Corée du Sud _ succès économique, naufrage démographique

Corée du Sud : succès économique et naufrage démographique

Le développement économique de la Corée du Sud impressionne : comment ce pays, ruiné par la guerre en 1960, est parvenu à un niveau de vie comparable à celui de la France et cinq fois plus élevé que celui du Vietnam ?

Au prix d’efforts immenses en matière d’éducation et de travail acharné, mais aussi, et c’est moins connu, au prix du sacrifice de sa démographie. Une leçon pour l’Europe.

Commençons par un bref rappel historique.

Un portrait rapide de la Corée

La Corée du Sud, avec environ 51 millions d’habitants, est le troisième pays par importance du monde de civilisation chinoise, derrière la Chine et le Japon, et devant Taïwan et Singapour. Elle cultive néanmoins, comme le Japon, sa personnalité propre en réaction à son grand voisin.

Cela s’est traduit par une forte influence bouddhiste et confucéenne. Cette dernière perdure notamment pour ce qui concerne l’autorité des parents et de toute hiérarchie, mais s’est atténuée sur le plan religieux avec l’arrivée des missionnaires européens au XIXe siècle.

Aujourd’hui 3 % de la population est confucianiste, 24 % bouddhiste et 32 % chrétienne, dont 24 % de protestants, les autres, soit près de la moitié, se déclarant athées.

Colonie japonaise de 1910 à 1945, la Corée du Sud a également gardé à la fois une influence de ce dernier pays et une hostilité à son égard, d’autant que les immigrés coréens sont mal vus au Japon.

Carte : la Corée-du-Sud et ses voisins
Carte : la Corée-du-Sud et ses voisins

Au début de la guerre froide, la Corée a été divisée entre un nord communiste et un sud « occidental ».

L’invasion par le nord en 1950 a ravagé le sud, la contre-offensive appuyée par les Américains et les troupes de l’ONU (dont un bataillon français) a permis de reconquérir le sud et d’entrer profondément dans le nord.

La Chine se sentant alors menacée a envoyé massivement ses troupes, et le front s’est stabilisé au voisinage de la frontière actuelle. Juridiquement les deux Corées sont toujours en guerre.

Totalement détruite matériellement et socialement, la Corée du Sud s’est lancée dans un immense effort d’éducation et de travail, avec dans un premier temps des horaires sans limites et des morts d’épuisement, puis une normalisation encore partielle aujourd’hui.

Un succès très remarqué

Le résultat est impressionnant avec un niveau de vie par tête partant de celui des plus pauvres pays d’Afrique vers 1960, pour se rapprocher aujourd’hui de celui de la France  : 39 000 $ en PPA (parité pouvoir d’achat) par an 2018, contre 46 000 en France, 7 500 au Vietnam et 183 en RD Congo.

Le pays est dans les tout premiers des derniers classements PISA du niveau d’éducation.

Les jeunes du monde entier connaissent ses jeux vidéo et ses stars sur YouTube ou Twitch.

Les hommes d’affaires et les économistes connaissent ses entreprises performantes qui sont souvent des champions mondiaux : les nombreuses entreprises du groupe Samsung, du groupe Hyundai et Kia, un de ses nombreux constructeurs automobiles.

Enfin les politologues remarquent que ce pays s’est profondément démocratisé et qu’il n’est pas donc pas besoin d’être une dictature pour se développer.

Mais ce développement a un prix élevé. Notamment un vieillissement très rapide, sérieusement analysé et auquel l’État cherche des remèdes.

Un vieillissement rapide

La Corée du Sud est, de tous les pays de l’OCDE, celui qui vieillit le plus rapidement : en 2016, 13 % de sa population avait plus de 65 ans, cette proportion sera de 24 % en 2030, et, si rien ne change, de 60 % en 2050 !

Le nombre des habitants d’âge actif diminue depuis 2015, et la baisse atteindra 20 % en 2040. Dans ce pays où la pression militaire du Nord est forte, le nombre de jeunes en âge de faire le service militaire recule rapidement.

Les nombreux retraités se sentent délaissés, bien que la société leur manifeste beaucoup de respect. La proportion des plus de 70 ans logeant chez leurs enfants diminue, bien qu’elle soit encore de 25 %.

Il n’y a un système général de retraite que depuis 1988, le pays se considérant avant comme trop pauvre.

Il est encore partiel, ne concernant qu’un tiers des plus de 65 ans, et maintenant le vieillissement est tel que les projets d’amélioration semblent trop coûteux.

Retraites : un problème démographique avant d’être financier

La chute de la fécondité

Cela vient principalement de la chute de la fécondité, tombée à 1,07 enfants par femme (moyenne 2015–19) après 0,98 en 2008 et accessoirement d’une émigration vers les Amériques.

Cette chute de la fécondité a été amplifiée, comme en Chine, par une politique maladroite de l’État, inquiet de voir une fécondité de six enfants par femme à la sortie de la deuxième guerre mondiale.

  • En 1973, l’avortement est autorisé.
  • En 1983, le gouvernement commence à suspendre les aides médicales pour les soins maternels aux femmes enceintes de trois enfants ou plus, puis supprime les aides financières pour les parents ayant deux enfants ou plus.
  • Le gouvernement a également poussé la population à n’avoir qu’un seul enfant, via notamment des campagnes de publicités. Il le regrette fortement aujourd’hui.

Des retraites précoces

L’allongement de la durée de vie est bien sûr l’une des deux causes du vieillissement, mais le comportement des entreprises a considérablement aggravé le problème des retraites. En effet elles ont gardé la mauvaise habitude de se séparer leurs employés autour de 55 ans, âge appliqué aux générations nombreuses du baby-boom.

Ce comportement serait dû au salaire à l’ancienneté qui renchérit le travail des seniors, et surtout à la préférence des entreprises pour les nouvelles générations, « totalement numérisées ».

Ce décalage est aggravé par le fait que le développement coréen s’est fait en très peu de temps, et donc que les relativement anciens sont beaucoup moins diplômés et ont été formés dans des métiers qui ont disparu ou ne recrutent plus, comme les chantiers navals et les aciéries.

Bien sur, les « vieux » reviennent alors le marché du travail, mais pas dans leur domaine de compétence et cela reste un gâchis économique.

Le gouvernement a réagi en interdisant depuis 2007 les mises à la retraite avant 60 ans, tandis que le patronat tente de faire adopter un salaire devenant dégressif après un certain âge. Mais il est contraire aux principes confucéens de gagner davantage qu’une personne plus âgée.

Une autre piste serait de compléter la formation des quinquagénaires, notamment aux techniques numériques.

On sait ainsi que les Scandinaves ont beaucoup préparé le recul de l’âge de la retraite (objectif : partir à 67 ans) en faisant évoluer les horaires, la nature des postes et la formation.

L’immigration

C’est une autre piste pour limiter le vieillissement. Mais cette immigration est très faible tant en stock qu’en flux pour des raisons nationalistes, religieuses et linguistiques : le voisin le plus peuplé et encore jeune est l’Indonésie musulmane.

L’idéal serait de recevoir des Coréens du Nord, mais l’émigration leur est interdite et les rares qui réussissent à fuir ont du mal à s’adapter à « la vie capitaliste ».

On note tout de même une importation de « fiancées » venant de pays plus pauvres comme la Chine ou le Vietnam, pour environ 6 % des mariages.

Rappelons que, comme d’autres pays asiatiques, la Corée du Sud a souffert de l’avortement sélectif des filles, ce qui complique les mariages une génération plus tard. Le gouvernement coréen a combattu avec succès ce comportement, mais le creux correspondant dans la pyramide des âges va se faire sentir pendant près de deux décennies.

Le travail des femmes

S’il ne freine pas le vieillissement, le travail des femmes peut du moins en atténuer les effets économiques. Mais c’est un casse-tête car il pèse sur le taux de fécondité.

Si les femmes de 20 ans ont un taux d’activité supérieur aux hommes, ce taux s’effondre vers la trentaine, pour remonter vers 45 ans mais bien entendu à des conditions de rémunération et de responsabilité inférieures, non seulement aux hommes qui n’ont pas connu d’interruption, mais souvent par rapport à leur travail précédent.

Par ailleurs les hommes attendent de leur femme le même comportement que celui qu’avait leur mère. Ils ont donc une génération de retard par rapport à l’évolution du pays.

Enfin, ils travaillent beaucoup et, comme au Japon, prolongent leur journée de travail avec les collègues. Tout cela les empêche de partager la charge des enfants avec leurs femmes. Le résultat est que les femmes font la grève des enfants, voire ne se marient plus.

Tout le monde est conscient du problème et souhaite davantage d’enfants. Les sondages donnent des vœux de 2 à 3. Mais comment faire pour que les femmes aient le nombre d’enfants rêvé ?

L’État pousse à la limitation des horaires de travail et favorise le congé parental des pères, mais ces deux points sont socialement mal vus par les anciens. Un début d’allocations familiales est lancé, en argent, ou en nature sous forme d’heures de crèche gratuites.

Mais un autre problème complique le redressement de la fécondité

La course à l’éducation

Comme dans d’autres pays à élite en principe méritocratique (cf. les mandarins chinois ou vietnamiens de jadis), l’éducation a toujours été valorisée, et lorsqu’elle s’est massifiée avec le développement, la concurrence entre enfants est devenue terrible, et les parents leur paient souvent une deuxième scolarité journalière privée.

Le résultat est ambivalent :

– d’une part la Corée vient tête des classements mondiaux de connaissances de la part des élèves, très loin devant la France et même devant la Finlande qui faisait naguère jeu égal, mais qui, elle, a des méthodes totalement opposées ave autonomie des élèves et ambiance détendue, moins de discipline, de concurrence entre élèves et surtout des horaires totaux très inférieurs,

– d’autre part la déception est souvent forte à la sortie du système scolaire, puisque cet immense effort ne donne pas pour autant à tout le monde des places dans l’élite.

Les suicides, qui sont la première cause de mortalité entre 20 et 30 ans, sont partiellement liés à cette tension, au poids des horaires et à la déception qui suit.

Le gouvernement, qui avait longtemps encouragé cette « fièvre de l’éducation », a donc changé d’attitude, et met maintenant l’accent sur des formations plus courtes, moins prestigieuses mais professionnellement plus efficaces.

Démographiquement, nous avons là une des raisons de la faible fécondité, car, pour les enfants nés jusqu’à ces dernières années, et encore pour une partie importante de ceux naissant actuellement, ce système éducatif implique des frais importants et un engagement psychologique fort des parents.

D’où la limitation fréquente à un enfant par foyer donc bien en deçà du nombre souhaité.

Le gouvernement est bien conscient du problème. Dans un premier temps il se livre à un grand effort d’information, et pense visiblement que si les résultats ne suivent pas, cela aura préparé le terrain à des mesures plus contraignantes.

Un avertissement pour la France et l’Union Européenne

La Corée fait ainsi face à un vieillissement rapide et considérable qui lui posera des problèmes terribles à l’avenir.

Même si leurs dirigeants réussissaient à rétablir la fécondité du pays dans quelques années, les enfants qui ne sont pas nés depuis 50 ans sont définitivement « perdus ».

La Corée devrait donc être, comme le Japon, un avertissement pour l’Union Européenne qui est elle aussi confrontée au vieillissement.

Vieillissement, retraites et immigration : les leçons du Japon

La France est atteinte, mais nos voisins encore plus.

Ils nous demanderont donc de nous plier à la solidarité européenne et de les aider à financer leurs retraites, au détriment des nôtres.

Ils nous demanderont notamment de renoncer au luxe de partir à 62 ans en moyenne, alors qu’ils passent eux à 67 ans, et de leur donner les cinq ans économisés.

Et il nous sera difficile de refuser après avoir fait pression pour bénéficier d’un financement européen des difficultés dues à la pandémie !

Et cela alors que nos privilégiés de la SNCF et de la RATP ont fait, il y a un an, une longue grève pour continuer à partir à 55 ou 57 ans.

Ou alors il faudra que toute l’Europe ouvre largement ses bras à l’immigration de nos voisins du sud et de l’est et se prépare à un immense problème d’intégration…

Yves Montenay

 

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21 commentaires sur “Corée du Sud : succès économique et naufrage démographique”

  1. Un très bel article, merci ! et pour arriver à cette conclusion « terrible » des onze dernières lignes, conclusion qui n’est peut-être pas encore entrevue par beaucoup parmi nos concitoyens. Je suis sans doute utopiste, mais si on jette un regard sur le vaste paysage de l’Histoire humaine, on devra assister (enfin, plus nous autres vivants en 2021) une redistribution « abracadabrante » de la population mondiale.

  2. Le taux de renouvellement théorique d’une population est de 2,1% avec un nombre de filles égal à celui des garçons.En France, on comptabilise environ 105 naissances de garçons pour 100 filles. Ce sexe-ratio est à peu près identique dans tous les pays, mais le chiffre de 2.1 est très différent d’un pays à l’autre et les pays les plus riches font moins d’enfants que les pays les plus pauvres On en connaît bien les raisons et vous posez bien le problème de l’avenir des pays riches et notamment celui de la question des retraites. Le Pt Macron avait lancé l’unification des retraites, contre l’avis de nombreuses professions et le Covid a mis fin à ses ambitions. Mais le problème reste entier et difficile à résoudre pour des tas de raisons. Je n’aimais pas le plan Macron qui tenait d’une vision d’uniformisation totale des retraites alors que le problème essentiel ne vient que des secteurs actuellement privilégiés capables de développer une opposition d’une force inouïe. Il semblerait que dans un avenir à définir le principe de la cotisation retraite sur les seuls salaires poserait des problèmes insolubles et qu’il faille trouver un support complémentaire ou totalement différent. Pas facile. Rien n’est facile dans cette affaire et la menace d’une immigration/retraite risque plutôt de conduire au final à un melting pot d’autant plus ingérable que des mouvements les plus divers commencent à s’opposer sur les terrains des origines de l’apparence physique humaine sujet que l’on croyait totalement évacué depuis la dernière guerre mais qui repart dans l’entrebâillement de la domination économique ou naturelle des uns ou des autres, ce qui nous donne d’ailleurs parfois d’excellent moments de franche rigolade comme on a pu le voir, sinon l’admirer, dans la nudité transcendantale des derniers Césars.

    1. Si, c’est indiqué 10 fois dans mes articles. 

      Et alors ? Ils se suicident. Comme la Hongrie et d’autres. 
      Je suis d’accord qu’une partie  de l’immigration est difficile à gérer, mais c’est ça ou disparaître.
      Plus grave encore, c’est disparaître dans de mauvaises conditions en faisant appel trop tard à des gens qu’on ne sera plus capable d’encadrer
      https://www.yvesmontenay.fr/2019/03/17/le-repli-identitaire-europeen-genere-ce-quil-veut-eviter/

      1. A mon avis il serait préférable de commencer à résoudre la premiere question en empruntant la voie choisie par les pays scandinaves et la Finlande, au lieu de chercher à renverser la table comme le veut le président Macron, ce qui ne peut qu’entrainer des oppositions violentes. La retraite par capitalisation à 100% est une formule injuste, car elle aggraverait les fractures sociales, et elle dépendrait trop des cycles économiques.
        Quant à la seconde question, les causes sont rechercher du côté de la deconstruction progressive des politiques familiales et de natalité, la spéculation immobilière, les valeurs hédoniste et individualiste, la perte des repères civilisationnels, le nihilisme philosophique, le relativisme moral, le neogauchisme, les effets dévastateurs de la mondialisation financière et industrielle, l,’incertitude du marché de l’emploi couplée à l’inadaptation des systèmes d’éducation, la survalorisation des formations abstraites, la deconsideration des metiers utiles, manuels, artisanaux, artistiques, de santé, de services public de proximité, de logistique, la massification de l’accès aux études supérieures longues porteuses de désillusions et de fantasmes de supériorité (la fabrique des petits marquis arrogants et omnicients).
        Le recours a une immigration maitrisee ( hors des circuits du neoesclavagisme et de la traite des humains) ne devrait être envisage que dans une seconde étape, à titre complémentaire. Il ne sert à rien de faire miroiter des mirages aux malheureux de la terre pour ensuite offrir à leurs enfants des impasses sociales. C’est le meilleur moyen de fertiliser le terreau des radicalismes et du terrorisme.

        1. Merci pour vos réflexions. Le projet initial du président était bien de se rapprocher du système scandinave. Ensuite j’ai perdu le fil.

          Quant aux considérations sur l’état actuel de notre civilisation, personne ne peut le changer à court terme, donc les effets ne viendraient que dans un temps indéterminé (et peut-être jamais), plus 20 à 65 ans pour remplir la pyramide des âges des actifs.

          Alors que l’immigration a un effet immédiat. Bien sûr, il faut s’en occuper : scolarisation adaptée, formation professionnelle… nous avons beaucoup de progrès à faire ! En attendant, souvenons-nous que sans immigrés nous aurions deux fois moins de soignants, du médecin la femme de ménage, deux fois moins de caissières etc.

          Nous avons la chance d’avoir une immigration qui est souvent plus ou moins francophone, alors que les Allemands ont dû traiter des Syriens et des Afghans qui n’avaient aucune notion de l’allemand, et ne connaissent souvent même pas l’alphabet latin. Mais tout le monde s’y est mis, notamment les églises et les entreprises, et les échos sont encourageants.

          Il est vrai que les Allemands ont une culture de la formation professionnelle concrète que nous n’avons pas

          1. Des 1200 000 immigrés en Allemagne environ 120 à 150 000 ont franchi la frontière française et n’ont jamais été comptabilisés par les services français , à peu près le même nombre sont partis ailleurs . . .

          2. Je note, mais comment le savez-vous puisqu’ils n’ont pas été comptés ? ? ?

            Par ailleurs, les gens qui bougent sont souvent les plus dynamiques (Allemagne a noté une forte progression des entreprises individuelles du fait des migrants). Une légende veut qu’on vienne en France pour ne rien faire et recevoir de l’argent, les seules informations que j’ai reçues dans ce domaine étais fabriquées : une photo de personnes de couleur en train de se reposer, et une légende qui avait été rajoutée. La photo n’avait même pas été prise en France !

            La réalité est que l’on empêche les gens de travailler tant que leur dossier n’est pas accepté ce qui prend des années et pousse au trafic et au chapardage

          3. L’apport de l’immigration a la France est indéniable. Il y a eu l’immigration provisoire de travail et maintenant l’immigration définitive d’implantation. Arès la première vague de travail Giscard a chois la seconde qui, maintenant nous est imposée par le Conseil Constitutionnel, avec toutes les difficultés inhérentes au nombre, difficile à gérer, ne serait-ce que pour les loger, et aux différences de culture que tout le monde ne sait pas gérer avec des enfants qui seront pris entre une éducation familiale générationnelle souvent incompatible avec une laïcité bien française que les enseignants arrangent à leur façon pour ne pas faire de vagues. Si la France veut survivre il faudra sans doute qu’elle donne un vrai sens à cette immigration nécessaire et les moyens d’être un modèle civilisationnel de qualité. Or nous savons bien, et c’est ce que j’avais voulu évoquer dans ma première intervention, que le camp des révolutionnaires saisira toutes les occasions pour aller de l’avant et marquer contre son pays pour imposer ses élucubrations, tandis que le camp des ultras opposés à l’immigration verra grossir ses rangs avec l’espoir d’être un jour majoritaire à l’élection présidentielle.

          4. Le système dit « scandinave  » de retraite est en fait pluriel ( Norvège Suède, Danemark, mais aussi Pays-Bas). Ils ont en commun d’être mixte public (régime universel de base par répartition ,avec un minimum garanti) / privé (régime par capitalisation obligatoire de nature contributive), éventuellement complété par un regime complémentaire obligatoire (c’est le cas en Suède).
            Ces régimes sont plus ou moins flexibles, plus ou moins assurantiels, et peuvent comporter des mécanismes d’équilibre automatiques évitant de recourir aux ajustements paramétriques des anciens systèmes (prise en compte de la durée d’espérance de vie, du taux de croissance, du taux d’inflation). La Norvège à la chance de pouvoir financer le systeme grâce aux revenus du pétrole en complément du financement par les impôts.
            Le projet du Président Macron a fini par devenir illisible : il a donné l’impression aux français de vouloir instaurer un système 100 % priheà points ( en somme un régime Argirc-Arrco général obligatoire) tout en reportant l’âge légal de départ à la retraite à 65 ou 67 ans..
            Les accomodements ultérieurs, accordés sous la pression de la rue , n’ont fait qu’ajouter à la confusion. Il voulait passer en force, en bon jacobin de l’ancien monde qu’il est, alors que les réformes des pays scandinaves ont été le fruits de très longues négociations (plusieurs années) et d’un très large consensus populaire et parlementaire (droite et gauche).

      2. Une baisse du nombre de la population pendant la durée nécessaire à la prise de conscience de la situation vous semble donc impossible. Alors que le phénomène, le changement social d’attitude à l’égard de l’enfantement a déjà eu lieu dans l’autre sens ? Vous désespérez des peuples, au point de préférer à l’histoire de ceux-ci, faite de hauts et de bas, leur simple disparition, voire leur extermination. Je ne vous félicite pas et ne vous donne pas rendez-vous dans cent ans.

        1. Ce n’est pas la baisse de la population qui est le point important mais la diminution du nombre de naissances. Cette dernière a lieu depuis longtemps déjà. Donc je ne comprends pas votre remarque.

  3. N’oublions pas les assistants robotiques pour les personnes âgées qui ont le vent en poupe (+ 20% au Japon) ce qui leur évite de faire appel à l’immigration l semblerait que la Corée du Sud leur emboîte le pas

    1. Oui, je suis au courant. Mais merci de le signaler à nous lecteurs. Mais les immigrés ne font pas que de s’occuper des vieux et même pour cette tâche les robots ne peuvent pas tout faire.
      Et surtout, sans immigration le Japon va disparaître. C’est un choix

      1. Le Japon va disparaître …Je crois que c’est plus compliqué que ça. Le Japon s’est formé géographiquement bien avant sa formation humaine et c’est ce pays qui a commencé à forger les japonais avec leur longue histoire de puissance militaire, détruite par leur stupide guerre de domination. Le Japon est ensuite reparti économiquement de façon spectaculaire. Que se passera-t-il si la natalité s’effondre et que son économie s’essouffle? Et bien, je n’en sais rien. Ce sont des insulaires, capables d’efforts gigantesques. Il vont toucher le fond pendant quelques décennies, oui, sûrement, mais c’est un peuple remarquable dans l’adversité et capable d’efforts exceptionnels. Je pense qu’ils s’en relèveront. Comment? Qui peut le dire.

        1. Oui, mais s’il n’y a plus de peuple … ou si le gros de son énergie est utilisé à soigner les vieux ? Ce n’est pas tant la diminution de la population qui pose problème, que le pourcentage de gens âgés.

          Ce sera long, car dans l’immédiat on prend un second métier jusqu’à 80 ans et plus

    2. @Yves Montenay 21 mars 2021 à 4:56
      les allemands, eux, savent même faire des soustractions mais sont aussi capables lorsque ça dessert leurs intérêts de « bricoler » leurs statistiques (ou de les maquiller astucieusement, je ne vous apprend rien). Serait-ce à dire qui ont laissé filer les « indésirables »?

      1. « Les Allemands » ? Le gouvernement fédéral ? Une administration régionale ? Qui aurait fait le classement entre les indésirables et les autres dans ce payse ultra démocratique ? J’attends de vous des affirmations sérieuses avec des sources.

  4. La solution aux problèmes de la Corée du sud passe par sa réunification avec le nord. Cette situation archaïque d’un peuple séparé en deux par une frontière artificielle est unique depuis que l’Allemagne et le Vietnam ont été réunifiés. Comme j’ai pu m’en rendre compte par moi-même, une grande partie du peuple déteste que son pays soit en quelque sorte sous tutelle étatsunienne alors que l’élite politique prend soin de ne pas aborder ce sujet. Depuis la guerre de Corée, l’armée étatsunienne est comme un abcès de fixation dans cette partie du monde. Les Etatsuniens perpétuent cette division artificielle en créant de manière quasi-continue des incidents entre le Sud et le Nord. En effet, leur présence ne serait naturellement plus justifiée en cas de réunification entre le Nord et le Sud ce qui n’est pas du tout dans l’intérêt du complexe militaro-industriel des Etats-Unis qui pèsent de tout leur poids pour que les divers gouvernements du Sud demeurent favorables aux intérêts étatsuniens. On ne voit pas très bien ce qui pourrait changer chez ces semi-collabos pour que la situation évolue en vue d’une réunification de la péninsule…
    Lors d’un voyage que j’ai fait en Corée du sud en 2014, j’ai été un peu étonné du fait que le quidam moyen ne comprenne quasiment pas l’anglais alors que les médias occidentaux nous présentent constamment une Asie pour laquelle l’anglais serait une véritable seconde langue. La personne qui m’avait invité avait d’ailleurs dû rédiger une note en hangul destinée au chauffeur de taxi pour qu’il comprenne qu’il fallait m’emmener à la gare routière de Séoul pour que je puisse prendre la navette pour l’aéroport. Cependant, cela n’empêche pas que les Coréens du sud utilisent pas mal d’anglicismes qui sont totalement absents en Corée du nord.
    La remarque concernant les sentiments anti-coréens au Japon date d’un autre âge. Cette époque est complètement révolue. On ne va plus assassiner les Coréens de Tokyo comme cela s’était produit après le tremblement de terre du Kanto de 1923. De tous les peuples, ce sont les Coréens qui sont les plus proches culturellement et linguistiquement des Japonais. Au Japon, les Coréens arrivent à maîtriser le japonais dans les 6 mois qui suivent leur arrivée car les structures du coréen et du japonais sont tellement proches que l’on peut faire de la traduction mot à mot sans rien changer d’autre. L’immigration coréenne devient japonaise de facto après quelques années de résidence au Japon. Pas de problème de ce côté là. En tous cas, l’immigration coréenne au Japon ne présente aucun des problèmes que nous connaissons avec notre immigration maghrébine !

    1. Merci pour ce témoignage.
      Pour votre premier point, vous semblez oublier le rôle de la Chine et du régime de la Corée du Nord.
      Pour votre deuxième point, la connaissance de l’anglais dans le monde est très surévaluée. Si elle est répandue dans certains milieux, c’est très loin d’être général. Même au Japon où tout le monde l’a appris à l’école, son usage presque nul en dehors du milieu international fait que c’est vite oublié, à part quelques mots pratiquement adoptés par la langue, comme en France.
      Pour le troisième point j’ai des témoignages récents me montrant que ce n’est pas terminé

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