Le français est-il menacé par son évolution ?

Le français est-il menacé par son évolution ?

Cet article est rédigé à l’occasion d’une proclamation du gouvernement italien de limiter les anglicismes. C’est un élément d’une question plus générale : l’évolution des langues et en particulier du français, devrait être un enrichissement alors que c’est souvent une déstructuration.

L’Italie s’apprête à légiférer contre l’usage des anglicismes. Un article paru dans Le Point : « Italie : haro sur les anglicismes ! » détaille la proposition de loi, portée par Fratelli d’Italia, pour faire reculer l’usage de l’anglais dans la société italienne et révèle en effet que « Depuis l’an 2000, le nombre d’anglicismes a bondi de 773 % dans la langue italienne. Ainsi le dictionnaire de référence Treccani en recenserait-il près de 9 000 sur 800 000 mots. »

La langue peut-elle évoluer ainsi librement et est-ce même souhaitable ?

Beaucoup de personnes ne se posent pas la question, notamment les libéraux et ceux que je vais appeler « les bourdieusiens ». Les premiers appliquent leur idéal de liberté à l’évolution de la langue, sans se rendre compte des problèmes que cela pose. Les autres estiment que le français est une langue qui est compliquée pour maintenir « les gens du peuple » dans un statut inférieur et les empêcher d’évoluer vers les classes supérieures.

Par ailleurs, le terme « évolution » est trompeur car il a une connotation positive, alors que le phénomène est beaucoup plus nuancé, comme le montrent les possibles extrêmes d’une telle évolution : l’enrichissement mais aussi la déstructuration, voire la destruction de la continuité de la langue dans l’espace et dans le temps.

La position libérale

La position libérale est dans la ligne du slogan « laissez-faire » des libéraux dans le domaine économique. La langue est pour eux une sorte d’être vivant qui évolue à sa façon, et l’État n’a pas à s’en mêler. Ils pensent que l’évolution naturelle des langues est inévitable et que, par exemple, le franglais est simplement le reflet de l’influence de l’anglais dans notre société mondialisée. 

Certains rajoutent que l’anglais est prédominant dans les domaines de la technologie, des affaires et de la culture populaire, et qu’il exerce pour cela une influence significative sur de nombreuses langues, et pas seulement le français. Bref, ils passent de « naturel » à « inévitable ».

Ce « laisser-faire » des libéraux s’applique à toutes les influences extérieures, notamment argotiques. Certains linguistes d’opinions politiques pourtant opposées sont de leur avis, car ils voient là une occasion de « casser la société », ou, de façon plus intéressée, de recevoir des commandes d’études, de grammaires, de dictionnaires …

Nous verrons que cette attitude a d’importants inconvénients, et que l’on est plutôt dans un domaine régalien, c’est-à-dire où l’action publique se justifie en pratique et de façon majoritairement consensuelle.

Une évolution « non régalienne » dans un premier temps

Dans l’histoire du français comme dans celle de bien d’autres langues, il y a 2 périodes différentes : celle où la langue n’est qu’orale, et celle où elle devient écrite.

Des variantes du latin

L’histoire du français commence avec l’occupation romaine, et beaucoup de mots dérivent de l’argot militaire des garnisons. Les couches supérieures apprenaient le latin classique, langue du pouvoir.

Ces 2 variantes du latin ont diffusé lentement (les spécialistes parlent de 5 siècles) vers les couches moyennes et inférieures de la société. 

Mais comme la quasi-totalité de la population ne savait pas écrire, les mots se sont largement déformés.

D’abord dans l’espace : le latin a donné les différentes variantes de l’italien, de l’espagnol, du portugais, du roumain.

En France il a donné des langues locales qui n’étaient pas inter compréhensibles, et dont le plus connues sont le provençal, le gascon, le picard… et le français du domaine royal. 

Ce dernier, comme les autres langues romanes, a fini par être tellement différent du latin que la masse des croyants ne comprenait plus la messe. Cette situation servait l’église catholique, qui rassemblait la quasi-totalité des alphabétisés, en latin évidemment. Les clercs pouvaient asseoir leur autorité en arguant de textes que le bon peuple ne comprenait pas.

Bref, une langue non écrite et a fortiori non enseignée scolairement, évolue très vite et de façon différente suivant les endroits.

En parallèle, l’élite utilise une autre langue, normée et évoluant peu, de manière à garder l’intercompréhension dans le temps et dans l’espace. Ce fut à l’époque le cas du latin, langue écrite commune dans une grande partie de l’Europe. Et cela malgré la disparition de l’empire romain.

L’anglais est-il le nouveau latin ?

Cela n’a pas empêché la naissance d’une littérature populaire en vieux français, dont les textes les plus connus sont ceux des cycles arthuriens de Chrétien de Troyes ou la chanson de Roland. On a également quelques harangues de chefs à leur troupes illettrées, la plus connue étant celle des Serments de Strasbourg en 842, texte souvent considéré comme étant le premier en vieux français.

Le passage à l’écrit implique le régalien

La situation change totalement à la Renaissance et au début de l’âge classique : le vocabulaire et la grammaire sont normalisés et largement figés, tandis qu’on assiste à un vaste enrichissement du vocabulaire transposé directement du latin. 

Les classes moyennes et supérieures étaient d’ailleurs de plus en plus lettrées avec le début de la scolarisation, en général religieuse ou par précepteur. À l’écrit, elles abandonnent le latin pour le français, notamment du fait de cet enrichissement du vocabulaire. 

Ce mouvement est accompagné par le pouvoir : François Ier décida par l’Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, que la vie juridique devait se faire en français et non plus en latin. 

Créée par Richelieu en 1635, l’Académie française, fut proclamée gardienne de la langue. 

Entre les deux, Luther lança la Bible et les services religieux en allemand, et non plus en latin, imité par des locuteurs des autres langues européennes, protestants d’abord puis catholiques.

En France, c’est la langue du roi qui fut choisie. On oublie qu’elle n’était à l’époque la langue maternelle que des habitants de l’Île-de-France à l’Orléanais, et seulement une langue seconde des lettrés des autres régions françaises.

L’écrit impose la normalisation de la langue pour qu’elle soit comprise dans tout le royaume, et bien au-delà dans le cas du français. C’est grâce a cette normalisation que nous comprenons les textes écrits depuis cette époque. 

On dit que les jeunes anglais d’aujourd’hui ne comprennent plus Shakespeare dans le texte original, et qu’il faut le traduire en anglais moderne… avec la perte de contexte qu’implique toute traduction. Toujours en Angleterre où la langue du pouvoir était le français depuis Guillaume le Conquérant, mais où le latin était présent comme ailleurs, les textes juridiques mélangèrent ces deux langues, qui furent bientôt trois avec l’anglais, et les bibliothèques juridiques un peu anciennes ne sont lisibles que par des spécialistes. Merci à François Ier !

L’enrichissement, oui, mais comment ?

Traditionnellement, l’enrichissement s’est fait par la francisation de l’orthographe et de la prononciation. Celle, massive, qui a eu lieu à la Renaissance à partir du latin s’est poursuivie ensuite : l’anglais « riding coat », le vêtement de la chasse à courre, a donné « redingote ».

Plus tôt, l’arabe al gabr (démontrer) avait donné algèbre.

Au XXe siècle il y a eu l’invention du mot « ordinateur » en 1955 par François Girard, responsable du service publicité pour IBM, sur les conseils de son ancien professeur de lettres à Paris, Jacques Perret, alors que beaucoup de langues ont gardé le mot anglais computer (calculateur).

Jusque-là, cet enrichissement a été considéré comme positif.

Mais aujourd’hui le franglais ne francise pas les mots nouveaux et surtout en intègre d’inutiles, ce qui dévalorise la langue au lieu de l’enrichir.

Citons, parmi tant d’autres, l’exemple du terme « challenge », fréquent dans la presse économique et qui tend à s’imposer dans le langage courant. Challenge est de plus prononcé à l’anglaise « tchallinge » alors que c’est l’exact synonyme du mot défi qui a l’avantage d’être plus court et de ne pas bouleverser le lien entre orthographe et prononciation.

Vous pouvez le dire en français !

Bref, pour les défenseurs du français, ce n’est pas une évolution ni un enrichissement, mais une corruption.

 

Les québécois sont fer de lance de la création de nouveaux mots français pour éviter d’utiliser les termes anglais.

Beaucoup de termes anglais ont une existence éphémère, mais ceux qui paraissent les plus durables voient des propositions de francisation être proposées par les commissions de terminologie. Ces dernières font un travail remarquable, avec toutefois parfois, à mon avis, le défaut de vouloir traduire exactement, ce qui est un peu lourd.

L’exemple de l’anglais montre pourtant que l’on peut prendre des mots simples et que le contexte se charge du reste. Comme c’est le cas par exemple du mot souris : c’est le contexte qui nous dit s’il s’agit d’un rongeur ou d’un accessoire informatique.

Communiquer oui, mais aussi raisonner !

Il y a un deuxième débat derrière le « laisser-faire » en matière linguistique et un encadrement régalien. C’est celui de l’usage de la langue.

Une opinion est que la langue ne sert qu’à communiquer : peu importe la langue et son vocabulaire, l’essentiel est d’être compris, ici et maintenant. C’est la forme extrême d’une opinion majoritaire dans beaucoup de milieux, même instruits.

À l’opposé, une minorité, mais très influente, donne un rôle culturel à la langue : c’est l’expression d’une communauté dont les valeurs se sont exprimées dans des œuvres classiques.

Dans le cas du français, on n’a que l’embarras du choix : Ronsard et du Bellay à la Renaissance, Pascal, Molière, Corneille et Racine sous Louis XIV, Voltaire et les Lumières un siècle plus tard, Victor Hugo et les romantiques au XIXe siècle et leurs successeurs de la fin du 19e et du début du XXe siècle. 

Ce rôle culturel va au-delà de la communion dans certaines grandes œuvres.

Il est censé animer toutes les opinions politiques, économiques et philosophiques, rappeler les principales œuvres scientifiques etc. Ce rôle culturel est d’autant plus important que les références au latin ont disparu du langage courant avec la quasi fin de son enseignement dans les collèges et lycées.

La langue structure notre pensée

Certains vont plus loin encore en disant que la langue structure la pensée : un Français de formation classique ne pensera pas comme un Américain et encore moins comme un Chinois ou un Africain, dont les textes de référence sont totalement différents.

C’est l’équivalent de la biodiversité, que l’on veut à juste titre protéger dans le monde animal et végétal : la supprimer serait mettre en péril ce qui fait la richesse de l’humanité, et ferait perdre des idées ou des attitudes fondamentales.

Une conséquence de cette opinion est qu’il faut que des textes anciens restent lisibles, non seulement en France mais dans les autres pays de la francophonie, donc qu’il y ait un enrichissement mais non une déstructuration.

Les régimes autoritaires l’ont bien compris qui veulent « du passé faire table rase ». Citons la Russie soviétique, la Chine de l’époque maoïste et son rebondissement actuel avec « la pensée du président Xi » et bien d’autres despotes de moindre envergure, qui ont tous en commun d’avoir simplifié et appauvri leur langue nationale, notamment pour limiter le passé et le présent à ce qui leur convenait. La Chine a même adopté de nouveaux caractères « plus simples à dessiner », mais qui rendent le passé illisible sauf traduction par l’État, avec par ailleurs la perte de tout le contexte poétique voire culturel.

Remarquons que les démocraties utilisant les caractères chinois (Taiwan, le Japon, Singapour) ont gardé des caractères traditionnels.

Pour aller plus loin dans l’analyse du rôle de la langue dans la réflexion, je vous recommande le site de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme. 

Passons aux problèmes concrets tant dans l’espace que dans le temps.

Courir derrière la langue dans l’espace et dans le temps

Je suis toujours dans l’hypothèse où on laisse toutes les langues évoluer spontanément, ce qui est, encore une fois, une idée majoritaire. 

Très vite on verra apparaître des décalages dans l’espace, c’est-à-dire que l’intercompréhension sera difficile d’une région à l’autre, dans ce qui devrait pourtant en principe être la même langue. L’histoire est riche de phénomènes de ce genre depuis l’éclatement du latin entre les diverses langues romanes à celui de l’anglais et dans une moindre mesure du français, comme Google le signale dans le choix des langues qu’il propose : français de France, français du Canada, … anglais d’Australie, du Canada, des Caraïbes etc. 

Il y a aussi les variations dans le temps : la plupart des langues modernes, sauf le français, nécessitent « moderniser » les textes fondateurs pour un usage scolaire, au risque de perdre le contexte de l’époque.

En France, il y a les auteurs d’avant la normalisation de l’orthographe, comme Montaigne, et ceux des époques suivantes pour lesquels le texte d’origine reste compréhensible même s’il paraît daté à certains jeunes aujourd’hui… auxquels on peut répondre que c’est leur propre langage qui sera bientôt daté…

Bref la scolarisation, et donc la lecture des adultes, impose des manuels scolaires qui ne peuvent pas changer sans arrêt, donc une normalisation de l’orthographe, de la grammaire et du vocabulaire.

Si une certaine évolution des langues est souhaitable et inévitable, elle doit rester en pratique lente et contrôlée par des systèmes scolaires. En France, les partisans du rôle culturel du français s’insurgent ainsi contre « les déviations » de l’enseignement actuel. Et notamment de la tolérance de nombreux enseignants envers les argots, jargons et créoles.

Je mets dans cette catégorie l’écriture inclusive que je considère comme un jargon politique, et qui a été condamnée par l’Académie française et par des tribunaux : le 12 mai 2023, le tribunal administratif de Grenoble-Alpes a débouté l’université de Grenoble en appel de sa condamnation pour avoir rédigé ses statuts en écriture inclusive.

Personnellement, j’estime que ces « variantes » se développent spontanément justement pour n’être comprises que par des initiés, donc sont délibérément des obstacles à l’intercompréhension dans le temps et dans l’espace. Sans compter que passé l’effet de mode, elles peuvent se révéler éphémères.

La simplification de l’orthographe

C’est un sujet très voisin de celui de l’évolution de la langue. Les Italiens et les Espagnols ont plongé : il n’y a plus de pharmacie mais des farmacia

A titre personnel, je suis partisan d’une simple élimination des complications extrêmes, tant en vocabulaire qu’en grammaire – les Québécois nous conseillent d’oublier les « exceptions aux exceptions » de l’accord du participe passé – en ne supprimant que ce qui complique l’apprentissage du français par les étrangers.

Je laisse donc la parole aux spécialistes du Français Langue Etrangère.

Et n’oublions pas la francophonie !

Nous avons vu les complications scolaires, géographiques et historiques entraînés par une transformation rapide. Je crains notamment une dislocation de la francophonie, et donc l’abandon du français qui ne serait plus une langue internationale. 

Par ailleurs cela peut mener à une perte de sa richesse lexicale et à une difficulté à préserver certaines nuances et subtilités spécifiques au français. Je pense notamment à la disparition du passé simple, pourtant vecteur de précision. Plus généralement cette précision, supérieure à celle de l’anglais d’après les juristes internationaux, disparaîtrait avec la dislocation de la grammaire.

Finalement, si suivre l’évolution spontanée du français paraît une idée de bon sens, et elle est d’ailleurs majoritaire, elle paraît peu praticable à l’examen.

Dans l’idéal, il faudrait une organisation à l’échelle de la francophonie ayant pour mission une aide à l’enrichissement par des banques de terminologie communes et un œil sur les programmes scolaires pour veiller à une bonne continuité dans l’espace et dans le temps des principales règles de grammaire.

Nous avons tous remarqué que l’Académie française commençait à s’internationaliser. Elle devrait aller plus loin en accueillant la crème de la francophonie, et la richesse de ses vocabulaires variés.

Yves Montenay

18 commentaires sur “Le français est-il menacé par son évolution ?”

  1. A France-inter, et sans doute ailleurs, on ne fait plus la différence entre « o » ouvert et fermé. C’est très laid !

  2. Une langue « non enseignée scolairement, évolue très vite ». C’est peut-être le nœud du problème : continuer à transmettre ce patrimoine à l’école, en particulier dans la sensibilisation à des œuvres attractives, mais aussi à l’intérêt de l’écriture (on ne travaille plus l’écriture maintenant). Et puis bien sûr, il y a cette catastrophe, pour la langue française, de l’Écriture Pointée prétendue Inclusive (EPI), étiquette mensongère puisque cette EPI va exclure
    1) ceux qui ont des difficultés avec la grammaire, donc certains milieux sociaux défavorisés et mal scolarisés,
    2) ceux qui seront jugés mal-pensants » par les militants de l’EPI responsables des concours, des recrutements, des sélections, etc, et qui seront donc éliminés par ces militants
    3) la langue française elle-même, dans le lot des langues attirantes, puisque la complication de l’EPI (que les militants épistes eux-mêmes n’arrivent pas à respecter plus de 5 lignes) va faire fuir le monde entier, y compris les francophones de naissance, confrontés à la concurrence de langues moins compliquées et (de fait) internationales (anglais, demain le chinois ?). Résultat contradictoire de cette idéologie (et de toutes les idéologies): l’EPI va détruire le projet d’écriture inclusive (sans français, pas besoin d’écriture inclusive).
    La question de la simplification de l’orthographe du français, voire de la grammaire, est un vrai problème: le nier, c’est croire que la beauté de ce qui existe (le français est un latin qui s’est transformé, modernisé, puis étatisé) restera inchangée quel que soit le contexte. Ce serait une erreur de croire cela :aujourd’hui, dans le monde entier, on choisit de plus en plus ses langues (en + de celle acquise dans sa famille), et les langues compliquées seront désavantagées (dans notre monde en cours).

    1. Tout à fait d’accord pour l’écriture inclusive, voir d’ailleurs dans l’article le passage sur ce sujet. Je viens de voir passer un texte disant que c’est un signe de la coupure entre une partie de l’élite qui en est partisan et le reste des Français.
      Et merci pour votre dernier paragraphe

  3. Il faudrait que les journalistes et les présentateurs à la télévision cessent d employer des mots anglais pour « faire dans le vent « 

  4. Bravo pour cet article excellent à tous points de vue.
    Une petite remarque de détail à propos de la disparition de l’enseignement du latin et du grec. Certes ce ne sont plus des matières qui structurent les enseignements comme dans les années cinquante-soixante. La démocratisation et la massification de l’enseignement sont passées par là. Mais même en tant que matière à option, il y a plus d’apprenants en latin et grec aujourd’hui que dans les années d’avant la démocratisation. Il faut ajouter qu’en Allemagne le grec et le latin sont des matières très présentes dans l’enseignement et font concurrence aux langues vivantes telles que le français.

    1. Merci pour ce témoignage sur le latin et le grec. J’ai beaucoup de mal à expliquer son utilité à mes petits-enfants. Théoriquement, toute langue étrangère est l’occasion d’entrer dans une autre culture et de perfectionner son français. Mais en pratique le latin et le grec y réussissent mieux.

  5. Au lieu d’ empiler des lois, commençons par les mettre en pratique et en application : je veux parler de la loi Toubon…ah bon ? pas si bonne que le nom peut laisser à penser !

    1. Je ne parle pas de nouvelle loi dans mon article. Quant à la loi Toubon, vous avez tout à fait raison. Je suis vice président d’Avenir de la langue française, qui fait partie d’un groupe d’associations agréées pour attaquer les contrevenants. Nous avons bien perdu beaucoup de procès et gagné quelques uns. Nous avons constaté que les juges ne connaissaient pas la loi Toubon, qu’elle avait quelques failles, et nous préparons donc pour des parlementaires amis une amélioration de cette loi.

  6. Autrefois le français est devenu dominant chez les riches en combinant une grammaire et des « agrégés  » intéressés par les voyages et la vie auprès des riches européens et de leurs enfants. La transposition de ces « moyens » sera l’internet et la formation interactive en écrivant ses messages. Il y a déjà de beaux outils sur les smartphones. Le complément c’est de transcoder un message dans la manière préférée de chaque lecteur… pas l’auteur, le lecteur (ou l’écouteur par synthèse vocale). In fine , une langue interlangue émergera qui permettra d’écrire une fois, avec ontrôle de clarté et de faible ambiguïté, et d’être traduite. dans la langue au sens large du lecteur. Le français est il bien placé pour alimenter l’interlangue ? probablement non si il reste aussi complexe que maintenant. C’est un challenge pour nos enfants et nos universitaires. Comme dans le passé pour la création de plusieurs normes issues de l’intelligence française.
    Un des facteurs clés sera de fournir un système de saisie qui permet de garder son attention sur les mots et phrases en création et de lire en temps réel les suggestions du programme de guidage (pas plus de 10% des gens savent le faire avec le clavier azerty-qwerty) . Dicter et éditer par souris-pointeur peut le faire… mais un clavier-souris qu’on ne regarde jamais sera bcp plus fort et aspirant… à suivre :-)

    1. Les problèmes que vous évoquez ne sont pas encore « murs ». Par exemple ChatGTP répond sans faute d’orthographe ni de grammaire dans la langue dans laquelle on l’a interrogé.

  7. Ping : La langue des signes sous la menace du Conseil constitutionnel - FROM NET NEWS
    1. Vous avez raison. Mais ça me paraît moins dramatique que « Challenge » pour « Défi ». Je pense que l’important est qu’un texte en français reste lisible partout dans le monde et pendant quelques siècles.

  8. Les simplifications de la langue ne servent qu’à supprimer là richesse et la diversification des idées, à supprimer la force de la pensée, bref à fabriquer la pensée unique, arme absolue de la dictature. Nous y sommes… Jean-Louis

    1. Merci Jean-Louis. C’est mon avis, avec une nuance : nous sommes heureusement très loin d’une « vraie » dictature (Chine, Corée-du-Nord, Russie et bien d’autres)

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