Sans enfants, pas d’avenir la dénatalité creuse notre tombe

Sans enfants, nous creusons notre propre tombe

On s’inquiète du climat, de l’inflation, des guerres…et l’on retarde l’arrivée des enfants, sans se rendre compte que l’on creuse ainsi sa propre tombe…

Moins d’enfants, c’est triste, mais ça ne vous empêche pas de vivre… du moins les 20 premières années. Mais 20 ans, 30 ans, 40 ans plus tard, vous ne pourrez plus vivre, car il n’y aura plus assez de monde pour produire votre nourriture, vous transporter ou vous soigner !

Moins d’enfants : un mauvais calcul !

Et dans beaucoup de pays, où il n’y a que très peu de naissances depuis 10 ou 20 ans, cet avenir, c’est demain !
C’est déjà le cas de la Chine, du Japon, de la Corée, de l’Italie…

Alors, pourquoi moins d’enfants : pour sauver la planète ?
Non, je vais vous expliquer plus bas pourquoi c’est un mauvais calcul.

Parce qu’« un enfant, c’est beaucoup de travail, de responsabilités, cela coûte cher, cela gêne ma carrière, etc. » ?
C’est vrai, mais ces raisons ne pèsent pas lourd face aux drames annoncés !

Un peu de mathématiques élémentaires

Faites le petit calcul suivant : soit une population de 100 personnes où toutes les générations sont égales et où tout le monde meurt d’un seul coup à 90 ans (pour simplifier le calcul, mais vous pouvez raffiner … et vous trouverez un résultat analogue).

Si la fécondité baisse brusquement à 1 enfant par femme au lieu de 2 (la tendance actuelle), et que les parents ont 30 ans à sa naissance, alors :

  • en 30 ans, la population parentale est divisée par deux.
  • en 60 ans, elle est divisée par quatre.
  • et en 90 ans le pays n’existe plus.

Ca pourrait même être encore plus rapide en cas de famine, comme expliqué ci-dessous.

La 60e année, la pyramide des âges devient :

  • 30 vieux,
  • 15 adultes de 30 à 60 ans
  • et 8 jeunes de 0 à 30 ans.

Soit environ 16 plus de 25 ans pour nourrir 30 vieux et 7 jeunes.

Conséquence : une partie des vieux, les moins riches, mourront prématurément, faute de nourriture et de soins.

« Sauver la planète ? »

Nous sortons à peine d’une époque où l’on affirmait : « Il y a trop de monde, c’est mauvais pour la planète. Soyons moins nombreux, nous émettrons moins de gaz à effet de serre et épargnerons les ressources … donc ayons moins d’enfants ! »

Sans penser qu’à terme, c’est condamner à mort des vieux, qui n’auront plus personne pour les nourrir ou les soigner.

Dans la conclusion de mon livre d’il y a une vingtaine d’années, Retraites, familles et immigration en France et en Europe, j’imaginais un président chinois demandant aux plus de 75 ans de se jeter par la fenêtre, dans l’intérêt national.

Nous n’y sommes pas encore, mais le président actuel se révèle autoritaire et catastrophé par la baisse des naissances.

Passera-t-il à l’acte ? Probablement indirectement, en les laissant sans ressources, de manière à ce qu’ils meurent plus vite ou se suicident.

Il préférera vraisemblablement consacrer ce qui restera des ressources du pays à monter une armée pour concurrencer celle des États-Unis et envahir un jour Taiwan.

Bref, nous nous préparons peut-être à des solutions radicales inquiétantes.

Détruire sa propre vieillesse en voulant en profiter

Les manifestations contre le report de l’âge de la retraite à 64 ans ont été nombreuses.

À cette occasion, j’ai invité 6 manifestants à discuter. Je leur ai demandé ce qu’ils feraient s’ils prenaient leur retraite à 60 ans.

Les réponses étaient prévisibles : voyages, croisières, loisirs (restaurants, cinéma…), parfois, plus rarement, s’occuper de leurs parents.

Je leur ai alors posé une autre question : « Avez-vous conscience que vous supposez que d’autres continueront à travailler pour rendre tout cela possible ? Les agences de voyages, les conducteurs de bus, les serveurs de restaurant, les soignants des EHPAD…

Or, si tout le monde part plus tôt, ces services disparaîtront. Vous devrez alors vous occuper de vos parents vous-mêmes, et votre retraite rêvée risque de ressembler davantage à une vie de contraintes. Seuls les plus riches pourront se payer les services nécessaires ».

Sans enfants, on peut mener une belle vie dans sa jeunesse, mais on risque une grande solitude plus tard.

Nous commencerons par nous épuiser à soigner nos parents, avant de nous retrouver nous-mêmes démunis, faute de jeunes pour nous aider. Nous serons obligés de travailler pour survivre jusqu’à la limite de nos forces. Et ensuite…

Un système social qui nous aveugle

Nous avons pris l’habitude d’être servis, au restaurant mais aussi à l’hôpital ou en voyage. Nous trouvons donc contraignant de nous occuper d’enfants.

Pourtant, notre confort actuel repose sur le renouvellement constant des générations donc, encore une fois, sur les enfants des autres !

Débat sur les retraites et relance de la natalité

Le mythe du financement des retraites

On entend souvent : « On trouvera bien un moyen de financer les retraites. » Mais ce n’est pas une question d’argent.

Vous pouvez taxer, redistribuer, emprunter autant que vous voulez : s’il n’y a plus assez de jeunes actifs pour travailler, alors il n’y aura plus personne pour produire les biens et services nécessaires aux retraités.

Le fait que notre système de retraites soit par répartition rend cette question évidente.

Mais pour la capitalisation, si le lien avec la démographie est moins direct, il est improbable que des entreprises ayant moins de personnel et devant servir moins de clients, puissent apporter suffisamment de ressources financières aux retraités, devenus trop nombreux pour les actifs restants.

L’argent seul ne peut pas remplacer des travailleurs.

C’est l’offre de travail qui est insuffisante et qui le sera de plus en plus, si on ne fait rien pour inverser la tendance.

Un système de retraite idéal serait celui qui pousserait les gens à travailler davantage, que ce soit en fin de vie (passer à 67 ans comme nos voisins !), ou tous les jours (adieu les 35 heures ou les 5 semaines de congés payés)

La conscience du fait que les Français ne travaillent pas assez au long de leur vie pour maintenir leur système social actuel est en progrès chez les économistes. Citons notamment Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor, qui le répète depuis plus de 10 ans dans ses cours d’économie et ses interventions dans les réseaux sociaux.

Mais le lien avec la composition par âge de la population, suite à la baisse des naissances, n’est pas encore assez souvent explicité.

Et ces arguments restent inaudibles du grand public, peu disposé à remettre en cause ces « avantages acquis« , perçus comme un progrès social.

La solution par l’immigration ?

Certains avancent que l’immigration pourrait combler le déficit démographique. C’est mathématiquement exact, si elle est composée de travailleurs.

Mais cette solution est plus mathématique que concrète :

  • Elle suppose que d’autres pays continueront à fournir une main-d’œuvre jeune, ce qui n’est pas garanti, car la baisse des naissances touche le monde entier, à part l’Afrique subsaharienne.
  • Or les autres pays déficitaires nous concurrencent en attirant, eux aussi, les immigrants : c’est déjà ce que fait l’Allemagne, au détriment de l’Italie, qui y perd une partie de sa jeunesse, déjà rare.
  • Par ailleurs, une intégration réussie demande du temps et des efforts considérables.
  • Enfin, l’opinion publique est globalement défavorable à l’immigration

Les idées toutes faites sur l’immigration, à droite comme à gauche

Par ailleurs, la date d’arrivée de cette immigration massive joue un grand rôle.

Si elle a lieu progressivement à partir d’aujourd’hui, l’intégration, déjà difficile, restera possible pour la grande majorité comme nous le constatons autour de nous.

Mais si on retarde cette immigration, pour tenir compte des réticences actuelles de l’opinion publique, elle risque d’arriver trop tard pour être intégrée.

C’est-à-dire à une époque où il aura moins d’adultes pour l’encadrer et où la masse des « encadreurs » ne sera pas en position d’autorité comme aujourd’hui, mais plutôt en situation de dépendance.

Conclusion : une bombe à retardement

Les conséquences de la baisse de la fécondité sont existentielles et ne peuvent pas avoir de solution financière.

Il ne s’agit donc pas seulement d’un choix individuel, mais d’une question de survie pour nos sociétés.

Réfléchir aux politiques familiales, au soutien à la parentalité et à la valorisation du rôle des enfants dans notre avenir est essentiel.

Il faut également faire prendre conscience de la vieillesse catastrophique que se préparent ceux qui ne veulent pas enfants pour profiter de la vie aujourd’hui.

Nous risquons de payer très cher notre insouciance actuelle.

Yves Montenay

54 commentaires sur “Sans enfants, nous creusons notre propre tombe”

  1. Bonne synthèse courte. Des graphiques pourraient élargir les % de convaincus !
    Après, il faudra lister les pistes de solutions pour convaincre et aider (collectif, entreprises, mecs ) au moins 2/3 des femmes à réaliser leurs désirs de 3 enfants…

  2. Tout cela est tellement évident qu’il est incompréhensible que cela ne soit pas compris. Parmi les solutions, il faut bien évidemment pénaliser d’une façon ou d’une autre ceux qui refusent (sans raison valable car il y a des gens qui sont stériles malgré eux) de faire des enfants. Ma solution est simple en frappant au portefeuille (c’est toujours ce qui marche le mieux si c’est assez subtil pour qu’il n’y ait pas d’echappatoire): pas de retraite par répartition pour ceux qui ne jouent pas le jeu. Qu’ils se débrouillent par la capitalisation si cela leur chante (et il s’en mordront les doigt si trop de monde choisit cette solution). Et il faut aussi favoriser la vie de ceux qui font un effort, ce qui passe par des crèches, des allocations familiales significatives, un quotient familial non plafonné. Ce dernier point fera hurler la gauche qui pense que cela bénéficie honteusement aux plus riches mais n’est ce pas la partie de population que l’on veut voir se développer plutôt que celle des boulets profitant du système ?

    1. Actuellement, tout travailleur cotise obligatoirement pour les retraités. Les droits à la retraite ne peuvent être nuls. soit surcotiser soit avoir des droits vraiment augmentés, d’abord pour les mères. La natalité c’est toute la population. Le quotient conjugal n’est pas le quotient familial . Avec un IRPP qui touche moins de 50% des ménages, et encore moins des femmes en âge de procréer… l’IRPP actuel est discutable pour inciter les françaises à réaliser leur désir d’enfants avec « égalité » .

      Voir la remarquable étude de Génération Libre, Marc de Basquiat et Léon Régent :
      L’AIRE dénonce l’iniquité du système social français à l’égard des couples
      Un an après avoir lancé l’Impôt Négatif Français, qui suscite l’intérêt de nombreux responsables politiques, l’AIRE poursuit son travail de mise à jour des incohérences et iniquités de notre système socio-fiscal en dédiant un nouveau rapport de 86 pages à la question des couples.

      https://impotnegatif.fr/couples/

      Diverses règles obscures découragent la vie conjugale de nombreuses personnes, des classes moyennes aux plus modestes. Ce phénomène peu étudié est renforcé par la présence d’enfants à charge. Pour un parent isolé, reprendre une vie de couple, officiellement, peut diminuer son revenu disponible de plus de 1.000 euros par mois !

    2. Ce serait en effet politiquement suicidaire car ceux n’ayant pas fait assez d’enfants alors qu’ils en avaient amplement les moyens ont pour la plupart à présent autour de 75 ans et constituent le coeur de cible électoral du pouvoir en place.

      Inversement les jeunes jeunes génération sont saignées à blanc et en situation pré-insurrectionnelle, la fronde des Gilets Jaunes étant un coup de semonce…

      1. Il est certain que les retraités sont actuellement les grands bénéficiaires du système. Mais ça ne pourra pas durer, sauf immigration massive qui apportera le travail qui manque et manquera de plus en plus et soulagera les actifs. Mais pour l’instant, la mode est au rejet de l’immigration… (revoir le paragraphe de l’article sur cette question)

        1. Nous avons 20-25 ans pour créer les millions d’emplois productifs manquants pour avoir un taux d’emploi équivalent à ceux de nos voisins et permettre aux jeunes par l’amélioration de leurs niveaux de vie (moins de taxes pour redistributions) à avoir les enfants qu’ils souhaitent, et dont nous revaloriserons l’effort pour les élever, notamment vis à vis des mères, qui ne sont pas des citoyens comme les autres.

          1. Mathématiquement, ce serait en effet une contribution. Mais comment créer des emplois en question ? Et de toute façon le nombre de chômeuses de moins de 45 ans ferait que ça restera très partiel.

          2. Il est à noter qu’environ un bénéficiaire du RSA sur trois est une mère isolée sans solution de garde d’enfant, ayant parfois au passage perdu le bénéfice de ses études…

        2. L’immigration est justement rejetée car elle est utilisée par les retraités actuels pour faire les poches des actifs (flambée des loyers + pression à la baisse sur les salaires)

          1. Vous ne parlez pas du travail fourni par les immigrés, sans lesquels une partie de la population ne serait ni soignée ni nourrie

          2. Ce travail sera repris par des locaux s’il est vraiment indispensable, mais c’est sûr, le prix ne sera pas au même prix.

            Et si c’est du travail « non essentiel », ce ne sera pas une grande perte et je préfère que l’argent de mes impôts soit alloué à des dépenses plus utiles!

  3. juste une petite question provocatrice: si la crainte de la dépopulation est justifiée quand on pense à une Nation comme la France (et d’autres nations, aussi), la crainte reste t-elle la même (fondée sur les mêmes arguments, économiques en particulier) si on raisonne par continent (culturel, ou pas….) : par exemple l’UE (voire l’Occident) ? Ou: l’Asie Orientale ? ou L’Amérique ?

    1. Mon article était mondial. La France est un cas très modéré avec une fécondité voisine de 1,7 des générations relativement nombreuses nées au début des années 2000, et une immigration moyenne. En Europe l’Angleterre et l’Allemagne sont en mauvais situation, mais compensée mathématiquement par une assez forte immigration (vu sur 10 ans), l’Italie est en très mauvaise situation aggravée par une forte émigration. Les États-Unis sont grossièrement dans la même situation que la France. C’est l’Asie orientale (Chine, Taiwan, Corée du Sud, Japon) qui est dans la pire des situations, aggravée par une hostilité à l’immigration

  4. N’est-il pas trop tard pour inverser la vapeur ? Je crains malheureusement, sans être pessimiste, mais simplement lucide, que les carottes sont cuites ! J’aimerai tant passer à coté de la réalité !..

    1. La mécanique exposée dans mon article est effectivement tellement enclenchée dans beaucoup de pays qu’elle est très probablement irréversible. Et, comme dit, aucun gouvernement n’a réussi à l’inverser. On va donc vers un poids croissant de l’Afrique subsaharienne, et vers un affaiblissement puis une disparition d’abord de l’Asie de l’Est et de certains pays européens, la France étant relativement moins touchée. Au moins potentiellement, car si démographiquement elle n’est qu’en mauvaise (et non catastrophique) situation, elle aggrave cette situation en travaillant moins que les autres ! Et les démagogues continuent à flatter cette tendance…

      1. On travaille moins car en France, les emplois décents sont généralement la chasse gardée des hauts diplômés et des nantis

          1. Quand j’écris « emploi décent », je veux dire un emploi permettant de s’assumer sans trop dépendre de l’Etat ou du système social mais en France, cela suppose des rémunérations vous faisant tout de suite rentrer dans le cercle fermé des 5% des plus hauts salaires.

            Vous vous souvenez de la fameuse saillie de François Hollande disait qu’on était « riche » à 4000€? Il faisait en fait allusion à ce seuil…

          2. L’économie française n’est pas assez efficace pour offrir 4000 € à tout le monde : formation insuffisante en qualité, travail insuffisant en quantité, système social démotivant pour certains (compter sur sa retraite rend moins nécessaire d’avoir des enfants : on compte sur les enfants des autres). Et une partie du système social tourne en rond : on vous prend d’une main et on vous le rend partiellement de l’autre. Partiellement, car il faut nourrir la mécanique

          3. Il est à noter qu’en Suisse où il faut s’assumer, une caissière est payée 5000€ et effectivement c’est bien au delà du potentiel économique d’un secteur marchand tellement inefficace que l’Etat doit à présent rémunérer directement les salariés du privé à la place des entreprises…

            Et les boomers s’étonnent qu’une majorité de jeunes aspirent à devenir fonctionnaires, mais c’est tout à fait rationnel car tant qu’à être rémunéré par l’Etat, autant travailler directement pour lui et arrêter d’engraisser un intermédiaire inutile!

          4. oui, les Suisses, même francophones, sont devenus collectivement, depuis la fin des 30 glorieuses, plus « efficaces » que les Français. 1% de mieux en moyenne chaque année, cela fait, en PPA, au moins 50% de mieux en niveau de vie. Les Français, collectivement, état, fonctionnaires, élus, syndicats, patrons, travailleurs, formateurs, rentiers, retraités… ne se sont pas encore adaptés à la mondialisation et à l’euro. C’était tellement confortable, la création monétaire et les dévaluations régulières.

          5. Bien d’accord, voir la dégringolade économique des premières années de Mitterrand. Maintenant ça se voit moins car on ne peut plus dévaluer le franc : il n’existe plus.

          6. J’ajouterais que si la France s’était dotée d’une politique familiale nataliste, ce n’était pas pour payer les retraites, mais pour avoir assez de soldats pour avoir l’effet de choc permettant de reprendre l’Alsace et la Lorraine aux Allemands!

          7. J’ajouterais enfin que le niveau de formation est bien plus élevé qu’avant, mais le patron français lambda, c’est un peu comme Nivelle, ce général viandard lançant des offensives stupides pour sa petite gloriole personnelle d’où les mutineries de 1917 visant à envoyer ce genre d’incapable rejoindre leurs copains mutés à Limoges en août 14 (d’où l’expression « limoger »).

          8. « Ce n’est pas très clair, pouvez-vous être plus précis ? »

            Pour plaire aux générations déjà possédantes, on a tendance à sous-estimer la composante immobilier/logement dans le calcul officiel de l’inflation.

            Et à moins que vous ne jugiez que les travailleurs non qualifiés devraient finir SDF, il faut bien les aider, surtout qu’ils sont en concurrence avec les immigrés pour l’accès aux logement HLM, donc il faut des APL, mais celle-ci sont un tonneau des Danaïdes car les propriétaires du parc privé en profitent généralement pour augmenter indument les loyers et capter l’argent (un beau cas de « prélèvement privé »).

            Bref pour éviter que la rémunération d’un travailleur non qualifié finisse par être à 10% de salaire et 90% d’APL, on augmente le Smic au niveau de l’évolution du coût du logement, qui augmente bien plus vite que l’inflation.

            Et pour que ça ne pénalise pas trop les employeurs, l’Etat a de plus en plus tendance à payer les charges sociales à la place de l’employeur (dit autrement vous ne payez pas le vrai prix de votre femme de ménage ou de votre coupe chez le coiffeur)

            Mais comme le Smic ne suit toujours pas les loyers, le Smicard a fini par être dispensé de payer l’IR.

            Mais comme le compte n’y est toujours pas, on a inventé un impôt négatif et donc l’Etat rémunère directement le salarié à la place de l’employeur!

            Pour ça, je serais un smicard du privé, j’engagerais sur le champ une lutte pour obtenir une requalification en tant que fonctionnaire car je trouve normal de travailler pour celui qui me paie et par pour un tocard jouant au chef d’entreprise!

            C’est d’ailleurs pour ça que certaines branches n’emploient que des immigrés car un travailleur français sérieux ne mettra généralement pas longtemps à se rendre compte qu’il est bien plus compétent que son patron et aura vite dans l’idée de le court-circuiter en se mettant à son propre compte, un grand classique dans les TPE…

          9. Si vous voulez dire que beaucoup de chefs de petites entreprises ne sont pas de grands intellectuels, c’est vrai. Ils ont d’autres qualités : en général ils connaissent leur métier et travaillent beaucoup, beaucoup plus que leurs salariés

          10. « Probablement pour certains, mais pas pour Alfred Sauvy ! »

            En France, on a de sérieuses marges de manoeuvre pour réduire la population car outre les besoins de soldats, l’autre secteur demandeur de paires de bras était l’agriculture dont la mécanisation et les engrais chimiques démultipliant les rendements ont fait fondre les besoins de main d’oeuvre.

            Et je pourrais aussi vous parler de l’industrie où même les meilleurs ouvriers n’arrivaient plus à rivaliser avec les automates à commandes numériques à partir des années 70/80.

            Et maintenant, beaucoup de travail bureaucratique bien rémunéré pourrait être fait par des IA génératives et il ne restera que la politique aux jeunes ambitieux…

            Pour sûr, je pense que l’avenir sera sombre…

          11. Le raisonnement et l’expérience historique montrent qu’un changement technique de la production n’est adopté massivement que si il libère du temps de travail. L’argent économisé va alors vers de nouvelles consommations (que l’on appelle « besoins ») ce qui crée des emplois ailleurs. Il y a massivement moins d’agriculteurs et d’ouvriers, mais il y a davantage de tout le reste : enseignants, soignants, chercheurs, comptables, employés de commerce…

          12. « Les Français, collectivement, état, fonctionnaires, élus, syndicats, patrons, travailleurs, formateurs, rentiers, retraités… ne se sont pas encore adaptés à la mondialisation et à l’euro.  »

            Et pour cause car vu le logiciel bête et méchand du secteur marchand, une adaptation de la France à la mondialisation supposerait de diviser la population par deux ce qui conduirait inévitablement à la guerre civile pour le contrôle de l’Etat et le pouvoir de décision quant aux critères de sélection entre qui peu rester et qui a 15j pour quitter le territoire sous peine d’être suicidé de manière « très assistée »

          13. La France n’est pas parfaite, mais elle est quand même un des pays développés. Certes la productivité est faible dans certains domaines, mais c’est plutôt la quantité de travail par personne au long de la vie qui manque. Du moins pour l’instant car la baisse de niveau en français et en mathématiques me donne des craintes pour l’avenir

          14. « mais c’est plutôt la quantité de travail par personne au long de la vie qui manque »

            Et pour cause, le marché français est tellement saturé de candidats que les activités créatrices de valeur peuvent tout à fait se permettre d’employer exclusivement sur la tranche d’âge 25/45 ans et dans certaines branches, il faut être un homme entre 25 et 35 ans, ce qui permet aux entreprises de proposer les prix plancher tout en étant rentables.

            Et en dehors de ces critère, point de salut!

          15. Je ne suis pas d’accord : en tant qu’ancien chef d’entreprise on a toujours cherché dans toutes les tranches d’âge. Ce qui compte c’est la compétence. Nous avions un spécialiste des charbons anglais qui avaient 80 ans !

    2. Les carottes ne sont jamais cuites! Il ya tellement de choses qui freinent le désir d’enfants qu’il faut commencer par faire travailler les psy et les socio pour écouter les mamans empêchées et choisir les 2 ou 3 mesures qui nous feront remonter à 2 enfants par femme en moyenne sur le territoire metropolitain. Mais il ne faudra pas faire dans la mesurette imaginée par des vieillards.

  5. En France, sous couvert d’avancée sociale la retraite à 60 ans et les 35h étaient en fait des cache-misère pour embellir les chiffres du chômage, la retraite à 60 ans car VGE avait mis un terme aux politiques de soutien dont bénéficiait l’industrie, les 35h car l’informatique et les fusion-acquisitions détruisaient des millions d’emplois bien rémunérés…

    C’est d’ailleurs le coeur du coeur de l’affaire sur l’âge de la retraite car les plus chauds partisans du recul de l’âge de la retraite sont le plus souvent de la classe d’âge elle-même partie en retraite à 60 ans, voire en pré-retraite encore avant…

    Dit autrement, faites ce que je dis, pas ce que je faisais à votre âge…

      1. La retraite à 60 ans avait permis de sortir du marché des millions de travailleurs manuels techniquement dépassés et prématurément usés par de mauvaises conditions de travail.

        Et 20 ans après, rebelote, mais cette fois-ci avec une cohorte de bureaucrates du privé recrutés pendant les 30 Glorieuses, souvent sureffectif en fin de carrière et ayant souvent du leur salut aux baisses de charges associées aux 35h ayant incité leurs employeurs à les garder jusqu’à la retraite ou la pré-retraite, parfois dès 51 ans dans certaines entreprises.

        De nos jours, les mêmes seraient licenciés et contraints de puiser dans leur patrimoine péniblement constitué, c’est bien pour ça que le pouvoir en place n’est plus guère soutenu que par la génération des CDI et de la retraite à 60 ans…

        1. Ce n’est pas tout à fait la question. Juste ou pas juste, il faudra travailler plus longtemps ou mourir de faim. Je crains que si l’aveuglement actuel continue, on aille vers le suicide (très) assisté…

          1. C’est effectivement ce qui pend au nez des retraités actuels s’ils persistent dans leur insistance à demander de virer des fonctionnaires dépendant de leur salaire pour manger et qui auraient beau jeu de dire « c’est eux ou nous! ».

          2. Ok, alors je reprends

            « Ce n’est pas tout à fait la question. Juste ou pas juste, il faudra travailler plus longtemps ou mourir de faim. Je crains que si l’aveuglement actuel continue, on aille vers le suicide (très) assisté… »

            Ce que je voulais dire, c’est que les retraités actuels voudraient qu’on « travaille plus longtemps »… tout en appelant à supprimer les emplois de fonctionnaires qui sont souvent le seul moyen de travailler passé un certain âge!

            A un moment, il faut savoir ce qu’on veut!

          3. Au-delà de 60 ou 65 ans on est de plus en plus souvent indépendant : soit profession libéral (avocat, expert-comptable, consultant…) soit en travail bénévole, ce qui change les chiffres n’est pas la réalité. Les fonctionnaires ont pris leur retraite depuis longtemps !

          4. « Au-delà de 60 ou 65 ans on est de plus en plus souvent indépendant : soit profession libéral (avocat, expert-comptable, consultant…) soit en travail bénévole, ce qui change les chiffres n’est pas la réalité. Les fonctionnaires ont pris leur retraite depuis longtemps ! »

            Au delà de 60/65 ans, on est surtout de plus en plus souvent fonctionnaire car on est protégé par le statut, il a de plus en plus d’agents ayant fait des études et devant travailler jusqu’à 65 ans pour toucher une pension complète.

            Par ailleurs, le secteur marchand ne récupère généralement que partiellement d’une crise survenant en moyenne tous les 6 ou 7 ans et à l’arrivée, on a généralement perdu 200.000 à 300.000 emplois équivalents temps plein alors qu’entre temps, la population en âge de travailler a augmenté presque d’autant.

            C’est pour ça qu’il faut embaucher d’urgence des fonctionnaires pour absorber le trop plein de travailleurs intellectuels avant que ça n’explose comme ça avait explosé en Tunisie en 2010 car la démographie galopante du pays avait fait du meilleur système éducatif du continent Africain un monument d’inutilité…

          5. Je ne suis pas d’accord : quand j’étais chef d’entreprise nous avons recherché les gens de toutes les tranches d’âge, car ce qui comptait c’était la compétence. Notre spécialiste du charbon anglais approchait de 80 ans !

          6. Oh, c’était sans doute vrai à votre époque, mais depuis les années 90, la réduction des coûts est devenue l’alpha et l’oméga, pas grave si ça se fait au détriment de la qualité, l’important étant de faire des profits rapides pour satisfaire l’actionnaire!

            Dans l’automobile, c’est comme ça qu’à force de gratter sur les coûts, vous avez à présent des voitures à 50.000€ dont le moteur peut casser au bout de six mois!

          7. « Je ne suis pas d’accord : quand j’étais chef d’entreprise nous avons recherché les gens de toutes les tranches d’âge, car ce qui comptait c’était la compétence. Notre spécialiste du charbon anglais approchait de 80 ans ! »

            Ca remonte à quand?

            Je pose la question car la tendance, c’est surtout d’externaliser chez des sous-traitants et dans l’ingénierie, ce n’est pas rare que les entreprises arrêtent de recruter dès 30 ans car c’est entre 27/28 ans et 32/33 ans qu’un salarié est le plus rentable pour l’employeur…

            C’est d’ailleurs bien pour ça que de nos jours, les élèves des écoles d’ingénieur aspirent à faire carrière dans la bureaucratie d’entreprise et dans la fonction publique quand la tendance est à la destruction d’emplois dans la bureaucratie d’entreprise (c’est à ça que servent les fusions acquisition, à flinguer des salariés des fonctions support, RH, compta/finance, marketing…).

            En fait, la clé de l’efficacité dans une économie mature est de donner la chasse au travail inutile alors que le patronat français ayant deux ou trois guerres de retard en est encore à vouloir maintenir ce travail en arrêtant de le payer, d’où le choix des délocalisations ou bien l’importation d’immigrés peu exigeants.

            Et cette dernière arrange bien la clientèle électorale des partis « de gouvernement » car ça rajeunit la pyramide des âges et justifie le maintien des retraites des électeurs du pouvoir en place ainsi que l’embauche des électeurs de gauche dans le secteur non-marchand où ils se font mousser à défaut de gagner de l’argent.

            C’est pour ça que depuis des décennies, on fait semblant de réformer car au fond, une majorité de votants prospère sur le maintien du status quo…

          8. Vous pensez ce que vous voulez, mais ça me paraît être des généralités : chaque entreprise traite ses problèmes concrètement. « Le patronat » ça n’existe pas, sauf pour la signature de certains documents

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