribution se fera au détriment des autres classes sociales. La question des retraites, telle qu’ elle est évoquée ici et approuvée par la majorité des commentateurs, probablement conservateurs et lecteurs du Figaro, est un exemple de la mise en pratique de cette maxime.
Le ratio cotisants/ retraités va se dégrader si on ne fait rien? Certes, mais pourquoi alors ne pas se poser la question du financement des retraites . Ce financement doit-il se faire uniquement sur les cotisations sociales payées par les salariés et ( de moins en moins depuis 30 ans ) par celles des entreprises? On pourrait par exemple arrêter de subventionner les multinationales par le biais du CICE, qui au départ était conçu pour encourager l’investissement dans les technologies et qui est devenu depuis 2019 un simple allègement des cotisations sociales ( qui manquent pour financer les retraites entre autres ). D’autres solutions pourraient probablement être dégagées mais le monopole écrasant de la classe dominante empêche qu’elles émergent.
Il faut plus de travailleurs pour créer plus de richesses? Certes, mais à quoi cela sert-il si elles sont de plus en plus mal réparties comme c’est le cas depuis 30 ans ? En tant que fonctionnaire enseignant, je vois très concrètement ce que représente la baisse d’au moins 20% de notre pouvoir d’achat ( que vous êtes un des seuls à contester…). L’argument « plus de travailleurs pour plus de richesses » est à l’heure actuelle un miroir aux alouettes puisque l’histoire économique des ces trente dernières années nous montre que cette richesse sera détournée au profit de la classe dominante.
Il faudra des personnes pour s’occuper notamment des séniors ? Bien sûr, mais , si les salaires dans ce secteur sont augmentés, cela devrait résoudre une partie du problème, tout comme une aide accrue aux familles avec enfants. Et faisons appel aux immigrés. Vous écrivez que cette solution se heurtera à l’hostilité de la population? D’une part, les gens (vous savez, ceux qui sont hors de la classe dominante…) sont plus ouverts que les intellectuels ou les hommes politiques ne pensent ; si beaucoup votent Rassemblement National , c’est plus pour exprimer un rejet des conséquences des politiques néolibérales que par racisme. D’autre part, « nécessité fait loi » : quand les gens se rendront compte que le soin des personnes âgées ne pourrait se faire sans les immigrés, ceux-ci seront certainement mieux intégrés et acceptés.
En résumé, l’argument ‘démographie » est certes un argument dont il faut tenir compte. Mais apparemment, c’est aussi un prétexte pour refuser que des solutions vraiment innovantes émergent et, surtout, pour assoir encore plus les privilèges de la classe dominante.
Mpn article n’est absolument pas idéologique. Il rappelle seulement que l’argent ne peut pas soigner et plus généralement, ne peut pas créer des hommes qui n’existent pas. Augmenter le salaire d’une catégorie vide les autres, augmenter tous les salaires déclenchera une inflation égale à la hausse générale, et n’aidera en rien des retraités
Comme d’habitude, derrière des chiffres qui expliquent a priori la logique déployée, se cache probablement la pensée idéologique néolibérale de la classe dominante qui, pourrait se résumer en cette maxime : il faut redistribuer les richesses, par la loi ( haro sur les acquis sociaux de la Libération qui n’ont jamais été acceptés par le patronat !), par la mainmise sur les principaux médias ( pour professer « la bonne parole néolibérale ») , par le monopole du pouvoir ( combien de millionnaires dans l’actuel gouvernement et de représentants des autres classes sociales ? Combien à l’Assemblée Nationale ?) et s’il le faut, par le force ( voir la répression sanglante des Gilets Jaunes ) et cette redistribution se fera au détriment des autres classes sociales. La question des retraites, telle qu’ elle est évoquée ici et approuvée par la majorité des commentateurs, probablement conservateurs et lecteurs du Figaro, est un exemple de la mise en pratique de cette maxime.
Le ratio cotisants/ retraités va se dégrader si on ne fait rien? Certes, mais pourquoi alors ne pas se poser la question du financement des retraites . Ce financement doit-il se faire uniquement sur les cotisations sociales payées par les salariés et ( de moins en moins depuis 30 ans ) par celles des entreprises? On pourrait par exemple arrêter de subventionner les multinationales par le biais du CICE, qui au départ était conçu pour encourager l’investissement dans les technologies et qui est devenu depuis 2019 un simple allègement des cotisations sociales ( qui manquent pour financer les retraites entre autres ). D’autres solutions pourraient probablement être dégagées mais le monopole écrasant de la classe dominante empêche qu’elles émergent.
Il faut plus de travailleurs pour créer plus de richesses? Certes, mais à quoi cela sert-il si elles sont de plus en plus mal réparties comme c’est le cas depuis 30 ans ? En tant que fonctionnaire enseignant, je vois très concrètement ce que représente la baisse d’au moins 20% de notre pouvoir d’achat ( que vous êtes un des seuls à contester…). L’argument « plus de travailleurs pour plus de richesses » est à l’heure actuelle un miroir aux alouettes puisque l’histoire économique des ces trente dernières années nous montre que cette richesse sera détournée au profit de la classe dominante.
Il faudra des personnes pour s’occuper notamment des séniors ? Bien sûr, mais d’une part, si les salaires dans ce secteur sont augmentés, cela devrait résoudre une partie du problème, tout comme une aide accrue aux familles avec enfants. D’autre part, faisons appel aux immigrés. Vous écrivez que cette solution se heurtera à l’hostilité de la population? D’une part, les gens (vous savez, ceux qui sont hors de la classe dominante…) sont plus ouverts que les intellectuels ou les hommes politiques ne pensent ; si beaucoup votent Rassemblement National , c’est plus pour exprimer un rejet des conséquences des politiques néolibérales que par racisme. D’autre part, « nécessité fait loi » : quand les gens se rendront compte que le soin des personnes âgées ne pourrait se faire sans les immigrés, ceux-ci seront certainement mieux intégrés et acceptés.
Pour résumer, l’argument « démographie » est certes important, mais des solutions existent, autres que celle de la réforme proposée. Malheureusement, elles ne peuvent émerger à cause du monopole écrasant du pouvoir de la classe dominante.
Pour l’immigration, je suis assez d’accord avec vous. Voir mon article : https://www.yvesmontenay.fr/2022/11/24/les-passions-contradictoires-sur-limmigration/
Par contre je trouve que vous êtes aveuglé par votre idéologie « lutte des classes » qui vous gêne pour analyser les choses les plus concrètes
Le problème est que « l’analyse des choses les plus concrètes » n’est abordée et diffusée que sous le prisme de la pensée de la classe dominante. Il en est de même pour les solutions proposées. Cela montre une faiblesse chronique de notre système « démocratique ». Vouloir ignorer cette réalité, c’est s’exposer à des retours de bâton douloureux. À force de refuser d’écouter les syndicats ou les salariés, d’imposer sans véritable discussion des réformes, il ne faudra pas s’étonner que l’extrême-droite arrive au pouvoir un jour.
Alors expliquez-nous votre prisme SVP
Depuis plusieurs décennies, et notamment grâce aux politiques néolibérales, puissant instrument de changements,votre classe dominante cherche à se désolidariser au maximum des autres classes sociales; elle va donc orienter la politique économique et sociale de plus en plus en fonction de ses intérêts et de ses vues, de ce qu’elle estime « juste » pour elle et donc,suivant sa logique, pour la société (ce fameux « prisme » qui correspond en gros au néolibéralisme), sans tenir compte des autres membres. L’exemple de la réforme de l’assurance chômage en est une illustration : voilà une réforme imposée à la société, sans vraies discussions, sans recherche de compromis, rejetée par tous les syndicats (même par la CFDT ! ). Une réforme était peut-être nécessaire mais cela méritait une vraie discussion, de vrais débats contradictoires, avec une vraie écoute et prise en compte des avis des autres membres de la société. Mais non, persuadée d’être la plus compétente, orientée par ses vues ( le « prisme »), la classe dominante a ici encore imposé ses propres solutions. Cet autoritarisme se développe d’ailleurs de plus en plus dans tous les domaines et s’impose de différentes façons, comme je l’écrivais dans mon commentaire : « il faut redistribuer les richesses, par la loi ( haro sur les acquis sociaux de la Libération qui n’ont jamais été acceptés par le patronat !), par la mainmise sur les principaux médias ( pour professer « la bonne parole néolibérale ») , par le monopole du pouvoir ( combien de millionnaires dans l’actuel gouvernement et de représentants des autres classes sociales ? Combien à l’Assemblée Nationale ?) et s’il le faut, par le force ( voir la répression sanglante des Gilets Jaunes ) et cette redistribution se fera au détriment des autres classes sociales »…
Je veux bien croire que c’est clair pour vous, mais je n’y comprends rien. Cet
article parle d’un nombre insuffisant d’actifs par rapport aux retraités. Pensez-vous que c’est faux et si ça ne l’est pas, comment comptez-vous faire ?
Le prisme ? Pour moi Varlet est très clair. Et finalement il ne fait que dire ce que j’ai dit, et que vous semblez ne pas pouvoir entendre, et que donc vous vous appliquez à faire disparaître. Tant que nous continuerons à raisonner (cette fois je m’applique) dans le cadre du Système… autrement dit de la pensée de la classe dominante… pensée imposée au monde entier de multiples façons (Pub, propagande, TINA etc. quand ce n’est pas purement et simplement par la force)… eh bien nous ne pourrons JAMAIS imaginer de réelles solutions pour changer le monde (« sauver » la planète et le climat, sauver le système des retraites etc.) ni même éviter le chaos.
C’est peut-être clair pour vous, mais pas pour moi. Revenons à l’article. J’écris il y a un nombre trop faible d’actifs par rapport aux retraités. Pensez-vous que c’est faux ? Et si ça ne l’est pas, que proposez-vous ?
Les nombres d’actifs et de retraités ne sont que, comme le dit très clairement Varlet, «des chiffres qui expliquent a priori la logique déployée [etc.]»
Cette logique (c’en est une) nous est dictée par le «prisme» de la classe dominante, par cette pensée unique, cette idéologie (religion ?) dont nous devons nous libérer. (Décoloniser les imaginaires – Serge Latouche)
Quant à ce que je propose. Pour commencer je vous propose de réfléchir à ce que dit Varlet : «Le ratio cotisants/ retraités va se dégrader si on ne fait rien? Certes, mais pourquoi alors ne pas se poser la question du financement des retraites . Ce financement doit-il se faire uniquement sur les cotisations sociales payées par les salariés et ( de moins en moins depuis 30 ans ) par celles des entreprises? [etc. etc.]»
Sur ce problème des retraites, qui ne reste qu’un exemple, que nous dit-ON ? (ON = les politiques, économistes, journalistes et autres assujettis à la Pensée Unique).
Depuis des lustres ON nous dit qu’il n’y a QUE trois solutions :
1) Cotiser plus cher. Sauf que le pouvoir d’achat etc.
2) Cotiser plus longtemps. Vu que l’espérance de vie augmente et blablabla.
3) Accepter des retraites de misère. Comme celles de beaucoup déjà.
Et bien sûr à forces de répétitions etc. (voir ce que disait le sinistre Goebbels au sujet du cercle et du carré) beaucoup trop de gens ont fini par le croire. Or ce postulat est biaisé. Des solutions ce n’est pas ça qui manque. Encore faut-il sortir du «prisme» pour pouvoir les penser.
Désolé d’être un peu brutal, mais vous n’avez rien compris à l’article car vous continuez à parler d’argent, de classes dominantes etc.. Même si il y avait une révolution sociale, ou si l’Arabie nous faisait un cadeau de dizaines de milliards de dollars, ça ne changerait rien à notre manque d’infirmières, de boulangers, d’ascensoristes etc. Relisez !
Désolé moi aussi, mais j’ai l’impression que nous sommes, là aussi et là encore, dans un dialogue de sourds. Comme je n’avais rien compris… j’ai donc relu votre article.
Je reconnais que votre discours diffère quelque peu de la chanson classique, notamment quand vous dites : «Nous ne parlerons pas des arguments financiers […] Le problème principal, à mon avis, est que la question présentée comme financière alors qu’elle est démographique […] Le premier moyen de garder plus d’un actif par retraité est l’immigration».
J’ai très bien compris que vous étiez radicalement antimalthusien, et sur ce point je vous suis. Seulement, même si vos solutions (avec ou sans «») sortent de l’ordinaire, vous restez prisonnier du cadre (du prisme) de la pensée dominante. Certains (pas moi) pourraient même vous accuser d’œuvrer là pour ce fameux Grand Remplacement. Les immigrés sont là pour travailler et cotiser à la place des travailleurs-cotisants «de souche», qui eux se font de moins en moins nombreux et/ou de plus en plus vieux.
Je suis désolé, mais les règles du Jeu restent toujours les mêmes : Travailler, produire (n’importe quoi), cotiser, payer, consommer (n’importe quoi), polluer etc. pour que le Système puisse continuer de tourner comme il tourne. (Business, Pognon, Compétition, Toujours plus etc.)
« On manque de bras et de cerveaux, où sont-ils ? » demandez-vous. Même si notre pays vieillit ce ne sont quand même pas les bras et les cerveaux qui manquent. Ne serait-ce déjà que parmi les chômeurs et sans compter tous ces bras et ces cerveaux qui seraient bien plus utiles à soigner les gens, à faire du pain, à faire pousser du blé, à nettoyer l’environnement etc. voire à installer ou réparer des ascenseurs pour les handicapés et les vieux.
Pour moi la question (le problème) n’est pas d’abord démographique, elle est d’abord POLITIQUE. Tout est politique certes, mais il s’agit là de commencer par tout déconstruire (pour mieux reconstruire). Par exemple retrouver le sens du travail (tripalium). Travailler, cotiser… oui mais POURQUOI et POUR QUOI ?
Vous commencez votre article en nous disant «préparons-nous pour la discussion pour les retraites». Or il n’y aura pas de discussion. Mais seulement, comme à chaque fois, des simulacres de débats. Comme à chaque fois ON (politiques, économistes, journaleux à la botte etc.) prépare donc le Terrain.
L’Opinion, sensée gouverner (démocratie, ochlocratie ?) est CONTRE. Alors il faut la préparer, la retourner, pour lui faire avaler la pilule amère. La seule chose qui peut peser dans la balance c’est la Rue. Ce que les dominants redoutent le plus c’est tout ce qui perturbe leurs affaires (Business as usual). La préparation du Terrain consiste donc, entre autres, à présenter les éventuels fauteurs de troubles comme des moins que rien aux yeux de l’Opinion (Diviser pour mieux régner). Privilégiés, nantis, preneurs d’otages, voire terroristes.
Et à force de répétitions l’Opinion intègre ces mots. Et finit par confondre des vessies et des lanternes, un cercle un carré, la vérité le mensonge, la liberté l’esclavage (le Pass Sanitaire c’est la liberté) etc. etc.
– « Les régimes spéciaux […] Le cas extrême est celui des conducteurs de trains qui peuvent partir entre 50 et 52 ans […] Il s’agit bien entendu d’un privilège, même si le mot est mal vu. Mais il est âprement défendu, et une grève de la SNCF ou de la RATP peut prendre le pays en otage » (Yves Montenay)
Vous débordez largement du cadre de l’article, qui est de rappeler les données démographiques de base avant de les traduire en paramètres ou d’une autre façon. L’objet de cet article n’est pas de recommander ou non la révolution. Par ailleurs l’histoire nous a montré que les révolutions se terminent souvent par une situation pire que celle de départ. Mais c’est un tout autre sujet
Vous écrivez qu’il y a un nombre trop faible d’actifs par rapport aux retraités. Vous demandez si cela est faux et ce que l’on peut proposer à la place.
Je suppose qu’ici, vous abordez ce problème sous son aspect le plus pragmatique, le plus concret : y a -t-il et y aura-t-il assez de bras pour s’occuper des personnes âgées, des malades, des élèves, etc..
Ce problème du nombre d’actifs est une réalité. Et des réponses ont déjà été données, de votre côté ou de celui des commentateurs :
-Promotion d’une politique familiale plus ambitieuse, dont les « bénéfices » ne pourront toutefois être ressentis qu’à long terme )
– Partage plus équitable des richesses pour permettre une augmentation des salaires et favoriser ainsi le recrutement dans le secteur éducatif, social, médical, judiciaire, autrement dit dans les services publics. Augmentons conséquemment les salaires dans ces secteurs, et la pénurie de main d’oeuvre sera fortement atténuée , si on procède en même temps à un investissement massif dans la formation pour remettre dans la vie active une grande partie des 5 millions (?) de chômeurs.
Je concède que c’est peut-être impossible pour une frange de la population ( manque de motivation ? formation initiale insuffisante? problèmes psychologiques?) mais ne pas travailler, ne pas être engagé dans la vie active, occasionne beaucoup de souffrances chez la grande majorité des chômeurs, qui souhaitent s’insérer par le travail. Aidons -les à se former pour occuper les emplois vacants et augmenter ainsi le nombre de bras.
– Recours à l’immigration. Accueillons les immigrés qui fuient leur pays et formons-les et faisons tout pour les intégrer dans notre société, ce qui est le souhait de la majorité d’entre eux. C’est bien ce qu’ont fait les Allemands lorsqu’ils ont accueilli un million de personnes il y a quelques années.
Où trouver l’argent allez-vous me répondre pour financer ces solutions? On retombe dans le problème que Michel C et moi-même évoquons : seules les solutions prônées par la classe dominante ( qui ne voit que par son propre prisme néolibéral) ont droit de cité , classe qui a les moyens judiciaires, médiatiques, financiers et armés de les imposer et qui n’en n’a que faire des conséquences sur les autres classes sociales . J’ai déjà donné quelques « pistes » dans mes commentaires, mais d’autres économistes, capitalistes sans être néolibéraux ( le néolibéralisme étant une forme parmi d’autres du capitalisme ), en ont aussi. Mais on les ignore.
Je suis d’accord avec vous, sauf sur 2 points
Le premier est que je ne pense pas une redistribution « des richesses » permettra d’augmenter les salaires modestes. Je crains que ce ne soit l’inverse. Et de toute façon ça ne créera pas « des bras et des cerveaux » à les cheveux longs National.
L’autre est votre dernier paragraphe : le problème que je pose est indépendant des questions financières : la solution est d’augmenter la quantité de travail, hebdomadaire, annuel ou de l’ensemble de la vie, parallèlement à un recours à l’immigration. L’augmentation de l’âge de la retraite n’est qu’un levier parmi d’autres, mais c’est le plus immédiatement massif. Le plus indolore est le cumul emploi retraite, parce qu’il est librement choisi, mais je ne sais pas s’il serait suffisant.
La question de la répartition, de la capitalisation, des deux ou de son contraire ne sont que des manières variées et illégitimes ou oiseuses de discuter de ce qu’on considère en général comme inapproprié: l’affectation de l’impôt. Le montant des pensions de retraites est une décision de politique sociale, point final.
L’article ne porte pas sur ce point, mais sur le fait que l’on peut décider ce qu’on veut en matière d’argent, ce qui compte c’est de pouvoir assurer des services et de la production. Voir mes autres réponses pour cela.
Penser régler le financement de retraites par l’immigration est évidemment une erreur sans nom, on pense à la France entièrement remplacée et à quelques vieux grincheux dans mon genre, sénégalais jusqu’au bout de ongles, qui pestent contre ces récentes arrivées de la planète Mars, conseillées par le grand ancien Yves Montenay, et qui nourrissent leur vieux avec de la soupe aux choux.
Ne faire fi que de la volonté de certains peuples à se perpétuer est un aveuglement ou bien une trahison.
Et après tout, la corruption, ça existe, notamment quand on a besoin d’une pension pour vivre.
Attention au mot « évidemment ». Il cache en général une absence de raisonnement. Il vaudrait mieux dire : je suis contre l’immigration parce que ceci, même si cela signifie ne pas avoir assez de monde pour soigner les vieux, et faire tourner l’économie en général. Nous sommes en démocratie et les électeurs choisiront entre les inconvénients.
Je vous renvoie aussi à mes articles sur l’immigration, mot qui ne veut rien dire puisqu’on met dans le même sac un informaticien vietnamien et un trafiquant de drogue.
L’augmentation de la population qui travaille est un problème d’investissement , réalisé ou capté (l’immigration, de préférence organisée ) . Yves, , 11 mai 1941, semble travailler alors qu’il a plus de 62 ans. Il est vrai qu’il n’est pas charbonnier à descendre des tonnes de charbon dans les caves de ses clients. Le débat sur l’age de départ autorisé et le nombre de trimestres de cotisations est un problème d’équités relatives , difficiles à trancher en négociations parisiennes. Mais au fond, c’est un problème d’investissements (matériels, immatériels, humains… pour que tout un chacun puisse contribuer et retirer des satisfactions matérielles et immatérielles. Et être libre de ce que l’on épargne et cotise contre des contreparties choisies (ah le rigide et peu efficace monopole de la sécu ). À la ferme, autrefois, on travaillait de 7 à 77 ans. Partir à la retraite tôt pour une vie de « rentier » et d’ennui ?
La France doit bcp plus investir pour avoir une population productive > 50% de la population totale et que seuls les très jeunes et les très réellement fatigués-malades () soient dispensés de participer-contribuer.
Si vous voulez dire que la productivité est la solution, vous avez raison, relisez mon article. Le problème est que la barre est de plus en plus haut au fur et à mesure que la productivité doit compenser la baisse des actifs.
Or la productivité de se décrète pas. Elle est fonction de multiples facteurs dont la qualité de l’enseignement.
La productivité dépendant aussi …du temps de travail ! Et des investissements réalisés (en quantité, comme en nature c’est à dire selon les secteurs ciblés). Encore faut-il qu’il y ait des investisseurs qui aient envie d’investir en France. Ou de riches qui restent en France, pour être imposés, si on les ponctionne trop. Bref: octroyer une retraite aux travailleurs qui ont beaucoup travaillé, c’est une mesure sociale de bon sens, mais encore faut-il que la collectivité (nationale ou autre) ait les moyens de la payer. Il n’y a pas de bonnes retraites (en âge ou en pension) dans les pays pauvres (Même au Vietnam communiste, il n’ y avait pas de sécurité sociale il y a encore peu de temps !). Or, la France est un pays qui s’appauvrit (et qui s’endette de manière hallucinante), et qui est maintenant classé 21ème au monde pour son PIB/habitant. Ne pas tenir compte d’un tel contexte économique serait une hérésie pour Marx, même. Et pour Veblen, aussi !
Ceux qui défendent bec et ongle le système de retraites actuel en France, avec le filtre de la justice sociale, devraient y regarder de plus près avec le même filtre: est-il juste que des militaires puissent partir à la retraite à 45 ans, même s’ils ne sont jamais sortis de leur caserne ou de leur bureau ? Est-il social que des agents de certains établissements publics puissent bénéficier du « Service Actif » (départ à 55 ans) au motif unique qu’il font partie du même service que leurs collègues travaillant la nuits et les WE (et qui, eux, le méritent) ? Plus globalement: certains secteurs bénéficient d’une retraite anticipée au motif que leur travail était pénible et dangereux, alors qu’il ne l’est plus depuis belle lurette. Le système actuel est bourré de niches prétendues « sociales » non justifiées.
Souhaiter un autre « système » (ça veut dire quoi, ce mot), ou remettre en cause les économies libérales (on a vu ce que les économies non libérales accordaient à leurs travailleurs et à leurs retraités), relève du fantasme idéologique: dans les sociétés ante-capitalistes (sociétés premières non industrialisés) les anciens sont totalement dépendant des moyens et du bon vouloir des familles ou de leur tribu, quand ils ne sont pas tout simplement…abandonnés !). Relire les Ethnologues.
Quant aux Gilets Jaunes, je sais (pour avoir été sur les Rond-Points) que beaucoup défendaient un système de retraite par capitalisation, et que beaucoup n’avaient aucune sensibilité « sociale », encore moins « socialiste ». Il faut toujours se méfier des belles étiquettes : les personnes Prétendues De Gauche (PDG) ne sont pas forcément celles qu’on croit (exemple: Hitler portait bien l’étiquette « socialiste », ce qui lui a permis d’obtenir le vote ouvrier pour être élu…!)
Merci pour tout cela, mais ça dépasse le cadre de l’article qui est : « attention aux discussions financières, car elles cachent le vrai problème qui est démographique »
J’ai trouvé votre article enrichissant, car il est important de rappeler l’origine d’une cause par l’histoire de celle-ci comme vous l’avez très bien rédigé. Je vous remercie Yves. Bonne continuation à vous !
Merci pour cet encouragement !