Les idées toutes faites sur l’immigration, à droite comme à gauche

Les idées toutes faites sur l’immigration, à droite comme à gauche

L’ambiance politique en Occident est à « la fermeté » en matière d’immigration. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je crains un mitraillage réciproque entre la droite et la gauche, à coups de formules lapidaires, fausses ou inapplicables. Et donc qu’aucune des deux ne s’attaque aux vraies questions.

Le « dû colonial » à gauche

À gauche, l’accueil des migrants est souvent présenté comme un « dû colonial » : nous les avons exploités, ils sont pauvres à cause de nous, c’est un juste retour des choses de les accueillir

Pour qui connaît l’histoire coloniale, ça ne tient pas debout. La colonisation a été une époque avec ses qualités et ses défauts, mais les périodes précédentes et suivantes ont en général été plus féroces.

Avant : esclavage interne, traite arabe (la traite européenne s’est arrêtée avant la colonisation), guerres civiles, faible population du fait des techniques agricoles d’alors, et de l’ignorance des problèmes d’hygiène, notamment pour l’eau

Racisme esclavage et colonies : l’histoire méconnue

Après : baisse de la mortalité du fait de la formation à l’hygiène apportée par la période coloniale, explosion démographique, guerres civiles épouvantables (Somalie, Éthiopie, Soudan, Soudan du Sud, Nigéria, Niger, Burkina, Mali, Ouganda, République Centrafricaine, RD Congo et j’en oublie), mauvaise utilisation de l’aide au développement et des financements internationaux.

Pendant : certainement des excès ou répressions, mais assez peu dans l’Afrique subsaharienne ex – française, et rien de comparable avec les guerres civiles et les répressions d’aujourd’hui. Sinon un lieutenant seul avec une poignée « tirailleurs sénégalais » n’auraient pu administrer d’immenses régions. Et les administrateurs coloniaux retraités que j’ai connus dans ma jeunesse s’intéressaient d’abord au développement du pays et ont été traumatisés de se voir traiter de tyrans sanguinaires.

Le mythe de l’horreur coloniale française au sud du Sahara

Les nombres effrayants à droite

À droite, on essaie de se faire peur avec des chiffres qui n’ont pas de sens : 20 % de la population serait composés d’immigrés et de leurs enfants.

Si c’était un bloc hostile, ce chiffre signifierait effectivement quelque chose, mais c’est l’addition d’islamistes, d’informaticiens tunisiens ou indochinois, de marchands de drogue et de médecins algériens, malgaches ou roumains que nous sommes bien contents d’avoir, de prêtres subsahariens dans nos paroisses abandonnées et surtout d’innombrables artisans et petits commerçants, ouverts quand les Français sont fermés.

Les vrais problèmes touchent quelques centaines de milliers de personnes. C’est déjà énorme, mais ça ne fait pas un bloc hostile de 13 à 15 millions !

Le chiffre est imprécis car on peut estimer mais non mesurer le nombre d’immigrés et de descendants de première génération, ne serait-ce que du fait des nombreux mariages mixtes… qui d’ailleurs sont un moyen efficace d’assimilation des enfants.

Immigration : ne pas confondre intégration et assimilation

La paresse des immigrés est une légende : presque tous sont pressés de gagner leur vie, et assez durement dans le cas des artisans et commerçants. Mais ce sont les assistés qui intéressent les médias

La dernière variante de ces chiffres effrayants balancés aux électeurs de droite, a été les fameux 18 % de « prénoms arabo-musulmans » dans les naissances de l’Île-de France.

Les prénoms en question sont parfois arabes chrétiens ou « neutres » (« nour » : lumière), mais surtout on évite de préciser que la coutume veut que l’on reprenne le prénom d’un grand-père ou grand-oncle : je connais une Leïla qui n’a rien de musulmane.

En effet, ça ne préjuge pas de la religion des parents ni de celle de qu’aura l’enfant une fois adulte.

Au centre, le besoin de main-d’œuvre

Travailler est puissant moyen d’intégration, et surtout c’est utile et même indispensable au pays.

Voir les grands cris des patrons allemands lorsque le parti d’extrême droite a proposé de renvoyer tous les Syriens, maintenant qu’il y a dans ce pays un régime plus sympathique que le précédent. En oubliant qu’ils étaient devenus indispensables à l’économie allemande, comme naguère les Turcs… Lire à ce propos l’article Info Migrants : En Allemagne, la crainte d’un potentiel départ de Syriens, notamment dans le domaine de la santé

Regardez autour de vous qui fait quoi, du salarié de base au PDG, et son apparence ou son nom de famille vous montrera à quel point les étrangers et leurs descendants sont indispensables à la société française, qui manque de bas et de cerveaux.

On manque de bras et de cerveaux, où sont-ils ?

On peut rattacher à la question économique l’accueil des étudiants.

S’il s’agit d’étudiants sérieux, ils sont précieux s’ils restent, mais aussi s’ils retournent au pays, car cela augure de liens économiques et culturels futurs. Je pense surtout à ce que je connais le mieux, à savoir les grandes écoles scientifiques ou de management.

Il y a des abus ? Oui bien sûr. Étant reçu dans une université marocaine, je vois l’annonce suivante : « Le département de sociologie de l’université X d’une grande ville française cherche des étudiants pour maintenir un cours menacé faute d’inscrits. Visa accordé au vu de l’inscription. ». Je ne me souviens plus de l’intitulé exact du cours mais il ne m’avait pas paru très utile, et je me suis dit qu’il n’était pas étonnant qu’il n’y ait pas assez de candidats français…

Bien entendu les employeurs et les hommes politiques rappelant que les entreprises ne peuvent se passer d’immigration sont attaqués, à gauche comme à droite.

À gauche, on les accuse de réduire des êtres humains à « un numéro économique », voire de les livrer à « l’exploitation capitaliste » (réaction d’un étudiant : « au pays, on serait heureux d’être exploité comme ça »).

À droite, on se désole, et on prône la robotisation. Ou, pour éviter l’arrivée d’une famille imposée par les traités internationaux, certains préconisent des contrats à durée déterminée d’un petit nombre d’années. À la fin du contrat, les hommes repartent et sont remplacés par un proche. Cela s’appelait une noria.

C’est ce que va tenter le Japon, pays très xénophobe. C’est aussi ce qui se faisait souvent en France, avant la réglementation actuelle de l’immigration dans les années 1970.

Mais la sévérité de cette dernière a fait que l’on n’osait plus quitter la France et donc qu’il fallait faire venir la famille, ce qui est imposé par des traités internationaux.

C’est donc le resserrement lancé par Giscard qui a transformé l’immigration de travail en immigration de peuplement.

Une législation laxiste de l’immigration ?

C’est l’occasion de dire que notre réglementation des entrées légales est très restrictive, sinon il n’y aurait pas 2 ou 300 000 entrées par an, mais un nombre infiniment supérieur. Essayez donc de faire entrer un ami en France et vous ne direz plus que nous sommes laxistes.

On peut cependant discuter de la pertinence de nos critères actuels et je verrai volontiers les chefs d’entreprise jouer un plus grand rôle dans le choix des migrants : à l’idéal on choisirait un individu, plutôt que de voir s’il correspond à une catégorie administrative.

J’entends parler à droite de fermeture des frontières, alors que la plupart des sans-papiers actuels sont entrés irrégulièrement, mais sont restés ensuite. « Fermer les frontières » signifierait par exemple de ne plus accepter de touristes.

Quant à l’expulsion vers le pays d’origine, ce dernier ne l’accepte en général pas.

Je rappelle une expérience de ce genre qui a mal tourné : devant le refus des pays du Maghreb d’accepter des expulsés, nous avons réduit les visas de 50 %.

Donc beaucoup d’hommes d’affaires et d’universitaires se sont dirigés vers d’autres pays, tandis que les déplacements familiaux ont été bloqués pour des personnes qui n’y étaient pour rien. Il a fallu un an pour comprendre notre erreur, et le système ancien permettant aux élites et aux familles de traverser la Méditerranée a été rétabli.

Intégration et assimilation

Je vais être bref ayant déjà développé cette question. L’intégration se fait par le travail et par l’école (cette dernière étant imparfaite).

L’assimilation de tout nouveau migrant est impossible : à partir de l’adolescence, un Chinois, un Africain… reste chinois ou africain. Il ne sert à rien de leur reprocher d’être inassimilables, c’est une réalité humaine.

En revanche, les enfants sont assez souvent assimilés, et les petits-enfants presque toujours.

Voyez le nombre de personnes que vous croisez professionnellement et dont seul le nom de famille signale des parents ou des grands-parents étrangers.

Et pour les musulmans ?

Soyons francs et directs : une partie de ceux qui se déclarent « anti-immigration » pensent rejeter « l’islamisation de la France ». Mais ils devraient commencer par diviser par 2, voire davantage, le chiffre « effrayant » d’une quinzaine de millions d’immigrés et leurs enfants.

De plus, il y a musulmans et musulmans.

Par exemple, on a tendance à considérer comme musulmans les originaires du Maghreb et leurs descendants, alors que la réalité est plus variée : les agnostiques ou athées sont déjà nombreux dans la première génération et le sont encore plus ensuite.

D’ailleurs, les sondages donnent environ 5 millions de musulmans en France, alors que les originaires et descendants de pays théoriquement musulmans sont beaucoup plus nombreux, ce qui veut dire qu’une grande partie des intéressés ne sont pas (ou plus) musulmans. Mais le sujet est tabou.

Un tabou : ces musulmans qui quittent l’islam

Et sur ces 5 millions, seul un quart serait rigoriste pour d’après le fameux sondage de l’institut Montaigne. Cela fait quand même beaucoup, direz-vous. Certes, mais on est très loin des 15 millions des première et deuxième générations, qui est le chiffre généralement cité, en confondant musulmans, ancêtres musulmans et immigrés de toutes religions.

Et il ne faut pas confondre « rigoriste », qui est une notion privée (aller à la mosquée, prier, manger halal…) et être islamiste, c’est-à-dire, en pratique, être un ennemi de la France.

Et plus généralement, on ne peut pas étendre à une catégorie le comportement d’une partie de ses membres.

Certains terroristes islamistes, comme celui qui vient de sévir à la Nouvelle-Orléans le 31 décembre 2024, ne sont pas des immigrés, mais des natifs, qui sont convertis à l’islam en cours de vie et suivent par Internet les directives de l’État islamique .

Ce qui montre bien que l’adversaire véritable, c’est islamisme sous ses diverses formes (Frères musulmans, Al Qaïda, État islamique…) qu’il soit ou non le fait d’immigrés.

Et la plupart des musulmans leur sont opposés et  en sont d’ailleurs des principales victimes à l’échelle mondiale.

L’adversaire le plus dangereux sont les Frères musulmans, qui n’agissent pas de façon violente, mais au contraire pénètrent les rouages des sociétés notamment occidentales pour imposer leurs vues.

L’administration de l’Union européenne serait particulièrement infiltrée : on l’a même vu faire campagne pour le voile !

L’islamisme et les Frères Musulmans

 

Bref, à droite on joue à se fait peur, et, à gauche, on essaie de nous culpabiliser.

La réalité est plus simple : « l’immigration » est une notion purement administrative.

Elle n’existe pas humainement : il n’y a pas d’immigration mais des individus avec leurs qualités et leurs défauts, et on retombe sur les chantiers habituels : qualité de l’école, respect de la laïcité, liberté d’information et d’opinion… bref ce qui déplaît aux islamistes qui savent que ça les condamne à terme.

En résumé, l’adversaire ce n’est pas l’immigration, mais l’islamisme.

Je rajoute que ce que je crains le plus pour la France, c’est l’émigration qui devient massive, et qui touche les plus qualifiés.

NB pour une approche plus approfondie, voir mon récent article Taper sur l’immigration ne résout rien 

Yves Montenay

15 commentaires sur “Les idées toutes faites sur l’immigration, à droite comme à gauche”

  1. Monsieur,
    Depuis peu je reçois vos mails et lis avec intérêt vos articles ; je vais donc vous donner mon point de vue, compte tenu de mon grand âge, mon expérience professionnelle et mon parcours de vie notamment à Marseille, après lecture et relevé de certaines de vos phrases concernant cet article sur l’immigration.
    -« la paresse des immigrés est une légende », dites-vous ; force est de constater, dans les métiers manuels qu’exerçent les immigrés d’Afrique, que rythme de travail, application de consignes sont plus « élastiques »; ceci est constaté par exemple en Algérie où des architectes préfèrent travailler concernant la construction avec des Chinois qu’avec des Algériens (source : Enseignant universitaire en architecture de l’université de Guelma) ; ils suffit d’ailleurs de circuler en Algérie un certain temps pour se rendre compte d’une sorte de laxisme( rapport au temps et à la matérialité différents) dans la vie quotidienne ; je pourrais citer maints exemples constatés lorsque je suis intervenue à Alger et à l’université de Guelma dans les années 2010. Autre exemple : agent de service en établissement hospitalier à Marseille ; mais ceci est compensé par d’autres qualités par exemple la bienveillance auprès de personnes âgées ; il suffit de le savoir au préalable.
    -« les étrangers ou leurs descendants sont indispensables à la société française » ; quels étrangers et pour quoi faire ? les métiers manuels sont de plus en plus rares et exigent de toute façon dans l’exécution des tâches une application de normes qualité et un savoir-faire lié aux techniques actuelles en France. Comment intégrer par le travail des personnes adultes qui ne savent ni lire ni écrire la langue française et qui ont des modes de vie éloignés des nôtres difficilement adaptables du jour au lendemain ?
    -« il y a musulman et musulmans »; chaque être porte en lui ce que les générations précédentes lui ont transmis. Les principes, les valeurs notamment transmises qu’on le veuille ou non par les religions respectives de chaque peuple ; des valeurs transmises par l’islam de façon directe ou indirecte imprègnent forcément encore actuellement de façon sous-jacente les musulmans comme pour nous certaines valeurs transmises par le judéo-christianisme.
    Cordialement

    1. Notre divergence apparente vient du terme « immigrés » qui rassemble des gens tellement différents que tous les malentendus sont possibles. J’ai les mêmes échos que vous sur l’Algérie, et notamment que les Chinois se plaignent que les Algériens ne veulent pas travailler le nombre d’heures par semaine que les Chinois. Cela dit, en France, nous sommes dans un cadre où un « paresseux » serait vite chassé du chantier par les contremaîtres portugais (je simplifie bien sûr).
      Quant à l’affirmation « les étrangers et leurs descendants sont indispensables à la société française » je crois que correspond à une large majorité qui est illustrée non seulement parce que nous voyons tous autour de nous personnel soignant, coursiers, ouvriers du bâtiment… mais aussi que petits commerçants, ingénieurs, médecins et tous les noms de famille que l’on retrouve dans les journaux économiques comme cadre ou dirigeant d’entreprise. Je dis large majorité, ce qui laisse la place à une minorité moins travailleuse, mais c’est le cas aussi de beaucoup de Français d’origine.
      Quant à la transmission des valeurs, d’une part elle est moins automatique que dans les pays de départ socialement et religieusement beaucoup plus formatés, et d’autre part on assimile souvent à tort Maghrébins et musulmans (pour parler de ce que je connais le mieux) alors qu’une fois délivrés de la pression sociale du pays d’origine, on s’aperçoit qu’il y a certes des pratiquants, dont certains sont islamistes, mais aussi des athées, des agnostiques, des soufis etc.
      Autrement dit, on retombe sur l’affirmation banale : les individus sont infiniment variés et les médias ne parlent pas des trains qui arrivent à l’heure.
      l’idéal serait bien sûr de faire le tri à l’entrée, mais je ne vois pas bien comment, à part donner plus de responsabilités aux chefs d’entreprises (voir mes articles)

  2. Je suis un peu habitué à vos articles sur l’Immigration. Grosso Modo, je suis d’accord avec vous parce que vous dîtes le « minimum syndical » au point de vue philosophique. Par exemple (je copie) :  » l’adversaire ce n’est pas l’immigration, mais l’islamisme »… »
    Mais une fois qu’on a dit ça, on fait quoi ?
    Pensons à la montée du nazisme: une poignée d’extrémistes qu’on a tout le temps sous-estimé, jusqu’à ce qu’il provoquent (toujours minoritaires) un basculement de l’opinion (par la peur, l’habitude des pressions, par le contexte économique et international, et par le scrutin parlementaire). Les Islamistes sont minoritaires, mais ils travaillent dans le temps, d’autant que le réseaux sociaux sont 1000 fois plus efficaces que les tracts nazis : la haine de l’Occident et de ses valeurs est permanente chez les Islamistes, et elle fonctionne par des actions isolées meurtrières, pour l’instant (quand elles seront nombreuses, il sera trop tard car tout le monde aura peur de répondre et de se défendre). Les premiers à avoir peur des Islamistes sont les Immigrés (qui ne sont pas venus en France pour vivre comme en Afghanistan ou en Iran). La question du nombre est vitale pour la survie de nos valeurs démocratiques: je concède que vous le savez ( «  »que ce que je crains le plus pour la France, c’est l’émigration qui devient massive »), mais en quoi les employeurs auraient la main sur le contrôle de cet effectif d’immigration. Je pense que vous idéalisez le rôle des employeurs (historiquement, ils ont entrepris et fonctionné pour les Nazis, les Staliniens, pour Xi Jing Ping et pour les Fascistes de Poutine aujourd’hui).
    Il faut que le Politique reprenne le dialogue avec l’Economique, et réciproquement: la nation, le contrat social national, la Vivre-Ensemble, ce n’est pas que du Job ou des emplois, c’est aussi le partage d’une culture commune ou (pour le moins) de codes communes élémentaires et basiques (langue, respect des voisins et des modes d’existence ou de circulation, voire respect du Code Civil et du Code Pénal, etc). L’immigration ne peut pas se défendre (se justifier) autrement que par l’exigence nationale d’un respect de soi: l’argument du boulot refusé par les Français ne tient pas la route, car avec ce genre de rhétorique, on aurait encore de l’esclavage (« les esclaves font un boulot que les autres ne veulent pas faire »), et on aurait encore des femmes enfermées dans les cuisines ( « les Femelles font un travail que les Mâles ne veulent pas faire »).
    Ce n’est pas aux employeurs de décider: ils peuvent exprimer leurs besoins en personnels, et la Nation doit ensuite décider ce qu’elle veut. Et si la Nation souhaite des Immigrés, elle doit exiger d’eux un respect des Français, c’est la première condition d’une immigration heureuse et positive (qui a existé en France durant des décennies). Avec cette technique de gestion nationale, on aura de l’intégration enrichissante. Mais avec les seuls patrons d’entreprise, on n’est pas à l’abri d’une coopération avec le Diable (Lafarge a bossé pour l’Etat Islamique, je crois, de gré ou de force). On doit contrôler notre immigration par des exigences clairement énoncées à l’Etranger, par des maîtrises de nos frontières et par des reconduites aux pays d’origine des clandestins (au besoin par des rapports de force avec ces pays d’origine (en général fascistes et guerriers)

    1. Je pourrais vous renvoyer la balle en disant, pour chaque point de votre texte : « d’accord, mais qu’est-ce qu’on peut faire en pratique ? » Pour les chefs d’entreprise, ils ne se bornent pas à fixer une quantité, mais, s’ils font bien leur travail, à juger si une personne est intégrable ou pas. Certes ils se trompent parfois, mais n’est-ce pas meilleur qu’une règle administrative totalement aveugle à la « qualité » d’une personne ?

      De mémoire, Lafarge était en Syrie, donc à leur merci. Et vous avez raison de dire que les frères musulmans sont habiles à s’infiltrer.

      Mais tout ça n’est pas l’essentiel : ce qui me choque c’est de voir le mot « immigration » qui est une simple catégorie administrative, être utilisé négativement, ce qui est une insulte à la grande majorité des immigrés que nous voyons tous travailler autour de nous : PDG, médecin, ouvriers, infirmières. Réponse habituelle : « ce n’est pas à eux que l’on pense ». Alors pourquoi le dire si on ne le pense pas ?

  3. Je pense que vous faîtes un procès d’intention à ceux qui utilisent le mot « Immigration ». Critiquer l’immigration incontrôlée, et surtout les immigrés qui détestent la France ou les Français, c’est plutôt avoir une pensée positive et bienveillante à l’égard des immigrés (majoritaires) qui font exactement l’inverse. Vous généralisez vous mêmes l’utilisation de ce mot que vous présumez négative: aux Extrémistes qui voient un criminel chez tout immigré, vous répondez par l’Extrême en supposant de la bienveillance chez tout immigré. Il fut un temps où on pouvait être sûr que tout migrant était un amoureux de la France ( avec un travail ou pas, d’ailleurs) : aujourd’hui, ce temps est révolu. L’immigration heureuse, l’immigration positive, c’est une réalité d’un autre époque (je suis moi même d’origine étrangère et nostalgique de ce passé): ceux qui font le plus de mal aux Immigrés (ceux que vous aimez, à juste titre : les bosseurs, les intégrés, ceux qui enrichissent la France, donc), ce sont les immigrés qui se croient autorisés à faire n’importe quoi en France (et à réclamer des droits, par la force, que n’osent même pas réclamer les autres Français). Il faut ouvrir les yeux: quand des migrants chassent les écoliers (parfois eux-mêmes enfants d’immigrés, sinon immigrés eux-mêmes) d’un gymnase pour y dormir, c’est qu’il y a un problème en France avec l’immigration. On a le même scénario problématique avec les occupations de places, de préfectures, ou autres lieux symboliques, opérées par des migrants. Et je n’insiste pas sur les OQTF, parfois criminels, que la France n’emprisonne pas, et qu’elle ne peut plus évacuer par ailleurs. Y a clairement un gros problème. En surréagissant de manière affective (ça vous honore, certes…) aux racistes, vous effacez les arguments rationnels et positifs de ceux (dont énormément d’immigrés) qui disent Stop à « l’immigration de droit » et qui veulent des immigrés qui adhèrent à la France et qui rapportent plus à ce pays qu’ils ne coûtent. Rocard l’avait déjà dit (et Mitterrand aussi) : on ne peut plus (PLUS) accueillir toute la misère du monde. On n’est plus dans les Trente Glorieuses. Et beaucoup d’Immigrés, devenus Français de cœur et de papier, se font du souci en ce moment sur leur place ici (et sur leur niveau de vie) quand ils voient ce qui attend leur nouveau pays : une invasion de « Droits d’Asile » venus d’Afghanistan grâce aux nouvelles dispositions réglementaires sur l’Asile pour les habitants de ce pays…

    1. Je suis d’accord avec vous sur le point que beaucoup d’immigrés sont mécontents de l’immigration actuelle.
      Mais mon propos est différent : je trouve qu’utiliser le mot « immigration » de façon négative est injuste envers la grande majorité (85 % si le taux de chômage est de 15 % contre 7 % pour les autres) qui travaille et est donc utile. Ça n’empêche pas de cibler les abus et de réprimer les ennemis. Et d’améliorer le niveau de l’éducation nationale !

      Comme je l’ai écrit quelque part je suis frappé par le fait que mes petits enfants qui vivent dans une banlieue « bigarrée » de l’Est parisien sont beaucoup moins inquiets que mes amis du 16e qui ne connaissent de cette banlieue que les drames transmis par la télévision.

  4. J’ai vécu mon adolescence à Clichy Sous Bois: drogue et conflits interraciaux (donc racistes) permanents. Mais on s’y fait, une fois qu’on a trouvé sa bande. On n’a pas le choix. Et on ne s’intéresse pas à ce qu’en pense les habitants du 16è arrondissement de Paris : il est possible que l’immigration sauvage (dont les immigrés criminels) gêne moins les citoyens de ce quartier là (16ème ou autre quartier tranquille) que les immigrés tranquilles de Clichy Sous Bois qui en ont marre de cette ambiance. Se faire voler ou brûler sa vieille voiture, pourrie, impacte plus un habitant pauvre du 93 qu’un riverain riche ou aisé du Trocadéro. J’ai quitté ce monde du 93, mais j’ai retrouvé le même phénomène dans le Sud, dans une ville pauvre proche de Montpellier: les immigrés sans papier et sans travail qui ont adhéré à l’Islamisme et ont participé à des attentats (et à l’Etat Islamique en Syrie) ont sali la réputation de tous les Immigrés respectables de cette petite ville languedocienne. Je pense que par respect pour les immigrés qui aiment la France, il faut se débarrasser de l’immigration délinquante, et qu’il faut une immigration contrôlée, voulue, qui colle aux besoins économiques de la France et qui colle (AUSSI) à la culture française (et le premier des traits culturels de la France, ce n’est pas son Bœuf Bourguignon, c’est son Code Civil et son Code Pénal). Mais comme les magistrats français sont des petits bourgeois gorgés d’idées généreuses abstraites que seule la vie quotidienne dans les beaux quartiers permet d’avoir en tête, alors ils appliquent les textes légaux avec largesse, gentillesse, excuses en tous genres et confiance aveugle dans la volonté de faire le Bien (la fameuse réinsertion…) de la part de tous les migrants criminels (et tout le monde peut remarquer, car c’est factuel, que les Juges ont laissé en liberté des immigrés OQTF violeurs et violents qui ont tué quelques jours après leur sortie, alors qu’ils sont sans pitié pour certains mauvais stationnements ou certaines erreurs dans la déclaration d’impôts faite par des Français ordinaires). L’aveuglement sur cette réalité nous mène droit à une adhésion populaire à des politiques autoritaires (fermes et punitives) face à la délinquance et même face à l’immigration (les gens finiront par se dire : plutôt des Français pour travailler dans les vignes durant l’été, que des immigrés sans papiers qu’on va laisser traîner dans la nature sans aucun contrôle). Bref : l’angélisme est l’antichambre du Diable.

    1. Merci, mais nous risquons de nous répéter. Le problème est qu’il n’a pas assez de Français pour s’occuper des vignes l’été ou même pour être aides-soignantes en EHPAD. Je pense que tout le monde est d’accord (sauf une partie des magistrats, c’est un vrai problème) pour qu’il y ait des politiques autoritaires face à la délinquance. Bref le problème est mieux posé si on dit « délinquance » que si on dit « immigration »

  5. A une époque, on disait que les esclaves était nécessaires parce que personne ne pouvait (ou ne voulait) faire leurs jobs. Idem avec les femmes à la cuisine: les hommes ne savaient pas cuisiner ni laver une casserole… Bref : il va falloir que les Français bossent plus, qu’ils travaillent dans les vignes ou les EHPAD, pour que la main d’œuvre sordide, nocturne et sous-payée des champs d’été prennent fin (les chefs d’entreprise sont un peu responsables de ça, et l’Etat surtout par sa politique fiscale). Il faut augmenter les salaires dans ces secteurs à quasi esclavage (et même ailleurs…) et « La France doit travailler plus » comme le dit Denis Olivennes. Et l’immigration se fera alors sur des bases sociales saines et numériquement (fiscalement aussi) contrôlées. Quant au lien entre délinquance et immigration, il est factuel (lire les chiffres), et il même…logique: question de cultures (anthropologie: il y a des endroits sur la planète où la mort est quotidienne et la peine de mort normale), et question sociale (la quantité et la pauvreté créent du ghetto et de la déconnexion relationnelle: tuer ou voler deviennent des révoltes). L’immigration incontrôlée crée bel et bien de la délinquance.

    1. Si vous dîtes qu’il faut travailler plus, je suis tout à fait d’accord et je ne suis pas le seul (voir Xavier Fontanet et bien d’autres). Je constate un début d’alignement sur mes positions : qu’il y ait davantage d’actifs ou que chaque actif travaille davantage est en gros équivalent. C’est ça ou une immigration massive. Le problème est que les partis politiques ont fait élire leurs députés sur le principe de travailler moins, sans dire que ce moindre travail se traduirait par moins de prestations donc moins de niveau de vie

      1. L’immigration est un symptôme. Le problème, en France, c’est l’écart entre ceux qui veulent acheter du travail et ceux qui ne veulent pas travailler pour le Net (après logement) que cela leur rapporterait : l’immigration « s’infiltre » dans cet écart et la France est le pays où il y a le moins d’heures travaillées officielles par habitant. Lire Antoine Foucher, qui plaide pour un transfert massif des charges actuellement payées par les actifs (salariés et entreprises) vers les inactifs « rentiers ». Il y a 7 millions d’habitants, en Age et Capacité de travailler, entretenus par le travail des autres et l’endettement, et qui ne produisent pas, comparativement à l’Allemagne ou la Suisse (taux d’emploi trop faible). Nos politiques ne savent pas sortir de cette impasse qui est directement liée à la trop faible rentabilité de la création d’emplois officiels taxés. La France savait s’ajuster avec des dévaluations régulières, dont elle s’est privée par l’Europe et l’Euro. Compte tenu de l’effondrement des niveaux en sortie de feu « l’éducation nationale » pour les besoins modernes de compétitivité face à nos voisins proches, une variable d’ajustement pourrait être, la fin de l’endettement, la baisse du niveau de vie et la baisse d’attractivité du pays pour les immigrants … Lire « La France au bord de l’Abime » d’André-Victor Robert. Ou un adroit manieur de scalpel pour libérer la tumeur.

        1. Je suis heureux de voir cette convergence intellectuelle vers l’insuffisance de travail en France, qui découle en partie d’un départ trop jeune à la retraite. Malheureusement, comme dit par ailleurs, une majorité de députés se sont faits élire en promettant de diminuer encore plus la quantité de travail fourni par les Français. Et sans préciser la baisse de niveau de vie corrélative

      2. Je pense qu’on se rejoint, mais il faut être précis: travailler plus, ou immigration massive, c’est en effet le dilemme (et les esprits prétendus De Gauche, ou Généreux, ou Humanistes, etc, pavent l’enfer de leurs bons cœur), mais cela veut dire aussi que l’immigration n’est pas une nécessité économique sans borne: elle est utile, à certains moments historique d’un pays, selon les choix politiques (en démocraties) de la population de ce pays d’accueil, et selon ses exigences quant au respect de sa culture (en premier chef : la loi) par les nouveaux venus. Sur les Députés donc, vous avez raison, d’autant que la crise actuelle de la représentation nationale ( avec ses 3 groupes) n’est absolument pas conforme à ce que pensent les Français du travail, des salaires (et de l’immigration). Lors des 35 h de Jospin, on n’a jamais demandé aux travailleurs à bas revenus s’ils préféraient un WE de 3 jours (travailler moins) ou un meilleur salaire (il y avait alors 5% de croissance !). Ceux qui ont aimé les 35 heures, ce sont les cadres bien payés qui n’ont pas souffert du blocage des salaires. La dégringolade de la France en termes de PIB/habitant va rendre impossible l’accueil pacifique des Immigrés (et son financement), surtout s’il faut aussi restreindre les dépenses publiques de notre pays dans plein de secteurs (prestations sociales, éducation, etc) .

        1. La raison profonde de la nécessité de l’immigration, c’est la forme de la pyramide des âges. Et nous sommes pas dans le pire des cas, voir le Japon et la Corée. Ça n’empêche pas de la gérer le mieux possible. Nous avons tous remarqué que Musk, s’il est en gros d’accord Trump, demande qu’on continue d’autoriser les Indiens à être embauchés dans la Silicon Valley

          1. Oui « gérer le mieux possible », c’est à dire ne pas ouvrir les portes à n’importe qui, ni n’importe quand. Si Musk demande encore des Indiens (comme vous le dîtes), souhaite t-il accueillir tous les indiens qui le demanderaient, n’importe quel Indien, pour toujours, et que des Indiens ? Ou plutôt des chercheurs et ingénieurs en IA….même non Indiens? Si c’est la Pyramide des âges qui l’exige en France, l’argument se tient : mais pour cela, on peut aussi cibler nos besoins en termes professionnels, et tout le monde sera content. Le paradoxe de notre angélisme français (sinon de l’irresponsabilité de nos députés) c’est qu’on est en train de faire le jeu des Etats totalitaires qui rejettent leurs populations gênantes. Notre Droit d’Asile, par ex, s’apprêtent à ouvrir les portes à tous les Afghans (femmes surtout) qui n’en peuvent plus (de vivre ou de contester) dans leur pays. Un Etat libéral comme la France qui se met soudain à soutenir (de fait) un régime fasciste et sexiste qui tue ou expulse, au motif de principes humanistes abstraits, c’est assez problématique….

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