Je suis récemment intervenu dans le cadre d’un groupe de réflexion, où l’on m’a demandé de me livrer à un petit exercice de prospective sur « La France dans 10 ans » dans mes domaines d’expertise, à savoir la démographie et l’économie. Je me suis dit que ces réflexions pouvaient également intéresser mes lecteurs, d’où cet article.
Disons-le d’emblée : à moins de véritables miracles, la situation en France dans 10 ans sera pire qu’aujourd’hui !
Toutes les données stables sont en effet mauvaises, la démographie comme la productivité. Mais comme un homme averti en vaut deux, ce qui suit a pour objectif de déclencher réactions pour « faire des miracles ».
Commençons par ce qui est presque certain :
La pyramide des âges française
Si nous considérons la pyramide des âges telle qu’elle est aujourd’hui, nous remarquons que les classes creuses sont celles de 1973 à 1999, c’est-à-dire des adultes qui ont 24 à 50 ans aujourd’hui. Ils auront donc 34 à 60 ans dans 10 ans. Inversement les classes pleines rassembleront les plus de 60 ans.
Bref, ce sera pire dans 10 ans.
Cette pyramide des âges sera déformée par l’immigration et l’émigration.
L’immigration telle qu’on la craint
Je n’aime pas le mot « immigration » car il est employé très loin de sa définition, et souvent pour faire peur.
Nota bene : ci-après, je parlerai de « flux » et de « stock» alors que les deux termes sont souvent confondus dans le langage courant et par des journalistes. Cela fera plaisir aux scientifiques mais peut Intriguer les autres. Explication par l’exemple : si le flux d’immigration est de 200 000 par an, le stock correspondant est de 800 000 au bout de 4 ans.
À son sens propre, l’immigration, c’est le nombre de personnes devenant résidents français chaque année, donc un flux. L’ordre de grandeur est de 200 000 par an, auxquels s’ajoutent un nombre inconnu par définition de migrants clandestins.
Je n’ai pas dit « sans-papiers » à dessein : ces derniers sont recensés et sont en attente d’une réponse à leur demande d’asile… pour souvent plonger dans l’informel dans un 2e temps si elle est refusée.
Mais ce mot « immigration » a un sens courant très différent de son sens propre, surtout chez les démagogues qui veulent exploiter l’inquiétude des Français dans ce domaine : ils parlent de « l’immigration » pour évoquer le stock des migrants et de leurs descendants. c’est la raison pour laquelle il vaut mieux dire, comme le font certains commentateurs sérieux, la population « issue de l’immigration ».
Cette population est difficile à évaluer, et elle est souvent gonflée par des démagogues ou sous-évaluée par d’autres démagogues d’idéologie inverse. Les premiers pensent que l’assimilation est impossible et les seconds qu’elle n’est pas souhaitable par respect des cultures d’origine.
À mon avis, les deux se trompent.
Ceux qui pensent que l’assimilation n’est pas souhaitable et que le multiculturalisme sera un progrès devraient jeter un œil sur le Liban : ce pays, qui était comparé à la Suisse a sombré dans de multiples guerres civiles qui ont fait fuir les élites et en particulier les chrétiens francophones.
Cela se terminera probablement par un gouvernement islamiste dépendant du Hebzbollah, « le parti de Dieu » soutenu par l’Iran. Un pas dans ce sens est l’interdiction ce mois de mai 2023 du maillot de bain sur une grande plage, celle de Saïda.
Et ceux qui pensent que l’assimilation est impossible n’ont qu’une vue très partielle : ils ne remarquent que les non assimilés, c’est-à-dire la première génération, ce qui est bien naturel, et une partie de la deuxième.
Ne soyons pas hypocrites : ils ciblent les populations d’origine arabe ou musulmane, en oubliant qu’elles ne représentent qu’une partie, certes importante, de la population issue de l’immigration. En particulier les chiffres de stock qui circulent sont ceux de l’ensemble de la population issue de l’immigration non européenne, qui comprend bien d’autres composantes.
L’erreur est de penser que ces populations étaient musulmanes dans leur totalité lors de leur entrée en France et que la religion va se transmettre indéfiniment au fil des générations.
Or l’expérience montre que l’assimilation est un mécanisme quasi-automatique : les parents ou les grands-parents découvrent un jour que leurs descendants sont français. Dans certains groupes c’est le cas dès la 2e génération, dans d’autres surtout dans la 3e.
Cette assimilation est accélérée par les mariages mixtes, qui sont fréquents.
Bref, dans 10 ans, l’assimilation aura grosso modo compensé les nouvelles arrivées, si elles restent au niveau actuel. Bien sûr, n’étant pas prophète, je ne peux pas vous garantir qu’il n’y aura pas de panique migratoire ou anti migratoire qui pourrait changer cela.
Quant à l’action très réelle des mouvements islamistes, des mafieux et autres perturbateurs, c’est un problème d’ordre public. Sujet très délicat, qui n’est pas celui de cet article démographique et économique.
L’immigration telle qu’on la souhaite
Presque tous les métiers sont à court de personnel, et l’économie française est bloquée à tous les niveaux, des moins qualifiés aux plus qualifiés.
Nous avons vu que la pyramide des âges nous dit que ce blocage ne fera que s’accentuer.
Or il est patent que les Français ne veulent pas travailler davantage : verra-t-on dans les 10 ans qui viennent un gouvernement revenir sur les 35 heures, sur les 5 semaines de congés payés, sur la retraite à 62 ans en moyenne, comme en témoignent les violents remous contre le passage à 64 ans d’une partie des promotions concernées ?
Un miracle à espérer !
Il ne reste donc mathématiquement que 2 solutions : une vigoureuse croissance de la productivité et l’immigration.
Or l’émigration des Français va encore aggraver le problème démographique.
L’émigration
Elle est très importante : dans ma famille, et dans celles de beaucoup des gens que je fréquente, les enfants partent à l’étranger, et on ne sait pas s’ils reviendront un jour.
Et même s’ils reviennent, « le stock » de français à l’étranger, déjà important, va croître rapidement.
Or cette émigration n’est pas mesurable, puisque quand vous quittez la France vous ne laissez aucune trace statistique disant que vous partez pour la journée ou pour la vie. Et comme elle n’est pas la mesurée, on en parle peu alors que c’est un élément très important !
J’avais déjà tiré la sonnette d’alarme il y a quelques années dans mon article Emigration : chut… la France se vide en 2014 et cela n’a fait que s’accentuer depuis, notamment du fait de la mondialisation de l’information qui permet à chacun de saisir des opportunités à l’étranger.
Les conséquences économiques et identitaires sont évidemment catastrophiques.
La productivité
L’économie française, et celle de nombreux autres pays, est profondément perturbée par la baisse de la fécondité depuis des décennies, et donc aujourd’hui par celle de la population active.
Mais dans le cas de la France, si cette baisse est plus limitée qu’ailleurs, son effet est renforcé par le fait que nous travaillons beaucoup moins que nos concurrents.
Comment faire face à cette insuffisance quantitative du travail français si nos concitoyens restent imperméables à la nécessité de travailler davantage ?
Mathématiquement, il faudrait augmenter notre productivité bien au-delà de celle de nos voisins.
Or la productivité ne se décrète pas.
C’est le résultat d’un travail de fourmi dans chaque entreprise, dont le résultat dépend du niveau de formation des employés et du progrès technique, notamment la numérisation.
En sens inverse, la productivité est freinée par les dégâts de la bureaucratisation générale du secteur public et de certaines grandes entreprises. Par expérience professionnelle, je suis très sensible à cette bureaucratisation qui est un phénomène humain naturel, contre lequel il faut lutter sans arrêt.
La bureaucratisation est particulièrement envahissante en France du fait de notre centralisation, qui nous amène à multiplier les lois générales et les réglementations, pour s’apercevoir dans un second temps qu’elles s’appliquent mal dans certains cas avant de les compliquer ensuite par des exceptions.
Si chaque loi part d’une bonne intention – c’est du moins ce qui est affiché – leur cumul devient alors inextricable.
J’ai des amis experts-comptables qui passent ainsi leur mois de janvier, puis une bonne partie des mois suivants, à changer les programmes et les paramètres pour tenir compte des nouveautés de la gestion du personnel ou des nouvelles taxes, ou de nouvelles exceptions. Et qui assistent navrés aux fraudes et au trafic que cette complexité permet.
Le problème est analogue chez les pharmaciens qui passeraient plusieurs heures par jour, malgré l’aide des logiciels spécialisés, à régler non seulement les mêmes contraintes administratives que les autres Français, mais aussi le suivi des variations des règles de la sécurité sociale, ainsi que les enquêtes et renseignements sur la viabilité des ordonnances (dont les conditions varient dans le temps) et le suivi de certains produits utilisables par des drogués…
A côté de cela, il y a tout ce qui touche les programmes et l’organisation scolaires plus soucieuse de l’égalité sociale que du maintien du niveau. Or le déclin des compétences des élèves français est une des raisons de la stagnation de notre productivité.
Il y a également les réglementations environnementales et l’application des trouvailles de la bureaucratie européenne (on se souvient de la célèbre tentative du classement des concombres suivant leur forme !). Les agriculteurs subissent le cumul des deux, avec 40 % des dossiers à remplir destinés à Bruxelles.
Certes l’administration française est dans l’ensemble bien numérisée, mais je me demande parfois si ça n’a pas un effet pervers.
De l’avis des intéressés, comptables, pharmaciens, agriculteurs et tous les autres… certaines complications seraient inapplicables sans ordinateur. Bref la numérisation permet des complications réglementaires qu’il aurait été impossible de mettre en place sans elle.
De toute façon je ne vois pas d’évolution importante prévisible dans les 10 ans à venir touchant les principaux facteurs de productivité : même des réformes importantes de l’enseignement mettront des dizaines d’années à se répercuter dans la pyramide des âges.
Il faudra donc un miracle, par exemple des réformes fondamentales en matière d’autonomie locale et de décentralisation.
Autre miracle possible : une rupture technologique.
On parle par exemple beaucoup d’intelligence artificielle et récemment des robots conversationnels… mais la première réaction de certains est de les bloquer !
De toute façon il faut du temps pour transformer les structures professionnelles en conséquence. On se souvient qu’il a fallu un siècle pour l’électricité transforme la vie quotidienne et l’industrie, et que ce n’est toujours pas fini pour les véhicules ! Il a également fallu des dizaines d’années pour que la numérisation soit efficace.
On est donc une fois de plus ramené à la soupape de l’immigration.
Mais cette nécessité mathématique n’est pas acceptée.
En conclusion : vers une hypocrisie sur l’immigration ?
Mon optimisme naturel m’amène à prévoir des miracles.
Un premier « miracle » est prévisible : l’homme est adaptable, il travaillera plus ou moins clandestinement pour obtenir ce qui manque : aide aux parents dans la famille, action bénévole et charitable à l’extérieur, vrai travail après la retraite mais au noir, sauf si les gouvernants ont la sagesse de libérer totalement le cumul emploi-retraite, robots de compagnie…
On réalisera peut-être alors qu’on s’est fait rouler dans la farine par des démagogues vantant le miracle d’avoir à la fois plus de temps libre et de recevoir autant de services du reste de la société. Je pense bien sûr aux plus tonitruants comme Mitterrand et Mélenchon.
Un deuxième miracle serait que l’un des blocages ci-dessus disparaisse, le plus important étant peut-être celui de l’enseignement. Les réformes de l’apprentissage vont dans le bon sens, ainsi que l’action conjointe d’Emmanuel Macron et du maire socialiste de Marseille pour des écoles plus autonomes. Mais elles sont rejetées par les syndicats d’enseignants.
Un autre miracle est possible : une meilleure gestion économique, juridique et surtout psychologique de la question migratoire.
Au Festival de géopolitique de Grenoble en 2019, j’exposais que les pays les plus opposés à l’immigration pour des raisons identitaires, dont, à l’époque, la Hongrie, seraient amenés à être hypocrites en la matière ou à faire disparaître leurs peuples pour « sauver leur identité« , comme le Japon demain ou la Chine après-demain.
C’est exactement ce qui est arrivé : la politique officielle reste la « fermeture migratoire« , mais les entreprises sont cruellement à court de main-d’œuvre, les jeunes n’étant soit pas nés, soit partis en Allemagne. Ces pays font donc venir de nombreux étrangers, avec probablement la complicité passive des pouvoirs politiques.
On nage en pleine hypocrisie : on voudrait bénéficier du travail de la population issue de l’immigration, mais on ne supporte pas sa présence !
Les politiques auront cette contradiction à gérer.
Je ne critique pas les Français, tous les pays ont une opinion publique opposée à l’immigration, du Japon à l’Afrique du Sud et au Chili. C’est donc dans ce domaine qu’un miracle serait très utile.
L’exemple des Allemands qui ont eu à gérer un brusque afflux de Syriens ne connaissant même pas l’alphabet latin nous montre que c’est possible. Et la Grande-Bretagne a connu plus de 600 000 arrivées nettes (immigration moins émigration) en 2022 dont plus de 400 000 principalement en provenance de l’Inde et du Pakistan, si on enlève les Ukrainiens et les Chinois de Hong Kong fuyant la répression de Pékin. Le premier ministre conservateur, le chef du parti indépendantiste écossais et le maire de Londres sont d’ailleurs issus de l’immigration indo–pakistanaise !
Yves Montenay
« à moins de véritables miracles, la situation en France dans 10 ans sera pire qu’aujourd’hui ! ».
Quels pourraient être ces miracles ?
Augmenter la productivité ? Pour cela, il faudrait que les Français ne soient plus hypnotisés par la pseudo écologie alarmiste et acceptent les projets industriels, les nouvelles technologies, les aménagements du territoire, et acceptent aussi de …travailler plus.
Favoriser l’immigration: il faudrait pour cela que l’assimilation réussisse comme c’était le cas jusque dans les années 70. Depuis, les Français sont tombés dans le communautarisme, la haine de soi, l’individualisme et le rejet du projet commun (et ce qui va avec: respect des institutions, des lois, des forces de l’ordre, des contraintes collectives). Et beaucoup semblent tombés aussi dans l’envie d’émigrer face à cette désintégration progressive et vertigineuse.
On voit aujourd’hui les dégâts de l’État Providence : à force de compter sur les Autres et sur les voisins (l’État), les Français ont perdu le sens de l’initiative, de l’effort et de la responsabilité qui rendent possible une collectivité entreprenante et solidaire.
Quatre exemples typiques (symboliques, parlant, etc) du blocage français: la peur de travailler jusqu’à 64 ans + la prolifération de prétendues Zones A Défendre + la revendication sans fin de terrains d’installation toujours plus grandes et toujours plus exclusives (et privées) des Gens dits « Du Voyage » + l’extension des violences dans les manifestations et les débats (Assemblée Nationale, par ex).
L’âge de la retraite sera officiellement à 64 ans, et puis les pensions de retraite vont finir par baisser (il suffit de ne pas revaloriser systématiquement au niveau de l’inflation), et il y aura de plus en plus de personnes exerçant une activité à 65 ans, 70 ans, voire plus, pour compenser, même à temps partiel et peu rémunératrice.
Oui, voir la fin de mon article. Et c’est ce qui se passe au Japon.
Les phénomènes décrits en matière de complexité de la réglementation sont le fruit, surtout, de l’aveuglement de technocrates français ou européens qui n’ont aucune idée de l’utilité d’un tournevis comme certains politiques n’ont aucune idée des conséquences de leurs projets politiques. Il n’y a pas de remède, c’est sûr, seulement des palliatifs. malgré cela, les choses ne vont pas si mal, globalement.
Question: quel pourrait être le secteur politico juridique qui pourrait, à lui seul, déclencher une catastrophe sociale ? Du genre de ce prédicateur évangéliste qui termine son prêche par « amen, awomen »
Bien d’accord pour le premier paragraphe. Pour le second, vous avez sûrement une idée.
Moi non plus je ne crois pas aux miracles, et moi aussi je pense que la situation en France dans 10 ans sera pire qu’aujourd’hui ! Je suis d’accord avec votre analyse sur l’immigration, que ce soit au sujet de la confusion sur les termes «migrants», «réfugiés», «clandestins» etc. que certains voient comme des envahisseurs, des voleurs, des violeurs et j’en passe… ainsi qu’au sujet de l’assimilation, et bien sûr cette hypocrisie que vous dénoncez à la fin. Je suis également d’accord pour dire que l’éducation (de la maternelle à la fac, et tout le long de la vie…) a cruellement besoin d’une sacrée réforme. Quant à dire exactement laquelle, alors là…
Là où je ne vous suis plus, c’est quand vous cherchez des solutions, ou même que vous prévoyez des miracles… dans le cadre du Système. Vous parlez encore de productivité, de concurrents… pour moi vous restez prisonnier du Système. De son cadre de pensée.
J’ai découvert votre blog il n’y a pas longtemps, grâce à votre article sur la décroissance (21 décembre 2022). Je reste convaincu (en un ou deux mots) de l’urgence de décoloniser nos imaginaires. Cette expression n’est pas de moi, mais de Serge Latouche.
Merci.
Dites-nous ce que vous appelez « le système ».
Comme son nom l’indique un système est un ensemble d’éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles. Lorsque ces éléments sont des idées on parle d’idéologie. Une théorie, scientifique ou autre, comme un ensemble de croyances (religion), sont également des systèmes. Les théories scientifiques reposent sur des postulats (il faut bien partir de quelque chose), les religions sur des dogmes (indiscutables). L’économie, par exemple, nous est présentée aujourd’hui comme une science (connaissance), avec ses mécanismes régis par des règles, des lois etc. C’est ainsi que la plupart des économistes s’échinent à chercher des solutions dans le cadre de cette économie dite orthodoxe (religion).
Pour moi, Le Système (« le système ») n’est ni plus ni moins que ce système qui aujourd’hui régit tout, absolument tout ! Et d’abord nos façons de penser, de voir le monde, l’homme, la nature etc., ce qui évidemment agit sur tout le reste. Le Système c’est ce système qui semble avoir triomphé… non seulement dans l’économie (J’accuse l’économie triomphante- Albert Jacquard) mais aussi dans la (les) politique(s), et partout. Comme par exemple encore chez ces ingénieurs (pas seulement) qui s’entêtent à croire (comme on croit en Dieu) en la Technoscience, mère des Innovations et du Progrès, qui progresse pour des siècles et des siècles amen. Ou encore cette croyance selon laquelle la compétition (la guerre) est inscrite dans les gènes de l’Homme. Le Système c’est ce système qui nous a conduit au «Business as usual», qui a fait dire «There is no alternative» (TINA), qui fait que de plus en plus de gens ne croient plus en rien, ou alors en n’importe quoi ce qui revient au même, le nihilisme. Le Système c’est ce système qui a conduit à la défaite de pensée. Qui nous empêche de penser (imaginer) autre chose, et qui nous mène au Désastre. À moins d’un miracle… bien sûr.
Merci, mais en l’occurrence, je ne vois pas précisément. L’économie de marché ? Le capitalisme ? Le dirigisme ? En environnement, le pire a été l’URSS et aujourd’hui la Chine (en émissions annuelles, pas en cumulé)
En fait, pour vous le système, c’est une organisation complotiste et méchante (par exemple, l’Etat, ou les capitalistes, ou bien sûr les USA…) qui colonise nos esprits et nous manipule. Ce qui revient à supputer (à peine) que les gens sont inconscients de ce qu’ils décident, même en démocratie, et qu’ils sont bons à rééduquer pour être « dans la ligne ». A une époque, la « ligne » c’était le léninisme prétendu marxiste (sous ses formes diverses) ou le « hippisme » (idéologie anti « société de consommation »), aujourd’hui la « ligne » c’est l’idéologie de la prétendue « décroissance » (qui oublie que la décroissance sera aussi celle des services publics, de la recherche et de la création, de l’éducation, des transports ou de la santé). Personne n’ a jamais trié le déclenchement d’une bonne invention technique : non au train polluant du 19ème siècle, mais vive le train électrique du 21è. Non aux premières voitures dangereuses de la bourgeoisie, mais vive la belle voiture confortable de Jean Luc Mélenchon. Et personne n’a jamais décrété la bonne organisation sociale qui émerge d’un seul coup et vaille pour l’éternité. Tout est affaire de contradictions et de luttes sociales historiques (même en technique) et de relations dialectiques créatrices de nouveautés (techniques ou sociales).. Il faut relire Marx, par exemple, et relativiser les truismes de Jacquard, Latouche ou Ellul qui supposent (de fait) l’existence d’un Satan à l’origine de la pauvreté, des guerres ou des inégalités.Par exemple; ce sont les contradictions du capitalisme occidental (avec sa lutte des classes interne) qui ont conduit à faire de l’Occident (de l’Europe plus particulièrement) la véritable zone « socialiste » du monde. Si vous aviez connu les pays dits « socialistes » vous auriez compris les mensonges politiques (je vous invite à lire « Au pays du mensonge déconcertant » de Ante Ciglia. Il est possible que j’écorche son nom…).et vous auriez sans doute reçu en pleine figure les remarques des gens quand ils apprennent que vous vivez en France : »vous venez donc d’un pays socialiste ? « . Pour terminer et ne pas trop alourdir mon message: le système, c’est vous, en tapotant sur votre clavier et en dégageant du CO2. Et c’est aussi le manifestant anti-décroissance (CGT et autres) qui veut plus de pouvoir d’achat et de dépenses étatiques. Quant au colonialisme, les nouveaux avant-gardistes occidentaux (Woke ? Décroissantistes ?) feraient bien d’y penser avant d’aller faire la leçon très « colonialiste » aux populations du Sud qui veulent d’abord de la croissance (logements, voitures, restaurants, climatisations, etc): au Vietnam par exemple, s’amuser à ce petit jeu-là, c’est un petit coup de « Dien Bien Phu » assuré dans les fesses (d’ailleurs, historiquement,le colonialisme est toujours venu avec les esprits prétendus éclairés et assoiffés de rééducation (par exemple avec les PDG, les personnes Prétendues De Gauche).
Reste à savoir si cela est le résultat d’un travail de sape et si le 1er objectif, en ce qui concerne la France d’hier, n’était pas de détruire ce qui en était le ciment ? Et aujourd’hui la Russie….d’évidence la France de Clovis et fille ainée de l’Eglise c’est du passé ! Peut-on s’appuyer sur les enquêtes et sur les écrits du poète Canadien Serge Monast ou encore du travail, par tiers interposé d’un autre poète, américain Ezra Pound ?
Le conflit russo-ukrainien opposant les USA par personne interposée, l’OTAN, mais plus véritablement par la chair à canon ukrainienne n’est-il pas un revers sanglant à l’égard de ceux qui souhaitent dominer le monde ? Ceux qui prennent profits du « Chaos » ? Est-ce une autre question ou est-ce la question ?
Le principal travail de sape est à mon avis celui qui mine l’éducation nationale. Voir mon article récent sur ce sujet.
Historiquement, depuis quelques milliers d’années de par le monde , il y a des déclins voire des effondrements et quelques rebonds. À tout moment de ces époques, il y a des auteurs qui se plaignent des déclins et autres, sans que la plupart de ces plaintes et plaidoyers n’aient une quelconque influence sur le cours des choses. La supériorité de l’Europe et de la France n’a pas duré plus de ? 200 ans. Elle a été basée sur l’épanouissement intellectuel des Lumières, déclenchant l’essor industriel , l’explosion des natalités (Europe, pas France) et les 3 supériorités technique, conceptuelle et démographique de l’Europe. On pourrait relire les lamentations des arabes, ottomans, iraniens, indiens ou chinois et lire celles des japonais depuis 30 ans ou des américains avant Reagan ou des russes ?
Mais je ne vois pas de zones du monde cumulant les 3 supériorités qu’ont les civilisations montantes et envahissant les autres.
Pour moi, bientôt octogénaire, et lecteur de Gaspard Koenig (Contr’un) je soutiendrai tout mouvement qui proposerait de trancher le nœud gordien du centralisme administravo-constitutionnel en faveur d’une « libération-explosion » régionale autour des 8000 territoires actifs de notre pays.
Quand ? est l’inconnue.
J’ajouterai deux autres critères à votre vision d’un avenir plus pessimiste pour notre pays le détachement de plus en plus marqué de la classe la plus aisée – en gros, les 20% de la population qui ont voté pour Macron – vis-à-vis du reste de la société, concomitant avec un régime de plus en plus autoritaire. Les événements sur la réforme des retraites en sont un exemple.
Il ne s’agit pas ici de savoir si cette réforme est justifiée ou non, même si les arguments des « pour » ont tous été démentis. Le fait est qu’une écrasante majorité des citoyens était contre cette réforme, mis à part évidemment la classe aisée dont je parle ci-dessus.
Légalement, un gouvernement élu applique ses réformes prévues. Mais, l’histoire française enseigne que la démocratie française se joue aussi dans la rue et que, lorsque l’opposition est forte, le gouvernement en tient compte : rappelons-nous les défilés contre la fin de l’école privée sous Mitterrand ou contre le CPE sous Juppé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les hommes politiques, les députés et les sénateurs, sont en majorité issues des classes favorisées et imposent les réformes qui leur conviennent, en imaginant que cela conviendra à toute la population. Et cela se fait de plus en plus par autoritarisme : utilisation du 49.3, arrestation sans motif légal de manifestants, …
On peut supposer que cela va continuer et que cet autoritarisme va se renforcer ( la répression des Gilets Jaunes le préfigure déjà) pour imposer de nouvelles mesures et pour permettre aux plus aisés de garder leurs privilèges.
Si je comprends bien, vous préférez la démocratie directe à la démocratie représentative. On peut trouver des exemples dans les deux sens : suivre les sondages aurait maintenu la peine de mort, une adoption du CPE aurait vraisemblablement diminué le chômage des jeunes et facilité l’intégration (du moins c’était conçu pour cela). Par définition, les « représentants » sont plus instruit, et donc souvent, mais pas forcément, plus riches. Va-t-on pour auto envers une dictature des classes supérieures ????? Je ne comprends pas l’usage en France du mot dictature, alors que la Chine et d’autres pays montrent à quel point nous en sommes loin !
La démocratie représentative….est-ce celle qui a bafoué le choix d’une majorité opposée au traité établissant une Constitution pour l’Europe en 2005 par un vote à Versailles en 2008, un vote très majoritaire (plus de 560 députés et sénateurs contre 181 ? On voit là la limite de la représentation du Peuple !…
La démocratie représentative, c’est justement de confier à des représentants le soin de faire des lois. Je ne dis pas que c’est mieux ou moins bien que la démocratie directe ou le référendum, mais ça laisse la possibilité que les représentants n’aient pas le même avis.
Ça peut être bien ou mal (peine de mort, âge de la retraite…). C’est en principe pour éviter la démagogie.
Démagogie et démocratie forment un couple inséparable. Lorsque le Peuple (dêmos) va dans le sens «qui va bien» (celui des dominants), et ce dans les urnes comme dans les rues, ON appelle ça démocratie. Lorsque c’est l’Opinion (la Populace, la Foule, le Gros Animal de Platon) ON parle encore de démocratie, alors qu’ON devrait parler d’ochlocratie. Que ce soit l’une ou l’autre, cette forme de gouvernement n’est rien d’autre que cette «étrange dictature» dont nous parle très bien Viviane Forrester.
« La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres » disait Churchill il y a au moins 80 ans. Depuis ça c’est vérifié 1000 fois, À Moscou, à Pékin, à Bamako …
Non, je n’ affirme pas que la démocratie directe est préférable à la démocratie représentative mais que l’une et l’autre se complétaient assez bien jusqu’à une date récente en France. Je cite pour cela les exemples de l’ école privée et du CPE. La démocratie représentative est une illusion actuellement car la classe aisée et dominante est surreprésentée.. Les manifestations de rues – je parle de celles qui durent des semaines et qui mobilisent un nombre important de personnes- permettaient de pallier en partie ce défaut important. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. : Cela montre au moins deux réalités:
– la classe dominante va chercher de plus en plus à imposer SA politique, sans tenir compte des autres classes sociales
– manifester pacifiquement, pendant des semaines et en nombre ne sert plus à rien. À votre avis, que faut-il en déduire? Probablement, une montée de la violence alimentée par une répression gouvernementale.
Vous semblez en outre accepter comme une fatalité qu’une démocratie représentative soit plutôt dominée par la classe aisée.. Et s’il existait des solutions pour y remédier ? Par exemple, en instaurant des quotas pour les classes moins aisées? Ou d’autres solutions à imaginer ?
Enfin , vous citez la peine de mort comme exemple négatif de la démocratie directe. C’est plutôt un contre-exemple car vous confondez démocratie directe et gouvernement par les sondages.Autant que je me souvienne, les partisans de la peine de mort en sont restés à des invectives. Ils ne se sont pas mobilisés pendant des semaines, en masse, en bravant le froid et les policiers comme l’ont fait les manifestants contre le CPE, contre la fin de l’école privée ou contre la dernière réforme des retraites..
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Tout cela me paraît très discutable, par exemple le rejet du CPE a été une des causes du chômage des jeunes. Je ne trouve pas choquant que des « représentants ». connaissant mieux le marché de l’emploi que l’électeur de base puisse en décider (ce qui n’a pas été le cas). L’électeur de base voit une perte de pouvoir d’achat en cas d’embauche, mais ne voit pas que cette dernière ne se fera pas.
Les opposants à la réformette des retraites de base n’ont pas proposé d’alternatives qui aurait pu avoir une majorité dans le pays , en séparant bien les cotisants encore loin de la retraite et les cotisants près de la retraite. Le problème des retraites est que plus de 30% est payé par l’impôt et la dette. Alternatives à travailler plus ? Cotiser plus…
Vous connaissez mon avis : ce n’est pas une question d’argent. Avec tout l’argent du monde, qu’îl vienne de la dette ou d’autre chose on n’aura pas plus d’infirmières, de boulangers et le réparateurs d’ascenseur. Il faut travailler plus pour offrir à tout le monde, retraités ou non, les services indispensables. On peut le faire en retardant l’âge de départ, en travaillant plus chaque semaine ou chaque année, ou en important des travailleurs, donc des immigrés. Si on ne veut rien faire de tout ça, on n’aura pas les services nécessaires quel que soit l’argent des retraites. Je regrette beaucoup que partisans et adversaires de la réforme soient restés dans le domaine financier, alors que c’est un problème de quantité de travail.
Vos lecteurs ont surement mémorisé cet argument « démographique ». Je me limitais à évoquer le fait que les opposants à la réformette micron, ne se sont pas mis d’accord sur une alternative partagée entre les jeunes cotisants , les bientôt retraite, les retraités et les contribuables . Leur masse de 70% ? des sondages n’est pas une majorité sur une solution pour les années à venir. Pour les solutions durables = 20-30 ans, les enfants n’étant pas nés, les retraites étant rognées chaque année en pouvoir d’achat, il restera à travailler tant qu’on peut , pour les améliorer = le cumul emploi retraites sera la solution pour les grévistes et manifestants actuels. Mais c’est loin…
La démographie n’est pas un argument, mais le fondement des solutions qui marchent. Si on ne veut ni partir plus tard ni recevoir des millions d’immigrants, on se retrouvera à court du tout, et on travaillera le cadre d’un cumul emploi–retraite, déjà assoupli et que j’espère qu’on assouplira totalement. Les paresseux vivront chichement, et les actifs auront des moyens supplémentaires en contrepartie des services indispensables à rendre à tous les autres. C’est déjà le cas au Japon et ailleurs
Comment cela ne pourrait-il pas être une question d’argent ? L’essence, l’eau, l’air, le CO2, la santé, une vie… aujourd’hui tout et n’importe quoi se doit d’être pensé en termes d’Argent ! ON ne parle plus de besoins, ON parle de services. Aujourd’hui tout et n’importe quoi se doit d’être une marchandise, d’avoir un prix. La finalité du Travail (tripalium) n’est rien d’autre que le Pognon. L’Argent, que beaucoup d’entre nous croient qu’il se mange, en tous cas que c’est lui qui sert à faire bouillir la Marmite, comme si l’énergie se mesurait en euros ou en dollars.
L’Argent n’a pas d’odeur, à ce qu’ON dit. Et en même temps ON nous parle d’«argent sale», faudrait savoir. Pareil pour le Travail, combien d’inutile et de néfaste ? Publicitaire, par exemple, mais ça ON ne le dit pas. Et combien de choses réellement utiles qu’ON ne fait pas, et de services indispensables qu’ON ne rend pas, faute d’Argent à ce qu’ON dit. Et en même temps, combien qui pointent chez Fourien, combien de paires de bras qui, au mieux, brassent du vent ? Bref, faut juste comprendre une chose : La Pub, la Compétition, le PIB, la Croissance, le Travail, l’Argent, le Système, l’Ordre Établi… tout ça braves gens, c’est sacré !
J’avoue ne pas voir le lien entre ce que vous dites et le fait que l’on manque de monde dans tous les métiers, donc qu’on ne peut pas rendre les services attendus, qu’ils soient bénévoles ou payants.
Le lien me semble pourtant évident. Vous savez comme moi que nous n’avons jamais été aussi nombreux, et que si on manque de monde dans tous les métiers (sic), ce n’est donc certainement pas faute de bras, ni de cerveaux. La raison est alors autre chose.
Pourquoi manque t-on de personnels soignants, par exemple ? La population vieillissante, donc plus de soins etc. ? Certes, mais encore ? Certains pointeront alors ce qu’ils appellent l’assistanat, pour dire que les gens préfèrent être payés à ne rien foutre plutôt que de devoir se lever tôt le matin. Après tout c’est possible, et là encore il faudrait se demander pourquoi. Quoi qu’il en soit on en revient toujours à l’Argent et tout ce qui lui est intrinsèquement lié. Salaires jugés insuffisants, conditions de travail trop pénibles, etc. etc. Que veulent les gens (le Peuple, la Populace etc. ) ? Ceux qui, comme nous, ont la chance de ne pas vivre sous les bombes, de ne pas savoir ce qu’est que d’avoir faim, veulent du Pouvoir d’Achat. L’amour du Travail, dont se moquait Paul Lafarge dans son « Droit à la paresse », a laissé place à l’amour du Caddy. Le citoyen a laissé place au consommateur (con-sot-mateur), l’individualisme et la Compétition ont triomphé, etc. etc. etc. Et là encore à qui la faute ?
Bref, nous sommes dans une impasse. Dont nous ne pourrions sortir qu’en repensant tout de fond en comble (décolonisation des imaginaires). Sauf que tout ça est un vaste chantier (travail), qui ne se décrète pas, qui prend du temps, et qu’en plus et en même temps ce n’est pas le chemin que nous prenons.
Le COR a accepté de recevoir MM Bayrou et Beaufret pour parler des 71 milliards par an payant des retraites et cachés dans les comptes et déficits de l’état. S’endetter pour payer des retraites « non cotisées » , cela fait des décennies que les français ne veulent pas voir la vérité de notre vie au dessus de nos moyens qui continue et pénalise les futurs.
Vous avez raison de signaler ce chiffre important qui est rarement apparu dans le débat. Mais mon sujet est de partir des données physiques. Ce chiffre financier ne fait que confirmer qu’il n’y a pas suffisamment d’actifs pour payer les pensions actuelles, et qu’il faut donc que chacun travaille plus longtemps, ou accepte une forte immigration
Travailler plus longtemps… OU … accepter une forte immigration. C’est vrai que ça nous change du discours habituel, qui nous rabâche qu’il n’y a pas trente six solutions… que c’est SOIT cotiser plus (plus cher OU plus longtemps, voire les deux), SOIT toucher des retraites de misère. Voire tout ça et en même temps. Je regrette, encore une fois, mais il y a mille façons de remplir des caisses. Encore faut-il un peu d’imagination. Pour celle des retraites, par exemple, ON peut, par exemple… mettre une vignette sur les bagnoles. Et même sur les avions. ON peut aussi taper sur les gros revenus, sur les profits etc.
Mais bon… de toute façon ça ne changera rien au Problème. Déjà parce que, comme le disait très bien Bernard Maris, l’argent c’est du vent. La dette aussi c’est du vent.
– » cela fait des décennies que les français ne veulent pas voir la vérité de notre vie au dessus de nos moyens qui continue et pénalise les futurs. » (moulin 10 juillet 2023 à 10:26) C’est vrai. Ne serait-ce qu’en terme d’énergie : » Un Français a l’équivalent de 400 à 500 esclaves à sa disposition 24 heures sur 24 ! (sans compter les importations, qui en rajoutent pas loin de 100). Ce résultat serait le même, en ordre de grandeur, pour l’essentiel des européens. « Equivalent esclaves » (fictifs, bien sûr !) » (Jean-Marc Jancovici – Combien suis-je un esclavagiste ?)
Tant que nous n’aurons pas intégré ce genre de réalités, les discussions (et les «débats») sur les retraites (leur financement), comme sur l’éducation etc. resteront aussi vaines que toutes les palabres (blabla) qu’évoque le narrateur au début de ce film célèbre :
– » Les chefs parlèrent, et parlèrent… Et parlèrent encore. Mais rien ne pouvait endiguer le désastre. Leur monde s’écroula… » (Mad Max 2 – George Miller)
Je suis un peu surpris que personne, dans ces échanges, n’ait relevé la baisse de natalité et ses causes probables. Évidement, l’émancipation et la libéralisation des femmes que je salue leur à permis de choisir d’enfanter. Mais qu’en est-il aujourd’hui. L’État, malgré sa ribambelle de service, n’a pas été fichu, ni de prévoir le phénomène, ni d’en apporté la moindre réponse. Prix des loyers, temps de transport (Maison-travail), nombre de crèche me semble à l’origine de cette baisse démographique malgré le solde migratoire. De plus, on peut aussi s’interroger sur l’émigration et notre incapacité économique à conserver ces travailleurs.
Et demain ?
ON parle toujours de niveau de vie, de remplir son Caddy, du coût de l’énergie mais on oublie toujours le coût le plus important : le logement. Là, par le jeu des rendement locatifs, des loi Pinel, des frais de cession (frais de notaire) la France est championne. 20% des propriétaires possèdes 50% du parc locatif et font donc partie des plus aisés tant en capital qu’en revenu. Cette France capitaliste ne contribue-t-elle pas à la baisse démographie ?
Un smicard à Paris devra se prendre 2 à 3 heure de transport pour se rendre au travail. Qui veut avoir un enfant dans ces conditions ? Et un couple gagnant un revenus médians, 5000 €/mois pourra se payer un petit 3 pièce dans une sale quatiers. Qui dans ces condition voudra 2 ou 3 enfant ?
Notre système, consiste à faire payer le plus de chose possible, au prix le plus élevé possible au détriment de vacances exotiques (que je condamne pour des raisons de climat – voir Jancovici), au détriment d’une consommation d’un merdier asiatique toujours plus accessible (que je condamne pour les même raison et d’autre – voir Aurélien Barrau) et enfin, au détriment de la démographie, que je condamne tout autant.
C’est là que je vois ce système, avide de faire circuler le plus d’argent possible sans en voir les conséquences, notamment la baisse démographique qu’ aucun pays « développés » n’a pas su endiguer.
Concernant l’éducation et l’assimilation ou intégration culturelle, je cible les mairies des grandes agglomérations qui n’ont eu d’autre idée que de masser cette population dans des quartiers biens définis afin, probablement de la cacher. Est-ce là la France que l’ont souhaite ? En recopiant le modèle New-York et Harlem ? Dans ce cas, le manque de concertation citoyenne, favorisant l’extrême droite, ne devient-il pas un déni de démocratie ?
Enfin, pour la question du PIB, c’est à dire des montants allouables aux services, il serait déjà bon, dans un premier temps de quantifier la part administrative de sa propre gestion. Les enseignants français sont payés presque la deux fois moins en France qu’en Allemagne alors que la part alloué à l’enseignement dans le PIB est plus élevé en France. J’en conclus que notre administration coûte une fortune en France pour une efficience nulle. Et cela peut aussi venir de nos achats en matériel, en construction d’établissement, de notre de chauffage d’établissements qui sont de vraies passoires thermiques, etc. Tout cela est donc issus d’une gestion des plus navrante.Et pour finir, je souhaiterai bien su’un jour, les autorité laisse à ceux qui le souhaitent, l’opportunité de faire des choses autrement: collège sur 4h/matinée et « ateleir l’après -midi », établissement auto géré, etc car l’objectif est la réussite de nos enfants, pas l’égalité administrative, érigée en objectif alors qu’elle n’est, au mieux, qu’un moyen.
Je suis assez d’accord sur vos analyses et particulièrement sur le dernier paragraphe. Je rajoute néanmoins que tous les gouvernements ayant essayé de faire remonter la fécondité n’ont pas réussi, car cela reste fondamentalement une décision individuelle. Les essais des gouvernements turcs et chinois pour remonter à trois enfants en sont la plus récente illustration. Comme je l’ai dit quelque part, une cause importante de la baisse de la fécondité me semble être l’existence des retraites, puisque l’on compte sur les enfants des autres pour ses vieux jours ! Mais c’est évidemment un tabou…