Les constructeurs automobiles l’ont bien cherché

Les constructeurs automobiles l’ont bien cherché !

L’industrie automobile européenne hurle face à la concurrence chinoise et aux contraintes environnementales de Bruxelles. Mais elle l’a bien cherché ! 

Un marché automobile en crise

Les constructeurs automobiles français et européens se portent mal : les marchés baissent et les constructeurs asiatiques progressent.

Depuis quelques jours, les constructeurs européens multiplient les interviews catastrophées disant que les amendes imposées par la Commission européenne, en cas de non-respect des objectifs en matière de voitures électriques, vont menacer la survie de leurs usines et de celle de leurs sous-traitants.

Par exemple Stellantis a déclaré risquer jusqu’à 2,5 milliards d’euros d’amende pour cela, ce qui l’amènerait à fermer des usines et le constructeur s’est arrangé pour le faire reprendre largement dans toute la presse.

Certes, ces amendes sont un moyen discutable de hâter la transition énergétique il vaudrait mieux, selon moi, laisser évoluer spontanément le marché, c’est-à-dire la demande des consommateurs.

Mais ça n’empêche pas qu’à mon avis, le principal problème vient des constructeurs eux-mêmes et de leurs propres erreurs stratégiques.

Les constructeurs ont creusé leur propre tombe

Le problème de fond me paraît être la chute du marché européen de l’automobile. Les ventes de voitures neuves stagnent ou reculent.

Pourquoi ? Parce que les véhicules vendus sont devenus inabordables. Ainsi, une Clio valait 12 000 € en l’an 2000, et vaut 20 000 aujourd’hui. Soit 66 % de plus, ce qui est très supérieur à l’inflation. D’autant que tout industriel « normal » gagne en productivité pour limiter ses augmentations à un niveau inférieur à l’inflation.

En vingt ans, les voitures se sont alourdies et complexifiées. Elles sont chères et énergivores. Le SUV est devenu la norme.

En 2022, les immatriculations de voitures particulières en Europe ont encore chuté de 10,4 %, à 12,8 M de véhicules.

Certes on peut aussi accuser la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et de la pénurie de semi‑conducteurs…

Mais ça ne doit pas cacher l’augmentation de poids de chaque modèle, ni le fait qu’en 2024, le segment des SUV représentait 54 % des ventes européennes… ce dont se félicitaient des commentateurs boursiers, sans noter le décalage par rapport au pouvoir d’achat des ménages.

Le véhicule neuf est devenu plus élitiste : moins de petits modèles accessibles et, par conséquent, report massif vers le marché de l’occasion, au grand dam des constructeurs !

Et au premier semestre 2025, le marché continue de baisser.

Il faut maintenant souvent de plus de 1,5 tonne pour transporter une seule personne en ville. Ce n’est pas une évolution naturelle : c’est une erreur industrielle.

La concurrence de la voiture électrique ?

Cela ne fait que rendre inévitable la concurrence de la voiture électrique, plus simple et ayant globalement rendement énergétique double, ce qui deviendra de plus en plus évident dans l’avenir, avec la baisse très probable du prix des batteries et la multiplication de station de recharge rapides et bon marché.

Deux évolutions qui sont maintenant largement entamées :

Les voitures électriques ne sont pas le problème, elles sont la solution.

Oui, elles demandent des investissements. Oui, elles bouleversent des chaînes de production entières. Mais c’est le cas de toute révolution technique.

L’agriculture qui employait 80 % de la main-d’œuvre il y a deux siècles en emploie proportionnellement 20 à 30 fois moins, et va probablement continuer à se transformer.

Les actifs agricoles ont certes disparu, mais il n’y a pas davantage de chômage : au fil des générations, leurs descendants sont devenus techniciens, enseignants, soignants…

Ce qui menace l’emploi, ce n’est pas la voiture électrique, c’est l’absence de vision industrielle adaptée à cette nouvelle donne.

Certes, on peut penser que la Chine fausse le marché en subventionnant largement ses constructeurs automobiles.

C’est une politique industrielle du gouvernement chinois qui choisit de financer ce cadeau aux clients européens – des véhicules électriques abordables – pour s’implanter et gagner des parts de marché en Europe.

Et, après tout, s’il choisit de le faire en offrant une moindre sécurité sociale aux Chinois de base, c’est son problème.

Sans compter que je ne serais pas étonné que ces subventions n’expliquent qu’en partie la compétitivité chinoise  et que le sérieux industriel asiatique (qualifications, robots…) ne soit la principale raison de ses succès.

Car les pays asiatiques libéraux (Corée du Sud, Japon…) n’ont probablement pas les mêmes subventions massives et ça ne les empêche pas d’être performants !

L’impact du Dieselgate

Vous vous souvenez du scandale du Dieselgate, révélant en 2015 les tests de pollution truqués des véhicules diesel, initié par Volkswagen, qui a sérieusement entamé la crédibilité des industriels.

Via des logiciels truqueurs installés à bord de millions de véhicules diesel, ces voitures respectaient apparemment les normes anti-pollution nocives pour la santé (oxydes d’azote NOₓ) en laboratoire, mais polluaient en réalité jusqu’à 40 fois plus, une fois en circulation !

Ce scandale a entraîné une baisse brutale des ventes de diesel en Europe, qui sont passées de 50 % du parc automobile à seulement 27 % du parc, en seulement 3 ans (2017-2020) ! 

La réglementation s’est durcie avec la loi d’Orientation des mobilités de 2019, puis celle loi Climat et résilience de 2021, qui a étendu l’obligation de mise en place de Zones à Faibles Emissions (où les diesels ne peuvent circuler) dans les principales villes de France. 

7 ans après le Dieselgate, on dénombrait encore 13 millions de véhicules diesel émettant des niveaux extrêmes de NOₓ sur les routes européennes en 2023,  ce qui entretient le soupçon envers les constructeurs.

Constructeurs automobiles : commencez par faire votre travail !

Finalement, les difficultés actuelles des constructeurs automobiles européens ne viennent pas d’une Europe trop verte ou trop exigeante.

Elles viennent d’une stratégie produit déconnectée des réalités économiques, environnementales et sociales.

Elles viennent de l’incapacité à proposer des véhicules adaptés à l’époque.

Elles viennent aussi de scandales industriels qui ont sapé la confiance du public.

S’attaquer à la réglementation européenne ne devrait pas dispenser l’industrie automobile de son premier devoir : celui de concevoir des véhicules légers, abordables, efficaces, adaptés aux usages et à la planète.

Bref il faut d’abord un sursaut industriel, sinon certaines entreprises disparaîtront, comme ont disparu les forgerons lorsque l’on est passé du cheval au moteur.

C’est parfaitement possible. Il y a des équipes en place qui en sont capables. Quant aux politiques, ils doivent casser la machine bureaucratique de Bruxelles : les consommateurs sont capables de choisir ce qui convient le mieux à leurs besoins et à ceux de la planète.

Des échanges éventuellement virulents sont nécessaires sur ce dernier point. Ils ont déjà bien progressé avec le ralliement d’une partie des environnementalistes à l’entreprise comme meilleur moyen d’adaptation que les bureaucraties.

Mise à jour au 22 juillet 

Cet article paru le 7 juillet a été diffusé sur les réseaux sociaux, notamment sur Linkedin où il a fait l’objet de vifs débats et d’une pluie de commentaires. Ici aussi sur ce blog, une cinquantaine de commentaires !

Les ingénieurs et scientifiques ont fait appel à leurs sources et le fait que le rendement du moteur électrique soit le double de celui du moteur explosion a bien été vérifié.

Par ailleurs ce moteur est beaucoup plus simple et demande une chaîne de fournisseurs beaucoup plus réduite.

Certains ont évoqué la consommation totale d’énergie et la production de CO2 dans le cycle de vie des véhicules.

Les discussions ont confirmé que cela laissait entier l’avantage du moteur électrique, surtout si l’électricité est produite proprement comme en Norvège (hydraulique) ou en France (nucléaire). Voir par exemple dans Le Monde : Les voitures électriques polluent beaucoup moins que les véhicules thermiques, confirment deux études

Côté moteur à explosion, il faut en effet prendre en compte les dépenses énergétiques et la pollution de toute la chaîne pétrolière (forage et gaspillage massif de méthane à fort effet de serre, raffinage, transport).

La conclusion est donc que c’est une évolution technique qui en vaut la peine, et que les constructeurs automobiles feraient mieux de s’y adapter que de la combattre.

Il est probable d’ailleurs que les plus réactifs ont déjà préparé la riposte et que nous verrons des petits véhicules électriques européens bon marché. À moyen terme c’est cela, ou mourir.

Les fabricants de carrioles et les forgerons ont disparu, ainsi que l’énorme pollution du crottin de cheval qui avait commencé à envahir Paris et Londres lorsque les transports se sont développés dans la deuxième partie du XIXe siècle.

Ils ont pourtant probablement soutenu à l’époque qu’il fallait sauver leur activité !

Yves Montenay

69 commentaires sur “Les constructeurs automobiles l’ont bien cherché !”

  1. Bonjour, pour que les véhicules électriques remplacent totalement les véhicules thermiques, il faudrait construire une centrale nucléaire tous les 100 km le long des autoroutes. De plus, l’équipement total (bornes de recharges, lignes électriques de grande puissance alimentant toutes les stations services) coûterait 1000 milliards d’euros rien qu’en France. Et quid du recyclage des batteries et du coût induit de celui ci ? Le tout électrique est une chimère qui enrichit les lobbys et les politiciens corrompus qui les soutiennent.

    1. Êtes-vous certain de ce que vous dîtes ? C’est bizarre car le rendement énergétique du moteur électrique est le double de celui du moteur à explosion. Cela signifierait qu’on dépense aujourd’hui deux fois plus en pétrole que ce vous évoquez en électricité !!! Avec l’accroissement prévisible du parc automobile mondial, cela signifierait que nous ferons disparaître en quelques années tout le stock de pétrole de la planète ! Donc j’attends une réponse argumentée de votre part plutôt qu’une théorie du complot…

      1. Il est à noter qu’un peu partout en Europe, il est des pays ayant mis un terme aux politiques favorisant les voitures électriques et à chaque fois, les ventes se sont effondrées, comme en France où l’argent manque pour subventionner l’électrique et où on remet en cause les ZFE avant que ça ne finisse par provoquer une nouvelle crise des Gilets Jaunes l’écologie étant vécue comme un vecteur d’oppression sociale (acheter une voiture neuve tendant à devenir un privilège de retraité aisé, le parc automobile français vieillit à toute vitesse)

        1. C’est le consommateur qui arbitrera. Vérifiez que les ventes de voitures électriques sont en baisse, ce n’est pas ce que j’ai lu, notamment en Allemagne.
          Je viens de vérifier. Les ventes de VE sont en hausse rapide partout sauf en France

          1. Le consommateur a tendance à arbitrer en fonction des aides du gouvernement, comme bien d’autres secteurs que l’Etat soutient artificiellement…

          2. « Donc pourquoi des aides ? Laissons le consommateur choisir »

            C’est justement car on a laissé le consommateur choisir à partir des années 70 que l’industrie française s’est effondrée…

            Quant aux aides, il y a deux facteurs entrant en jeu :
            – le clientélisme électoral consistant à flatter la bourgeoisie des grandes villes
            – une dimension stratégique car une usine automobile peut facilement être convertie en usine de véhicules de transports militaires

          3. Le sujet est peut être plus large : une zone économique ne peut être dominante sur un secteur qui n’a pas une clientèle de masse. La voiture allemande correspond au modèle social où la voiture participe au statut de son utilisateur. Et cette industrie exportatrice payait les importations de carburants. Pour la Chine, la priorité était de motoriser les masses, tout en limitant les importations de combustibles. Les EnRi (éoliennes et panneaux solaires) font économiser du combustible fossile => véhicules électriques avec batteries. C’était un besoin qui n’existait pas vraiment en Europe.
            L’absurde, c’est l’idéologie écolo et sa domination du parlement européen. L’Europe s’est tirée une balle dans chaque pied.
            Analogue à la subvention des EnRi en France, alors que les centrales étaient excédentaires / besoins, ce qui s’est traduit par un doublement du prix de l’électricité, cumulé, avec le calcul sur l’énergie primaire qui avantage le gaz écouter Proglio qui se lache https://www.youtube.com/watch?v=vtrt3ILF9Kc

            Le problème de l’Europe, c’est sa bêtise collective. Élites, politiques et universitaires, médias, Ong …

            Mais, grâce à l’appauvrissement des premiers déciles, notamment dans les périphéries et les campagnes, il va yavoir un marché pour les VELI (véhicules électriques légers intermédiaires ) genre AMI de Stellantis à 60 € par mois et qui se charge sur une prise électrique ordinaire. Comme c’est l’équivalent d’un vélo carrossé, en plus, cela ne tuera pas le marché des grosses voitures statutaires.

          4. Bigre ! Vaste sujet. En tout cas le dernier paragraphe montre qu’une réaction est toujours possible. Ayant été témoin, puis acteur, de bouleversements géopolitiques et techniques dans mon entreprise j’ai gardé le réflexe de penser qu’une reconversion est toujours possible. Mais il est vrai que beaucoup de nos collègues et concurrents sont morts
            Exemples dans la série d’articles de mon site : taper « Georges Montenay » dans le moteur de recherche interne

          5. « j’ai gardé le réflexe de penser qu’une reconversion est toujours possible. »

            Eh oui, vous avez gardé le réflexe d’une époque où l’Etat protégeait le producteur contre l’abus de pouvoir du consommateur…

          6. « Pas du tout ! On s’est toujours débrouillé tout seuls. »

            Sans doute, mais c’était minoritaire et dans certaines branches, la fin des politiques de soutien au milieu des années 70 a engendré un affaissement très rapide, d’où la retraite à 60 ans et la décentralisation pour reconvertir des centaines de milliers d’employés se retrouvent au chômage à mi-carrière, ce qui est à mon avis la raison pour laquelle il y a actuellement plus de fonctionnaires en retraite qu’en activité.

            « Pleurnicher, c’est pour les grosses boîtes qui peuvent se faire entendre ! »

            Pas que, vous pouvez aussi avoir certaines professions ayant le bras long, comme les taxis, les notaires, les agriculteurs…

          7. Si certaines professions ont effectivement bras long, ce sont celles qui bénéficient d’une réglementation. Ce n’est pas du tout le cas général. C’est la première fois que j’entends parler de la fin de la politique de soutien au milieu des années 70. À quoi faites-vous allusion ? Nous n’avons jamais eu l’impression d’être soutenus, et d’ailleurs nous ne l’avons jamais demandé. Autour de moi l’économie a toujours marché toute seule, malgré un environnement intellectuel défavorable, se traduisant notamment par un IS à 50 %. J’ai travaillé dans 12 pays, et dans les pays libéraux c’était analogue avec un environnement intellectuel et fiscal plus favorable.

          8. « a quoi faites-vous allusion ? Nous n’avons jamais eu l’impression d’être soutenus, et d’ailleurs nous ne l’avons jamais demandé. »

            Oh, déjà à la belle époque le patronat pleurait pour bénéficier de mesures protectionnistes car au niveau macro, l’industrie française était trop vieillote face à l’Allemagne où Bismarck avait inventé l’Etat providence pour orchestrer une sélection naturelle entre patrons et les Etats Unis commençant à appliquer le taylorisme…

            Et la guerre 14/18 a changé la donne, l’Etat ayant mis le paquet et copieusement arrosé l’industrie.

            Et ça a duré jusqu’au années 70, le 7ème plan en 1976 ayant constitué un véritable tournant car c’est là qu’on a fermé le robinet et ça a été une hécatombe…

          9. Que le patronat ait été protectionniste à certaines époques n’empêche pas la masse des entreprises d’avoir relevé seules les défis techniques et géopolitiques. Celles qui ne l’ont pas fait sont mortes !
            De toute façon, il y a très loin du « patronat » à la masse des entreprises qui sont des PME et TPE. Comme déjà dit il faut déjà être une grande entreprise pour « pleurnicher »

          10. « ???? C’est toujours le consommateur qui décide ! »

            Tout dépend dans quelle mesure l’Etat lui laisse le pouvoir de décision.

            Et si la génération ayant eu 20 ans en mai 68 a joui d’une liberté presque totale, mais une liberté payée à crédit ou bien dont les nouveaux entrants paient le prix sous forme d’un nivellement par le bas généralisé (80 ans pour doubler son niveau de vie contre 15 ans dans les années 60/70)

          11. ???? Ça n’empêche pas le consommateur de décider ! À mon avis, un jour ou l’autre il passera au moteur électrique simple, pas hybride. C’est déjà commencé.

          12. Certains, à certaines périodes de leur vie… Je n’ai plus de voiture depuis 25 ans. Dans Paris, metro et taxis. En banlieue ou en famille, j’apprécie les voitures électriques partagées (comme les Velib). Sur route, j’emprunte ou je loue. Il ne me viendrait pas à l’idée de prendre une électrique pour un long trajet. Si j’habitais à la campagne, j’aurais une AMI que je chargerai dans mon garage sur une prise élec…
            La folie européenne c’est de vouloir imposer la propriété électrique.

          13. Pour les longs trajets, le problème maintenant résolu.
            Nous sommes d’accord sur le fait que ce n’était pas à « l’Europe » de se mêler de cette question qui va se résoudre toute seule. Les meilleurs constructeurs européens vont se reconvertir, les autres vont mourir. Tout cela est normal. Pour revenir à mon expérience industrielle, nous avons été capables de nous reconvertir pendant la guerre, puis en devenant pétrolier dans les années 1960. Ce qui a tué l’entreprise c’est la folie fiscale de Mitterrand, donc une action administrative. Ceux qui ont été mis au chômage à 55 ans dans les petites villes n’ont jamais pu retrouver de travail, et Mitterrand s’est étonné du chômage : « nous avons tout essayé » (sic !)

          14. « Que le patronat ait été protectionniste à certaines époques n’empêche pas la masse des entreprises d’avoir relevé seules les défis techniques et géopolitiques. Celles qui ne l’ont pas fait sont mortes ! »

            Et vous avez en effet une majorité d’entreprises industrielles qui sont mortes, et parfois si vite dans certaines branches que ça a coûté sa réélection à Giscard en 1981…

            Et vers la même époque, on avait vu un carnage encore pire, la libéralisation de l’économie de l’Espagne à la mort de Franco, en l’espace d’une dizaine d’années, on est passé du plein emploi au milieu des années 70 à 25% de chômage dix ans plus tard!!!

            « De toute façon, il y a très loin du « patronat » à la masse des entreprises qui sont des PME et TPE. Comme déjà dit il faut déjà être une grande entreprise pour « pleurnicher » »

            Ces derniers temps, c’est surtout le syndicat des PME qui est le plus enclin à pleurnicher car autant les grands groupes se sont internationalisés, autant les PME n’ont parfois pour dire pas évolué depuis les années 60/70 et comptent de plus en plus sur le social pour payer les salaires et pour solvabiliser artificiellement la clientèle…

            Le plus beau, c’est que bien des entreprises n’ont jamais été profitables que fermées pendant les périodes de confinement!!!!

          15. Un syndicat n’est pas un syndiqué, sinon le pays serait paralysé tous les jours. Heureusement, tant du côté patronal que du côté « ouvrier » l’immense majorité continue à travailler. Vous avez une idée bizarre des entreprises et du fonctionnement de l’économie

          16. « ???? Ça n’empêche pas le consommateur de décider ! À mon avis, un jour ou l’autre il passera au moteur électrique simple, pas hybride. C’est déjà commencé. »

            Demain l’Etat laisse faire, le Français moyen continuerait à rouler avec de vieilles caisses car l’essence serait bien moins chère et il n’y aurait plus de restrictions de circulation, et les retraités aisés généralement américanophiles se jetteraient sur les puissantes cylindrées américaines dont la disparition du malus écologique diviserait les prix par trois d’un coup et à prix égal, une Ford Mustang ou une Dodge Challenger, ça fait plus rêver qu’une Clio électrique :-)

            Par ailleurs, on commence à avoir du recul sur l’électrique et on se rend compte d’un gros point noir, à savoir une décote bien plus importante à la revente par rapport à l’équivalent en thermique, d’une part car la technologie électrique devient vite obsolète, d’autre part car une batterie, ça s’use et la changer coûte des sommes folles…

            « Un syndicat n’est pas un syndiqué, sinon le pays serait paralysé tous les jours. »

            On sent que vous êtes encore dans les années 70 car en 2025, la peur du chômage a pratiquement éradiqué les syndicats dans le secteur privé et ça conduit au paradoxe que dans le secteur privé, ce sont de loin les chefs d’entreprises qui sont à proportion les plus syndiqués!!!

            Car l’adhésion à un syndicat, ce n’est pas que des grèves, c’est aussi l’accès à de l’assistance juridique pour des choses du quotidien telles que la couverture sociale… Et puis il y a le lobbying discret, voire carrément des enveloppe de billets pour les sénateurs dont la vénalité est légendaire…

          17. « Je ne vois pas ce que les sénateurs viennent faire là-dedans ! Pouvez-vous en rester au raisonnement économique ? »

            De nos jours, le lobbying tend à devenir presque plus important que des stratégies commerciales classiques et le Sénat est notoirement le terrain de jeu préféré des lobbyistes en France.

            Concrètement, je repense à une proposition de loi visant à interdire les transactions immobilières entre particuliers pour faire des agences immobilières un passage obligé.

            Et pour en revenir aux véhicules électriques, le lobbying est intensif, comme pour les énergies renouvelables, le bilan écologique d’une éolienne ou d’un panneau électrique sur toute la durée de vie n’étant vraiment pas fameux…

            Ah tiens, j’entends pas plus tard que ce matin que BP se désengage du renouvelable pour se recentrer sur les hydrocarbures…

          18. Je parle des véhicules électriques. Le rendement de leur moteur est double de celui du moteur à explosion, donc économie d’énergie et en prime pollution évitée (vérifié plusieurs fois depuis la parution de l’article). Et si on raisonne sur la vie entière du véhicule, il faut intégrer côté moteur explosion toute la chaîne pétrolière : production, transport, émissions de méthane, et on retrouve l’avantage aux véhicules électriques, avec des différences suivant la façon dont est produite l’électricité. L’avantage est maximum en Norvège (hydraulique) et en France (nucléaire), mais si les Allemands sont moins bons dans ce domaine, ils l’ont bien cherché !

          19. « Ce qui a tué l’entreprise c’est la folie fiscale de Mitterrand, donc une action administrative. »

            Certes il y a eu des délires dont on se serait bien passés, mais dans les grandes lignes, la politique de Mitterrand s’inscrivait dans le prolongement de celle initiée par Giscard à partir du milieu des années 70…

          20. C’est une interprétation très personnelle ! Les salaires, le chômage, la fiscalité et donc la parité du franc, ainsi que sûrement bien d’autres choses ont changé !

          21. « Et si on raisonne sur la vie entière du véhicule, il faut intégrer côté moteur explosion toute la chaîne pétrolière : production, transport, »

            Oui, mais côté électrique, il faut compter la chaîne d’approvisionnement pour les batteries et il arrive que des sites d’extraction tournent avec des centrales… à charbon!!!

            Et puis les batteries sont lourdes (donc plus d’usure des pneumatiques et d’émissions de particules par les plaquettes de frein…

            Et se pose la question de la durée de vie des batteries, l’idéal, ce serait d’avoir des batteries amovibles avec de bonne capacités de charge, comme les taxis parisiens du début du 20ème où il y avait des points de collectes où vous déposiez les batteries pleines et déposiez les vides…

          22. Tout cela est en train de se faire, ou est déjà fait. Le marché aura joué son rôle.
            Par ailleurs, les erreurs allemandes par exemple de production d’électricité n’ont rien à voir avec la voiture électrique.

          23. « C’est une interprétation très personnelle ! Les salaires, le chômage, la fiscalité et donc la parité du franc, ainsi que sûrement bien d’autres choses ont changé ! »

            Ce n’est pas une interprétation personnelle, mais la réalité car au temps de Giscard, l’industrie avait commencé à perdre des emplois alors qu’à ce moment là, nous n’avions pas fini de restructurer l’agriculture où vous aviez une majorité de petits exploitants âgés.

            Et même encore aujourd’hui, vous avez deux fois trop d’agriculteurs vivotant sur de petites exploitation et sur le salaire de madame occupant un emploi à la mairie et rapportant les 2/3 des revenus du ménage pour que monsieur continue à jouer au chef d’entreprise à défaut de pouvoir ou de vouloir faire autre chose…

            Et pour être fils d’agriculteur, je suis bien placé pour vous dire que vous trouverez difficilement plus borné et plus rétif à l’autorité qu’un petit exploitant agricole!

          24. « Tout cela est en train de se faire, ou est déjà fait. Le marché aura joué son rôle. »

            J’en doute car laisser faire le marché, ce serait laisser laminer l’industrie automobile par les Chinois et le gouvernement français s’est dit prêt à nationaliser les usines susceptibles d’être converties en usine de véhicules militaires.

            Et j’ajouterais que l’Etat chinois a mis le paquet pour développer la filière, près de 80% des brevets sont chinois c’était pour ça que le plan européen de passer au tout électrique en 2035 revenait à se tirer un chargeur dans le pied…

          25. Ce n’est jamais « se tirer un chargeur dans le pied » que de rater un tournant technique important. Revoir mon exemple sur les fabricants de carrioles, les forgerons et la pollution par le crottin cheval qui était devenu massives à la fin du XIXe siècle.

          26. « Ce n’est jamais « se tirer un chargeur dans le pied » que de rater un tournant technique important. Revoir mon exemple sur les fabricants de carrioles, les forgerons et la pollution par le crottin cheval qui était devenu massives à la fin du XIXe siècle. »

            Tout est question de rapport bénéfice / risque.

            Et le problème n’est pas tant la question de l’adoption du tournant technique que des délais tenables qu’en devenant dépendant du bon vouloir d’un pays se fichant bien du marché si celui-ci ne va pas dans le sens de ses intérêts stratégiques!

            Ainsi la Chine avait ainsi joué sur son monopole sur les terres rares pour forcer les constructeurs japonais en Chine pour pourvoir pirater leur R&D.

            Et en Etat stratège digne de ce nom, l’Etat japonais a engagé un vaste plan de R&D pour trouver le moyen de minimiser les besoins de ces terres rares et de dire aux Chinois « allez vous faire … ».

          27. « Ça va tout à fait dans mon sens : voilà un tournant technique (c’est un véhicule électrique) et de marketing qui a été bien pris »

            Ce n’est pas tant un tournant technique qu’un signe supplémentaire du déclassement des jeunes générations car outre le prix des voitures, le prix du permis de conduire a flambé depuis 30 ans…

            Et je ne vous cacherais pas mon inquiétude car les voiturettes sans permis étaient courantes à la campagne dans ma jeunesse et c’étaient de vrais dangers publics car au mieux, les conducteurs étaient des personnes âgées n’ayant jamais pris de leçon de conduite, au pire des alcooliques finis…

            J’aurais d’ailleurs une thèse à vous soumettre ; j’ai tendance à penser que l’instauration des contrôles d’alcoolémie en 1970 a sensiblement contribué à l’allongement de l’espérance de vie des Français, la peur de perdre le permis ayant pu inciter à y aller plus mollo sur la bouteille…

          28. Pour le dernier paragraphe, je pense que vous avez raison.
            Pour le reste, si on peut se déplacer pour moins cher en trottinette, vélo ou voiturette, où est le mal ?

          29. « Pour le reste, si on peut se déplacer pour moins cher en trottinette, vélo ou voiturette, où est le mal ? »

            Les moyens de locomotion que vous citez sont tout à fait adaptés pour de courts trajets urbains en zone 30.

            C’est quand on sort de la ville que les choses se gâtent car les distances à parcourir et la vitesse du flux de circulation n’ont rien à voir.

            Et si le fait de rouler en voiturette en zone rurale vous cataloguait tout de suite, c’était car elles généralement commercialisées au même prix qu’une 2CV ou une 4L et n’offraient donc aucune valeur ajoutée pour le consommateur ayant le permis, ce qui était la norme à part pour les anciens de l’époque où l’automobile était un luxe.

          30. À la campagne, acheter ou louer une petite voiture électrique avec ou sans permis permet une consommation quasi gratuite. C’est aux constructeurs européens de prendre le tournant très vite avant que ne débarquent les concurrents chinois

          31. « À la campagne, acheter ou louer une petite voiture électrique avec ou sans permis permet une consommation quasi gratuite. »

            A ceci près que les prix de l’électricité ont beaucoup augmenté et les voiturettes ont un défaut rédhibitoire en zone rurale ou péri-urbaine : leur vitesse est limitée à 45Km/h, les distances à parcourir ne cessent de s’allonger.

            Les voiturettes avaient été inventées pour des anciens comme palliatif à la fermeture des petites lignes de train et de bus en zones rurales…

          32. Les dépenses d’électricité au kilomètre parcouru sont quasi nulles si on a une prise chez choix. L’électricité peut augmenter sans changer grand-chose.

          33. « Les dépenses d’électricité au kilomètre parcouru sont quasi nulles si on a une prise chez choix. L’électricité peut augmenter sans changer grand-chose. »

            Oh, en thermique, les voiturettes consommaient peu, car dans l’absolu, c’est en fait une mobylette à quatre roues et avec un toit.

            Mais encore une fois, ce qui est rédhibitoire avec les voiturettes, c’est la lenteur leur interdisant par ailleurs la circulation sur le réseau autoroutier.

            Et souvenez-vous qu’un des déclencheurs de la crise des Gilets Jaunes avait été la réduction à 80km/h de la vitesse maximale autorisée sur le réseau départemental, accompagnée de déclarations suintant un mépris de classe tout à fait décomplexé…

          34. Pour O ou 0 : vous restez dans l’optique de la voiture symbole et à tout faire. La voiturette avec deux sièges cote à cote crée effectivement un ralentissement des autres et le conducteur peut ressentir la pression.
            Le vélo du futur garde sa largeur mais reçoit une carrosserie sur 4 roues (sécurité, intempéries). Il n’interdit pas d’avoir ou d’emprunter-louer une voiture pour des trajets plus longs. Pour aller à la ville… ECOV propose de créer des lignes avec stations de voitures particulières qui prennent des passagers, là où un « bus » et ses personnels ne sont pas finançables.

          35. « Je ne parle pas seulement des voiturettes, mais de tout véhicule 100 % électrique »

            A la campagne, il faut de vrais véhicules, mais on se heurte à la solvabilité de la demande, les salaires étant généralement voisins du Smic même quand vous occupez un emploi à responsabilité.

            Et pour ça, ce n’est pas demain la veille que vous aurez des véhicules électriques en phase avec les besoins de ces populations, à moins que l’Etat n’intervienne comme le fait l’Etat chinois car en achetant une BYD, le consommateur ne paie en fait pas un vrai prix de marché, c’est en fait en partie l’Etat chinois qui paie pour détruire méthodiquement l’industrie automobile européenne car l’UE est le maillon faible, la Grèce est devenue le cheval de Troie de Pékin…

            A un moment, il faudra choisir entre sortir de l’UE ou bien commencer à euthanasier la population au nom de la discipline budgétaire…

          36. SVP n’inondez pas cette page de commentaires par vos opinions ou fantasmes. Si je me trompe sur un point vous me le signalez avec précision, mais n’abusez pas de ma courtoisie qui est de publier tous les commentaires même très éloignés des articles

      2. Bonjour, je ne vous ai pas parlé de rendements comparatifs entre moteurs thermiques et electriques, mais de coûts de financement pour les infrastructures si on veut arriver au tout électrique. De plus, quel est l’intérêt d’un rendement électrique supérieur au thermique si l’on paye l’électricité 4 fois plus cher, à cause de la politique énergétique imposée à la France par l’UE (et soutenue par nos politiciens et hauts fonctionnaires) ?

        1. Renseignez-vous : si vous avez une prise chez vous, vous roulez quasiment gratuitement. Avoir une prise chez soi est simple à la campagne, qui est justement l’endroit où le prix de l’essence est le plus handicapant

      3. Si les voitures sont devenues si lourdes et si chères, c’est qu’elles subissent l’inflation normative de l’UE. Je roule en Dacia Logan mcv (un break aussi grand que la safrane Renault), tout en manuel, même les vitres sont manuelles, équipé GPL, et elle ne pèse que 900 kg par rapport aux 1,5 t d’un SUV.

        1. Très bien ! En tant que vieux financier j’ai quand même en mémoire les commentaires des courtiers qui vantaient les hausses de prix et de marge de Renault et de Stellantis et recommandait l’achat de leurs actions. À aujourd’hui, ils se sont lourdement trompés !

        2. Effectivement, le durcissement des normes de sécurité a eu pour effet d’alourdir les voitures, mais aussi de multiplier les angles morts au volant d’une berline, d’où la popularité des SUV offrant une meilleure visibilité et dont la garde au sol assure de ne pas rester bloqué sur un ralentisseur :-)

      4. Apparament, mes 2 précédents posts ont été censurés. Pour les questions énergétiques, je lit Michel gay, Michel neyginas et Samuel farfari sur contrepoint. (Des complotistes ?). il suffit de voir comment l’industrie allemande s’effondre pour avoir voulu passer au tout renouvelable. Et que dire du dernier black out de la péninsule ibérique ? .A propos, l’énergie des barrages est une énergie renouvelable, l’éolien et le solaire sont des énergies intermittentes. Bien cordialement

        1. Non, vous n’avez pas été censuré. Sur les milliers de commentaires depuis l’origine du site, je n’en ai censuré qu’un seul qui était particulièrement insultant et sans argument, j’ai approuvé tous les autres, même quand ils étaient hostiles

  2. J’ajouterais une chose: le développement de la bureaucratie sert généralement à reconvertir le surplus de main d’oeuvre en cas de transfert sectoriel car on perd généralement beaucoup d’emplois au passage, une bonne blague dans le milieu paysan étant « c’est curieux, moins il y a d’agriculteurs, plus il y a d’employés au ministère de l’agriculture, ce doit être ça le fameux tertiaire dont parle Giscard ».

    (il n’y a pas de secret, les pays actuellement performants à l’export ont généralement utilisé leur démographie comme variable d’ajustement)

    Et la situation est encore pire en France du fait de notre héritage culturel faisant que l’individu normalement constitué et sain d’esprit aspire à devenir bureaucrate pour le salaire, la carrière, le style de vie urbain…

  3. Merci pour cet article, vous avez parfaitement raison. En Europe, les voitures particulières représentent à elles seules la majorité des émissions de CO2 du transport routier, avec 60,6 % (source 2024, magazine automobile Bymycar, FR).
    Vu les conséquences du changement climatique auxquelles nous faisons face aujourd’hui, il n’y a pas d’autres choix que de transformer le modèle économique de l’industrie automobile européenne en favorisant les modèles électriques et hybrides, abordables de préférence, tout en bannissant complètement le diesel. Pendant que l’industrie automobile japonaise et coréenne, suivie aujourd’hui par la chinoise, s’est tournée depuis des décennies vers des voitures moins polluantes, Honda ayant lancé la Toyota EV Plus électrique en 1997 et la Toyota Mirai à hydrogène en 2015, notre industrie automobile européenne est restée dans sa zone de confort,, sans intelligence et sans remise en question de sa stratégie industrielle, s’il y a une.
    Dans les années 80, la Peugeot 404 pick-up, un modèle de véhicule utilitaire increvable, était encore présente en Afrique du Nord et de l’Ouest. Aujourd’hui, plus rien : tout est japonais, coréen ou chinois.
    Bref, nos constructeurs se sont en effet plantés. Le réveil est brutal. Il est plus que temps de se retrousser les manches, et vite, si possible…..

    1. Oui, l’industrie automobile occidentale est à l’image de la classe politique prospérant depuis des décennies sur la rente de la génération entrée dans la vie active pendant les 30 Glorieuses.

      Un des symboles les plus forts de cette tendance est Ford, ayant cessé en 2023 la production de modèles économiques car vous comprenez, c’est bien plus rentable de jouer sur la nostalgie des boomers avec des versions premium de la Mustang de leurs 20 ans…

      Et en ça, on peut dire que les clients actuels, les dirigeants et les actionnaires de court terme sont sur la même longueur d’onde on profite tant qu’on peut et après nous le déluge!

    1. Oui, il y aura un rattrapage et puis ils apporteront leurs propres idées, il n’y a que des boomers libéraux pour penser l’avantage occidental éternel, surtout avec une démographie constituant un vrai boulet car le jeune d’un pays occidental se voit généralement bien davantage banquier ou avocat qu’ingénieur.

      (et en France, deux ingénieurs diplômés sur trois voudront travailler où vous voudrez sauf dans l’industrie du fait du modèle « sans usine » plus guère vanté que par des vieux rentiers et par des banquiers sachant que Super Contribuable viendra à leur secours s’ils ont cramé la caisse dans la finance casino…

      1. Il y a du vrai, mais il ne faut pas généraliser. Pour commencer la crise de la fécondité est pire en Asie de l’Est qu’en Occident. Les valeurs de ce dernier lui permettent de plus d’être ouverts à une immigration qui compense partiellement la crise de la fécondité, alors que les pays d’Asie de l’Est la refusent. C’est notamment l’immigration qui a permis la Silicon Valley.

        1. La baisse de la fécondité avait au départ été imposée au Japon par les Américains pour éviter une répétition de la séquence ayant conduit à la guerre, le point de départ étant une surnatalité ayant engendré des pénuries alimentaires et créé les conditions propices à l’émergence d’un nationalisme ultra-agressif.

          Et cette dénatalité imposée a été un des facteurs du décollage économique du Japon dans les années 50/60, ce qui a ensuite inspiré Deng Xiao Ping, d’autant plus que ce dernier avait à contrebalancer la politique ultra-nataliste de Mao dans les années 50 et 60.

          Quant à la Silicon Valley, le problème n’était pas tant la pénurie d’ingénieurs américains que le montant élevé de leur juste prix car ceux-ci débutent leur carrière avec le boulet d’une dette étudiante de 200.000$ à rembourser…

          Dit autrement, l’emploi d’immigrés est en fait une solution de facilité et il faut alors que vous acceptiez la prolifération d’emplois administratifs pour dédommager les travailleurs locaux avant qu’ils ne se révoltent.

          On ne peut pas tout avoir…

          1. ???????? je transmets votre réponse à des collègues démographes. Pour prendre un exemple plus récent, Madame Meloni s’est fait élire sur un programme anti immigration, mais a autorisé l’entrée de 500 000 personnes du fait des besoins en main-d’œuvre, puisque le peu de jeunes qui naissent vont travailler en Allemagne

          2. « Madame Meloni s’est fait élire sur un programme anti immigration, mais a autorisé l’entrée de 500 000 personnes du fait des besoins en main-d’œuvre puisque le peu de jeunes qui naissent vont travailler en Allemagne »

            Oui, car le programme anti-immigration était un attrape-nigaud, Sarkozy avait usé du même stratagème pour se faire élire en 2007.

            Mais c’est une une chose que de se dire contre l’immigration et c’en est une autre que de jouer le jeu avec les travailleurs locaux.

            C’est bien pour ça que, pas fous, les jeunes Italiens qui le peuvent s’en vont en Suisse, en Allemagne

            Et avec le pouvoir en place, la France prend la même route, avec le discours de Bayrou enjoignant les jeunes à travailler gratuitement pour continuer à payer les croisières de retraités multi-propriétaires, on rêve…

          3. « ???? Qu’appelez-vous « jouer le jeu avec les travailleurs locaux » ? »

            Pêle-mêle Leur verser de vrais salaires, les former, éviter de leur taper dessus comme ça peut encore se pratiquer dans la restauration au nom de à tradition…

            Combien de fois j’ai pu me faire traiter de « communiste » par des libéraux en avançant certaines politiques en vigueur en Allemagne en Belgique ou au Canada, eux vont comparer avec ce qui se passe en Afrique!!!

  4. J’ajouterais que l’Italie est un cas particulier car le pays sous sa forme actuelle est une construction assez récente et c’est un l’assemblage improbable entre un Nord industrialisé et un Sud où la vieille aristocratie terrienne sur le déclin a pactisé avec la racaille pour conserver son influence, d’où la persistance d’un modèle de développement d’un autre âge…

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